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Comment gérer le silence

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Nath
 Nath
(@nath8)
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Bonjour, 

Mon Amour depuis 16 mois est atteint de troubles bipolaires. Il m'a avoué tout de suite à demi mots de quoi il souffrait. Je ne connaissais pas du tout cette maladie et ne la pensais pas si grave. Quand je l'ai connu, il avait cessé de prendre ses médicaments. Au bout de quelques mois, il a donc sombré dans la dépression, et c'est là que j'ai ouvert les yeux, puisque du jour au lendemain, il ne m'a plus donné signe de vie. ça a duré 3 semaines pendant lesquelles j'ai continué à lui envoyer des sms pour l'encourager, car j'ai mis ce temps à profit pour beaucoup me documenter sur la maladie. Il a fini par se faire hospitaliser quelques jours et il en est ressorti serein et plein de projets.

Malheureusement, à ce moment là, son papa a eu de gros soucis de santé. Il a fallu qu'il traverse la France plusieurs fois, ces derniers mois, pour soutenir ses parents. Son papa est décédé au début de l'été... Il est donc devenu le seul soutien de sa maman, atteinte de troubles bipolaires elle-aussi, et actuellement au plus mal. Nous vivons à 300 km l'un de l'autre. Il venait 1 semaine sur deux chez moi quand il n'avait pas son fils en garde alternée. Depuis mi-juin, quand il a dû partir en catastrophe dans le sud, je ne l'ai pas revu. On s'écrivait, on se parlait, il se sentait sombrer mais ne voyait aucune solution. Et puis mi-août, du jour au lendemain, silence radio.

J'ai alerté son médecin qui a réussi à l'avoir au téléphone, mais est tenu au secret professionnel.

Je n'ai jamais cessé de lui écrire pour le soutenir, et parfois c'est difficile d'envoyer des ondes positives alors qu'on se sent si mal à  l'intérieur. Je me suis même résolue il y a quelques jours à contacter le numéro national de l'UNAFAM parce-que je me sentais glisser. ça m'a fait beaucoup de bien.

Ma question aux personnes atteintes de troubles bipolaires est : Lorsque vous êtes en phase de grave dépression, est ce que vous lisez quand même vos messages ? Est-ce qu'ils vous agressent ? Est-ce que malgré tout ils vous font du bien ?

Je sais que chaque personne est unique et ne réagit pas forcément de la même façon, mais peut être que vous pourrez me guider ? Faut-il continuer à lui écrire ou au contraire le laisser tranquille jusqu'à ce qu'il se décide à donner signe de vie ? J'aurais pu me dire qu'il va finir par se faire hospitaliser puis tout rentrera dans l'ordre. Mais cette fois, c'est différent : il a maintenant un chien et également sa maman qui vit avec lui pour l'instant, et il ne les abandonnera jamais puisque personne ne peut s'occuper d'eux à sa place. Alors qu'est ce qui lui reste comme option pour s'en sortir ?

Je ne sais même pas s'il m'en veut d'avoir alerter son médecin. Est-ce qu'en ce moment, il me déteste ? Il est indifférent ? Honteux ?

Finalement ce n'est pas le silence le plus dur à supporter, mais c'est ne pas savoir ce qu'il pense, ni combien de temps ça va durer, ni comment faire pour l'aider.

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Nath
 Nath
(@nath8)
Membre Moderator
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Mon témoignage n'inspire pas grand monde ici 🙁

Pour les conjoints, j'aimerais savoir comment vous avez réussi à gérer des périodes de mutisme ?

Pour les personnes atteintes de troubles bipolaires, qu'est ce que vous aimeriez qu'on fasse pour vous pendant vos périodes de mutisme ?

Quand le mutisme dure des semaines, voire des mois, comment faire pour ne pas se lasser ? Comment faire pour l'aider ?

Bon dimanche ensoleillé.

Nath.


   
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Karla
(@moonlightshewolf)
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Bonjour Nath,

Je n'ai pas beaucoup d'expérience en matière de couple mais j'ai été en période de grave dépression et j'ai aussi eu un petit ami bipolaire.

Alors, voilà ce que je peux te dire: parfois, c'est la personne qu'on aime le plus au monde qui subit nos pires manifestations de crise bipolaire. Parfois par nos agressions verbales et parfois par notre silence.

Il y a 3 ans, la personne que j'aimais le plus au monde était complètement démuni face à mes oscillations d'humeur. Je n'avais pas encore été diagnostiquée et cet état était celui qui a précédé ma chute dans la dépression. J'étais complètement parano et je pensais qu'il me voulait du mal. J'interprétais toutes ses réactions de manières négative et compulsive. Je pensais donc me défendre à juste titre en lui envoyant ou en lui disant des horreurs. Il a fini par me dire la vérité: j'étais "odieuse, condescendante et méprisante.". Il a coupé les ponts. Le choc. Ma famille (anti-psychiatrie) m'a dit que c'était bien fait pour moi lorsque c'est arrivé. Eux non plus n'en pouvaient plus. Et cerise sur la gâteau, j'avais la mononucléose infectieuse (maladie bénigne) qui n'a fait qu'empirer mon état car je ne pouvais plus aller à la fac et je suis devenue complètement névrosée, angoissée puis apathique. J'ai réalisé tout le mal que j'avais fait, que je ne pouvais plus corriger et j'ai sombré dans une dépression profonde, de laquelle je ne pensais jamais me remettre (et c'est toujours en cours même si je vais bien mieux). J'ai accepté que j'avais une maladie mentale, j'ai enchaîné les psys en peu de temps pour trouver le bon. Et depuis, je travaille avec acharnement pour aller de mieux en mieux. J'ai toujours été sérieuse avec mon traitement, ce qui y fait beaucoup.

Au bout d'un moment, on est tellement mal et on culpabilise tellement d'être comme on est qu'on est comme dans un brouillard épais. On ne voit rien. On ne voit plus personne. On ne sait plus vraiment qui on est et qui on aime. C'est tellement impossible à exprimer qu'on n'essaye même plus, cela nous demande une énergie mentale que nous n'avons pas: d'où le silence.

A part prendre son traitement, être suivi par un très bon psychiatre et avoir conscience qu'il n'est pas ce qu'il a, qu'il n'est pas sa maladie bipolaire et que ce qu'il ressent et porte sur ses épaules ne sont "que" des symptômes et qu'il n'en est pas responsable, je ne vois pas trop ce qu'il peut faire. Ce que, personnellement, j'ai appris à faire, tellement que je culpabilise encore du mal que j'ai pu faire à mon ex petit ami et que j'en souffre tous les jours, c'est écrire mes pensées, même les plus honteuses, m'enregistrer quand je ne peux pas parler, chanter, tenir un calendrier d'humeur, bref... travailler, travailler beaucoup. Comme ça je ne décharge pas ma rage sur les autres. 

J'espère que ma réponse t'a aidée

Bon courage à toi et à ton compagnon

 


   
Denis reacted
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Nath
 Nath
(@nath8)
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Merci Karla pour ta réponse 🙂

Je suis consciente que mon ami aujourd'hui peut ne plus ressentir d'amour pour moi, voire même me déteste peut être parce-que je continue à le harceler (enfin de son point de vue à  lui) en lui envoyant des sms d'encouragement de temps en temps, en ne baissant pas les bras malgré 5 semaines de silence, peut être aussi parce que j'ai alerté son psychiatre.

Je ne cherche pas à regagner son amour. On verra ça plus tard.

Je veux juste l'aider, même si c'est en tant qu'ami. Parce-qu'il mérite d'être heureux, comme tout le monde, parce-qu'il n'a pas choisi d'être malade, parce-que c'est un battant, qu'il doit gérer son fils et sa mère. Il doit aller mieux, pour eux, pour lui. Je cherche comment provoquer ce déclic qui lui donnera envie de remonter lentement à la surface et d'accepter la main que je lui tend.

Tu dois arrêter de culpabiliser pour le mal que tu as pu faire. Ce n'est pas toi, c'est l'autre, la bip (c'est comme ça qu'on l'appelle avec mon ami 🙂 ) qui te poussait à agir comme ça. Et si ton ex-ami s'est renseigné sur cette maladie, il a compris et t'a excusé. Vous avez assez de poids sur vos épaules sans, en plus, vous en vouloir à cause du passé. L'avenir est devant vous, mais profitez d'abord du présent 🙂

Bon courage à toi.

Nath.


   
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Origami
(@origami)
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Bonjour

Conjointe également j'ai laissé beaucoup de témoignages et de question sur ce site depuis cet été.

 

J'ai les même questions que toi sur comment gérer ce silence. Malgré ces 6 ans de mariage et autant voir plus de crises, je pense que c'est ce que je n'arrive pas à gérer.

Moi qui suis dans la communication, je me heurte à un mur et ça déclenche en moi la colère... Qui est du coup un cercle vicieux car mon mari se braque encore plus.

 

J'ai une autre question, pourquoi ce sont nous, conjoint et enfants qui sommes le boutching Ball ?

Les personnes qui vous aiment le plus...

 

Karla, de min côté je suis suivi par un psy depuis cet été. Je n'avance pas beaucoup j'avoue, mais disons que ça fait du bien de parler à qqun sans être jugé car les peu d'amis pu famille qui me reste me juge sur le fait que je ne me sauve pas avec mes loulou et que j enduré tout ça.

 


   
Bilu reacted
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Origami
(@origami)
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Mince je me suis trompée dans les pseudo lol... ?


   
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Anthony
(@nounours71)
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Je vais suivre votre discution et participer si vous le voulez bien ; ma compagne est diagnostiqué bipolaire, nous vivons ensemble depuis 2 ans. J'ai voulu "fuir" il y a quelques semaines alors que sont comportement était plutôt stable.

C'est moi qui ai péter un fusible pour une réflexion anodine de sa part, sûrement un trop plein que je n'ai pas su gérer. 

Nous aimerions de nouveau poursuivre notre vie ensemble et cherche à la fois des conseils et des témoignages pour mieux comprendre son comportement.

Merci à vous. 


   
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Origami
(@origami)
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Bonjour Anthony

N'hésite pas à lire les témoignages ici ainsi que regarder à droite à gauche sur internet.

Tu peux aussi te rapprocher de l'unafam, ils répondent aux questions par téléphone et dont d'une gentillesse sans nom. Ils organisent aussi des groupes de paroles.

N'hésite pas non plus à aller voir un psychologue ou psychiatre pour toi. Ça ne fait jamais de mal et ça aide à tenir.

Et surtout n'hésite pas à parler ici ou en mp ça fait du bien aussi de se sentir écouter et compris.

Bref... Prend soin de toi avant de prendre soin de l'autre ça c'est le plus important. On ne peut pas gérer l'autre si nous ne sommes pas bien dans nos basket.

 


   
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Anthony
(@nounours71)
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Merci pour ces premiers conseils. 

J'ai bien l'intention de m'investir bien plus que précédemment dans la compréhension de cette maladie, le problème pour moi, c'est mon emploi du temps. Je pars en déplacement toute la semaine jusqu'au vendredi soir tard voir le samedi matin. Pas évident pour cette raison de pouvoir voir un psy.

Qu'est ce que c'est l'unafam ?  


   
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Origami
(@origami)
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Tu peux y aller le samedi il y a des psy qui consulte le samedi.

Après si tu n'en ressens pas le besoin ça ne sert à rien d'y aller. Moi j'y vais car la j'atteins mes limites et les reproches non fondés de min mari font beaucoup de dégât sur moi. Aussi parce que mon papa est décédé cet été. Ça m'aide à tenir.

L'unafam est une association d'aide pour les proches de personnes atteinte de maladie psy. C a peut être la dépression la bipolarité la schizophrénie par exemple. Pour les parents les conjoints les frères sœur amis... Ils expliquent renseignent et soutiennent 


   
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Anthony
(@nounours71)
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D'accord très bien, je vais y songer oui. Je suis quelqu'un qui garde trop en lui.

Merci pour ces précieux conseils. 


   
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Nath
 Nath
(@nath8)
Membre Moderator
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Début du sujet  

Bonjour Origami, 

Pourquoi devrais tu te sauver parce-que ton conjoint est dans la souffrance ? Ceux qui te conseillent ça ne se sont visiblement pas documentés sur la maladie. Moi je ne laisse personne me dicter ma conduite, je n'écoute que mon coeur. Et il me dit : Si tu l'abandonnes, sur qui pourra-t-il compter quand il sortira de son mutisme ? Et quand on aime, c'est pour les bons moments, mais aussi pour les mauvais. Et c'est ensemble qu'il faut traverser les tempêtes.

Moi aussi, comme toi, j'ai eu des moments de colère. Surtout quand j'ai du faire face à sa première dépression, ses premiers silences. Et puis j'ai commencé à lire tout ce qui concerne la bipolarité, j'ai fait une boulimie de lecture, ça m'a fait du bien. Je me suis dit que c'est un homme bien, qui respecte les autres, qui fait preuve d'empathie, de bonté, qui est intelligent. Donc s'il reste dans le silence, c'est qu'il va très mal.

Depuis le début de ces 5 semaines de silence, je lui envoie des sms, des mails, ou je lui raconte ce qui se passe pour moi, ou je pratique l'humour pour essayer de lui décrocher un sourire, ou je lui envoie le plus souvent possible des phrases d'encouragement, pour qu'il ne perde pas trop d'estime de lui, qu'il ne culpabilise pas.

Il y a une chose que j'ai compris récemment et qu'il m'avait dit à demi-mots. C'est que s'il reste silencieux avec moi, c'est pour ne pas me dire des choses blessantes. Car dans ces moments-là, il a tellement de colère en lui, il en veut au monde entier, qu'il pourrait ne pas contrôler toutes ses paroles. Alors dans mon dernier mail, je l'ai remercié de me protéger de ça.

Tu as raison de consulter un psy. Je m'y résoudrai peut-être un jour. Je me sentais glisser dans la dépression il y a 10 jours, et c'est une heure de conversation avec un psy du numéro d'écoute national de l'Unafam qui m'a fait rebondir. Depuis, j'ai assisté à la réunion de rentrée de l'Unafam de ma région et je suis devenue adhérente. Je rencontre des gens qui connaissent les mêmes difficultés, j'apprends beaucoup. Et puis, je suis ici, sur ce site 🙂

Il faut vraiment que tu apprennes à ne pas te mettre en colère contre ton conjoint. Te souvenir toujours que c'est la maladie qui prend le pouvoir quand il n'est pas dans son état normal. Et dans ces moments-là, le soutenir et prendre du temps pour toi. Parce-que si tu ne vas pas bien, tu ne pourras pas l'aider à aller mieux.

Et surtout, surtout, ne pas lui faire de reproches quand il est sorti de crises. Car il doit déjà beaucoup culpabiliser de t'avoir fait souffrir.

Courage.

Nath.


   
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Nath
 Nath
(@nath8)
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Bonjour Anthony, 

Puisque tu es souvent en déplacement, tu devrais en profiter pour emmener avec toi des livres qui parlent de bipolarité, ça t'aiderait à comprendre ton amie, à ne pas lui en vouloir pour ses débordements ou ses jours de mutisme.

C'est difficile d'avoir un conjoint ou un enfant bipolaire, mais imaginez leur bataille quotidienne pour se battre contre leurs démons, et la somme d'énergie qu'ils doivent dépenser pour ça 🙁

Courage à toi.


   
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Origami
(@origami)
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Bonjour nath

Je suis tout à fait d'accord avec toi tu sais. Et ce sont également les conseils que je donne aux conjoints comme Anthony.

Sauf que dans la réalité je pense que je vais bientôt atteindre mes limites.

 

Le hic chez moi c'est que mon mari n'a pas été diagnostiqué. Enfin si... Cyclothymique sous réserve de bipolarité. Nous ne sommes pas médecin certes... Mais son père l'étant également, nous sommes persuadé que c'est ce que min mari a.

Depuis 6 ans que je suis avec lui, les cycles se ressemblent sauf que cette dernière crise a été trop loin.

Financier mais aussi il m'a trompée et a enclenché les papiers divorce.

Lorsquil est revenu il m'a dit que ce n'était pas lui... Je le crois car pendant ce mois je me suis battue auprès de tout le monde pour leur dire que non, mon mari n'est pas un connard mais malade.

Actuellement il est là... Sauf qu'il dort. Tout le temps puis il a des journées où il paraît en up et téléphone à tout le monde et rigole avec eux sauf qu'avec moi il ne répond même pas à une simple question "que veux tu manger" j'ai l'impression d'être transparente.

Les enfants ? Ahhh il leur parlent... Mais pour leur gueuler dessus. Tu me soule ferme ta bouche va dans ta chambre... Ils ont tous les trois moins de 5 ans et n'ont pas à entendre ça.

Il a déposé un dossier d'hospitalisation il attend... Mais en attendant il n'a pas de psy et prend son traitement un peu comme il veut. Déjà le matin il le saute vu qu'il se réveille à 12h 13h...

Je ne sais plus quoi faire et min généraliste me dit même qu'il n'est pas bipolaire mais pervers narcissique.

En tout honnêteté je commence à douter car je me dis il est médecin... Mais je connais min mari et je sais que lorsqu'il n'est pas en crise c'est un homme merveilleux. Je l'aime... Et ça personne ne me comprend et je pense que lui même ne comprend pas non plus.

Voilà la difficulté de min côté. 


   
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Karla
(@moonlightshewolf)
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Inscription: Il y a 7 ans
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Nath et les autres conjoints de bips (désolée, je ne suis pas en état de lire tous vos messages donc je n'ai pas vos noms en tête), je n'ai qu'une chose à dire: vos conjoints vous aiment. Ils sont juste incapables de le ressentir en état dépressif voire maniaque.                     Quand le carnage a commencé avec mon petit ami, j'avais l'impression de ne pas l'aimer. Mais lorsque la crise est passée, j'ai su que je l'aimais mais malheureusement il était trop tard pour moi. Parfois cela va encore plus loin et on est incapable de ressentir la moindre émotion (ce qui est quand même un état très horrible parce qu'on a conscience de tout et on se sent ridicules... voire maudits).               Mais les crises ont un début, un milieu et une fin (savoir cela m'aide à le supporter). La pharmacologie ne fait pas tout mais elle joue quand même un rôle très important. Le soucis, c'est que trouver le bon traitement et le bon dosage peut être très difficiles et longs parce que chaque dose doit être du "sur mesure" donc c'est très subtil. J'adore la pharmacologie, je trouve cela fascinant. Bisous à vous! 


   
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Nath
 Nath
(@nath8)
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Je suis désolée pour ce que tu vis au quotidien 🙁

Les médecins généralistes sont très bien pour soigner les p'tits bobos, genre rhume, gastro et autres, mais pour le reste...

La bipolarité met des années à être diagnostiquée, alors l'avis de ton généraliste...moi, j'émettrais des réserves dessus.

Pourquoi ton mari ne peut il pas aller consulter un psy en attendant la réponse de sa demande d'hospitalisation ?

S'il refuse le dialogue avec toi, pourquoi ne lui écris tu pas ? mets lui des petits mots d'encouragement sur sa table de chevet, près de son petit déjeuner, etc..écris lui que tu l'aimes...

Il en est peut-être à un point ou il ne s'aime plus, et ne comprend pas pourquoi on peut l'aimer. Et comme je l'ai dit tout à l'heure, cette colère qu'il a en lui le rend agressif ou mutique.

Mais bon, je ne le connais pas, mes connaissances en la matière sont limitées... Moi j'ai "juste" un amoureux à 300 km qui ne me donne plus de nouvelles. 

Parfois, je me dis : j'y vais ! Et puis, je me dis qu'il n'est peut être pas chez lui, puisqu'il fait des allers et retours dans le sud pour régler les affaires de son papa décédé, que sa maman bipolaire vit actuellement avec lui alors je ne peux pas débarquer comme ça...et surtout je ne sais pas du tout comment il me recevrait...

Je te conseillerais juste de faire tout ce qu'il faut pour que toi, tu ailles bien et pour que tes enfants le ressentent. Fais ce que tu peux pour ton mari et consacres plus de temps à tes enfants pour leur faire oublier, un peu, que leur papa n'est pas trop présent en ce moment.

Dès qu'il sera correctement pris en charge, il ne pourra qu'aller mieux.

Courage.


   
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Nath
 Nath
(@nath8)
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Merci Karla pour ton témoignage 🙂

Avoir des avis de conjoints, c'est bien, mais de personnes ayant des troubles bipolaires, c'est encore mieux !

Tout ce que tu me dis me rassure et me conforte sur ce que j'avais déjà compris. Quand on doit faire face à la première dépression, on tâtonne, on se dit qu'on s'est fait lâchement larguée, que ce n'est tout simplement pas possible de rester insensible à autant de messages d'amour et d'encouragement, qu'il faut être égoïste et lâche. 

Et là, on a le choix, trop souvent choisi, de partir, d'abandonner l'autre à son sort, en le maudissant.

Ou alors on peut essayer de comprendre, s'informer sur la maladie, cultiver la patience (et qu'est-ce que je la cultive en ce moment !! 😉 )

Je sais que mon ami m'aime, on était trop fusionnels pour que ça s'arrête du jour au lendemain sans raison, je suis consciente aussi qu'en ce moment, il peut ne plus rien ressentir pour moi ou alors peut être de la colère ou de l'indifférence. J'en ai pris mon parti. Je ne cesse de lui écrire que je l'aime, et que je veux juste l'aider à aller mieux, même en tant qu'amie.

Je fais semblant d'aller bien (c'est facile à distance 🙂 ), je lui écris comme si on s'était vu hier, je ne lui envoie que des choses gaies, j'essaie de lui provoquer ce déclic qui lui donnera envie de remonter à la surface. Et je lui répète que je ne l'abandonnerai jamais.

C'est bientôt son anniversaire et je me demande ce que je pourrais lui envoyer qui lui ferait plaisir dans de telles circonstances...

En tout cas, courage dans ton combat, karla !


   
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Origami
(@origami)
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Karla je suis d'accord avec toi. Les médoc ne font pas tout et encore plus quand ce ne sont pas les bons ou simplement le bon dosage...

Je suis consciente de ce que tu dis je pense avoir fait le tour de tout ce qui était possible de lire sur cette maladie mais comme dis nath les écrits et ressentis de ceux qui côtoie ou ont cette maladie nous aident encore plus.

 

Je sais aussi que pour min mari il y a son caractère qui entre en heu. C'est quelqu'un de très fier et qui ne regrette jamais rien. En 6 ans malgré la fin des crises et nos super moment en phases stable il n'a jamais eu de regret ou de mots d'excuse... Juste tu vois je suis encore là donc...

 

J'essai aussi de lui faire prendre conscience qu'il doit parler de son enfance de sa mère car ça régis aussi ses comportements lors de ses crises..

Mais bon...

Nath. Je ne sais pas pourquoi il ne veux pas aller voir un psychiatre en attendant. Je pense qu'il est dans son truc... Je veux être hospitalisé je le serais donc j'attend.

C'est pas facile hein... Mais oui comme tu dis, malgré son silence et son ignorance vis à vis de moi, j'essai de lui dire lui écrire lui montrer que je l'aime. Mais par exemple lorsqu'il passe à côté de moi je lui fais une caresse sur le bras, il repousse mon bras ou sursaute genre pourquoi tu me touches. Et c'est très dur pour moi de me sentir repousser.

 

Tous les jours je lui dis ou écris que je suis la. Je le serais toujours et je l'aime mais mon beau père me dis que justement il le sais et ne fera aucun effort car il sait que je ne partirai pas...

Bref... Je reste impuissante. 


   
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Nath
 Nath
(@nath8)
Membre Moderator
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Début du sujet  

ça m'agace toujours les réflexions des gens qui croient tout savoir et qui pensent dire ça pour notre bien. Alors quand ton beau-père te dit "qu'il ne fera aucun effort car il sait que tu ne partiras pas", excuses-moi, mais pour moi, c'est le blabla de quelqu'un qui ne s'est pas renseigné sur la maladie.

Je peux comprendre ta souffrance de te sentir repoussé. C'est pour ça que moi, pour le moment, je préfère ne pas monter à Paris rejoindre mon ami. Je ne suis pas encore prête à ça. Je ne sais pas quoi te conseiller par rapport à ça, car je ne sais pas ce que je ferais moi-même. Encore une fois, il faudrait le témoignage de ceux qui ont réagi comme ça, lors de leurs phases dépressives.

J'ai lu ici quelqu'un qui disait que pendant sa dépression, elle voulait juste qu'on lui foute la paix. Donc je suppose que toute tentative de rapprochement est vécue comme une agression. Alors je me suis demandée si je devais arrêter de lui écrire... Mais au bout de la crise, ce n'est pas forcément la délivrance. Sans soins, sans soutien, elle peut mener au suicide... Du coup, je continue à lui écrire jour après jour, pour qu'il sache qu'il peut compter sur quelqu'un quand il aura la force de rebondir, et tant pis si ça l'agace.

Tu devrais aller voir un psy pour parler des difficultés que tu rencontres. Il sera peut être de bons conseils pour ton mari.

Bon après-midi.

Nath


   
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Origami
(@origami)
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Nath

C'est toute la contradiction de ma vie lol...

Mon beau père est aussi bipolaire mais il avoue être dépassé par le comportement de son fils. Car lui lorsqu'il n'était pas soigné tombait dans la manie et la dépression mais ne se "vengeait" pas sur sa femme.

C'est sûrement une histoire de caractère et de blessure d'enfance je suppose.

Je suis suivie depuis cet été chez un psychologue qui m'aide moi et j'ai étais une fois chez un psychiatre pour comprendre tout ça. J'y retourne en octobre j'espère en savoir plus. Et surtout avoir des solutions. Bien que la seule solution serait que mon mari se soigne correctement et soit suivi par un psy.

 

Merci en tout cas de pouvoir être comprise 


   
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Nath
 Nath
(@nath8)
Membre Moderator
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Posts: 901
Début du sujet  

La maman de mon ami est également bipolaire. Alors je me doute bien que les relations père et fils doivent être difficiles, de ton côté. Mais de là à critiquer son fils au lieu de le soutenir...

Mon ami n'a pas du tout les mêmes difficultés que sa mère à cause de la maladie. Par exemple, en crise, lui est incapable de passer un coup de fil ou de répondre, sa mère sera incapable de conduire. Chaque personne est unique et réagit différemment face à la maladie.

Quand tu te sens mal, n'hésite pas à appeler le numéro national de l'Unafam 😉 C'est pour moi, le meilleur remontant.


   
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