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Présentation Ours Blanc

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Julien
(@oursblanc)
Eminent Member
Inscription: Il y a 6 ans
Posts: 24
Début du sujet  

 La salutations à ceux qui liront mon humble présentation, j'ai 28 ans, je suis diagnostiqué bipolaire depuis maintenant 5-6 mois environ, le diagnostic est tombé suite à une phase dépressive assez lourde avec tentative de suicide n'ayant cette fois là pas mener jusqu’à l’hôpital psychiatrique. J'ai déjà eu l'occasion de faire un séjour dans ce genre d’hôpitaux, en service fermé avec interdiction de visite, de sortie et toutes les joyeuseté du genre, toutefois à cette époque les médecins n'avaient pas juger intéressant de comprendre les causes de cette tentatives, préférant m'entendre dire que j'allais bien pour pouvoir me laisser sortir.

Si je devais faire une rétrospective complète quant aux causes de ma maladie je dirai que l'élément déclencheur aura été le décès de ma mère par suicide. Elle était une personne très malade, constamment sous morphine et sous un tas d'autre médicaments pour tenter de stabiliser aussi bien ses douleurs que son mental, malheureusement pour moi, il se trouve qu'elle avait besoin d’extérioriser sa souffrance par les coups et par la violence des mots.  A tel point qu'elle a réussi, sans en être consciente et sans le vouloir, à détruire toute forme de confiance que je pouvais avoir en moi. Il en a résulté une scolarité catastrophique avec l'obtention d'un bac pro dans un domaine qui ne m’intéressais pas. Suivi par un décrochage total de toute forme de sociabilisation, je suis me suis refermé sur moi même, me remettant en question sans cesse et cherchant des solutions pour ne plus ressentir cette souffrance auto-destructrice que je m'infligeais nuit et jour. C'était une période ou j'étais dans le déni le plus total quant au décès en série qui sont survenus dans ma famille, en l'espace de trois ans j'ai perdu ma mère, mes deux grand mère et un de mes grand père, seulement on ne peut pas vivre dans ce déni éternellement et un jour, je ne saurais plus vraiment dire ni pourquoi ni comment ni quand le tout m'a explosé à la tête avec la violence d'une gifle d'un maçon portugais armé d'un parpaing.

 

J'ai alors plongé dans les médicaments, tout ceux qui pouvaient me mettre "la tête à l'envers", ou simplement ralentir la vitesse à laquelle je pouvais penser, une très longue période de plusieurs années dont je n'ai que très très peu de souvenirs.. Eh oui à force de surconsommer tout type de médicaments (Lexomil, Klipal, dérivé de morphine par exemple) j'ai créé des trous béants dans ma mémoire. Parfois, à de trop rare moments, j'avais des phases un peu plus calme qui se transformaient extrêmement rapidement en phase maniaque, phase ou je continuais à consommer mes médicaments par peur d'avoir à souffrir si ils n'étaient plus là, phase durant lesquels je pouvais produire deux.. Trois dessins en une seule nuit. Lorsque je ne dessinais pas j'écrivais énormément, soit pour extériorisé, soit simplement des fictions, des idées, tout ce qui pouvait me passer par la tête.

On en vient là à un autre symptôme de ma maladie : Ma tête pense extrêmement rapidement, constamment rendant le sommeil extrêmement compliqué. J'ai du mal à rester sans rien faire (Sauf quand je touche le fond), j'ai besoin d'être acteur de ce qui se passe, d'avoir une interaction avec ce que je regarde, ce que j'entends. Mon exutoire dans ce genre de phase se trouve dans l'écriture, toutefois, dans la mesure ou je pense beaucoup plus vite que je n'écris je finis par abandonner parce que je n'arrive pas à m'auto-suivre.

Pour en revenir à la chronologie sur ma maladie on arrive apres tout ça à il y a trois ans et demi, j'ai fait la rencontre d'une femme qui ne connaissait pas nécessairement les tenants et aboutissants de la bipolarité, moi non plus cela dit vu que le diagnostic n'était pas encore posé. Toujours est il que lorsqu'elle était là, pendant trois, dont deux passés en couple dans notre appartement, elle a réussi à me "Stabiliser", certes la maladie était toujours présente, certes certains jours j'étais en phase dépressive mais j'avais beaucoup plus de moment 'neutres' voir de phase maniaque ou je ne dormais pas de la nuit et ou je faisais mille et une chose.

 

Seulement, hélas... La maladie à petit à petit repris le dessus vu qu'elle n'était pas encore traitée à l'époque et cette personne n'a plus supporter que je passe par des périodes ou j'étais au fond du gouffre sans pouvoir lui donner de raison, sans qu'elle ne puisse comprendre que tout cela était plus fort que moi. Alors il y'a six mois elle m'a demandé de prendre mes affaires et de partir que c'était terminé. Toutes mes protestations, tout mes efforts et arguments n'auront pas eu raison de sa décision et j'ai été contraint et forcé de revenir habité chez mon père   à 28 ans ça me laisse un joli sentiment d'échec et un gout de cendre dans la bouche.

Depuis mon retour je suis dans la phase la plus dépressive que j'ai eu l'occasion d'avoir, j'ai replongé dans les médicaments, j'ai ajouté à cela l'alcool à plus ou moins hautes doses et les somnifères systématique si je veux pouvoir dormir ne serait ce qu'un peu. N'ayant aucune confiance en moi même il m'est quasiment impossible de travailler, je n'ai eu que de tout petits contrats qui se sont souvent terminé par des séjours à l’hôpital pour des symptômes psychosomatique créé par un énorme stress que je génère à partir du moment ou je dois rendre des comptes, ou je dois produire une quelconque forme de travail pour autrui. Je me rends malade à l'idée de mal faire, de ne pas être assez compétent, de ne pas faire assez bien ou vite.

 

C'est là que le serpent se mord la queue, incapable de travailler et n'ayant plus aucun ami dans les alentours je tourne en rond. Je tourne en rond alors je pense, je réfléchis à ma situation, je me torture à essayer de trouver des solutions et finis par me dire que la seule véritable solution serait de mettre fin à mes jours. Seulement, si je suis encore là pour écrire ce message qui commence à être bien trop long j'ai encore de la famille qui connait le diagnostic de ma maladie, qui tient à me garder en vie, qui ne souhaite pas me laisser trouver le repos.

Alors j'en viens à me trouver ici ce soir, je ne sais même pas vraiment pourquoi. Je sais qu'une partie d'entre vous me dira que la vie vaut la peine d’être vécue, qu'il ne faut pas vouloir en finir. (Alors là je pourrais avoir un débat je pense quant à la considération du suicide par notre société alors que ça ne devrait pas être un tabou ou quelque chose que l'on considère comme une maladie mentale mais comme un choix qui est souvent bien plus mûrement réfléchit mais c'est pas ici le sujet.) 

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En conclusion, je dirai que j'en suis aujourd'hui à une période supposément charnière, je suis supposé voir l'ensemble des possibilités qui s'offrent à moi pour repartir à zéro. Seulement, je suis trop réservé pour aborder qui ce soit que je ne connais pas dans la vie de tout les jours, ce qui rend quasiment impossible le fait de se faire des amis que je puisse aller voir et rendant totalement utopique le fait d’espérer vivre une belle histoire avec une femme capable de comprendre une maladie qui peut faire des ravages. Il est tout aussi utopique d’espérer, dans mon cas, trouver un travail 'normal', je ne supporter pas la foule, je ne supporte pas d'avoir quelqu'un sur mon dos et je n'ai pas envie de travailler seul dans mon coin sinon je finirais définitivement renfermé sur moi même. Des solutions je n'en vois pas tant, je me dis qu'avant de partir vers un repos que j'estime mériter, je peux peut être aider certaines personnes ici... 

 

Je ne sais pas si c'est autorisé mais je vous partage quand même mon petit 'sanctuaire ou j'écris tout ce qui me vient dans la tête, ou je partage mon ressenti quant à ma maladie, si c'est hors charte merci de me prévenir !

http://lacomplainte.over-blog.com/


   
Citation
Valeriane
(@lilyoupas)
Trusted Member
Inscription: Il y a 6 ans
Posts: 59
 

Bonjour Julien. 

Certes ton parcours de vie est bien lourd, si jeune. 

J'ai parcouru ton blog tes textes sont très sombres mais magnifiques. 

Tu as un réel talent d'écriture. 

Tu évoque ici un vieux fantôme qui nous hante(ou nous a tous hanté). 

L'envie de mettre fin à cette vie de souffrance. 

Dur de trouver a quoi se raccrocher dans les moments les plus sombres. 

Mais force est de constater qu'une fois la crise passée, l'envie suicidaire disparaît. 

Je ne saurais te donner de conseils, je replonge une fois de plus. 

Si ce n'est qu'une fois de plus je vais serrer les dents, encaisser et m'accrocher. 

Pour ma famille, mes amis et surtout pour ma fille. 

Je ne veux pas leur laisser cet héritage pourri. 

Bien sûr ton histoire est différente de la mienne. 

Cependant nous avons le même choix : se battre ou abdiquer. 

Je te souhaite de trouver ici un lieu d'écoute et de soutien. 

Valériane 



   
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Julien
(@oursblanc)
Eminent Member
Inscription: Il y a 6 ans
Posts: 24
Début du sujet  

Bonsoir,

Je réponds enfin ici, j'avais un peu oublier, ce n'est pas la première fois qu'on me dit que j'écris avec ce coté très sombre mais au fond je crois que ça fait parti intégrante de moi. J'ai toujours été un peu attiré par cette noirceur, on me trouve généralement assez 'piquant' ou 'cynique'.. En tout cas je balance mes écrits en général avec les mots qui viennent sans mettre de filtres et j'adore ça écrire. 

Quant à savoir si j'ai un réel talent, je ne saurais dire mais dans un monde utopique, je vivrais de mes écrits que ce soit sur cette maladie ou sur les quelques livres que j'ai commencé à écrire dans mon coin, bien moins sombres ceux là ! 


   
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