Quand un malade vient tout juste d’être diagnostiqué comme bipolaire, souvent, c’est le choc et surtout l’incompréhension ! Qu’est-ce que ça veut dire trouble bipolaire ? Vous vous êtes déjà posé ces multiples questions concernant tous les termes dont vous parle votre médecin : Manie, dépression, dysthymie, cyclothymique, anxiolytique, type 2, Lithium, etc etc … Être bipolaire est nouveau pour vous ? Alors voici un petit lexique des termes les plus employés par votre psy et que vous allez certainement beaucoup entendre dans les mois à venir . Afin de mieux comprendre votre bipolarité pour mieux vivre avec vos troubles de l’humeur, vous trouverez ci-dessous une petite définition de ce que veulent dire tous ces termes médicaux …

 

LES PHASES ET LES TROUBLES DE L’HUMEUR

Normale : La personne se sent bien, normale, ni en dépression, ni hyperactive . Cette phase se situe généralement entre une phase dépressive et maniaque, mais elle peut aussi durer plusieurs mois, pour le plus grand bonheur de tous ! C’est la période stable du bipolaire . Si la personne prend bien son traitement pour son trouble bipolaire et qu’il est efficace, il n’y pas de raison pour que cet état ne dure pas des années … On appelle également la phase normale, une phase euthymique ( euthymie ) .

Mixte : Le stade mixte est un cas typique de la cyclothymie . Le malade oscille alors entre dépression et manie très rapidement . Les changements d’humeur sont fréquents et très rapides . D’un jour à l’autre le patient peut passer d’un état euphorique à un sentiment de tristesse profond et vice-versa . À ne pas confondre avec lunatique . Cette phase dit stable doit durer plusieurs semaines pour être identifiée . Un épisode mixte peut aussi être présent pour le passage d’un état dépressif à maniaque, il ne durera alors pas plus de 10 jours en général, suivant le type de bipolarité .

Hypomaniaque : Une version « light » de la phase maniaque . La personne est beaucoup plus active et souriante qu’en phase normale, elle ne reste pas isolée et est très sociable . C’est la phase de manie attitrée du trouble bipolaire de type 2 . Une version de la manie moins intense que la phase maniaque, mais qu’il faut tout de même surveiller de près et bien la traiter .

Maniaque : La phase maniaque donne au bipolaire un sentiment de toute-puissance avec un ego surdimensionné . Il est hyperactif et n’a aucun besoin de beaucoup dormir . Il est tellement actif, joyeux et plein de projets qu’il peut en devenir épuisant pour son entourage, sans même s’en rendre compte ! Il peut également être sensible aux addictions comme la consommation excessive d’alcool ou de cannabis . Il est également très actif sexuellement en multipliant les partenaires … Il parle également très rapidement et peut être irritable si on le contredit . Le maniaco peut avoir des hallucinations et délirer totalement en forte crise de manie, son comportement est dangereux, imprévisible et instable, à surveiller de près …

Dépressive : Être dépressif, on sait ce que c’est en général . Isolement, manque de confiance en soi, sentiment de culpabilité, etc etc … La personne dépressive est toujours très fatiguée, elle ne veut voir personne, son mental pense souvent au suicide avec des idées noires . L’auto-mutilation est la première action qui doit prévenir d’un risque suicidaire chez l’adolescent bipolaire . Le bipolaire dépressif est toujours triste, très mélancolique et il ne prend plus aucun plaisir à vivre, voire même s’adonner à ses passions habituelles, il ne s’intéresse plus à rien … Un malade en dépression, s’il n’est pas bien suivi et soigner, peut alors avoir à effectuer un séjour en hôpital psychiatrique si son état ne s’améliore pas rapidement ou s’il fait beaucoup de tentatives de suicide .

Anhédonie : C’est un symptôme de la dépression . Il représente la perte totale d’intérêts pour les activités qu’auparavant le patient pouvait avoir . Il est en manque de satisfaction pour tout ce qu’il entreprend et ne réagit même plus aux situations qui l’entourent … Néanmoins, ce symptôme est bien plus fréquent chez le schizophrène que pour le bipolaire, attention donc si ce symptôme apparaît fréquemment chez un malade bipolaire, cela résulterait à un traitement inefficace aux crises dépressives qui se seraient intensifiées avec le temps .

Dysthymie : C’est un des principaux symptômes de l’état dépressif . Ce trouble de l’humeur est chronique en phase dépressive chez le bipolaire, mais il touche aussi les dépressifs mineurs . Il est d’une intensité modérée et peut facilement passer inaperçu pendant très longtemps . Le patient atteint de dysthymie commencera à être fatigué, il aura du mal à se concentrer et aura peu d’espoir pour son futur . La perte d’appétit peut aussi se faire sentir . Légèrement mélancolique, l’irritabilité peut aussi être présente, surtout chez l’adolescent, car ce trouble est beaucoup plus présent chez l’enfant ado que chez les personnes passées la trentaine . Une version minime de la dépression bipolaire qui peut, si elle n’est pas soignée à temps, s’intensifier en dépression majeure …

 

LES DIFFÉRENTS TROUBLES BIPOLAIRES

Type 1 : C’est le type le plus fréquent dans un diagnostic bipolaire ( plus de 35% ) . Le bipolaire alterne alors entre phase maniaque et dépressive sur le long terme et avec intensité . Entre chaque phase, on peut également apercevoir un moment calme, sans crise bipolaire, c’est le stade normal, stable .

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Type 2 : Le trouble bipolaire de type 2 est semblable au type 1, mais à la place des phases de manie, on appelle les phases hautes : Phase hypomaniaque . L’hypomanie est la forme plus faible de la phase maniaque . Bien souvent, sa joie de vivre est très difficile à déceler, c’est seulement lorsque l’épisode dépressif apparaît que le diagnostic de bipolarité peut être constaté .

Type 3 : Le type 3 de la bipolarité est encore plus complexe à soigner . Nous observons toujours des phases de manie ou d’hypomanie en alternance des stades de dépression, mais les épisodes maniaques sont principalement générés et accentués par la prise d’antidépresseurs . La dépression peut également avoir une cause génétique pour ce type 3 . Le bipolaire peut avoir des instants maniaco et dépressif en même temps ainsi que des douleurs musculaires chroniques .

Type 4 : L’intensité des crises du bipolaire de type 4 sont faibles et elles sont très difficilement diagnostiquables . Le bipolaire peut facilement osciller entre déprime et euphorie sans que l’on distingue un changement d’humeur plus intense que d’habitude . Le type 4 est quelquefois associé à la cyclothymie par certains psychiatres …

Type 5 : Les troubles bipolaires de type 5 sont quasiment indétectables par une personne non-experte en santé mentale . Le patient est dans la joie de vivre et pourtant très actif, mais cette pseudo-phase de manie peut durer des années avant que le trouble bipolaire ne soit établi par un diagnostic suite à l’arrivée d’une première dépression sévère … Avant d’être diagnostiqué bipolaire de niveau 5, le malade peut être considéré comme borderline … La première dépression bipolaire est tellement intense que le taux de tentative de suicide est 2 fois plus élevé qu’un autre type de trouble bipolaire .

Cyclothymique : Vous avez certainement entendu parler de cyclothymie ? Une personne cyclothymique est un patient sujet à de forts et rapides troubles de l’humeur . Cette forme reste toujours dans le terme médical de la bipolarité . Le malade peut également être assez irritable au quotidien, car lui aussi, est épuisé par ses sauts d’humeur au quotidien entre tristesse et euphorie . Dû aux cycles rapides et donc de faible intensité, on ne peut pas vraiment parler d’épisodes de manie ou de dépression bipolaire .

 

LES TRAITEMENTS ET SUIVIS POUR LA BIPOLARITÉ

Stabilisateur d’humeur – Thymorégulateur : Ce sont des régulateurs d’humeur, le plus connu est le Lithium . Ce traitement est utilisé pour réduire les phases de manie ou d’hypomanie du malade bipolaire et également prévenir les épisodes dépressifs . Le dosage est augmenté au fur et à mesure afin d’obtenir le traitement idéal qui stabilise le patient dans sa vie quotidienne . Pour les patients qui réagissent mal au lithium, le Depakote est utilisé en substitution pour stabiliser les troubles de l’humeur du bipolaire . Le thymorégulateur met généralement plusieurs mois avant de faire les effets demander : stabiliser l’humeur du patient .

Antidépresseur : Avec le thymo, c’est le médicament le plus prescrit par les psychiatres pour soigner le trouble bipolaire . À tort ou à raison … Un médicament contre les épisodes de fortes dépressions mais qui peut également accélérer la venue d’un épisode maniaque chez certains types de bipolaires … Ce type de traitement bipolaire peut mettre plus d’un mois avant que les effets indésirables disparaissent . À prendre avec précaution et ne surtout pas dépasser la dose proscrite par le médecin . Un suivi régulier chez le psy est très important lors de la prise d’un antidépresseur . Nous notons également la prise de poids assez rapide …

Anxiolytique : Les anxiolytiques sont prescrits pour les troubles de l’angoisse qu’une personne bipolaire peut avoir, généralement en phase mixte . Ils servent à tranquilliser le patient et calmer ses angoisses au quotidien, mais pas la maladie en elle-même . Ce médicament doit toujours être complété par un autre médicament pour la bipolarité . Contrairement aux antidépresseurs, les anxiolytiques agissent assez rapidement mais attention à ne pas devenir accroc ! Des troubles de la mémoire et de la concentration peuvent se faire ressentir . À prendre généralement pour de courtes durées .

Antipsychotique : Les antipsychotiques sont généralement prescrits en complément du stabilisateur d’humeur . Ils servent à réguler l’humeur dans les circonstances extrêmes de certains comportements à risques afin de plus les revoir à l’avenir . Ils ne servent que pour les crises de manie et inutile en phase dépressive .

Neurorégulateur : Souvent accompagner d’un antidépresseur, les neurorégulateurs sont généralement prescrits pour le type 1 du trouble bipolaire . Il peut agir en remplacement d’un stabilisateur d’humeur mais seulement pour les phases maniaques d’intensité modérée à forte . Ce médicament peut également être prescrit pour les adolescents en pleine crise hyperactive . Attention toutefois, les effets secondaires sont nombreux avec ce type de traitement .

Somnifère : Les somnifères peuvent être prescrits aux bipolaires afin de récupérer un rythme de sommeil normal et récupérateur après une phase maniaque . Le Zopiclone est un simple exemple, tout comme en plus naturel : la mélatonine .

Antiépileptique : Les anti-épileptiques sont de plus en plus prescrits par le corps médical, ils substituent les thymorégulateurs . Lamictal, ou plus connu sous le nom de Lamotrigine, aide à se sortir des épisodes de dépression bipolaire récurrentes, surtout chez les bipolaires 1 .

Psychoéducation : C’est comme de l’auto-gestion de sa propre maladie . La famille est aussi impliquée dans cette thérapie bipolaire . Considérer comme une rééducation du patient suivant la chronicité de la maladie et des douleurs psychiques . Elle apprend entre autres aux patients pourquoi il est important de suivre assidûment sont traitement et ne surtout pas l’arrêter . Comprendre le trouble bipolaire, le sien, est primordial afin de pouvoir, à l’avenir, prévenir et diminuer les futures crises de manie ou de dépression .

Groupes de parole : Ils sont ouverts à tous, bipolaire, entourage et même les pros s’ils le souhaitent dans certains cas . C’est une simple réunion où on peut échanger sur la vie du quotidien avec cette pathologie, pouvoir également vider son sac, prendre des informations nécessaires, avoir du soutien et être compris . Chacun est à l’écoute des autres et reste dans le respect et la confidentialité .

Sismothérapie : Electroconvulsivothérpie ou encore électrochoc vous disent certainement quelque chose ? Effrayant pour ce dernier ! Mais c’est le principe même des séances de sismothérapie, très controversées par beaucoup de professionnels et patients . Elle est considérée comme le traitement de la dernière chance par beaucoup, lorsque les médicaments n’arrivent plus à prévenir des rechutes des crises bipolaires . Ces séances se déroulent sous anesthésie générale à l’hôpital, et elles peuvent être récurrentes sur de courtes périodes car elles sont généralement très efficaces, malgré l’amnésie que cela peut provoquer .

Centres CMP : Comprenez Centre Médico-Psychologique, c’est un espace médical où vous pouvez vous informer si vous ne savez pas qui consulter pour vos troubles bipolaires . On vous guidera vers le bon médecin spécialiste ou service : psychiatre, psychologue, assistante sociale, etc etc … Les consultations sont remboursées par la sécurité sociale, donc gratuites, contrairement aux consultations directes chez un psy … Il y en a dans pas mal de grandes et moyennes villes .

Psychologue : Il est spécialisé dans les troubles de santé mentale visibles et passagers . Il peut vous aider à passer un évènement de la vie difficile ( décès, rupture, etc etc .. ) . Le suivi est généralement inférieur à 1 an, mais les séances peuvent être nombreuses : jusqu’à 1 par semaine .

Psychiatre : Il est spécialisé dans les troubles mentaux en profondeur comme la schizophrénie ou les troubles du maniaco-dépressif . Le suivi est généralement mensuel et pour une très longue période pour traiter un trouble bipolaire .

Hypnotiseur : C’est une nouvelle méthode pour trouver et accepter la cause de son trouble bipolaire . Les séances d’hypnose obtiennent de très bons résultats, mais ne sont pas encore généralisées, car des doutes subsistent quant à l’efficacité sur le long terme .

 

Nous n’avons pas abordé les troubles anxieux ( angoisse / stress ) ni le trouble de la personnalité limite borderline, TPL, puisqu’il ne s’agit pas du trouble bipolaire mais de troubles psychiques très proches . Si vous souhaitez savoir si vous êtes en phase dépressive, maniaque, hypomaniaque, mixte ou stable, faîtes notre bipolaire test en ligne !

 

Bipolaire définition : Termes sur la bipolarité
Comprendre la maladie bipolaire
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  • Bonjour, quelques mots sur mon cas. Enfant j’avais une tendance à user de la menace de suicide ainsi qu’à utiliser celui-ci comme arme absolue: « Si je n’y arrive pas, je pourrais toujours me suicider ».
    A 17 ans j’ai perdu mon père et j’ai ressenti un vide et une culpabilité immense. Bien sûr à cette époque mes relations avec mon père étaient houleuses et sa maladie le rendait inapte à se défendre. D’éducation très chrétienne, j’ai abandonné, à la suite de cette disparition prématurée, toutes croyances pour ne plus croire qu’au hasard. Néanmoins j’ai poursuivi ma vie sans plus de symptômes, sinon de vraies tendances addictives: tabacs, drogues douces et moins douces, travail, hyperactivité, besoin du sexe opposé.
    C’est à 26 ans, après mon divorce, que sont apparus les vrais troubles. Très forte envie de mourir, désintérêt pour ma propre existence, insomnies, pour mon entourage, y compris ma fille de 2 ans, démultiplication des addictions. Après 2 TS, j’ai fait un séjour en clinique psychiatrique dont je ne saurai dire s’il a atténué la maladie ou s’il m’a dégouté de l’univers psychiatrique. Je n’y retournerai pas.
    J’ai fait plusieurs tentatives de prise en charge psychanalytique, avec chaque fois une amélioration provisoire de mon état, j’ai fait un stage à l’école du rire, j’ai contacté un coach, je m’en suis même remis à Dieu ( c’est un comble ! ). Je pense que j’ai traversé ces années en remplissant le vide par mes addictions.
    J’ai aujourd’hui 57 ans, je suis épuisé par cette débauche d’énergie et toute ma vie se ressemble, j’ai des périodes d’accalmie, lorsque toutes les conditions sont réunies: revenus suffisants, femme aimante, enfants et travail qui vont bien. Sitôt que quelque chose se dérègle, je replonge et c’est chaque fois un peu plus profond: perte d’intérêt pour tout ( y compris les « filles » ), sentiment de platitude de mon existence, désir de mort, absence d’émotions voire d’empathie, difficulté de concentration. J’envisage toujours ma disparition comme une délivrance. malgré tout, je ne plains pas et je trouve que ma vie fut plutôt intéressante mais cela ne m’aide pas à la poursuivre dans de bonnes conditions.