Si vous souffrez de trouble bipolaire et envisagez d'avoir des enfants, l'une des questions que vous vous posez probablement est de savoir si vous transmettriez votre trouble bipolaire à votre progéniture. 

Le trouble bipolaire est-il héréditaire ? Quel est le rôle de la génétique dans le trouble bipolaire ?

Nous savons depuis un certain temps que le trouble bipolaire peut exister au sein des familles. Et les recherches avancent à grands pas dans le séquençage génomique, nous en apprenons de plus en plus dans le possible rôle des facteurs génétiques dans le trouble bipolaire.

La bipolarité est héréditaire ? Quelques chiffres 

  • Environ 1 % de la population générale répond aux critères du trouble bipolaire de type I au cours de leur vie.
  • Environ encore 1 % de la population générale répond aux critères du trouble bipolaire de type Il au cours de leur vie.
  • Dans les familles ayant un membre diagnostiqué bipolaire de type l, les membres proches de la famille (mère, père, frère ou sœur) ont un risque de 5 à 10 % plus élevé de développer un trouble bipolaire que le reste de la population générale.
  • Un vrai jumeau (monozygote) d'une personne bipolaire de type I a environ 60 à 70 % de probabilité d'avoir aussi ce trouble.
  • Le faux jumeau (dizygote) d'une personne bipolaire de type I a 15 à 20 % de probabilité de souffrir du même trouble, ce qui est légèrement plus élevé que la prévalence existante pour les autres membres proches de la famille.
  • Des études montrent systématiquement que la génétique est responsable d’environ 75 à 80 % des causes du trouble bipolaire de type I.

Secouez votre arbre généalogique !

Examiner l’histoire de votre famille peut grandement améliorer les chances d’obtenir un diagnostic précis. 

Le problème : posez cette question à vos parents, et il est possible que vous receviez un regard bien vide et que l’on vous donne peu d’informations utiles. 

Essayez donc de poser des questions plus judicieuses, comme : 

Est-ce que quelqu’un dans la famille a eu des problèmes d’alcool ou de toxicomanie ? De nombreuses personnes atteintes de trouble bipolaire « s’auto-soignent » avec de l’alcool ou de la drogue. 
Y a-t-il un des membres de la famille qui a été diagnostiqué schizophrène ? Dans un passé pas si lointain, les médecins diagnostiquaient souvent à tort un trouble bipolaire comme de la schizophrénie.
Est-ce qu'un membre de la famille a déjà été traité pour une maladie mentale ? Si un membre de la famille a été traité pour une dépression, pour une psychose, ou pour d'autres maladies mentales, il peut ne pas avoir reçu le bon diagnostic.
Quelqu'un dans la famille a-t-il fait un séjour dans une institution psychiatrique, un sanatorium ou un centre de réadaptation ? Les familles couvrent souvent des souvenirs de parents qui ont dû être hospitalisés pour des maladies mentales en disant qu'ils étaient « partis pendant un certain temps ».
Y a-t-il eu des membres de la famille connus pour être particulièrement énergiques ou excentriques ? Dans le passé, les gens décrivaient poliment leurs parents qui souffraient de différents degrés de maladie mentale comme « excentriques ».
Est-ce que quelqu'un dans la famille souffrait de symptômes physiques tels que l'épuisement ou la douleur chronique, ou de problèmes digestifs ? Ces symptômes peuvent être des manifestations physiques de l'humeur et des troubles anxieux.

Les familles peuvent être particulièrement secrètes, en particulier lorsqu'il s’agit de protéger la réputation de leurs êtres chers disparus. Croyez-moi, j’en ai fait l’expérience.

Choisissez un moment où vous êtes stable pour leur expliquer l'importance d'avoir des antécédents familiaux précis et détaillés pour votre diagnostic.

La bipolarité est héréditaire, mais pas que…

Lorsque le trouble bipolaire sévit dans les familles, la question est posée : l'augmentation du risque est-elle liée à la génétique (combinaisons de gènes spécifiques) ou à l'environnement (qui nous sommes, y compris nos expériences de la petite enfance, la façon dont nous avons été élevés, nos relations sociales et notre environnement culture).

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Il semble que les deux mécanismes soient probablement en jeu et contribuent à la causalité du trouble bipolaire. L'épigénétique, l'étude de si, comment et quand les gènes sont exprimés, explique que certains facteurs environnementaux déterminent l'expression des gènes ou même activent ou désactivent certains gènes dans la génération suivante. 

Cependant, l’environnement serait responsable à seulement 20 ou 25 % de l’apparition du trouble bipolaire, la génétique remportant le reste. 

La bipolarité est-elle héréditaire (et génétique)

Bipolarité et génétique : comment ça marche dans notre cerveau ? 

Repérer l'emplacement du trouble bipolaire dans votre cerveau est presque aussi difficile que de trouver une bonne mutuelle à un prix abordable.

Le cerveau est divisé en quatre sections. Voici un rapide coup d'œil sur les fonctions de ces quatre sections et la façon dont elles peuvent se rapporter à un trouble bipolaire :

Les hémisphères cérébraux sont ce que la plupart des gens considèrent comme le cerveau. Ils constituent les composantes, spécifiques à l'être humain, en charge de la collecte et du traitement de l'information, des connexions, de la génération de la pensée, et du contrôle des émotions et du comportement. Des problèmes dans les circuits dans un certain nombre de régions des hémisphères cérébraux, tels que le cortex préfrontal, le cortex cingulaire antérieur, l'hippocampe et l'amygdale semblent jouer un rôle clé dans les symptômes du trouble bipolaire.

Le thalamus et l'hypothalamus, représentent une partie minuscule, mais cruciale du cerveau qui se trouve entre les hémisphères cérébraux et le tronc cérébral. Le thalamus est une station relais pour les messages sensorimoteurs. Il fait également partie du système qui régule la conscience, le sommeil et les niveaux de vigilance. Certaines études de l'imagerie du cerveau ont indiqué que le thalamus est différent chez les personnes atteintes de trouble bipolaire. L’hypothalamus, quant à lui, régule la température, la faim et la soif, et les cycles veille/sommeil et de l’énergie. Il est également au cœur de l’anxiété, un trouble fréquemment comorbide au sein du trouble bipolaire. 

Le tronc cérébral régule les fonctions qui donnent la vie, telle que la respiration et la fonction cardiaque. Il est composé entre autres du mésencéphale, qui est un acteur central dans le système de récompense et de plaisir du cerveau. La recherche se penche sur le rôle de cette zone dans la production de symptômes maniaques.

Le cervelet est une petite boule de cellules du cerveau situé à l'arrière de celui-ci dont la plupart des experts pensent qu'il est impliqué dans le fin réglage des mouvements complexes ainsi que dans d'autres fonctions telles que la régulation de la pensée, le langage et certains circuits de l’humeur. L'imagerie médicale, la génétique et les études sur des animaux ont montré que certains changements dans cette partie du cerveau semblent se produire plus fréquemment chez les personnes bipolaires que dans la population générale.

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  • Pour ma part j’ai eu des cas de dépression majeures dans ma famille éloignée, peut être que ça a un rapport avec mon trouble bipolaire… mais encore une fois rien n’est fixé