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Allez donc comprendre !

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Michel
(@ubik)
Eminent Member
Inscription: Il y a 6 ans
Posts: 23
Début du sujet  

Bonjour,

Franchement, moi, je m'y perds. Je ne sais plus. La seule chose que je puis dire, c'est que oui, j'oscille. Périodes d'abattement profond, je suis au fond du trou, aucun espoir, la vie est une grosse merde insensée. Et périodes où j'arrive à "me prendre au jeu", quel que soit ce jeu, à conserver un goût de vivre - même si mon jugement sur cette vie, lui, reste le même.

Après, quand je dis que je m'y perds... Là, faut que j'entre dans les détails. J'espère juste que si vous commentez, vous le ferez de façon bienveillante. Je suis assez fragile et je ne viens pas là pour qu'on m'enfonce d'avantage. En fait, en ce moment, très très fragile et assez désespéré, pratiquement à temps plein.

D'abord, je vis avec un souvenir très douloureux, un traumatisme, dont je ne souhaite pas parler. Quelque chose de bien costaud, du gratiné. Il y a beaucoup de gens dans mon entourage qui se demandent comment j'ai pu tenir et qui m'ont dit qu'eux, n'auraient jamais encaissé.

Il se trouve que j'ai encaissé parce qu'à l'époque, j'étais protégé.

Comment expliquer ça ? Il se trouve que je suis un créateur. J'écris, je peins, je compose de la musique, et autres activités de cet ordre.

A l'âge de 16 ans, j'ai eu une révélation, suite à une rencontre avec des gens qui créent, très originaux, dans le domaine de la musique. Je me suis dit que c'était ça, que j'allais consacrer ma vie à ça, moi aussi. Il faut préciser que dans ce domaine, je suis très paradoxal : je fais preuve d'une grande aisance pour créer, je compose des choses assez complexes et ambitieuses, j'ai une imagination fertile, j'ai su trouver mon propre langage, beaucoup de musiciens de ma région me connaissent pour ça, etc. Mais à côté de ça, j'ai, sur le plan pratique, des blocages. Je n'arrive pas à m'exprimer directement, jouer d'un instrument me pose problème, je ne peux le faire qu'en utilisant des machines, un ordinateur, des séquenceurs, etc. J'ai beau travailler la technique, je suis un éternel débutant, je ne suis pas sûr de moi, je me plante constamment, encore plus si on m'écoute, et à force, la vue d'un instrument finit presque par me paniquer. Là, je suis à deux doigts de renoncer, en ce moment.

J'ai donc un énorme sentiment d'échec. Pas seulement un échec personnel, sur le plan de l'égo, de la satisfaction d'un désir, ou d'un plaisir. Mais pour moi, monter mon groupe, proposer ma musique, ça avait au départ un sens presque mystique, c'était une sorte de mission de vie que je m'étais assignée. Pour moi, c'était quelque chose de l'ordre du devoir sacré. Je devais le faire, c'était la seule chose qui ait du sens dans cette vie, pour moi.

J'ai cru, depuis l'âge de 16 ans, que j'allais le faire. Je pensais avoir les capacités pour. En fait, j'étais certain d'y arriver. J'en aurais mis ma main au feu. Pour moi, cette croyance était si forte qu'elle a entraîné toutes sortes de conséquences, dans des domaines très divers. J'étais porteur de quelque chose, je devais l'accomplir. C'était la seule chose que je sache réellement bien faire dans la vie, la seule qui comptait, etc.

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Finalement, quand j'ai compris que je ne le ferais pas, j'avais passé la cinquantaine. Ce qui me fait dire que, très certainement, le principe de réalité, chez moi, est défaillant. J'avais tendance à vivre dans mon monde, dans mes fantasmes.

Depuis, j'ai changé radicalement. J'ai perdu toute confiance en moi. Non seulement dans ce domaine, mais dans tous les autres. Je rase les murs, je bredouille, je m'exprime à peine. Je me sens inutile, insignifiant. J'ai constamment conscience de mon caractère mortel, je me dis que je vais crever, que rien n'a de sens, etc. Du coup, la vie me panique. Je me dis que tous nos actes ont, à terme, une conséquence, et les choix devant moi me donnent le vertige. Chaque fois que je passe un moment bien, que je suis avec quelqu'un que j'aime, je me dis que c'est éphémère, que tout est forclos dans le passé, que ce moment ne durera pas, que dans quelques heures, ce sera, justement, du passé. Inaccessible. Du reste, mon passé me pèse, et je n'arrive pas à l'oublier, à oublier mes traumatismes.

Avant, j'avais l'illusion que j'étais promis à une destinée exceptionnelle, que j'allais accomplir de grandes choses. Maintenant, je me dis que je ne suis rien, et déjà que j'étais timide, mais là... enfin, en termes de confiance en soi, c'est la catastrophe, depuis. Et ça fait plus de 6 ans que c'est comme ça.

Je suis hanté par des idées de mort. La vie me parait absurde. Une vallée de larmes, d'injustices, de souffrances.

En plus, j'ai des problèmes de santé, notamment des insomnies assez carabinées.

Je ne sais pas si je relève, outre la bipolarité, de dépression, de borderline, de je ne sais quoi, et je n'y comprends pas grand-chose. Mais je me sens très mal, depuis cette massive prise de conscience, en 2012. Et je me demande quoi faire de ma vie. Dois-je continuer à essayer de jouer d'un instrument ?  Composer ? Que pourrais-je faire pour changer ? J'ai vu des psys, mais je les trouve impuissants et inefficaces, dans le meilleur des cas. Parfois, dangereux, certains. Ah, pour vous bourrer de produits chimiques, ça, ils sont forts.

En plus, la musique est la seule activité avec laquelle je pourrais rencontrer des gens. Il faudrait pour ça que j'aie un petit niveau technique et là, je jouerais à droite à gauche, me referais des copains. En attendant, je suis très seul. J'ai perdu mon boulot, suite à mes ennuis, je vis à l'écart, je passe des semaines sans voir personne et je ne supporte plus la solitude.

On m'a donné du Lithium, à un moment donné, mais j'ai cessé d'en prendre, car j'ai un déficit sur le plan rénal. Pas bien méchant (je suis à 80 pour 100), mais mon néphrologue a estimé qu'on devait arrêter. Je fais également de l'hypertension. Je me demande si je ne vais pas en reprendre ou du moins... Enfin, j'ignore s'il y a d'autres traitements. En tous cas, je ne veux plus jamais prendre d'anti-dépresseurs : j'ai été très très malade à cause d'eux, pendant plusieurs mois, en 2014.

Voilà le tableau. A vous, maintenant, si vous voulez bien commenter, mais ne soyez pas durs, je n'ai vraiment pas besoin de ça.

A vous lire,


   
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Isaac
(@isaac)
Eminent Member
Inscription: Il y a 6 ans
Posts: 36
 

Salut Michel,

Personne ici ne va t'enfoncer. On est là pour parler des difficultés de vivre avec la bipolarité, on te comprend, on est passé par là aussi.

As-tu essayé d'autres traitements que le lithium comme la dépakote? C'est important d'avoir un bon traitement médical pour aller mieux. As-tu aussi essayé différents anti-dépresseurs pour en trouver un qui t'irait mieux?

Bon courage à toi.


   
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 Anonyme
Inscription: Il y a 54 ans
Posts: 0
 

Bonjour Michel,

Je vous comprends, votre situation n'est pas facile. Courage, je suis comme vous pour le lithium, cela ne convient pas à mes reins. Je ressens également de la solitude car je ne travaille pas. J'ai été licencié suite à une phase up. Vous  avez un allié la musique, alors profitez-en sans modération, ça fait du bien.


   
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Dominique
(@dolly412)
Eminent Member
Inscription: Il y a 6 ans
Posts: 23
 

Bonjour Michel

Alors comme le dit Isaac, dans ce groupe on ne vous "descendra" pas. Je ne suis pas là depuis longtemps, mais c'est ce que j'ai bien compris. Le groupe est là pour soutenir. Moi je l'appelle ma bouffée d'oxygène, car c'est l'impression que ça me donne.

Le manque de confiance en soi, le sentiment d'échec font parti intégrante de nos vies quand nous sommes en phase down. Là je pense que c'est une phase qui dure et il fait voir ça avec votre psy. Changez si vous ne vous sentez pas à l'aise avec lui. Il faut que s'instaure une relation de confiance. Si la confiance n'y est plus, changez. Quant au traitement, il est important que vous en ayez un. Il faut parfois tâtonner pour trouver le bon, mais c'est votre médecin qui devra essayer de sentir celui qui est le plus adapté pour vous.

Quant aux points d’intérêts c'est justement aussi parce ce que vous êtes en phase down que vous n'arrivez pas à vous recentrer.  Vous parlez de la musique, la musique, la musique.... mais vous avez dit au début de votre post que vus écriviez, que vous faisiez de la peinture, alors peut être que voilà de "nouvelles" voix que vous n'avez pas exploré depuis un moment, et qui seraient un dérivatif.

Très franchement je vous comprends pour avoir perdu moi aussi toute envie, alors venez discuter avec nous, ce sera déjà un moment de passé, et j'ose croire pour vous comme pour moi, que la motivation re pointera le bout de son nez. En attendant écoutez le silence de la nature, son chant est tellement mélodieux.

Bonne soirée.


   
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olivier
(@pistolstar)
Reputable Member
Inscription: Il y a 7 ans
Posts: 368
 

Bonjour michel, il ne faut jamais abandonner ses rêves. Moi aussi je fait un peu de musique, j'ai toujours voulu en faire mon activité principal mais je suis trop peu assidue dans mes apprentissages, peut être simplement je manque de talent. Aujourd'hui je me contente d'en faire une passion solitaire. Courage, et ne baissez pas les bras !


   
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mathieu
(@mathieuc)
New Member
Inscription: Il y a 6 ans
Posts: 4
 

Bonjour Michel,

Cette souffrance est liée à une hypersensibilité hors du commun même si c'est pas simple

Je pense qu'il faut la voir comme un don

Quand j'écoute certaines musiques je suis traversé de frissons et j'ai même parfois failli tomber

dans les pommes

De mon point de vue la musique est la clé,

Un groupe comme Sugarcubes me fait un bien fou par exemple

Et au niveau médical me concernant le zopiclone me fait du bien en rajoutant même si c'est

pas glorieux une petite clope le soir et aussi de l'alcool

Au plaisir


   
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David
(@alien)
Noble Member
Inscription: Il y a 7 ans
Posts: 2099
 

Bonjour

Personne va pas être dur ici avec toi.On est la pour ce aide mutuellement.Chaque un différent problème donc on ce adapte.De après ton récit je viens comprend que tu es plutôt dans état down,si je me trompe pas.Tu as aussi parlé de mauvais expérience avec AD. Ça c'est un problème,pacque si tu es dépressive tu besoin AD.En peu compliqué! A part de ça tu as quoi comme les médoc??

bon courage D.


   
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 Anonyme
Inscription: Il y a 54 ans
Posts: 0
 

Je crois que l'hypersensibilité, nous l'avons tous. c'est notre point commun à nous les bipolaires.


   
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David
(@alien)
Noble Member
Inscription: Il y a 7 ans
Posts: 2099
 

Bonjour Armelle

Oui tu as tout a fait raison avec hypersensibilité et troubles bipolaires,c'est un point commune entre nous.


   
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Michel
(@ubik)
Eminent Member
Inscription: Il y a 6 ans
Posts: 23
Début du sujet  

Bonjour à tous et merci de vos réponses.

Oui, hypersensibilité, ça, ce n'est rien de le dire. Mais je persiste à penser que c'est bien plus un handicap qu'un éventuel cadeau.
Quant à la créativité, c'est à double tranchant : tout ce qui nous éloigne de la norme peut nous faire très mal. En fait, un créateur ne se sent bien que lorsque c'est admis par la société, quand c'est un statut officiel. Là, qu'on aime ou pas, on est, officiellement, un créateur. On dira "machin, le peintre" ? Ou bien "machin, le musicien" ? Quoi qu'on dise, on aura un statut. Mais à l'inverse, tant que ce n'est pas officiel, on n'est qu'un rigolo, un hurluberlu. Et là, les gens ricanent, systématiquement. Et encore, quand ils ne font que ricaner, c'est moindre mal. Lors de mon divorce, mon ex épouse a largement utilisé mon côté atypique contre moi, et m'a fait passer pour un jobard.
Bref, si vous êtes connu, que les gens aiment ou pas ce que vous êtes, vous l'êtes, en attendant. Personne ne se demande qui est Gainsbourg, par exemple. Si vous n'êtes pas connu, toutes les aspérités qui dépassent, tout ce qui sort de la norme, de l'ordinaire, c'est autant que les gens vont utiliser pour se moquer, vous enfoncer, vous rejeter, etc.
Moi, aussi loin que je me souvienne, j'ai été rejeté. Largement avant d'avoir eu le temps de me rendre compte en quoi consistait ma différence. Largement avant qu'elle n'occasionne, par une sorte d'étrange bénéfice secondaire, une créativité, quelle qu'elle fût. Cela se passe comme avec les petits oiseaux : quand l'un d'eux est malade, même si ça ne se voit pas, les autres le perçoivent, et se mettent tous à l'autre bout de la cage, et lui tournent le dos. Les enfants sont d'une grande cruauté entre eux, surtout il y a quelques décennies. A l'époque, personne ne leur enseignait la tolérance, comme on le fait maintenant, à propos du handicap ou de la différence. A l'époque, le simple fait de porter des lunettes, on était raillé, moqué, ostracisé.
Moi, pendant très longtemps, j'ai été mis à l'écart, on m'a harcelé, brimé, brutalisé. J'étais petit, pas costaud, guère sûr de moi, j'en ai pris pour mon grade. Les filles ? Ne parlons pas de ce qui fâche. Bref, ma vie a été assez dure. J'étais très seul.
A partir de 14 ans environ, je me suis pris de passion pour la musique. J'allais chez mon frère, qui possédait un orgue, et je travaillais chez lui. Je découvrais des musiques chez lui, car depuis longtemps, il animait un club de jeunes. Tous les disques qui sortaient, il les avait. Du reste, depuis toujours j'entendais des musiques dans ma tête. Je pensais que c'était le cas de tout le monde.
A partir de l'âge de 16 ans, je suis tombé par pur hasard sur Magma (Christian Vander) et cette musique, mystique, sauvage, m'a complètement bouleversé. Je me suis dit que je voulais consacrer ma vie à suivre cette voie. Je m'étais rendu compte que j'avais de grandes facilités pour composer. Je me suis mis au travail. Mais j'avais des blocages pour jouer. Je me suis figuré qu'en travaillant beaucoup, qu'en me consacrant à ça, j'avais mes chances. A l'époque, j'ai embarqué dans l'aventure mon meilleur ami, et nous étions, tous deux, persuadés que nous allions faire de grandes choses dans ce domaine.
La vie m'a éloigné de tout ça, peu à peu. Mes parents ne s'entendaient pas, je dépérissais chez eux, mon père me disait que je devais trouver un travail... Je suis parti, j'ai fait des études, sans me rendre compte au début que la porte de la musique se refermait. Pour moi, elle restait entrebâillée. J'étais sans doute défaillant, sur le plan du principe de réalité.
A l’époque, je vivais dans mon petit monde, un peu décroché du réel. Depuis, je suis, au contraire, hyper lucide, et je ne vois plus que l’absurdité de ce monde. Avant, j’étais persuadé que tout faisait sens, que si la Vie m’avait donné un don, ça n’était pas pour rien, que je devais m’accomplir.  A présent, je me dis que ça fait comme les bébés tortues, aux Galapagos : il y en a plein qui naissent, mais peu qui arrivent vivants dans l’eau. Dans les premières minutes de leur vie, plein se font bouffer par les oiseaux, sur la plage. Finalement, la nature arrose large, car il y a beaucoup de pertes. Et si mon don éventuel ne sert à rien, est perdu, ça ne dérangera en rien l’ordre et la marche du monde. Finalement, je me dis que c’est tombé sur moi, un peu au hasard, mais si je n’en fais rien, je serai le seul à en souffrir. Je me dis que notre présence sur terre est un pur hasard, parce que deux êtres, à un moment donné, ont copulé, basta. Et on est là, et si on ne sert à rien, on doit faire avec, s’en démerder tant bien que mal. Voilà mes pensées. Et ce sont mes pensées non pas quand je suis down, mais en permanence. Simplement, à certains moments, j’arrive à m’en accommoder, à vivre avec, à me motiver pour certaines choses… A d’autres, je n’arrive pas à passer au-delà, et ça me bouffe, m’empêche d’avoir la moindre envie de vivre.

Par moments, je me dis que le moindre de nos choix a tant de répercussions… Du coup, ça me pétrifie, la vie me fait peur, je panique. Je me dis : tu perds ton temps. Je me dis : si tu devais réussir dans ton domaine, t’accomplir, tu l’aurais fait depuis bien longtemps. La messe est dite.

Et ainsi de suite. Voilà…

Pardonnez ma réponse tardive, mais je préfère prendre le temps, bien mijoter ce que je veux dire.

A suivre… et merci pour votre bienveillance.


   
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Dominique
(@dolly412)
Eminent Member
Inscription: Il y a 6 ans
Posts: 23
 

Bonsoir Michel,

Waouh ! ta réponse .... me laisserait presque sans voix.

Je comprends à 100% tout ce que tu dis et tout ce que tu vis. Je suis sidérée. Mais sincèrement en as tu parlé à ton psy. Parce que là il me semble qu'il y a du boulot. Mais c'est vrai qu'avec certains on a du mal a discuter. Certaines personnes vont voir en plus du psychiatre - qui élabore le traitement de façon chimique - vont voir un psychologue avec qui on peut discuter. Le problème c'est que c'est 40€ la séance et pas remboursé, donc forcement au bout d'un moment ça bloque.

Je te souhaite très sincèrement d'aller mieux, de trouver de l'aide auprès de ton psychiatre et/ou de ton psychologue.

Bon courage


   
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Michel
(@ubik)
Eminent Member
Inscription: Il y a 6 ans
Posts: 23
Début du sujet  

Les psys... Faut pas croire qu'ils ont réponse à tout. A la rigueur, le bon traitement, pour la bonne personne, on ne sait jamais. Mais ceux avec qui on discute... moi, je n'ai jamais fait l'économie d'aller discuter avec ces gens. Et bof, en dehors du fait d'être écouté... Il n'y a que dans les films, dans Hollywood, que les super psys trouvent, à un moment donné, le super truc qui fait déclic et pof, les gens, tout à coup, se frappent le front, se disent ben oui, c'était ça ! Et guérissent... Tu parles.

 

Pour l'instant, je suis non seulement sur la touche, rapport à mon idéal, à ce que j'avais imaginé pour moi, mais pire encore : depuis pas mal de temps, j'ai des problèmes physiques : énormes douleurs aux cervicales, insomnies... Et, plus récemment, mon nez a un défaut, et il s'est mis à ronfler quand je m'endors, enfin, quand je pourrais m'endormir. Et ça n'est pas opérable. Précisément, quand je bascule dans le sommeil, le côté gauche se met à ronfler. Et j'ai beau faire tout ce que je peux, me laver le nez, mettre des produits, rien à faire. Une fois, ça m'a fait le coup 33 fois dans la nuit ! Je deviens dingue, ça me file des angoisses et je ne dors plus. Idem, je me gratte, je ne sais pas pourquoi. Démangeaisons de folie, certaines nuits, et ça vient de l'état nerveux. J'ai aussi des écoulements importants dans l'arrière-gorge, et ça, par moments, ça m'oppresse, j'ai l'impression de m'étouffer.

Voilà. Mais ce qui me gêne le plus, c'est l'écrasante solitude, et le sentiment d'avoir loupé mon coup. Je ne vois personne, vraiment personne. La seule chose que je pourrais faire pour rencontrer des gens, dans les domaines où j'ai quelque compétence, ce serait de jouer de la musique, mais il faudrait pour ça que je réussisse à avoir un petit niveau technique. Or, le plus souvent je vais mal et donc, je n'ai aucune énergie ni motivation pour jouer. Donc, je ne progresse pas. N'importe comment, avec mes blocages...

Voilà. J'ai le sentiment, de plus en plus, d'être témoin, impuissant, largué. Spectateur de ma déchéance inévitable. J'ai perdu ma mère il y a quelques mois, je l'ai vue décliner... Je me vois décliner à mon tour. Je me sens usé, dépassé, obsolète. Dans un monde qui n'en a que pour les jeunes. Et puis, je suis en proie, par moments, à un véritable sentiment de panique, et je ne trouve même plus les mots pour exprimer ce qui me submerge, pas un psy ne pourrait suivre. Je me sens souvent submergé par toutes sortes d'émotions, en même temps, qui me traversent si vite... Et je ne trouve plus les mots pour dire ce qui m'arrive, ça va trop vite, et trop fort.

Je me sens perdu...


   
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Marieceline
(@marieceline)
Active Member
Inscription: Il y a 6 ans
Posts: 5
 

Bonjour Michel

je viens juste de m inscrire sur ce site. C est la première fois que je parle enfin de ma situation ! Ta souffrance je la comprend ta créativité aussi. C est pour beaucoup notre extravagance aux yeux des gens soit dit on normaux qui fait notre différence. Tu n es pas seul et il faut que l on se soutienne tous. Ce ci dit j'ai encore passé une nuit blanche après  une semaine à dormir. Courage 


   
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mathieu
(@mathieuc)
New Member
Inscription: Il y a 6 ans
Posts: 4
 

Petit message au passage pour dire que j'ai totalement arrété tte forme d'excitant type café et thé

et ça marche pas mal je retrouve du sommeil.

Voili voilou

bienveillance à tous


   
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Estelle
(@beaumontleroger2)
Eminent Member
Inscription: Il y a 6 ans
Posts: 49
 

Bonjour Michel, je voulais t'envoyer ce message pour te soutenir. Je comprends ta souffrance crois-moi. Moi aussi je me sens aussi souvent perdue. Dites -toi que tu n'es pas le seul dans ta situation. Ecris-nous et ne craque pas. On pense à toi.


   
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Estelle
(@beaumontleroger2)
Eminent Member
Inscription: Il y a 6 ans
Posts: 49
 

Bonjour Michel, je voulais t'envoyer ce message pour te soutenir. Je comprends ta souffrance crois-moi. Moi aussi je me sens aussi souvent perdue. Dites -toi que tu n'es pas le seul dans ta situation. Ecris-nous et ne craque pas. On pense à toi.


   
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Michel
(@ubik)
Eminent Member
Inscription: Il y a 6 ans
Posts: 23
Début du sujet  

Merci à vous. Pendant longtemps, je me figurerais qu'il existerait quelques issues... Si je rencontrais quelqu'un qui s'intéresse à ce que je fais... Si je réussissais à prendre un petit niveau technique... Si, si...
A présent, je me dis que mon état ne peut que s'empirer et que la fin sera moche, comme pour tout le monde, ou presque. J'ai vu comment était ma mère, les derniers temps. Et puis, nos efforts, si grands soient-ils, seront balayés, oubliés.
J'angoisse. Je n'ai jamais été très proche de mon propre corps. J'étais dans autre chose, dans des sphères bien différentes, la musique, l'art... A présent, j'ai presque 60 balais, et quand je vois dans quel état je suis... Rien que le coup du nez, le type a dit que ça n'était pas opérable. Bon, faut faire avec, ça veut dire que plus ça ira, plus il m'empoisonnera la vie, la nuit. Et ainsi de suite. Je me sens seul et puis, passé un certain âge, on est un "vieux", et donc même si on avait les aptitudes, on reste à l'écart, car mis à l'écart. Voilà.

Je vous avoue que je craque. Je ne sais plus du tout quoi faire.


   
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mathieu
(@mathieuc)
New Member
Inscription: Il y a 6 ans
Posts: 4
 

Michel,

honnêtement tu n'as même pas besoin de prendre un petit niveau technique.

Exprime tout art, musique, littérature et je pense que tu vas comprendre

Le positif de nos "troubles" est magnifique

Mais c'est dur à voir assimiler et comprendre

Là est la difficulté

Bienveillance


   
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mathieu
(@mathieuc)
New Member
Inscription: Il y a 6 ans
Posts: 4
 

Michel,

honnêtement tu n'as même pas besoin de prendre un petit niveau technique.

Exprime tout art, musique, littérature et je pense que tu vas comprendre

Le positif de nos "troubles" est magnifique

Mais c'est dur à voir assimiler et comprendre

Là est la difficulté

Bienveillance


   
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Annabelle
(@anna)
New Member
Inscription: Il y a 6 ans
Posts: 3
 

Bonjour Michel. Je suis jeune, je viens de m'inscrire. Essaies d'écrire, peut-être que tu pourras sortir tout ce qui te fait souffrir. Essaies de te trouver une raison de vivre. 

L'art est très utile pour s'exprimer et se vider. Si tu n'arrives pas à jouer essaies autre chose. J'ai dit l'écriture mais ça peut être n'importe quoi d'autres. 

Bon courage. 


   
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Annabelle
(@anna)
New Member
Inscription: Il y a 6 ans
Posts: 3
 

Bonjour Michel. Je suis jeune, je viens de m'inscrire. Essaies d'écrire, peut-être que tu pourras sortir tout ce qui te fait souffrir. Essaies de te trouver une raison de vivre. 

L'art est très utile pour s'exprimer et se vider. Si tu n'arrives pas à jouer essaies autre chose. J'ai dit l'écriture mais ça peut être n'importe quoi d'autres. 

Bon courage. 


   
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