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Brye
 Brye
(@brye)
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Début du sujet  

Bonjour , je me lance sur les conseils d'une tante. On m'a dit que je devrais consulter pour parler et évacuer mais je n'arrive pas à passer Le Cap. Alors je me lance auprès d'autres personnes qui pourront peut-être comprendre ce que je vis . Voilà je suis mariée depuis 17 ans j'ai 3 enfants.  Il y a 1 an et demi nous avons traversé quelque chose d'impensable . Mon mari était sous anti dépresseur depuis 1 an et en fait il a fait une crise maniaque sous anti dépresseur ce qui a révélé sa bipolarité.  Ça été violent pour nous car je n'ai rien vu venir.  Mon mari a toujours eu des moments mélancoliques il a toujours été plus ou moins dépressif mais il n'a pas eu une vie facile donc... sinon il a toujours été adorable avec moi et m'a toujours accompagné dans les moments compliqués.  C'est vrai que depuis que ça s'est passé je réfléchis souvent à  des moments un peut curieux que nous avons vécu,  ce qui devait correspondre à des phases . Mais rien d'insurmontable.  En tout cas il y a un an et demi je ne reconnaissait plus mon mari il avait envi de faire plein de choses il m'accompagnait chaque semaine en course il m'a organisé un anniversaire surprise,  il se proposait pour m'aider dans plein de choses, il avait plein de projet onéreux d'ailleurs alors qu'on a pas les moyens   au point que je n'arrivais plus à le suivre. Il disait qu'enfin il allait mieux , il se confiait à moi comme jamais il l'avait fait. J'étais heureuse je découvrais un autre homme. Et puis en 48h ça a dérapé il m'a accusé de le trompé avec un couple d'amis,  il m'insultait ma poussé violemment au sol il prenait les enfants à  parti, on aurait dit un fou  j'ai eu si peur et les enfants aussi. Jamais il ne m'a manqué de respect avant ça.  Je ne comprenais rien. Il m'a accusé de vouloir l'empoisonner, il voulait partir avec les enfants.  Bref je vous passe les détails,  au final les pompiers sont venu et l'ont mis à l'hôpital psy sans qu'il le sache. Il y est resté un mois, ça été très dur . On s'est vu mais il n'était pas redescendu il y a eu un souci les infirmiers l'ont récupéré puis il a été mis en isolement.  Il est ressorti mais j'ai mis beaucoup de temps avant de pouvoir le revoir,  puis on s'est vu d'abord avec le psy, et enfin il est sorti. On était en plein confinement.  Au début s'était un peu un légume.  Maintenant ça va mieux il prends bien son traitement (aripiprazole et lamictal, il a aussi un antidépresseur le brintelix) il est vigilant. Par contre on ne partage plus grand chose,  il est gentil avec moi pas de soucis, mais il me parle presque pas,il ne veut pas faire grand chose,  il ne réagit plus quand les enfants se chamaillent ( et ils en profitent),  et nous n'avons plus de rapport intime,  il dit ne plus avoir de libido.  Bref je me sens si seule. Je l'aime,  j'ai beaucoup lu sur le sujet,  je sais que c'est compliqué pour lui,  que lui aussi il a traversé une grosse épreuve et que quelque part il doit s'en vouloir,  je sais que je ne dois me plaindre pour ne pas en rajouter une dose mais voir ses efforts.  Mais c'est difficile parfois.  En plus il ne me raconte rien et chez son psy il y passe 10 minutes juste le temps de récupérer son ordonnance et son arrêt ( ça fait 2 ans et demi qu'il est arrêté).  Voilà j'aimerais juste savoir si d'autres personnes que moi connaissent cette situation,  si  je peux avoir l'espoir de retrouver un peu mon mari. Bref... en tout cas ça m'a fait déjà du bien d'en parler. 


   
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Mosis
(@mosis)
Reputable Member
Inscription: Il y a 4 ans
Posts: 495
 

Bonjour, 

Drôle de vie. Tout va bien puis un jour ça bascule. C'est un drame pour chacun. 

Je trouve ça bien d'en parler, ici ou ailleurs, de voir un psychologue ou un psychiatre pour discuter de la situation. Chacun à son propre cheminement, son propre temps pour accepter et surmonter les pertes réels et/ou supposées après un drame comme celui-ci. 

La bonne nouvelle c'est que ça se prend bien en charge pour la majorité des gens. 

Vous avez vu une amélioration de la situation depuis 1 an et demi ? En voyez-vous encore une ? 


   
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Brye
 Brye
(@brye)
Active Member
Inscription: Il y a 3 ans
Posts: 5
Début du sujet  

Oui drôle de vie en effet, on ne sait jamais ce qu'elle peut nous réserver.  Oui il y a du mieux quand même. Quand il est rentré il passait son temps à dormir   maintenant il fait des siestes mais sinon il est réveillé.  Il fait des efforts je le vois bien quand il sens que je n'en peux plus mais ce qui est difficile c'est qu'il n'a plus rien à voir avec l'homme que j'ai épousé.  Nous ne savions pas qu'il était bipolaire alors quand il y avait des moments " excessif de colère " il mettait ça sur le compte de la dépression qu'il n'allait pas fort en ce moment.  Mais à côté de ça c'était quelqu'un avec du caractère des idées des points de vues,  un homme qui nous protégeait. Depuis qu'il est sous traitement il est là sans être là quand je lui demande son avis c'est " si tu veux " il n'intervient que peu en autorité sur le comportement des enfants. Quand je lui demande si ça va il dit oui, si il s'ennuie il dit non, mais il ne fait rien de spécial à part télé et ordi. Quand on voit du monde il ne participe pas aux conversations lui qui blaguait beaucoup.  Parfois je m'en veux car je me dis que les médicaments doivent lui brider son cerveau et qu'il ne peut plus être lui-même et que c'est de ma faute et en même temps je ne voudrai jamais revivre ce que j'ai vécu. C'est très compliqué. Je l'aime alors j'essaie beaucoup de prendre sur moi mais pour autant je reste une femme et pas seulement une mère j'aimerai avoir des conversations avec un adulte et des relations également,  me sentir aimé quoi. Parfois j'ai l'impression que si je disparaissais il ne s'en rendrait pas compte ou seulement à l'heure du dîner. 


   
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NooN
 NooN
(@noon)
Membre Moderator
Inscription: Il y a 4 ans
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Bonjour @brye 

Posté par: @brye

Parfois je m'en veux car je me dis que les médicaments doivent lui brider son cerveau et qu'il ne peut plus être lui-même et que c'est de ma faute et en même temps je ne voudrai jamais revivre ce que j'ai vécu.

Vous pouvez vous enlever ça de l'esprit. Ce n'est pas de votre faute, en aucune manière.

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Pour le reste, je ne sais pas quoi vous dire sur son traitement car je ne sais qu'une chose, je tolère bien le mien (ego inside). Pour autant, j'ai des variations "importantes" dans l'intervalle d'action du traitement. Quand je dis importantes c-à-d supérieures à quelqu'un de sain, mais elles restent socialement acceptables. S'en suit que je suis plus sensible qu'avant, mes émotions marchent sur un fil. Pour la procrastination, j'ai déjà eu des engueulades épiques sur le sujet. L'hypersexualisation a complètement déstabilisé nos rapports, quand ma libido est capable de quelque chose.

Dites-vous qu'un temps long est nécessaire, très long. Il est difficile de comprendre ce qu'il ressent. C'est vraiment dur pour lui de devoir encaisser qu'il va rester sur le quai de la gare quand les autres, vous, les personnes saines, vont continuer leur vie en partant avec le train. On parle du monde de l'après Covid. Il n'est qu'une vaste blague pour quelqu'un qui vient d'entrer dans le monde merveilleux de la maladie psy. Ne perdez pas la foi, beaucoup ici se portent mieux et renouent avec une vie "normale". Normal, ce mot a un connotation spéciale pour moi dorénavant. Comme un "truc de dingue" d'ailleurs 😆 

C'est quelqu'un qui ne connaissait même pas cette maladie avant de la voir "éclore" qui vous écrit. Quelqu'un qui était dans sa normalité de vie. A 43 ans, le premier domino est tombé, entrainant une cascade de chutes qu'il essaie de contenir depuis, pour ne pas en faire tomber d'autres.


   
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Brye
 Brye
(@brye)
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Inscription: Il y a 3 ans
Posts: 5
Début du sujet  

Je vous remercie pour votre réponse. C'est pour moi important de parler avec quelqu'un qui subit cette maladie comme lui, car je ne sais pas ce qu'il ressent. Je ne souhaite que son bonheur mais je ne sais pas si  il l'est.  Je pense qu'il a un psy qui ne l'aide pas. Passer 10 minutes dans son cabinet et ressortir avec ordonnance et arrêt de travail il ne doit pas parler mais je pense que justement ça lui convient. D'ailleurs je lui ai proposé d'autres aides mais il ne veut pas alors je n'insiste pas. Mais peut-être qu'un autre médecin lui donnerait un traitement qui le rendrait moins passif. C'est compliqué pour lui et pour l'entourage c'est bien vrai.  J'essaie de faire face mais parfois je craque je n'imagine pas mon restant de vie comme ça à se croiser sans vraiment se parler et puis je me ressaisis en me disant que le temps fera peut-être son œuvre. En tout cas merci pour vos témoignages. 


   
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NooN
 NooN
(@noon)
Membre Moderator
Inscription: Il y a 4 ans
Posts: 895
 
Posté par: @brye

D'ailleurs je lui ai proposé d'autres aides mais il ne veut pas alors je n'insiste pas.

C'est à lui de faire son cheminement. L'entrée dans la maladie varie énormément de l'un à l'autre, car il y a autant de bipolarités que de bipolaires. Certains en parlent beaucoup et d'autres se taisent par peur de la stigmatisation. Je ne sous-entends pas que c'est son cas, par stigmatisation.

Mais vous avez raison, il ne doit pas garder cela en lui, et un psychologue est une aide complémentaire précieuse pour se confier à un tiers (si la séance dure 1h, afin de pouvoir s'épancher). Aussi, a t-il des amis ou une famille compréhensive, un support stable (en dehors de vous), qui serait à même de l'épauler ?

Pour les traitements, je ne pense pas qu'ils soient responsables de son mutisme. La personnalité ne disparait pas à cause d'eux ou après le déclenchement. Le choc parfois traumatique de la nouvelle (oui, perdre la tête, la sienne),  les variations d'humeurs entre les épisodes critiques comme celui qui l'a amené en HP influent sur son comportement, etc. Mais il est toujours présent. Personnellement, je pense qu'il ne doit plus savoir qui il est, ou a été. C'est extrêmement violent comme sentiment, celui de se faire "cambrioler" au plus profond de soi. Je ne sais pas si je suis clair. Ceci est une pensée à laquelle je suis encore exposé.

Laissez peut-être des prospectus négligemment oubliés sur la table ? Du type groupe de parole de l'UNAFAM. Je vous conseille chaudement de vous rapprocher d'eux, ils sont bienveillant, je vous l'assure.

Il doit sentir prendre le taureau par les cornes car seul lui peut le faire. De votre côté, vous pouvez envisager de vous faire suivre par un psychologue, pour mieux le comprendre mais surtout, pour votre bien.


   
Mosis reacted
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Brye
 Brye
(@brye)
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Inscription: Il y a 3 ans
Posts: 5
Début du sujet  

Encore merci.  Vous avez raison il ne s'est jamais vraiment confié même avant et je pense qu'il aura du mal à faire une quelconque démarche.  Sa famille habite loin, on est tous les deux sans papa et maman.  Nous avons toujours vécu un peu de façon casanière.  Nos rares amis ( par choix) il a du mal à les aborder et eux aussi ont eu du mal à revenir car lors de sa seule crise mais qui a été énorme il a embarqué tout le monde dedans et ça été hyper dur pour eux. D'ailleurs pour un couple dont on était très proche on les a revu que 1 an et demi après c'était il y a deux mois  mais notre amie a voulu être très honnête avec mon mari et lui a expliqué combien ça été compliqué.  Bref tout ça prend du temps.  De toute façon il y a un  avant et un Après . Mais le fait de vous lire qu'il est toujours là me rassure.  Pour ma part tout le monde me conseille de consulter mais je n'arrive pas à passer le cap, je me demande comment il le prendrait je ne sais pas. 


   
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Lyleith
(@lyleith)
Reputable Member
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Posts: 342
 

Salut @brye,

Tu dis que ton mari n'aime pas vraiment parler de lui, de ce qu'il ressent. En te lisant j'ai l'impression que vous ne parlez quasiment plus tous les deux, et que tu ne peux qu'émettre des suppositions sur ce qu'il pense, ressent, vit. Est-il possible de mettre en place un échange ? Ça me paraît vital. Une discussion posée, sur ce que tu ressens, sur ce qu'il ressent. Parfois quand le dialogue est rompu chacun imagine ce que l'autre pense, mais on a parfois tort. Ce serait un grand pas de savoir à quoi il pense toute la journée, devant son écran. J'imagine que ce n'est pas évident d'amorcer le dialogue. Pouvez-vous sortir tous les deux quand les enfants seront à l'école?

Voir un psychologue pourrait te faire le plus grand bien. Ce n'est pas un cap insurmontable, c'est juste un rendez-vous. Tu peux aussi aller voir ton médecin traitant pour discuter, s'il est à l'écoute, avant d'aller plus loin. Si tu t'oublies en voulant sauver ton mari, tu risques de plonger aussi.

Prends soin de toi.


   
Mosis reacted
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Brye
 Brye
(@brye)
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Posts: 5
Début du sujet  

J'essaie souvent mais je n'obtiens rien.  Je ne désespère pas , je laisse passer un peu de temps et je retente. Un monologue n'aboutit pas à grand chose. 

 


   
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NooN
 NooN
(@noon)
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Posts: 895
 

@brye 

Posté par: @brye

Pour ma part tout le monde me conseille de consulter mais je n'arrive pas à passer le cap, je me demande comment il le prendrait je ne sais pas. 

C'est compréhensible d'hésiter à passer le pas pour consulter, c'est socialement stigmatisant. Par contre, ne pas le faire pour son bien, à cause du regard de l'autre, est une erreur. Si vous voulez ménager votre monture, car cette situation le nécessite apparemment, la consultation est une solution à envisager sérieusement. Pour cela, la confiance envers le thérapeute doit être là, sans elle, il faut changer.

Au début, on se dit que ça n'a pas d'intérêt, puis la relation humaine entre vous et le praticien s'initie. A partir de la, le discours est plus fluide, les nœuds se délient.

Vous ne pouvez pas encaisser ad vitam eternam.

Bon courage et n'hésitez pas à écrire ici


   
Mosis reacted
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