Bonsoir, voilà j'ai découvert ce forum lors de mes recherches et j'aimerais beaucoup avoir des conseils sur la manière dont je dois me comporter...Mon mari vient d'être diagnostiqué bipolaire enfin il y a deux mois, cela va faire 13 ans que nous sommes mariés et j'ai toujours su qu'il avait quelque chose en lui qui le déchirait, mais que ce n'était pas une simple dépression, il était sous anti dépresseur depuis toujours, était hyperactif, souvent dur dans ses propos avec moi mais aussi ma fille. Mais voilà, il avait son travail qu'il aimait dans lequel il pouvait dépenser son énergie,donc malgré les tensions, on arrivait à se retrouver,à être complices...sauf qu'il a été licencié du jour au lendemain après 23 ans de bons et loyaux services avec tout ses collègues il y a trois ans et depuis je ne l'ai plus vraiment retrouvé, il est rentré dans une phase dépressive très lourde, on a consulté plusieurs psychiatres, Dépression, burn out, tout y est passé sauf la bipolarité. Il trouvait un emploi redevenait heureux deux mois et retombait en phase dépressive et retournait en arrêt pour dépression, j'aime mon mari, c'est l'homme de ma vie, je sais qui il est, et que c'est la maladie qui parle et pas lui,j'ai encaissé des années surtout son rabaissement, son pistage,ne fais pas ça comme ci, les critiques sur ma personne, sur mon enfant.Il n'a jamais levé la main sur moi, mais tout gérer et être rabaissée du matin au soir c'est dur surtout quand l'autre ne se rends même pas compte de la portée de ses mots. Et à force d'encaisser j'ai craqué, j'ai vraiment pété un plomb énorme et je me suis lachée sur tout ce que je ressentais, la coupe était trop remplie, je suis maintenant sous anxiolytique et anti deprésseurs pour pouvoir assumer ma famille, heureusement que mon généraliste me connait bien et a donc prescrit un nouveau psychiatre à mon mari, celui ci a très vite établi un diagnostique de bipolarité (mon mari a 48 ans), comme mon mari n'aime pas que je sois loin, il dit que je suis la seule en qui il a confiance, il a souhaité que je vienne avec lui rencontrer son psychiatre, sauf que voilà ce monsieur très diplômé m'a clairement dis d'entrée "vous devez être patiente, il est malheureux " très sèchement et depuis je ne décolère plus...je sais ça peut paraître excessif mais j'en peux plus...oui il est malheureux je le sais ça me rends malade de plus le voir croire en rien, malheureux, et à la fois très exigeant avec moi sur ce que je dois faire ou pas faire, il est vite perdu si je prends un peu de distance pour pouvoir souffler..Alors c'est bête mais je suis un être humain moi aussi, moi aussi je suis malheureuse, comme ma fille l'est parfois. Je lis partout que pour aider une personne bipolaire, il faut éviter tous les conflits, fuir les conversations périlleuses, sauf que c'est tellement facile de dire ça, il me lâche pas quand il est comme ça, et je n'ai pas le temps de me vider la tête pour pouvoir affronter tout ça. Je précise bien que je ne laisserai pas mon mari, il ne boit pas, mais j'ai besoin de dire que j'en ai marre, c'est dur de pas lui hurler dessus, j'aimerais beaucoup vos conseils merci
Bonjour Gwenaelle,
Je connais surtout les phases dépressives de mon ami. Le psychiatre a raison, même s'il a pu être maladroit : il faut être patient.
Mais comment être patient ? Déjà, il faut bien s'informer sur la maladie pour se rapprocher au plus près de ce que peut ressentir une personne atteinte de troubles bipolaire et imaginer l'horreur de ce qu'ils peuvent ressentir parfois. Il faut cultiver sa bienveillance et son empathie. Il faut trouver une oreille compatissante...une amie, une soeur...mais plutôt quelqu'un qui connaitra bien la maladie, comme ici, ou appeler un numéro national comme l'Unafam ou autre, quand on se sent dépassé. Il ne faut surtout pas culpabiliser si parfois tu prends un peu de recul avec ton mari, quand tu fais des sorties sans lui : dis toi que tu as besoin de t'oxygéner pour reprendre des forces et l'aider au mieux, parce-que cette maladie, c'est à deux que vous devez la combattre.
Et oui, il faut éviter les conflits. Quand tu vois que le ton monte, quitte la pièce, prends un bouquin, va faire un tour. Ne cherche pas à avoir raison, même si c'est le cas : vous ne sortirez de cette confrontation que plus malheureux. Si ton mari a parfois des propos durs, ne t'énerve pas, dis toi à ce moment là que c'est la maladie qui parle et que tu ne la laisseras pas te faire perdre ton sang froid.
Et surtout, quand ton mari est dans une période calme, ne lui reproche pas toutes les horreurs qu'il a pu te dire ou les comportements inadaptés qu'il a pu avoir dans une phase up ou down : il n'a pas besoin de rajouter la culpabilité à toutes ses souffrances.
Voilà, j'espère t'avoir un peu aidé. Courage à vous trois.
Merci de ta réponse, je vais suivre tes conseils et déjà bien m'informer, déjà je parcours ce forum et ça m'aide, tu as raison sur ce que tu dis je dois apprendre à gérer mes "nerfs " pour pas exploser,par contre le faire culpabiliser je fais pas et quand il est en période calme j'en profite pour faire des choses sympas avec lui et ma fille, en fait je le connais bien et j'arrive à savoir la phase qu'il traverse rien qu'à son visage, son regard.. le plus dur à gérer c'est que lui aussi me connait par coeur donc je pense que ta solution est la bonne, sortir prendre l'air ou faire un sport pour me défouler me fera du bien.
j'aurais une dernière question, doit on parler de sa maladie, de ce qu'on va faire pour qu'il s'en sorte, ou dois je éviter le sujet ?
Je te remercie d'avoir pris le temps de me répondre, ça fait déjà du bien, je vais devoir faire un travail sur mon tempérament moi aussi ( ne sommes nous pas tous un peu bipolaires ) et j'avoue que c'est ça qui me fait le plus peur car on est malheureusement comme on est et le pire c'est qu'il aime mon tempérament de battante, je pense que je vais prendre rdv avec un psychologue pour qu'il m'aide à gérer tout ça.
Je te remercie beaucoup de tes paroles, bonne journée à toi ainsi qu'à ton compagnon.
Personnellement, sa maladie, je n'en parle qu'aux personnes qui sont susceptibles de la comprendre, de prendre le temps de s'informer dessus. Et je ne parle pas seulement des amis ou connaissances, je parle aussi de la famille proche ou pas.
Quand la phase down ne passe pas inaperçue, je parle seulement de dépression. Non pas que j'ai honte de sa maladie, mais je n'ai pas d'énergie à perdre en explications, justifications auprès de personnes qui ne se donneront pas la peine d'essayer de comprendre.
Oui je me suis mal exprimée je voulais dire avec lui 🙂
