Notifications
Retirer tout

Des aménagements importants pour ne pas divorcer ?

20 Posts
8 Utilisateurs
1 Likes
1,305 Vu
Christophe
(@mistergg)
Trusted Member
Inscription: Il y a 6 ans
Posts: 61
Début du sujet  

Là, c'est dur de se retrouver seul avec les 5 enfants, mais on commence à avoir l'habitude de ça.

On lui change son traitement, du Lamictal, elle re-tente le Lithium qu'elle avait mal supporté il y a environ 5 ans, c'est donc un re-essai.

Pendant 3-4 ans, avec ses traitements, la personnalité de ma femme bipolaire m'apparaissait comme modifiée, elle ne semblait plus épanouie même si elle semblait stable. C'était difficile aussi de voir l'effet des médocs au quotidien sur ce que j'ai ressenti comme une baisse d'expression des émotions, comme une drogue permanente des molécules bien puissantes sur son cerveau .

Puis cette été 2019, ça a évolué en mode zombi et brusquement mode colère et délirant, la bipolarité s'est aggravé après 3-4 ans de stable (mais pas vraiment bien non plus) malgré le Lamictal, donc la voilà basculé en crise mixte, un vrai calvaire pour tous, elle surtout. Bref, le traitement n'a pas tenu et ça a plus gravement disjoncté à nouveau en août dernier.  

Et puis de mon côté, faut être honnête, j'ai peiné à oublier les crises d'avant, sans doute pour me protéger de ce que je pressentais devoir arriver encore une fois, difficile de lâcher prise avec toutes ses hospitalisations et cette souffrance reçue en pleine face, mais ça ne la pas aidée non plus à s'apaiser, elle me sentais vacillant et sur la corde dépressive bien souvent. Tout ça n'a pas aidé à retrouver confiance et ça a fragilisé le couple, d'autant plus que ma femme avait rarement l'air d'être heureuse avec toute cette médication, souvent molle, avec un sentiment péjoratif d'avoir tu perdu, de voir toute sa vie sociale et professionnelle s'effondrer comme un château de cartes, son éparpillement quand son esprit bouillonnait et qu'elle devait couchait sur papier comme ses idées "grandioses" puis son épuisement quand elle ne trouvait plus le sommeil et avant que ça rebascule comme souvent dans la déprime.  

On s'est séparé il y a peu et là elle se trouve en psychiatrie pour changer toute la base de sa médication. Divorcer, pour quoi faire ? On ne se sépare pas parce qu'on a trouve une autre personne, une nouvelle rencontre pour refaire sa vie, on se sépare parce que la maladie a fini par éroder nos tentatives et espoirs de retrouver une vie épanouie, plus stable et heureuse. Pour l'heure, je ne vois donc aucun intérêt au divorce, ce serait même très culpabilisant tant qu'on n'a pas tous les deux l'idée de refaire nos vies, on n'en n'est pas encore là. Ca viendra peut être plus tard qui sait ?, on en discutera le temps venu quand l'un, l'autre ou les deux on voudra ça.

Donc voilà, il n'y a pas encore intérêt au divorce et les enfants le comprendraient comme un abandon. De plus, je ne lui reproche rien, j'en veut à sa maladie qui a explosé notre couple et la famille. Elle est malade, comment lui en vouloir?  Pour autant, je ne veux plus subir cette vie torturée depuis plus de 5 ans, on a essayé mais il faut être réaliste, depuis le temps que ça dure, force est de constater qu'on ne guéri pas de la bipolarité et ça fait même du mal de s'accrocher à cette idée.

Il est maintenant temps pour nous d'apprendre à vivre avec cette bipolarité, mais c'est un processus long, il aura fallut plus de 5 ans pour commencer à imaginer changer de modèle. Les schémas rassurants du modèle familial hérités de la culture judeo-chéritenne et des contes de fées; "ils vivent heureux et eurent beaucoup d'enfants ( en l'occurrence 5 pour nous); ont la peau dur. Tout ça faisait donc partie de notre modèle d'éducation, un témoin de notre réussite sociale aussi, un exemple pour nos enfants et un témoignage de notre amour pour nos proches et nos amis. 

 

Mais voilà, le modèle standard n'est peut être plus le bon , il faut bien s'adapter au final sous peine de tout perdre. La bipolarité nous conduit à une nécessaire adaptation, par  un changement fondamental de notre organisation familial, rendu nécessaire par l'expérience de ce que la bipolarité à généré comme trouble sur notre équilibre affectif. S'affranchir du poids des dogme et de la tradition, bousculer les codes et les normes sociales, remettre en question la pensée unique, renverser les jugements, n'est-ce pas cela le propre des 'évolutions, la marque de l'intelligence dans sa capacité d'adaptation .

Annonce

C'est pour cela qu'elle ne rentrera pas  à la maison après son hospitalisation, on a déjà essayé et à chaque fois ça craque,, les crises continue même si elle apprend de plus en plus à "contrôler le truc".  Alors voilà, on va tenter autre chose. On discute en ce moment de se réinventer une vie en acceptant les contraintes et les  phases de sa maladie pour pouvoir  "modérer" son traitement, être plus à l'écoute d'elle même et de ses phases et être moins shootée par tous ses cocktails chimiques qui lui bousillent la santé pour tenir un rôle à la maison. 

Là elle tourne encore un peu comme une zombi dans l'hôpital psychiatrique, mais elle finira par aller mieux, elle va finir en sortir dans quelques mois re-boostée (par le nouveau traitement ou la bascule de phase ?.... car la question reste celle là en vérité , ils sont vraiment si fort que ça les médecins ?  Alors là, nulle doute qu' elle voudra faire comme si c'était encore un accident de la vie, pour revenir et recommencer comme avant. Et on va subir encore et toujours le même schéma de ses cycles, avec ses états "étranges" (demi-vivante) liés à sa médication quand elle va soi disant "bien", puis en crise encore et toujours usant jusqu'à tarauder le bonheur du couple et de la famille, à nous impacter moralement au plus profond, moi et les enfants.  Tous les gens ici savent combien c'est compliqué tout ça au quotidien dans la sphère familiale. Que de sacrifices, d'incompréhension, de stress, de chagrins, d'inquiétudes, et des joies aussi bien entendu mais alors à quel prix pour ces moments de plénitude ?

Alors voilà, nous on va essayer, tenter une nouvelle formule, je dis bien TENTER. On se sépare physiquement mais on ne se quitte pas définitivement.  On continuera à se voir quand elle ira bien, et pour ce qui "reste" aujourd'hui du couple et pour les enfants, on va partir sur un nouveau modèle. L'idée principale et de continuer à prendre ensemble les bons moments quand elle sera en période stable, heureuse. En dehors de ces instants de grâce, alors elle se gérera de son côté dans son monde, dans son nouveau chez elle rien qu'à elle, indépendante. Un arrangement difficile du point de vue familial mais sans rupture brutale pour autant et injuste au final pour elle et les enfants. Une vie aménagée où elle aura son chez elle quand elle aura besoin de s'isoler ou de vivre sa vie tumultueuse et débridée sans sommeil à partir dans ses délires.

Voilà l'idée nous concernant, s'inventer un fonctionnement avec les deux organisations de vie, avec un cadre pour elle et rien qu'à elle quand sa maladie prend trop de place et qu'il faut la laisser elle seule avec sa bipolarité. 

On imagine donc tenter cette "solution". Je ne sais pas trop si ce sera suffisamment équilibrant tenir la flamme du couple, mais on ne voit pas d'autre option pour l'instant car on a bien "ramassé" depuis 5 ans. On ne pouvait pas continuer comme ça de toute façon, alors on va tenter cette organisation double, modulable selon ses phases. Investir dans un logement rien qu'à elle où elle ne recevra même pas les enfants, où elle pourra se retrouver seule quand elle a besoin de partir de la famille pour se protéger, pour nous protéger .   Et elle pourra rejoindre la maison de famille, voir les enfants aux périodes où elle sera bien et heureuse, calme et épanouie.  On va donc tenter une organisation dans la dentelle et suivre ce que ça donne , en espérant que cette aménagement ne conduise pas à la rupture.

 

Je voudrais aussi avoir l'avis de personnes bipolaires ou d'aidants , pour savoir si c'est plutôt une bonne idée ou plutôt une fausse bonne idée et pourquoi ?

Est-ce que ça a déjà été tenté par certains ? Est-ce que ça va aiderait un conjoint bipolaire d'avoir son espace personnel où se mettre à l'écart de la famille, plus souvent et de manière plus préventive qu'à l'hôpital ? 

Est-ce que ça permettrait d'envisager à terme de baisser la prise des médicaments (parce que les médocs produisent des effets secondaires puissants et à terme, quel va être l'impact en vieillissant, c'est inquiétant quand même non ? 

Est-ce que ça peut marcher, aider au moins ? Cet aménagement (même si ça a un coût important, mais ce n'est pas le soucis principal pour nous)  permettrait-il de retrouver un équilibre de vie pour elle et la famille?

Y-a-t-il un risque pour elle de s'échapper de la vie de famille de la laisse s'organiser seule à se gérer quand elle est se retrouve en crise up ou down ou est-ce que ça pourrait plutôt et au contraire l'aider à se restabiliser plus rapidement et facilement, ?

Ce message a été modifié Il y a 5 ans 3 fois par Christophe

   
Citation
Nico
 Nico
(@nico)
Eminent Member
Inscription: Il y a 6 ans
Posts: 27
 

Pour moi c'est une fausse bonne idée. J'ai aussi pratiqué le "living appart together". Je peux en parler en mp. Trop d'effets de bord lorsque le couple n'est pas solide.


   
RépondreCitation
Nath
 Nath
(@modocool)
Noble Member Admin
Inscription: Il y a 5 ans
Posts: 2279
 

Relation à distance depuis 3 ans et demi, donc chacun son logement. Je ne suis pas sûre que notre histoire aurait tenu si on habitait ensemble.

Mon chéri a besoin de s isoler quand il sent la colère gronder en lui et qu il ne veut pas que j'en fasse les frais.

Vous avez raison d'essayer. Vous pourrez toujours faire machine arrière si ça ne convient pas à l'un ou l'autre, non ?


   
RépondreCitation
Christophe
(@mistergg)
Trusted Member
Inscription: Il y a 6 ans
Posts: 61
Début du sujet  

Elle est que l'ombre d'elle même, j'ai plus confiance en l'avenir en plus de mon côté. Elle s'occupe d'elle et nous on n'a qu'à se démerder.  

Quand elle est à fonds, il faut absolument sortir, s'amuser,profiter, elle trouve ça normal et les "autres" n'ont qu'à suivre. Elle dit même qu'elle se forcera quand elle sera pas bien pour pas se laisser entrainer dans la dépression parce qu'il faut surtout profiter de la vie... tu parles, que des mots dans le vent. Puis vient le temps du pétage de plomb où elle s'énerve et envoie tout le monde promener. Et enfin à chaque fois le même coup, après ça grosse déprime, y a plus personne, oubliées les promesses de faire des efforts, de prendre sur elle, de continuer à vivre, c'est fini, rideau, y a plus personne, démerdez vous.

Franchement, ce mécanisme ça m'a épuisé, j'en ai ma claque.

  En fait, à bien y réfléchir, ça fait 4 ans que je l'ai déjà perdu. Tous ces médocs qui lui lessivent les neurones et altèrent ses facultés en plus de sa maladie font que je ne la reconnais même plus. Et je commence à perdre courage face à cette personne déformée par la maladie et le reste du temps par sa chimie permanente. 4 ans d'espoir de la retrouver stable et rayonnante comme avant tout ça...  que d'espoir déçus en fait.       Là  retour en psychiatrie, y en a ras le bol, retour point de départ y a 4 ans.  C'est pas réaliste tout ça, comment j'ai pu gober ces conneries du psychiatre, vous savez, ça va aller on va arriver à la stabiliser, faut du temps... tu parles, même tralala aujourd'hui mais ca s'arrange pas, on en est toujours au même point et pire encore, je suis fatigué maintenant de tout ça et moi je commence à serrer . J'en ai ma claque de cette vie de merde.

Je ne sais plus quoi faire pour être heureux, que les enfants soient bien et qu'elle aille mieux...

Ce message a été modifié Il y a 5 ans parChristophe

   
RépondreCitation
sarah
(@sarah)
New Member
Inscription: Il y a 5 ans
Posts: 3
 

Moi cela fais 2 ans que je sais que mon mari est bipolaire.C'est très dur car nous sommes marier depuis bientôt 30 ans.Et comme dans tout les couples nous avons u des hauts et des bas et avons toujours fait face et surmonté ensemble les soucis.Aujourd'hui cela me terrifie de le voire dans cette états et je me bat a ses coté sans trop savoir quoi faire.Il fait de gros efforts pour sens sortir mais le système est ce qu'il est,il ne l'aide pas.Il a perdu son travail après une dépression et n'a u aucun soutient de qui que se sois.Il a perdu sa maman peut de temps avant et moi même je n'est pas su l'aider.Nous avons deux fille de 23 et 13 ans.On souffre tous.J'ai décidé de le soutenir malgré tout.Je pense au divorce surtout pour mes filles .Car elle supporte plus de voire leurs papa comme çà et moi non plus.Ou peut être une séparation pour que chacun puisse se retrouver.J'aime mon mari je peux pas le laisser tomber.J'ai mal et j'ai peur a la foi.Si des aménagements existe je veux les connaitre.Je peux pas penser qu'a lui.Aidez moi SVP!!Moi aussi  son mécanisme m’épuise et  m'interdit  de craquer!!!!Mais je suis pas un robot!!!!!Il faut que j'arrive a retrouver un peux de sérénité et lui aussi mais pour ça on a besoin d’être aider.On est seul dans un monde ou tout le monde se fout de tout!!!!!La seul famille que j'ai c'est mon mari et mes filles.Je n'arrive plus a réfléchir .


   
RépondreCitation
Nath
 Nath
(@modocool)
Noble Member Admin
Inscription: Il y a 5 ans
Posts: 2279
 

Sarah et Christophe,

Vous ne dites pas si vous êtes vous mêmes suivis par un professionnel de la santé ? Parce-que venir témoigner ici, c est bien et c'est courageux, mais aller parler de ce que vous traverser à quelqu'un dans un cmp (c est gratuit) par exemple, ça vous apportera beaucoup plus. Vous pouvez également appeler un numéro national d'une des associations dont vous trouverez les coordonnées sur un autre topic.

Il est vrai que les conjoints sont souvent mis de côté, surtout quand nos chéri(e)s malades sont dans une période où ils ne veulent voir personne. Mais c'est là que le corps médical se trompe. A trop vouloir respecter les choix d'isolement de leurs patients, ils poussent les conjoints à baisser les bras. Comment soigner au mieux quelqu'un qui a une maladie psy, qu'elle qu'elle soit, sans avoir l'avis de la famille ? Qui a déjà eu l'impression de déranger voire de harceler un psy, alors que notre seule motivation est de soulager les maux de nos chéri(e)s ? 

Pour répondre à Sarah, non, vous ne pouvez pas penser uniquement à votre mari. Pour aller mieux, il doit vous voir épanouie, vous et vos enfants. Alors partagez des moment avec vos filles, sortez avec des copines. Faites le plein de bonne humeur. Cela évitera à votre mari de se rajouter de la culpabilité, et à vous, de sombrer dans une déprime.

Courage à vous deux.


   
RépondreCitation
Laurent
(@lo9761)
Noble Member
Inscription: Il y a 6 ans
Posts: 1813
 

Je veux bien la recevoir chez moi si c'est pour vous protéger 

 


   
RépondreCitation
Hect
 Hect
(@deus-ex-machina)
Noble Member
Inscription: Il y a 5 ans
Posts: 1814
 
Posté par: @lo9761

Je veux bien la recevoir chez moi si c'est pour vous protéger 

 

😂😂😂😂😂😂😂

géniale ta photo Lo 🙃


   
RépondreCitation
Christophe
(@mistergg)
Trusted Member
Inscription: Il y a 6 ans
Posts: 61
Début du sujet  

@adriou69

Finalement ce que tu proposes c'est une vie de sacrifice et d'adaptation permanente à la maladie du conjoint.  Pour toi, y a que la vie de la personne malade qui compte et il faudrait totalement s'oublier et renoncer à une vie affective équilibrée au principe de l'amour totalement dévoué à son conjoint, quoiqu'il en coûte. Cette vision sacrificielle du proche aidant à la personne malade ne me semble ni juste, ni équilibrée.

Je comprend bien cette pensée très judeo-chrétienne de l'amour qui endure tout et qu'il n'y a rien d'accusateur dans tes propos car la télé ne raconte que ces histoires là, mais quand même, vivre le yoyo des dérapages d'une personne bipolaire c'est pas un parcours de santé (mental) pour nous.  Prendre soin de nous de notre côté, même pas en rêve, quand on est pris par la gestion des crises que tu dois affronter pour le malade et que tu dois digérer psychologiquement avant et après, qu'en parallèle tu dois assumer enfants, travail, tâches domestiques, gestion administrative et financière et j'en passe.   Madame à l'hopital psy me dit, tu ne vas pas y arriver à tout gérer, tu vas craquer alors arrêtes toi en maladie pour souffler.  Mais la perte de salaire, les jours de carence , tu fais comment à la fin du mois quand c'est toi qui tient l'équilibre du budget et que Madame va au resto et acheter cigarettes t je ne sais quoi d'autre avec les potes de l'hopital quand elle s'évade..  après je ne lui reproche pas de se faire plaisir, mais nous, le plaisir, on peut le prendre quand hein ? 

 Sans parler que si je m'arrête, c'est forcément ressasser tout ça et ça va encore plus me fragiliser psychologiquement. Alors je préfère encore continuer à aller au travail, pour me sentir utile, avoir une vie sociale et ainsi ne pas sombrer totalement, supporter tout ça.

Je comprends bien votre soucis de nous soutenir, nous inviter à attendre que la crise passe et que la stabilisation se fasse. Mais la vérité, c'est que tous ces cachets, toute cette chimie absorbée tous les jours pour stabiliser l'humeur, ça a depuis longtemps et insidieusement modifié la personnalité, ralenti les aptitudes cognitives et sociales, éteint la spontanéité, gommé l'expression des émotions de nos conjoints bipolaires, y compris en périodes "stables", même si je comprend que cette chimie puissante c'est surtout pour éviter qu'ils ne finissent par se foutre en l'air et se suicident, mais la qualité de vie n'est plus la même qu'avant, même pour eux.  Avec ou sans cachet, cette maladie c'est une vraie tombe pour la vie sociale de ma femme. Impossible de se projeter dans un quelconque projet, impossible de prévoir à l'avance quoi que ce soit, les sorties, les vacances, elle est au diapason de ses états au jour le jour, donc la vie sociale du couple est devenue très limitée.  Arrêter de faire la fête, sortir tard, boire, s'amuser, une vie d'ascète, même ma femme malade elle n'en veut pas.

Alors, pour toutes ces raisons là, à cause de l'appréhension régulière de la rechute,  à cause des blessures que laissent au fil du temps les crises sur le couple, en raison du stress que renvoie le conjoint malade qui lutte contre la maladie et le chagrin de se voir s'isoler chaque jour un peu plus, à cause de cette incapacité à se projeter et à prévoir des activité parce que l'équilibre est fragile , au cause de tout ce qu'on doit assumer seul quand ça ne va pas et que le malade doit s'isoler et partir de la maison pour ne pas trop nous impacter, alors moi je vous le dis, pour nous ça devient insupportable de vivre avec ça au quotidien et ca ne lève rien à l'amour pour elle, sauf que maintenant c'est un crève coeur.

Et quand le malade est stable, au delà même des épisodes périodiques de crise où le couple part en éclat, voir à quel point le conjoint souffre, se trouve diminué, leur détresse de s'isoler socialement sans ne savoir que faire à cause de la maladie, alors pour nous, c'est n'est plus de l'amour, c'est un profond sentiment de responsabilité et de dépendance affective, mêlé à un sentiment d'impuissance et de découragement, un vrai tiraillement en fait .  Et au bout du compte voilà, nous aussi on a nos limites à tout ça, on s'épuise à assumer au quotidien la part de soignant affectivement impliquée qui nous revient de fait, parce qu'au fonds, dans cette maladie psychiatrique, ce sont les proches familiaux qui sont au front pour supporter les crises et tenter de stabiliser à minima. A l'hopital psy, elle est de longue sous Tercian, comme ça c'est facile, elle dort.

Alors oui, franchement j'aime ma femme plus que moi même, mais plus de désir, plus de vie, plus la flamme, alors c'est bien beau de se sacrifier, mais à quel prix, la maladie est toujours là, c'est sans fin cette histoire de bipolarité.

 

 


   
RépondreCitation
Erreur 404
(@feenyx)
Illustrious Member
Inscription: Il y a 6 ans
Posts: 6227
 

Si c est tellement l enfer barre toi. Quelqu un saura l aimer avec sa maladie en attendant la stabilisation. 


   
RépondreCitation
Christophe
(@mistergg)
Trusted Member
Inscription: Il y a 6 ans
Posts: 61
Début du sujet  

Merci pour ton avis concis et tranché Noush. Ca serait pas mal comme situation si elle ne s'accrochait pas et les 5 enfants, je pourrais aussi les confier au gars qui la récupérerait et s'en occuperait en plus de la gestion de Madame. Ainsi, ça me permettrait de reconstruire ma vie aussi. Je vais considérer ton précieux conseil, il faut juste trouver le couillon du diner alors maintenant qui va s'y coller et tenir la distance, c'est pas gagné vue la pathologie

Ce message a été modifié Il y a 5 ans 2 fois parChristophe

   
RépondreCitation
Erreur 404
(@feenyx)
Illustrious Member
Inscription: Il y a 6 ans
Posts: 6227
 

Non suffit d avoir le courage de se barrer quand on met sa santé mentale en danger. De prendre les dispositions pour les gosses. J ai été aidant conjointe d un bipolaire et schizo. J ai tout supporte 5 ans jusqu a ce que ma santé soit en danger. Alors certes je n ai heureusement pas fait 5 enfants mais o' avait autre chose. J ai pris les dispositions nécessaires et je suis partie. Je dis juste que si t en peux plus elle changera peut être pas et ce n est pas un paquet qu p' confié à quelqu un d autre bordel c est un être humain malade et si elle avait un cancer tu parlerai pas comme ça 


   
RépondreCitation
Christophe
(@mistergg)
Trusted Member
Inscription: Il y a 6 ans
Posts: 61
Début du sujet  

ok,merci pour ton retour d'expérience, je vais méditer là dessus. Les enfants imposent de tenir un lien malgré tout donc séparer oui quitter plus difficile pour nous


   
RépondreCitation
Erreur 404
(@feenyx)
Illustrious Member
Inscription: Il y a 6 ans
Posts: 6227
 

Bah j ai pas dit de plus lui adresser la parole hein mais de se barrer avant d être malade aussi. D épargner aux gamins des crises à répétitions. De prendre le large même si c est que quelques mois pour au moins réfléchir. Parce que la maladie elle disparaît jamais pour de bon. Même moi j ai encore des épisodes de temps en temps sur quelques jours. 


   
RépondreCitation
sarah
(@sarah)
New Member
Inscription: Il y a 5 ans
Posts: 3
 

@modocool

Merci beaucoup pour ta réponse et c'est se que je ferait.je vais retourner au cmp et me consacré un peux plus aux filles.Bon Courage.


   
RépondreCitation
Hect
 Hect
(@deus-ex-machina)
Noble Member
Inscription: Il y a 5 ans
Posts: 1814
 

Moi je dirai juste une chose : que si tu veux te défouler et t’en prendre  à quelqu’un vas voir les médecins psychiatres parce que ta femme est mal soignée, c’est pas du soin qu’elle reçoit c’est un carnage d’incompétence.. ce sont les médecins les responsables de ta situation.. et c’est pour ça qu’elle est dans cet état ta femme parce qu’elle est soignée comme de la merde.. vas leurs demander des comptes à eux.. parce que c’est un peu facile de fustiger les bipolaires et la bipolarité, ça a bon dos.. de plus tous les bipolaires sont pas comme ta femme.. mais n’importe quel bipolaire mal soigné peut devenir comme ta femme.. 

aussi comme je te l’ai déjà dit tu as besoin de te faire aider pour gérer tout ça.. et éventuellement de voir quelqu’un thérapeute ou psychologue sur qui tu pourras décharger ton agressivité vis à vis de ta situation.. cherche un bon médecin pour ta femme.. parce que c’est pas en nous chiant dessus et sur les tous bipolaires que ta situation vas s'améliorer.. 


   
Erreur 404 reacted
RépondreCitation
taraf
(@taraf)
Trusted Member
Inscription: Il y a 5 ans
Posts: 88
 

@mistergg

Je suis tellement d'accord avec toi, avec ce que tu vis, avec ce que tu ressens... 

La seule différence est que je n'ai que 2 enfants, deux petits gars de 4 et 8 ans... 

Mais j'en peux plus non plus de devoir me démerder à organiser le taf et les enfants qd elle se refugie dans son lit...

J'en ai marre de ne pas savoir si je vais pouvoir compter sur elle... 

Bref, la séparation du logement, j'y crois moyen car si ta femme est comme la mienne, elle fera irruption qd elle sera mal pour foutre le bordel car perturbée par un sentiment de persécution et une envie de tout contrôler.... 


   
RépondreCitation
Christophe
(@mistergg)
Trusted Member
Inscription: Il y a 6 ans
Posts: 61
Début du sujet  

Me concernant, mon désarroi est mêlé à de la colère . Pour l'instant elle est en psychiatrie mais on ne construit rien de bon sur des ressentis négatifs. Son psychiatre veut m'appeler parce que j'ai annoncé qu'elle ne rentrera pas à la maison. Comme je vais te l'envoyer bouler.

le problème de l'aidant, c'est qu'à force d'aider, il a besoin de s'aider lui pour ne pas sombrer.  Moi c'est ce que je commence à comprendre même si cela implique d'écarter les autres.

Ma femme et sa psy ne s'embrassent pas de mettre tout le monde à l'écart quand elle est en crise et je pense que je vais péter ma crise aussi maintenant, comme ça on va commencer à comprendre que moi aussi j'ai le droit de décider pour moi.


   
RépondreCitation
taraf
(@taraf)
Trusted Member
Inscription: Il y a 5 ans
Posts: 88
 

@mistergg

Ce qu'il y a de certain c'est qu'un psychiatre n'aidera que sa patiente et n'écoutera que sa version car c'est ce qu'elle vit...

Être conjoint c'est être aidant sans l'avoir vraiment demandé et être aidant c'est un boulot à plein temps.... 

On est dans la merde car quoi qu'on fasse, on aura le mauvais rôle et on ne sera pas écouté.... 

Je suis comme toi, en colère mais pas sûr de savoir contre qui... 


   
RépondreCitation
Nico
 Nico
(@nico)
Eminent Member
Inscription: Il y a 6 ans
Posts: 27
 
Posté par: @taraf  je suis en colère mais pas sûr de savoir contre qui... 

C'est bien résumé, en colère contre le sentiment d'impuissance peut être.


   
RépondreCitation
Annonce
Annonce
Annonce