Bonjour, mon mari est en pleine crise.
Il est parti de la maison depuis trois jours et moi je suis encore une fois complètement anéantie.
Il est bien entendu dans le déni et me certifie qu'il ne m'aime plus, que cette fois c'est différent.
Comment faire pour arriver à prendre de la distance ? J'avoue que ses paroles me blessent profondément chaque fois et que j'en arrive à douter. Et si c'était vrai cette fois ?
Je repense aux moments où il va bien et je sais que nous nous aimons, c'est une évidence. Mais le doute finit toujours par surgir et me grignoter le cerveau.
Comment faites-vous pour tenir ?
Bonjour @tochkabis
Bienvenue sur le forum.
Si cette situation vous impacte vraiment, et c'est le cas, sinon vous ne seriez pas ici, je vous conseille d'aller voir un professionnel. Vous n'êtes évidemment pas malade, mais vous devez vous protéger, prendre de la distance comme vous le dîtes. Vos proches pourront difficilement vous faire relativiser, vous devez sortir du cercle familial pour que ce soit "efficace".
Il y a de très fortes chances qu'il revienne penaud, après être redescendu et avoir pris conscience des faits. J'ai aussi menacé ma femme de la quitter si elle appelait le SAMU. C'est pourtant ce qu'il fallait faire, et cela a stoppé son calvaire, que je voyais en filigrane, sans avoir conscience que je pouvais être malade. C'était ma crise inaugurale.
Je m'observe pour détecter cela. Protégez-vous encore une fois, il est dans le déni, ce n'est pas son premier épisode.
N'hésitez pas à écrire ici.
Je vous remercie Noon pour votre message.
Il ne répond pas à mes appels mais il lit mes messages. Il a pris rdv chez sa psychiatre pour qu'on la voit ensemble à ma demande.
Ce qui est le plus dur à supporter c'est de devenir soudainement la seule personne qui ne peut pas l'aider, celle qu'il ne veut surtout pas voir.
Quand il reprend pied, il est conscient de tout ça et me dit qu'il ne peut pas faire autrement.
Malgré tout c'est difficile à vivre et je suis contente de pouvoir en parler ici avec des personnes qui comprennent notre situation.
Sa famille ne l'aide pas vraiment. Son père était infirmier psy et n'a jamais vu qu'il était bipolaire. Il le voit plutôt comme quelqu'un d'instable.
Il faut dire qu'il est très convaincant. Il est toujours très sûr de lui quand il me quitte ou quand il veut démissionner.
Ne vous étonnez pas de sa réactivité vous concernant, c'est la preuve qu'il a beaucoup d'affect envers vous.
Le jour où on est venu me chercher, aucun problème avec les infirmiers, les inconnus, par contre, avec ma femme, et dans une moindre mesure avec un ami présent, j'ai eu un comportement on ne peut plus "irritable". C'est un doux euphémisme.
Il faut dire qu'il est très convaincant. Il est toujours très sûr de lui quand il me quitte ou quand il veut démissionner.
Au début de la phase maniaque ou hypo, le monde nous appartient. Tout est simple et léger, puis vient la chute, contrecoup de cette élévation. Cette phase est le miroir exact de l'autre.
N'hésitez pas à en parler, il est, à mon avis, utile de sortir tout ça. Je comprends ce que vous ressentez, du moins en partie, car c'était moi le bourreau.
Bonjour.
Je suis également femme de bipolaire depuis 10 ans. J'ai vécu tellement de choses. Aussi belles que difficiles.. Mais depuis 1 an cela devient de plus en plus dur. Les crises de mon conjoint sont à répétition. Il devient de plus en plus agressif et violent. Mais au fond, tout au fond de lui, c'est quelqu'un de gentil et tendre. Sauf que je suis fatiguée. Fatiguée d'encaisser. Fatiguée d'être sur un piédestal et le lendemain un boulet. Fatiguée d'être trompée. Fatiguée de ne jamais, selon lui, être à la hauteur. Et 2 h après être une femme exceptionnelle... Tellement épuisant ce va et vient. 1 pas en avant, 2 pas en arrière. Il est si dur et méchant. Il gâche absolument tout. Le moindre moment de bonheur, la moindre sortie et même le peu de vacances que nous prenons finissent dans la haine et la rage de son côté. Je lui ai parlé de bipolarité. Car il l'est sans aucun doute. Je lui ai conseillé d'aller voir un psychiatre. Pour lui au départ. Puis pour nous. Il me dit le faire pour moi. Hier était sa 2e séance dans laquelle, m a t il dit, il avait parlé de MES problèmes de ménage. Car apparemment ma maison est très sale. J'ai pris des photos de ma maison au cas où.. Car elle est loin d'être sale comme le décrit mon compagnon.. Elle n'est pas parfaite. Mais elle est + que correcte. Mais il est en ce moment accro maladif au ménage justement. Et je ne sais pas pourquoi? Avez-vous vécu La même chose? La moindre Toile d'araignée, la moindre poussière, une bouteille de shampoing mal nettoyée et c'est la crise de nerfs. Il hurle, jette des choses par terre, devient une furie.. Je n'ai jamais eu peur de lui, mais là j'avoue que si. Ses colères sont incroyables. Je ne sais plus quoi faire. Je l'aime vraiment. Je l'ai dans la peau comme on dit.. Nous avons une société ensemble. C'est notre "bébé". Nous devons signer dans quelque semaines des crédits sur 20&30 ans pour agrandir notre société et construire notre maison. Mais ne vais-je pas tout droit dans le mur? Comment ma vie avec cet homme bipolaire va se dérouler? Avec 30ans de crédits sur le dos et un quotidien totalement incertain !?! Est-ce que je ne prends pas un risque inconsidéré ?? Par amour justement? Mais jusqu'où je vais aller?!?J'ai besoin d'avoir vos avis. J'arrive à un moment de la vie où c'est vital qu'on me tende la perche. Qu'on me conseille. Qu'on me Vienne en aide. Je ne sais plus quoi faire. Quoi décider. Je n'arrive même plus à savoir ce qui est bien et bon pour moi. Car je suis totalement perdue.. Perdue.. Perdue....
Bonjour,
C'est une situation qui m'a l'air difficile.
Il n'y a que vous qui puissiez décider. Je vous conseille de voir un psychologue de votre côté également. Qu'en pense votre famille et vos amis ?
Votre mari a été diagnostiqué ? A t il un traitement?
@mosis-7 merci pour votre réponse. Je suis déjà un kinesiologue depuis quelques mois. Ma famille n'est pas vraiment au courant car elle ne comprendrait pas. À cause de son tempérament difficile je n'ai plus d'ami(e)s.. ☺ je ne sais pas si je dois choisir l'amour ou la raison. Dans les 2 cas je vais souffrir.
@malette diagnostiqué il y a plus de 15ans lorsque je ne le connaissais pas encore. Il a vu un 1er psychiatre il y a quelques mois qu'il a envoyé péter. Là c'est seulement sa 2e séance avec son nouveau psy. Il est dans le déni total. Il le fait "pour moi" .. Même si il sait tout au fond de lui qu'il y a un truc complètement détraqué chez lui qui le fait souffrir ainsi que les autres.
Fredflap: effectivement votre situation semble très compliquée à vivre.
Peut-être que la thérapie va faire son effet petit à petit. Il dit qu'il le fait pour vous mais il le fait quand même. C'est déjà ça.
Mais est ce que ça vaut le coup de se sentir si mal pour quelques moments de bonheur ? A partir du moment où les mauvais moments sont si présents, est ce qu'il ne vaut pas mieux sauver sa peau ?
Pour ma part, la crise semble s'amenuiser. On a de nouveau des échanges de sms et même des conversations au téléphone.
Mais il n’a plus de traitements?
@tochkabis oui c'est très pertinent ce que vous dites. Et j'en ai vraiment conscience que je le paie cher. Très cher. Trop cher. Je préférerai le détester ma décision serait plus simple. Mais je peux le haïr autant que je peux l'adorer et toute ma difficulté est là. C'est un dilemme infernale.
@tochkabis et comment vous sentez-vous? Cela vous fait du bien de le lire? Ou vous fait replonger dans tout ça??
@noon qu entendez vous par "je m'observe" ? Je comprends le sens mais je voudrais des détails.
Je pense qu’il est essentiel qu’il prenne ou reprenne les traitements pour récupérer un semblant de stabilité pour lui comme pour vous. Je vous l’accorde le traitement ne fait pas tout et une thérapie est une bonne chose mais il lui faut une béquille. Il faut également qu’il s’observe pour appréhender les signes avant coureurs d’une crise.
@fredflap bonjour,
Si votre conjoint a été diagnostiqué bipolaire il y a 15 ans il faut absolument qu'il accepte de prendre un traitement, et je sais que ce n'est pas facile de convaincre une personne malade dans le déni de se soigner.
En attendant, il ne faut pas laisser une quelconque forme de violence s'installer. Il n'a pas à vous rabaisser. Il n'a pas à vous tromper, ni à vous prendre pour sa femme de ménage. Il pique une crise pour une toile d'araignée? Qu'il prenne un plumeau et qu'il l'enlève. Qu'il nettoie la maison lui-même, elle sera propre et à son goût. Les personnes bipolaires savent faire le ménage.
Le fait que vous preniez des photos pour prouver que c'est propre montre que sa dévalorisation fonctionne. C'est dangereux. Si cette situation perdure vous allez finir plus bas que terre et c'est vous qui prendrez des antidépresseurs. Il faut vous protéger. La violence, qu'elle soit physique ou psychologique, n'est pas acceptable, bipolarité ou non.
Pensez-vous que son nouveau psy puisse avoir une influence sur lui, sur sa conscience de la maladie et la nécessité de se soigner en urgence?
Tenez-nous au courant, bon courage et préservez-vous, c'est le plus important.
Bonjour,
qu entendez vous par "je m'observe" ? Je comprends le sens mais je voudrais des détails.
Lors de ma crise inaugurale, à 43 ans, jamais je n'aurais pu croire être malade. Comment croire que je décompensais de quoi que ce soit, pour quelle raison ? Je suis passé de ma normalité vers une irritabilité très élevée (stress), pour laquelle je suis allé aux urgences de mon propre chef, puis l'hypersexualité est arrivée. Géniale, mais bizarre quand même, quelle puissance. Malade mental moi, jamais... La crise de la quarantaine sûrement, un point c'est tout.
Il y a un mois, j'ai eu une montée hypo, mais cette fois je suis au parfum. Elle a pu être contenue pour plein de raisons, dont celle que je réagis très bien aux benzodiazépines. Cette crise, je l'ai sentie venir par l'énergie que j'arrivais à sortir dans la journée. Je faisais du vélo elliptique au dessus de mon score habituel, et j'arrivais encore, avec une grosse motivation, à pelleter un paquet de terre et de m'investir dans des activités physiques autres. Au bout de 2-3 jours, je sentais des douleurs dans mes épaules et le dos, à force de tirer sur la machine. J'avais remarqué ma bonne humeur dès le début qui contrastait avec mes sanglots au travail deux semaines avant, puis l'évaporation de mon sommeil en deuxième partie a signé cette crise.
Quand je crise, je passe par l'hypo pendant peu de temps puis l'irritabilité s'installe rapidement, mes phases hautes sont mixtes, pour le peu que j'ai déjà eues (l'inaugurale et celle-ci, avortée). J’essaie de la retenir, ou plutôt de dévier ces pulsions agressives quand elles arrivent, le temps de descendre. L'activité physique ne me suffit pas, alors je m'isole pour ne pas charcuter mon entourage. J'ai prévenu ma femme pour être sûr que nous étions sur la même longueur d'onde, mais elle l'avait déjà vu venir, cette agressivité...
Si votre mari ne prends aucun traitement, c'est la conséquence de son déni, pas l'inverse. Plus il attend, plus les crises se rapprocheront et gagneront en intensité, selon la littérature. Les conseilleurs ne sont pas les payeurs comme je le dis souvent, mais la signature pour laquelle vous allez vous engager peut vous coûter cher. Je comprends votre amour, mais il doit aller plus loin que consulter la psy pour vous. C'est lui le malade, comme moi qui ai agit de la même façon, j'adore, je suis frustré, j'attaque. Tous les 3 jours, je la faisais tomber de son piédestal sur lequel je l'avais hissée auparavant.
En effet, vous êtes en plein dilemme. Mais vu l'importance de la chose, vous êtes en droit de poser des garde-fous, et lui a le "devoir" de se soigner. Mais vu qu'il est dans le déni depuis si longtemps, la tache risque d'être rude. Ceci n'est qu'un savoir livresque, mais plus les crises sont nombreuses, plus la conscience de la maladie s'estompe.
Ceci n'est qu'un simple avis.
A vous lire
@lyleith un grand merci d'avoir pris le temps de me répondre! Cela fait tellement de bien de lire vos conseils et de me dire que je ne suis pas seule C'est vrai pour les photos! Je n'y avais même pas pensé ! J'ai ressenti la nécessité de prouver que ma maison était plus que correcte.! Au cas où.. Et vous avez bien raison : il peut le faire lui même le ménage. Surtout qu'il ne fait absolument rien et que c'est chez moi (!) il la dit que j'étais malade d'être si sale et que je devais consulter... J'étais tellement sidérée que je n'ai rien ou répliquer. J'ai mis ça sur le compte de tout un tas de trucs, comme d'hab. Mais c'est vrai sur je m'y perds totalement. Être rabaissée sans cesse et pourtant donner tout ce que l'on a. Nous faisons un break de quelques jours. Il dort au Bureau. On se voit la journée.. Ce qui me terrasse c'est que je peux qu'il est allé voir une prostitué ce week-end.. Je ne me comprends ni ne me reconnais. Comment puis-je accepter les inacceptable ?? C'est dingue.. Merci encore pour vos mots. Merci
@noon merci beaucoup d'avoir pris le temps de me répondre. Je comprends tout ce que vous écrivez, et je connais très bien certaines situations. C'est tellement rassurant de voir que certaines personnes ont vraiment conscience de ce qu'elles sont, du mal quelles peuvent faire. Et qu'elle se prennent en main. Vous devez réellement aimer les personnes qui vous entourent pour faire tout ce que vous faites. Et je suis admirative de cela. Ce n'est pas le cas de mon compagnon. Il en a conscience sans en avoir conscience. Il se sent surpuissant et par moment minable. Mais me reproche tout un tas de choses.. Trop long à écrire mais vous devez savoir sans que je l'explique finalement. Il me dit tout faire pour moi. Alors que, même si je n'attend rien, j'ai très peu de choses en retour. Mais ça encore je m'en contente. Ce qui me fait le plus souffrir ce sont ces crises de plus en plus rapprochées, ces injustices et ces tromperies qui vont bien évidemment avec des mensonges. C'est un très bon menteur avec un aplomb incroyable.. Je me dégoute de ne pas savoir mettre un terme à tout ça. Moi la femme soi-disant de caractère. Je ne me reconnais pas!! Caractère de que dalle. Je subis. Je n'arrive pas à stopper cette relation. Comme si je devais aller jusqu'au bout de quelque chose. Mais au bout de quoi? Cette situation est dingue, et je paie très cher mes moments de bonheur. Vous avez raison je dois imposer plus de garde-fous. Le peu de fois où je l'ai fait cela s'est retourné contre moi. Car à ce petit jeux là il est très fort.. Ce qui me coupe en 2 c'est que lorsqu'il va bien il peut être si touchant et tendre. Merci merci dans tous les cas de vos mots. De votre expérience et de vos conseils. J'apprends toujours. Et je retiens tous les conseils et les mots bienveillants. Je puise ma force dans tout ce que je trouve et ces mots en font partie. 😊
À suivre...
