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Lorsqu'une zèbre et un bipolaire essaient de construire une relation...

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Fleuve
(@fleuve)
Eminent Member
Inscription: Il y a 5 ans
Posts: 28
Début du sujet  

Bien le bonsoir,

Je ne pense ni être la première ni la dernière à qui ce schéma relationnel parlera. J'éprouve le besoin de me livrer ici, actuellement en proie au doute et au questionnement. J'espère que mon pavé ne sera pas indigeste et m'en remets à vos avis, conseils, suggestions, critiques.

Je suis une jeune  "zèbre", appelée également "haut potentiel" ou "surdouée" mais je me retrouve bien mieux dans le premier terme. Lui est bipolaire, diagnostiqué il y a deux ans. 

Nous nous sommes mis ensemble avant que la pathologie ne se déclare. Celle-ci s'est d'ailleurs manifestée après une rupture de sa part. J'ai su un mois après qu'il avait été interné. Depuis, nous ne cessons de vivre des ruptures et des débuts de relation à répétition. Il faut en même temps dire que le cocktail hypersensible/hyperémotive et bipolarité ne fait pas bon ménage. Voilà quelques mois qu'il a arrêté son traitement et consomme alcool et drogue en assez grande quantité. Cela m'inquiète. Mais en même temps, nous sommes ensemble/pas vraiment... Je ne peux prétendre être personne pour lui conseiller de reprendre en main sa guérison, je ne suis pas sa mère ni sa psychiatre. Le flou domine cette relation compliquée, fluctuant naturellement selon ses humeurs. Du jour où il se sent bien avec moi et me couvre d'affection à celui où il me toise d'une regard froid et impassible et me faisant comprendre qu'il y aurait d'autres filles avec qui cela fonctionne ou pourrait fonctionner, il n'y a qu'un pas. 

Nous ne nous voyons actuellement pas très souvent car il me tient à distance "pour mon bien" me dit-il. La culpabilité le ronge à mon égard. Au vu de tous ces "je te quitte" et "je reviens" dont il a été à l'initiative, il se considère comme une pourriture, comme quelqu'un qui ne m'a rien apporté, qui au contraire me freine dans mes projets, qu'il a été salaud avec moi. Il se dépeint comme un monstre obligé de porter un masque social qu'il ne souhaite jamais enlever. Lorsqu'il plonge dans cette noirceur, je me sens tellement impuissante. A ne pas parvenir à lui mettre du baume au coeur et à lui faire comprendre que " bon sang, si tu ne m'apportais rien de bon, crois-tu que je puisse t'aimer encore après 4 ans ?". Cette souffrance, je ne peux agir dessus, elle me reste inaccessible. Il m'encourage à le fuir comme la peste. Mais je ne veux pas. 

Lorsqu'il me met à l'écart mais se trouve capable de côtoyer d'autres personnes, de faire des rencontres voire d'avoir des relations sexuelles à outrance avec d'autres, c'est assez dur à vivre car j'ai alors l'impression de ne pas être à la hauteur, de ne pas valoir le coup et qu'il ne tient pas à moi.

Et le pire, c'est que je culpabilise lorsqu'il m'arrive de craquer, quand les émotions me submergent, et que je lui parle de ce qui me blesse, de ce qui est incompréhensible, de mes peurs... Parce que j'ai alors l'impression d'ajouter ma douleur à la sienne, et lui s'en sent totalement responsable, ce qui ne fait qu'accroître sa culpabilité et qui fait qu'il me tient éloignée de lui encore plus longtemps. De plus, je sais que parfois il est tout simplement incapable de me rassurer, d'avoir une réaction face à mon désarroi alors je me blâme d'être aussi exigeante... Deux personnes guidées par leurs émotions rendent difficile la composition d'un couple... Dont il ne veut plus car il ne veut plus me blesser davantage. J'ai une place particulière dans son coeur mais terriblement variable, selon ses humeurs. Il peut aussi bien se montrer très enjoué à l'idée de me voir et m'embrasser amoureusement ou juste m'envoyer sur les roses voire m'ignorer totalement. 

Lorsque je vais bien, j'arrive plus ou moins à faire avec cette instabilité, mais lorsque des événements autres me rendent plus fragiles, c'est la débandade et je m'épuise. Comment faire pour rendre cette situation compliquée plus épanouissante pour nous deux ?

J'aimerais être plus forte. Pour moi, pour lui, pour nous. Car je l'aime vraiment. Peu de personnes dans mon entourage m'encouragent, la plupart ne comprenant pas pourquoi je persiste autant. 

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Un grand merci à ceux qui m'ont lue, j'attends vos retours avec impatience.

Ce message a été modifié Il y a 5 ans 3 fois par Fleuve

   
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seb
 seb
(@seb40)
Estimable Member
Inscription: Il y a 6 ans
Posts: 225
 

Bonjour Zèbre et bon courage

Pas facile ton histoire mais le probleme viens de lui

Mélanger alcool et medoc c'est explosif,il se met en danger ,du suicide deguisé

si il prenait son traitement et qu'il t'aime  ,il ne devrai pu etre polygame

c'est lui qui faut son choix


   
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Fleuve
(@fleuve)
Eminent Member
Inscription: Il y a 5 ans
Posts: 28
Début du sujet  

Bonjour, 

Oui Adrien, je crois qu'il fallait que je déverse tout ça, j'en suis navrée. 

Combien t'a-t-il fallu de temps pour appréhender ces signaux d'alerte ? Il doit parfois être difficile de ne pas se laisser emporté par ces phases... Elles ont l'air d'être terriblement puissantes.

 

Je suis d'accord avec toi, ses addictions ne font que renforcer le caractère impérieux. 

La démarche que tu suggères me parle. Seulement, je rencontre de nombreux obstacles, et ce, dès le premier point que tu abordes. 

Il affirme qu'il n'a pas la solution pour parvenir à la stabilité de la relation, qu'il ne contrôle rien, et que sinon, celle-ci aurait été obtenue depuis des années. Il est conscient des problèmes qu'il rencontre à mon égard en termes de communication, mais il refuse catégoriquement de partager ses souffrances avec moi, me sommant que je n'ai pas à porter cette croix avec lui, qu'elle lui appartient.

Oui il semble avoir par moments conscience de l'impact de sa fluctuation d'humeur excessive, exacerbée par la prise de substances, sur moi. Et qu'il est loin d'être positif. Le souci, c'est qu'il croit de cette manière-là être parvenu à un certain équilibre et qu'il ne voit pas comment changer pour que ça soit mieux... J'interprète ça comme une sorte de déni et de peur de sortir de ce qu'il connaît, car cela lui donne le sentiment d'être vivant. Que répondre à ça ? Car pour lui, la solution pour améliorer l'impact est juste de me tenir à l'écart pour ainsi me préserver de ça. Mais force est de constater que ce n'est pas ainsi que ça fonctionne.

Je n'avais pas pensé au coup de la psychothérapie, mais comme il considère avoir trouvé une sorte d'équilibre... Je doute qu'il accepte. Certes, il y a une amélioration car il ne se met plus en danger avec des conduites à risques tels que les paris, la conduite à grande vitesse ivre ou drogué... Mais ce n'est pas suffisant, je sens bien qu'il entre parfois dans des phases d'auto-destruction massive. J'essaierai de lui en parler, avec toutefois peur du reproche que je ne le perçois uniquement comme personne malade, problématique, alors que pas du tout ! 

Je peux comprendre qu'à 22 ans, il puisse encore refuser le diagnostic et vivre une vie étudiante"comme tout le monde"

Je rejoins vos avis Seb et Adrien concernant son libre-arbitre. Pour l'instant, je fais en fonction de son rythme, mais c'est parfois éreintant...

Un grand merci pour vos réponses, ça me donne des pistes de réflexion.

 

 

 

 

Ce message a été modifié Il y a 5 ans parFleuve

   
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Abraham1976
(@abraham1976)
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Inscription: Il y a 5 ans
Posts: 15
 

allo : )

Je suis aussi un zèbre qui a une copine bipolaire.  Plusieurs bouts de ton texte me touchent et ressemblent à ce que je vis. C'est sa première crise aussi intense depuis le début de notre relation.  Je viens de vivre une série de ruptures soudaines avec revirements soudains.  Partir les larmes aux yeux de chez elle suivant qu'elle m'annonce à nouveau la rupture mais pour de vrai cette fois ci, pour recevoir dans le minutes suivante une fois rendu dans ma voiture un texto : "merci d'être dans ma vie"! Présentement je suis repoussé comme jamais. 

J'analyse tout, la non cohérence me rend fou.  La confusion est intense.  Me convaincre et croire que ce n'est pas elle mais la maladie qui parle est toujours remis en question dans ma tête.  L'amoureux déchu dans le déni qui s'accroche à une relation passée ressemble tellement à l'amoureux qui supporte sa douce le temps qu'elle est malade. 

J'ai lui écrit une lettre où j'abandonne(en laissant quand même une porte ouverte pour quand elle ira mieux même si mes amis me disent de ne pas en laisser), j'attends le moment d'aller lui lire.

 

 

 


   
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Fleuve
(@fleuve)
Eminent Member
Inscription: Il y a 5 ans
Posts: 28
Début du sujet  
Posté par: Abraham1976

allo : )

Je suis aussi un zèbre qui a une copine bipolaire.  Plusieurs bouts de ton texte me touchent et ressemblent à ce que je vis. C'est sa première crise aussi intense depuis le début de notre relation.  Je viens de vivre une série de ruptures soudaines avec revirements soudains.  Partir les larmes aux yeux de chez elle suivant qu'elle m'annonce à nouveau la rupture mais pour de vrai cette fois ci, pour recevoir dans le minutes suivante une fois rendu dans ma voiture un texto : "merci d'être dans ma vie"! Présentement je suis repoussé comme jamais. 

J'analyse tout, la non cohérence me rend fou.  La confusion est intense.  Me convaincre et croire que ce n'est pas elle mais la maladie qui parle est toujours remis en question dans ma tête.  L'amoureux déchu dans le déni qui s'accroche à une relation passée ressemble tellement à l'amoureux qui supporte sa douce le temps qu'elle est malade. 

J'ai lui écrit une lettre où j'abandonne(en laissant quand même une porte ouverte pour quand elle ira mieux même si mes amis me disent de ne pas en laisser), j'attends le moment d'aller lui lire.

 

 

 

M'écrirais-tu du Québec ? :p 

C'est un plaisir de te lire, je me sens moins seule à vivre une telle situation. Nous sommes capables de résilience mais nous nous sentons tellement démunis face à ces incohérences... Je pense que coucher ou du moins extérioriser tes sentiments est une très bonne chose, effet cathartique garanti. De part notre fonctionnement, le moindre fait et geste, nous l'analysons et cela nous dessert vraiment. Il me dit souvent que je me pose beaucoup trop de questions et que ça finit par me rendre malheureuse... Concernant les proches, on ne m'a que trop répété ce même discours, allant à me dire que j'étais masochiste de continuer. 

Peut-être est-ce utopiste, mais j'aimerais parvenir à une harmonie dans ce déséquilibre...

 

Bon courage à toi, il faut nous chérir nous-même autant qu'on les chérit, c'est-à-dire énormément, si on veut tenir. 


   
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