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Séparation. Un cheminement...

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Caillou
(@caillou)
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Début du sujet  

Bonjour à tous,

Je suis en pleine rupture compliquée avec un bipolaire. Nous étions en couple depuis environ un an. Il a été diagnostiqué il y a deux mois suite à un gros pétage de plombs. Je l'ai quitté à ce moment là (avant le diagnostic). Puis nous nous sommes revus, mais il y a deux semaines je suis repartie. Il n'arrive pas à me laisser prendre mes distances, et j'ai du mal à le lâcher complètement de mon côté.

 

Comment faire?

Même si je lit beaucoup à se sujet, je ne comprend pas encore tous les mécanisme de la maladie. Merci à ceux qui pourrons m'éclairer, me guider. Aussi bien à le comprendre qu'à me comprendre et travailler sur mes failles.

Pour mieux vous expliquer la situation. Je ne l'ai jamais connu en phase dépressive, il semble être monté doucement en phase up depuis au moins 6 mois et depuis tout s'accélère. Même si depuis le traitement je vois une évolution positive, mais entrecoupée de moments très difficiles.

 

Tout était bien entre nous, beaucoup de tendresse et de douceur, beaucoup d'amour. 

Avant le gros pétage de plombs il y'a eu, entre les moments où tout allait bien, des conflits qui peu à peu ont pris des proportions dingues. J'étais sidérée par les motifs de ces prises de tête, et l'incohérence de ses raisonnements. Il en arrivait à m'insuter et à chaque fois ça montait d'un cran, plus tard il me jetait des objets dessus très violemment. Il a souvent voulu partir, il faisait ses affaires, ou les cassait, mais à chaque fois il restait. Le lendemain était désolé, perdu. Au début je mettais ça sur le compte de l'alcool, j'essayais de le convaincre de voir un psy pour son addiction.

Et puis doucement je l'ai senti de moins en moins capable de gérer ses frustrations.

La grosse crise a eu lieu à un moment où il était hyperactif, dormait très peu, très irritable, il fumait des joint pour essayer de diminuer l'alcool. Je sentais que tout clochait, tout montait en tension. Je le sentais hypersensible, passant d'un comportement amoureux fou à quelqu'un qui m'ignorait.

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Je sentais qu'il accumulait les contrariétés et que chaque petit grain de sable devenait un poids de plus, qu'il ruminait.  Comme si tout était contre lui, il rejetait beaucoup la faute sur moi vis à vis de son comportement blessant.

Il a fini par exploser un jour et a s'en prendre physiquement au patron chez qui on travaillait, comme j'essayais de le calmer il s'en est pris aussi à moi avec une violence qui me fait encore peur. Il a cassé beaucoup de choses, il s'est acharné sur ma voiture. Il m'a menacée de mort c'était très violent. Il m'a volé mon porte monnaie, avait pris mes clés de voiture. Il voulait m'empêcher de partir. Il a passé la nuit au poste et je suis partie le lendemain. Je n'ai pas porté plainte, mais le procureur a quand même décidé qu'il y aurait un procès..

 

S'en est suivi une période très difficile qui semble impossible à résoudre jusqu'à maintenant.

Il m'en voulait d'être partie, de l'avoir laissé seul, il ne comprenait pas et ne se remettait pas en question, il s'est beaucoup alcoolisé. Puisque j'étais partie il s'était mis en mode auto destruction comme il dit, il faisait beaucoup de chantage affectif, il m'implorait de revenir et dans les minutes qui suivaient m'insultait. Jusqu'au chantage au suicide, menaces de mort (sur moi, ma famille mais aussi sa propre mère), mensonges inquiétants. Il était très incohérent, limite délirant parfois. J'ai porté plainte pour les menaces de mort car j'ai vraiment eu peur, je l'ai retirée par la suite. Mais là encore le procureur a quand même demandé un procès pour ces faits, et une mesure d'éloignement. Il n'a plus le droit d'entrer en contact avec moi normalement...

Dans ces quelques semaines d'errance il était plus ou moins à la rue, il s'épuisait physiquement et mentalement. Il ne dormait plus, ne mangeait plus. Je gardais quand même contact avec lui car je voulais le convaincre de se faire hospitaliser... Il ne voulait pas, il fallait d'abord que je revienne. Il a quand même fini par voir un psy après que l'on se soit vus un après midi, et là le diagnostic est tombé. Après différents psy, un traitement s'est mit en place. 

Les choses ont commencé à s'apaiser, mais nous n'étions plus ensemble. La situation ne lui convenait pas, il continuait à boire, les changements d'humeurs étaient toujours bien présents, très impulsif. Chantage au suicide dans les mauvais jours, j'ai appelé de nombreuses fois le samu et la police qui n'ont jamais rien fait. Tout ça en boucle. Je sentais qu'il était complètement perdu. Mais tout de même sur la bonne voie car il commençait a prendre un traitement pour l'alcool. Il était raisonné quand il était sobre, la discussion était possible. Il a repris un boulot qui l'occupait un peu à 400 bornes de chez moi, il recommençait à dormir, à manger.

Et puis un drame, son meilleur ami s'est suicidé à ce moment là, c'est lui qui l'a retrouvé. Il était avec lui le matin même. Énorme traumatisme, sentiment de culpabilité. Il était vraiment au plus mal. J'essayais de le soutenir comme je pouvais mais avec tout ce qu'il m'avait fait enduré j'avais du mal à être dans un rapport vraiment aidant, je restais sur ma  réserve, lui aurait voulu un amour inconditionnel de ma part. Un amour de couple comme si rien ne c'était passé.

Après ça nous avons fini par nous revoir quelques fois. Les moments durs entre nous redevenaient plus rares que les moments calmes. Le suicide de son ami l'avait dévasté, mais il était toujours hyperactif. Nous nous appelions tous les jours. Nous étions finalement de nouveau ensemble, même si l'on se voyait peu.

Et puis la dernière fois que nous nous somme revus, un soir il a bu et a menti par rapport à ça. Comme il a vu que je ne le croyait pas et que je le mettais face à ces contradictions il s'est énerve, il m'a dit que tout était fini, m'a insulté. Je suis alors partie, le lendemain il ne savait pas où j'étais il m'a menacé de mort au téléphone et a cassé une vitre de ma voiture. C'était il y a deux semaines.

 

Je lui ai dit que je voulais arrêter notre relation.

 

Mais pas si simple....


   
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ver00
(@ver00)
Famed Member
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Bonsoir,

Pas si simple ... Je note qu'il est très violent et même dangereux quand il est en manie . Tous les bipolaires n'ont pas ce comportement . Moi, j'étais euphorique, j'ai seulement eu une conduite à risques sur l'autoroute . Mais, bon, très dangereuse .

Que te dire, avec un bon traitement, il sera un autre homme, encore faut il qu'il s'y tienne ... Car, le plus difficile, c'est d'accepter la maladie et donc de se soigner . On veut toujours arrêter le traitement, en pensant qu'on peut s'en sortir seul ....

Je ne peux pas te donner de conseils ... Faut voir si tu tiens à lui, c'est sur qu'il a besoin de toi, mais ce ne sera pas facile, faut lui faire admettre qu'il doit prendre son traitement à vie, même si celui ci est parfois fatiguant, au début du moins, car après on s'adapte . Il perdra peut être un peu de sa libido, aussi, et un peu de sa joie, mais pareil, je pense qu'avec le temps, ça revient ... Bon courage .


   
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Laurent
(@lo9761)
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Je connais tout ça, juste un peu long...


   
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Caillou
(@caillou)
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Début du sujet  

@lo9761 dans quoi te reconnais tu? Ça m'aide de me sentit moins seule. Je ne comprend pas qu'est ce qui est long?

@ver00 Merci de ta réponse, il a admît sa maladie tout de suite, il prend son traitement, il a juste un peu déconné au début avec les calmants. Mais en même temps c'était son généraliste qui lui a fait les premières ordonnances, pas du tout adaptées. Depuis qu'il voit son psychiatre c'est mieux. Mais il refuse de se faire hospitaliser, alors que tout le monde pense qu'il devrait, son psy essaye d'amener la chose mais un peu trop en douceur pour moi qui subit le quotidien. 

 

D'ailleurs comment se passe l'hospitalisation d'un tiers? Sa mère m'a dit qu'elle ne pouvait pas le faire hospitaliser contre son avis, mais il y a bien des cas où cela ce fait... Je ne comprend pas si son psy pense qu'il lui faut une hospitalisation, on attend tous qu'il soit d'accord. Mais ça ne vient pas.

Il a très peur d'être enfermé, et aussi que je le quitte à ce moment là.

Et tout deviens chantage affectif, sa logique est: tu n'es plus là alors je ne fais plus rien, je vais me suicider. Reviens et j'irais mieux. Tu as besoin de distances, mais moi j'ai besoin de toi. Tu abandonne le navire dans la tempête. Ce n'est pas ça l'amour. Tu ne m'aime pas. Tu m'a abandonné, comme mon ami qui s'est suicidé. 

 

Il fait semblant d'avoir oublié qu'il a cassé une vitre de ma voiture (je sais qu'il s'en rappelle puisqu'il a dit vouloir la réparer le jour où je suis partie). 

Il me ment sur ce qu'il fait actuellement, il me dit qu'il est parti seul à pieds, pour faire une grande randonnée, peut être son dernier voyage. Mais je sais qu'il fait les vendanges avec des connaissances.

Il essaye de me punir avec cette projection d'un suicide imminent, c'est bientôt mon anniversaire il me dit que j'aurais une belle surprise ce jour là. Il m'appelle par le prénom de l'ex de son ami qui s'est suicidé...

Beaucoup de manipulation de sa part. J'essaie de le confronter à ses mensonges sans m'énerver, sans l'accabler. Lui faire comprendre que je ne rentre pas dans son jeu, qu'il peut sortir de ces mensonges, que sa violence est innaceptable. Sa maladie n'excuse pas tout. Ce n'est pas à moi de tout encaisser tant qu'il n'est pas stabilisé... La discussion de l'hôpital ne se fait que lorsque je pars, lorsque je sens que ma présence ne suffit pas à le canaliser, qu'il me met en danger. 

Mais il refuse de l'entendre, il est coincé dans sa souffrance, dans ses émotions. Il ne voit que l'abandon de ma part, sans se rendre compte qu'il y a des causes à mon départ, que c'est lui qui l'a provoqué... Il m'aime mais il a de la rancœur envers moi, car il me voudrait toute entière à ses côtés, peut importe mes limites et mes besoins, peut importe si il peut être violent.

 

Comment gérer ça?

Est-il possible d'avancer? 

Tout le monde me conseille de couper les ponts. J'ai même appelé un numéro d'écoute pour proches de bipolaire, leur réponse: changez de numéro. Même son psy me dit que je dois penser à moi.

Emotionnellement c'est de plus en plus dur pour moi, mais j'ai du mal à le lâcher. 

Sa mère m'a appelée, pour me dire "il faut que tu partes, avant que tu revienne il était bien". Déjà que lui rejette énormément la faute sur moi, elle aussi s'y met.

Il était "bien" car je lui laissait de plus en plus entrevoir que nous pourrions reprendre notre relation, mais il m'appelait toujours avec des discussions sans fin, complètement décousues, à dire mille fois les mêmes choses, à me parler de suicide. Non il n'était pas "bien". Mais je lui apportait un peu dans son besoin énorme d'attention. 

Après, je suis bien consciente que tout ne dépend pas de moi comme il voudrait me le faire croire. Je ne peux pas le " sauver", je suis impuissante. Est ce que le fait que je garde contact avec lui l'empêche de voir la réalité de son état? Est ce que sans le vouloir je maintient ses troubles? J'ai "accepté" beaucoup de choses en restant avec lui malgré les insultes, est ce que ça lui a permit de toujours aller plus loin? Ira-t-il toujours plus loin? As-t-il besoin que je le quitte pour avancer? Il me dit le contraire pourtant il provoque mon départ...

Je sais que j'ai des failles en moi. Comme beaucoup de conjoints de bipolaires il me semble. Peut être un besoin de reconnaissance, un manque de confiance, il n'y a pas que l'amour qui nous fait rester. Mais je n'ai pas envie d'entretenir une relation malsaine ou chacun se nourri des troubles de l'autre. Je veux qu'il soit bien, avec ou sans moi... 

Je vois tellement de conjoints de bipolaires dire "il m'a quitté du jour au lendemain" j'aimerai qu'il le fasse parfois... Qu'il m'oublie. Je ne vois pas de solution. On s'aime mais on se fait tellement de mal.

 


 

   
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ver00
(@ver00)
Famed Member
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Posts: 3016
 

Bonsoir Caillou,

 

Je ne serai pas aussi catégorique qu'Adrien, faut seulement attendre les effets du traitement . Il se soigne ? N'est ce pas ?  Après, tu pourras juger vraiment, si tu veux rester ou pas, et s'il ne veut pas se soigner, tu ne restes pas pour recevoir les coups . Tu attends qu'il se soigne, qu'il comprenne , si tu l'aimes, tu lui dis . Et sa mère devrait savoir se taire, vu son age, elle est sensée avoir du vécu ... Elle ne va qu'attiser les problèmes conjugaux . Bon courage .


   
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Caillou
(@caillou)
Active Member
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Posts: 8
Début du sujet  

Ah c'est dur! J'oscille entre vos deux points de vues! C'est un gros conflit intérieur. Je vois un psy demain (heu aujourd'hui) j'espère y voir plus clair....

Merci pour vos messages. 


   
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Nath
 Nath
(@modocool)
Noble Member Admin
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Posts: 2279
 

@caillou

Bonjour,

Aimer, ce n est pas se sacrifier.

Il n est pas question de l abandonner, mais de trouver un équilibre sur l aide que tu peux lui apporter et ton bien être.

Tu ne dois plus le laisser être violent avec toi. C est inadmissible. Il n a pas à te mentir, non plus.

Garde tes distances tant que son état n est pas stabilisé. Soutiens le, mais de loin, pour l instant. Sinon il t entrainera dans la dépression.

Bon courage.


   
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Caillou
(@caillou)
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Posts: 8
Début du sujet  

Si j'étais extérieure à la situation je tiendrais le même discours que toi Adrien, mais le cheminement est dur à faire dans ma tête. 

Aller vers lui dans ce rapport inégal c'est aller contre moi, c'est accepter de subir des choses qui me détruisent. Je lui fait entendre quand il est disponible au dialogue, mais il a du mal à l'intégrer. Je suis allé à un rdv avec son psy un jour, qui lui a dit les mêmes choses et là j'ai vu que ça faisait sens. Il a compris à quel point il me faisait souffrir. Et ça lui a fait très mal. Mais ce n'est pas si simple, comment déconstruire des années de construction mentales. Un père violent, une jeunesse avec une valorisation par la violence. Oui mais tout ça n'excuse rien. Au début je me voilait la face en me disant que c'était l'alcool. Puis au diagnostic je me suis dit que c'était ses troubles. Tout faux, c'est ancré dans sa personnalité je le sais bien. Après je sais qu'il est perdu le lendemain de ses excès de colère. Il a réellement des remords. Quand il pète les plombs je vois vraiment le visage de la folie, il a une pupille plus dilatée que l'autre, un air très bizarre absent mais hyper agité. Il a menacé sa propre mère et ses grands parents de mort aussi. C'est quand même qu'il est parti loin. 

La violence n'est pas que conjugale. C'est ça qui me fait rester en contact je crois. C'est que j'y vois un truc pathologique. Quelque chose de désespéré. C'est que je vois aussi tout le bon en lui. Personne ne nait violent.

"Et alors? Violence quand même." Oui, c'est à moi de faire ce travail, de penser à moi. 

Je sens que c'est sa propre colère qu'il a contre lui-même, contre sa vie, contre ses traumas d'enfance qu'il rejette sur les autres. Il rend responsable le monde entier car il n'arrive pas à assumer tout ça. Son manque de confiance, sa peur de l'abandon. Ses problèmes de perception des intentions des gens, ses ressentis toujours à vif. L'alcool, la bipolarité, le passé. Tout s'auto-alimente et exacerbe des schémas de pensée. Il s'engloutit tous seul avec ses sentiments, tout sort dans le désordre et je suis en première ligne 

Je suis d'accord que c'est très pernicieux et pas sain comme relation. J'ai vu une personne pour les violences conjugales après mon premier départ, qui a remit un peu les choses à leur place dans ma tête. Mais malgré tout j'en suis là. J'essaye d'obtenir un nouveau rdv avec elle.

Il est allé à des groupes de parole sur la violence, mais je ne pense pas que ça ait servi à grand chose. Il me disait qu'il n'y avait que des hommes fiers d'eux et de leurs actes. Il aurait voulu un rdv privé mais ça ne s'est pas fait. 

Je lui ai parlé des TCC mais bon ça n'a pas fait le chemin dans sa tête.

Au fond je pense que c'est sans issue, parce qu'il n'accepte pas un soutien à distance, il voudrais qu'on se retrouve tous les deux pour me montrer qu'il avance. C'est impensable pour moi je ne le sens pas du tout stabilisé. Et d'autant plus que ça voudrait dire qu'il aura réussi à aller contre mon envie, contre mes besoin. En forçant par le chantage et la manipulation. Le choix n'est pas libre, son besoin d'attention devient vampirisant pour moi. Hors de question d'aller dans son sens actuellement.

Mais son schéma de pensée va juste y voir l'abandon. Il va donc m'en vouloir. La seule façon de soigner son égo blessé ça va être de se dire que je ne l'aime pas, que je me suis moquée de lui, développer une rancœur contre moi (qui deviendrons source de possibles violences par la suite?). Je ne suis vraiment pas sûre qu'il puisse avoir le déclic de se dire qu'il faut d'abord qu'il se soigne, et que je doive aussi penser à moi. 

Est ce que tout ça sera apaisé lorsque le traitement sera bien dosé? Est ce la manie qui l'empêche d'avoir un raisonnement plus distancié? Je ne sais plus qui il est. Il a toutes ses belles qualités en lui, mais aussi l'exact opposé en défauts. Comme en miroir. 

Rdv chez le psy cet après-midi......


   
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Nico
 Nico
(@nico)
Eminent Member
Inscription: Il y a 6 ans
Posts: 27
 

Bonsoir. J'ai lu toute votre histoire, merci de partager. Je ne sais pas ce qu'en dirait un bipolaire de ce forum, ça rentre dans le périmètre standard de la bipolarité ou pas ? Pour moi, pas certain.

En tant que conjoint de bipolaire type 1, j'ai vécu ces situations d'extreme ambivalence, ces états mixte "je t'aime et je te rejette", "tu subis + tu es le problème" "tu es la à l'écoute + tu n'es pas ou je veux que tu sois" "tu t'épanouis + ça me mets hors de moi" "tu es le problème je t'aime + tu es la solution je te déteste".

Je ne suis pas certain que ce comportement rentre dans la "case bipolaire". Si vous vous documentez, vous allez lire que amour + haine + ces peurs d'abandon, ces provocations, tests continuels de l'amour du conjoint = plus le comportement Borderline (Voir d'autres avis ?).  N'oubliez pas qu'un grand nombre de bipolaires développent un autre trouble (70% de mémoire, mais il faudrait vérifier).

Le problème, c'est qu'il y a très peux de chances de stabiliser un borderline avec la chimie, alors que les bipolaires s'en sortent beaucoup mieux.

A votre stade, et je mesure bien à quel point c'est difficile, surtout avec toute la proximité et la compréhension que vous avez avec votre conjoint, a quoi s'ajoute la théorie de l'engagement ; posez vous ces questions, avez-vous besoin de sauver quelqu'un ? Pourquoi ? Avez-vous bien mesuré la force qu'il vous faudra, et à quel point vous pouvez sombrer vous même, à quel point vous-vous mettez en danger et risquez votre peau ? Que valez-vous sans votre conjoint ?

Je me suis posé ces questions aussi, ma conclusion est que : c'est peut être un projet impossible, que j'ai des limites, et que le chaos que cela génère est un trou dans la mer dans lequel je déverse toute mon énergie jour après jour.

Par ailleurs, le patient est plus résistant que nous face à ses tempêtes, c'est un 2e sens d'y survivre, moi je ne suis pas certain de tenir bon 1 jour dans sa peau. Si ils déploient toujours les mêmes stratégies (conscientes ou pas) pour trouver un bon samaritain, c'est que la stratégie offre le meilleur résultat. Et si ce n'est pas vous, ça sera un autre, sans remords, pour les mêmes raisons. Mais vous, lorsque cela vous arrive, vous allez reconsidérer  les X années de votre vie.

Sachant qu'une personne avertie en vaut deux. Faites votre choix, quel qu'il soit, ce sera le votre et ce sera le bon.

Un peu de lecture
https://www.vice.com/fr/topic/bipolarite

 


   
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Melonia
(@melonia)
Eminent Member
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Posts: 20
 

@caillou

Bonjour 

J’ai vécu la même histoire que vous : amour + haine + chantage affectif + menace + amour /compassion de ma part + co-dépendance + limites dépassées + violence verbale/insulte + menace...

Il m’aimait comme un fou disait-il (c’était d’ailleurs un peu trop fou même si c’était aussi enivrant). Je l’aimais également (sans doute encore ?).

Pendant presque 5 ans, je n’arrivais pas à le quitter, je le voyais si mal qu’a chaque fois, je dépassais les limites de ce que j’aurais, en temps  normal, pas tolérée. Mais plus le temps passait plus on s’aimait encore plus intensément (enfin, ce que je croyais car j’ignorais encore que nous avions développé la code-dépendance), plus il me voulait à lui et rien qu’à lui (me reprochait d’aimer + mes enfants), plus on avançait dans la relation, plus j’avais cette impression de reculer, il m’est arrivé (après presque 1 an de relation) de lui dire « si tu m’aimes vraiment comme tu me le dis, quitte moi », il était peiné mais m’a répondu « oui, je t’aimé et je vais le faire » et l’avait vraiment fait en déménageant de chez moi.

Mais la co-dépendance s’était déjà installée dans notre relation. Il était mal et je n’étais pas bien non plus mais j’avais quand même compris que si je voulais continuer avec lui, on devait vivre séparément ainsi je n’avais pas à supporter ses crises lors de ses phases et mêmes s’il se déchargeait quand même via Messenger ou sms, j’avais la possibilité de le bloquer un ou deux jours pour ne pas lire les mots horribles qu’il m’écrivait.  Pour moi, c’était la seule solution que j’avais trouvé pour ne pas le haïr parce que je l’aimais sincèrement et profondément et que, j’étais aussi consciente de ce que cette maladie lui faisait endurer (lui même me demandait de les supprimer après car il ne se reconnaissait pas).

Mais comme je disais plus haut, plus le temps passait, plus j’avais l’impression qu’on ne construisait pas... Un jour je me suis regardée longuement dans un miroir et, je n’arrivais plus à me reconnaître, j’étais sensée être épanouie puisque que j’étais amoureuse folle d’un homme qui m’aimait comme un fou, j’ai vu du vide dans mon regard, je me sentais moins jolie et j’avais l’impression d’avoir plus de rides... Et, je me sentais vidée comme si j'étais vampirisée. Je précise qu’a  la base et selon mon entourage, comme je suis quelqu’un de positif, aimant la vie, passionnée et passionnante... Mais là, devant le miroir, j’ai enfin compris le sens des mots que voulait me faire comprendre mon entourage « tu n’es plus la même depuis que tu es avec lui ».

Alors j’ai fait l’addition des + et des - de notre relation et j'étais arrivée à un résultat plus que négatif.

Cela faisait un an avant notre séparation qu’il se soigne et c’est une bonne chose mais je sais qu’il lui faudrait du temps pour se stabiliser.

il y a environ 4 mois et demi (au printemps, sa phase Up où il se sent poussé des ailes), j’avais décidé de boycotter notre relation pour sauver mon âmes.

Je faisais semblant de ne plus l’aimer pour lui permettre de se détacher de moi et je l’ai même encouragé à rencontrer une autre femme. Il disait que j’avais changé et qu’il avait l’impression qu’il n’était plus important pour moi, que je ne l’aimais plus. Et phase Up + mon pseudo détachement = liberté pour lui. 

Je savais que  je l’aimais suffisamment pour le laisser le 1er se trouver une autre femme. Très peu de temps après, j’ai appris par son ami qu’était avec une autre.

Silence radio de sa part pendant 3 mois mais je savais aussi que c’était normal parce qu’il est en phase Up et donc, pense ne plus m’aimer et être amoureuse de la nouvelle.

Puis, refait surface comme si de rien n’était. Le plus difficile pour moi c’était son silence radio car je me suis demandée si les personnes atteintes du trouble bipolaire pouvaient oublier rapidement une personne qu’ils ont aimé.

Après ce long silence de 3 mois, il avait donc refait surface en message et téléphone  alors qu’il était toujours avec l’autre et semblait toujours dans sa phase Up. Mais comme j’avais moi aussi, les phases normales liées à une séparation à passer et dont il ignorait totalement, je n’étais pas prête à communiquer sereinement avec lui et lui non plus d’ailleurs car il n’était pas encore redescendu, je lui ai encore menti en lui faisant croire que mon nouveau mec n’apprécie pas qu’il me recontacte 🙂

Puis, le sachant bientôt en phase down, je lui ai souhaité son anniversaire pour lui faire signe que je suis de nouveau disposer à échanger avec lui à la condition qu’il ne me parle pas de l’autre.

On s’est revu récemment autour d’un café, je le connais et je sais qu’il était troublé comme à notre 1ère rencontre. Moi de mon côté, j’ai joué la comédie du détachement mais l’écoutais attentivement. Je pense qu’il sait que je ne reprendrai plus notre relation mais j’ai comme l’impression qu’il a besoin de garder un lien avec moi (il disait que je le rassurais). De mon côté, je n’ai pas envie de le supprimer de ma vie. Je l’aimé et il m’à aimé et si les inconvénients de sa maladie n’avaient pas pourri la relation, on s’aimerait encore.

D’ici quelques mois, je partirai à 500km c’était prévu de partir avec lui à la base. La distance me permettra de le soutenir quand il en aura besoin tout en nous permettant mutuellement d’aller de l’avant.

 

Courage dans votre cheminement 

 


   
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