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Témoignage ma vie et mon bi-pote

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Maya
 Maya
(@maya2026)
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Début du sujet  
La tête dans les étoiles
 
Quand j’ai appris que mon « mari » était bipolaire, après une très longue dépression puis des attitudes incohérentes la première réaction a été un soulagement ! Te voilà sorti d’affaire, ton comportement est maladif mais au moins on sait ce que c’est et on va te soigner! Quelques recherches sur Google, où la définition de cet état reste assez vague et n’inquiète pas plus que ça… « troubles de l’humeur, avec des phases dépressives ou euphoriques, traités par thymoregulateurs et suivi psy »… ce que la plupart des gens traduisent par un comportement lunatique avec des hauts et des bas…voilà, ceci explique cela, un traitement un peu lourd à vie et tout rentrera dans l’ordre!
La vie reprend son quotidien.
Seulement, en tant que conjointe, j’ai un regard extérieur sur la situation et prise par la gestion des enfants, de la maison du travail et tout le tralala, je ne sais pas ce qui se passe dans la tête de mon amoureux, surtout qu’il ne dit rien! J’observe souvent ses insomnies, son besoin de dormir en rentrant du travail, mais c’est un poste physique, c’est normal.
Ensemble depuis l’adolescence, je le connais par cœur… c’est un dur au cœur tendre, discret et pas très démonstratif, jaloux, facilement irritable si on le contrarie, très apprécié de tout le monde qui prend le temps de le connaître , serviable, fort, créatif, un papa formidable, je le pense fidèle et je lui fais une confiance aveugle. Sans aucun doute, c’est Nous pour la vie.
Souvent il lui faut une tête de turc, quelqu’un sur qui il pourra vider sa colère verbalement et à cette époque, c’est souvent son père qui en joue le rôle, en étant persuadé que cette si longue dépression est de sa faute.
Nous sommes fusionnels et complémentaires. Je l’admire pour tout ce qu’il sait faire et je me sens en sécurité avec lui. Notre relation est saine sans prise de tête. Sans me l’avouer à cette période, je manquais parfois d’affection et de tendresse mais il était comme ça !
Au fil du temps, il prenait facilement la mouche et prenait toute mes demandes d’aide pour des ordres, il me disait tu n’es pas mon père ! Il m’a souvent fallut composer dans ma manière de le solliciter et attendre le bon moment pour pouvoir m’exprimer ou faire des annonces en ayant toujours un peu peur de sa réaction, mais j’en avais l’habitude et ça ne m’interpellait pas plus que ça, je m’adaptai c’est tout. Nous ne voyons pas grand monde à part la famille, à croire que l’on se suffit l’un à l’autre, pourtant je sais qu’il connaît du monde, au travail, à la pêche et c’est tout ce que je sais! Finalement je ne connais personne de son entourage amical... d’ailleurs quand il téléphone ou reçoit quelqu’un, c’est à l’écart de moi. J’ai souvent assisté de loin à de grande conversation avec ses amis mais sans jamais en savoir plus. J’étais surprise car avec moi, il n’y avait pas de grand dialogue.
Moi je continue boulot, enfants, maison… et la petite sortie ou le bricolage du dimanche que nous apprécions . Nous partons chaque année en vacances… quand j’ai pu en trouver le lieu…
Le temps passe, voilà 3 ans qu’il suit son traitement. Il suit ses séances psy, sans jamais me faire de retour, parfois il me dit qu’on lui baisse le traitement, il à l’air de gérer et je ne cherche pas à en savoir plus.
Je le trouve de plus en plus distant et renfermé, « dans sa bulle », il passe de plus en plus de temps sur l’ordinateur avec un casque audio, je suppose pour regarder des films! Les relations entre nous deviennent distantes, je reconnais le repousser souvent mais j’observe de plus en plus quand il me regarde, un œil noir et froid, parfois même haineux. Comment aller vers un homme, votre homme, si vous ressentez plus de haine que d’amour? Les seuls moments qui me comblent au final, c’est le câlin affectueux du matin en attendant que le café coule et après avoir fait l’amour, car malgré tout nous savons nous retrouver, où je peux apprécier qu’il me prenne dans ses bras et qu’il me regarde amoureusement, comme satisfait de sa récompense.
Un vendredi soir comme tous les autres, un peu tendu suite à une dispute banale comme dans tous les couples, je suis fatiguée et n’ai rien préparé à manger. Je le vois trafiquer dans la cuisine et je pense qu’il va se décider à faire le repas vite fait… je lui demande ce qu’il fait et me répond, JE mange! Wahou, qu’elle déception! A ce moment, je réalise ce soir là qu’il est seul, qu’il ne ne se préoccupe plus de personne et qu’il est perdu dans son univers. Le week-end se poursuivra dans cette ambiance, sans un mot. Le dimanche en fin d’après-midi, sans rien dire il prend sa voiture et s’en va, sûrement besoin de prendre l’air… 21h ! Toujours pas rentré, j’apprends par mon fils qu’il a pris ses affaires et qu’il ne rentrera pas dormir…je pense à ce moment là qu’il est plus en colère que ce que je j’avais imaginé et que j’en saurais plus le lendemain quand il se sera calmé. Je ne le verrai pas plus le lundi que les jours qui suivront. Aucune réponse à mes appels, je m’inquiète et j’attends…je reçois un message, « ne m’appelle plus, je te quitte ».
J’arrive à négocier une rencontre pour s’expliquer et je le découvre, perdu, en pleur, et me dis avoir compris que j’étais une manipulatrice, que je l’avais trompé avec tout un tas d’homme de mon entourage, qu’il ne m’aimait plus. Il se calme, je le réconforte on se sert dans les bras et comme je ne veux pas le perturber plus que ce qu’il en a l’air, je lui propose de prendre le temps de réfléchir et de revenir à la maison le lendemain. Toute la soirée, il m’envoie des messages pour me dire que je suis la femme de sa vie, que c’est son enfance difficile qui le rend comme ça…j’ai beaucoup de peine pour lui et je m’impatiente de le retrouver le lendemain, que je ne savais pas être le début du cauchemar !
Voilà comment le 16 octobre 2016, après 25 ans de vie commune que je pensais idyllique, je suis devenue la manipulatrice qui lui a retourné le cerveau, l’espèce de connasse et tout autre synonyme si difficile à entendre! Il m’avoue avoir arrêté son traitement car il n’en avait plus besoin vu qu’il savait maintenant que si il était comme ça c’était de ma faute!
 
Je ne savais plus quoi penser, tout était flou et j’imaginais que c’était un mauvais passage et que tout aller s’arranger.
J’ai compris que la situation s’aggravait quand seulement 10 jours après cette « querelle d’amoureux » j’ai reçu un courrier de son avocat, où il demandait la garde exclusive de ma fille (16 ans a l’époque) et la mise en vente de notre maison que je devais d’ailleurs quitter au plus vite ou verser un loyer le temps que je resterai . Tout était si rapide! Je m’aperçois qu’il avait déjà récupéré tous les papiers administratifs ou officiels, que je n’avais plus accès au compte en banque, qu’il m’avait radié de l’assurance et de la mutuelle, etc, etc… il allait si vite dans toutes les démarches que je n’arrivais plus à suivre!
Le chaos !
Me voilà prise dans le tourbillon infernal à trouver des solutions à cette rupture si inattendue et si violente. Je ne me confiais pas trop car j’étais incapable d’expliquer ce qu’il se passait vraiment. Ma famille me soutien comme toujours et j’ai pu compter sur elle à cette période pour m’aider financièrement à prendre un avocat moi aussi pour me protéger. Cela n’aura mené à rien car même lui, professionnel, n’aura pas eu le temps de suivre toutes ces décisions changeantes  aussi rapides que inattendues.
Perdue dans cet enfer, je pense trouver du soutien auprès de ma belle famille à qui j’apprends que leur fils et bipolaire. Quelle claque je me prends quand je ne reçois d’elle aucun soutien, des reproches et un rejet total! Moi qui pensais faire partie de leur famille depuis toute ces années, ils sont dans le déni complet et je comprends que je devrais affronter seule cette épreuve.
Je passe sur toutes les violences verbales, les accusations paranoïaques, les nuits à pleurer, les appels à l’aide à la gendarmerie…
Je ne comprends pas ce qu’il se passe et si ça a vraiment un lien avec la maladie? Je me renseigne, je fais des recherches et en creusant, Monsieur Google m’apprend que avoir des troubles bipolaires est plus grave que la simple définition que l’on peut trouver dans son moteur de recherche. Je me souviens mettre inscrite sur un forum de proches de bipolaires sur lequel tout ce que je pouvais lire racontait exactement mon histoire. J’aurai pu écrire chacunes des lignes qu’ont écrites  tous ces gens qui se confiaient et cherchaient des explications à leur vie. J’ai moi aussi déposé mon témoignage et me souviens comme si c’était hier la première réponse que j’ai reçu une nuit de la part d’un conjoint de bipolaire était : FUYEZ ! Pendant très longtemps et encore même aujourd’hui je me revois lire ce mot… j’avais trouvé cette réponse si dure, si cruelle, à l’opposé de ce que j’envisageais puisque ce que je voulais c’était trouver des solutions, des explications et surtout l’aider et le retrouver!
J’étais anéanti, à la fois épuisée, déprimée et en même temps, déterminée et prête à tout affronter pour me sauver, ou plutôt sauver mes enfants de ce cauchemar!
Mes enfants… 
Je ne pourrai jamais assez les remercier d’avoir étaient si forts, si présents , d’un soutien et d’un amour inconditionnel ! Ils ont étaient dans cette épreuve ma force! Ils sont devenus adultes en un seul jour, ils ont gérés toutes les situations! Pourtant ils en ont encaissés eux aussi, avec des réflexions, des situations à gérer qu’on ne devrait même pas effleurer à leur âge, tout ça dans le même état d’esprit que le mien, pris entre peine et colère!
Ils ont étés mon rayon de soleil et mon seul objectif était de les sortir de tout ça, de leur trouver un toit où ils seraient chez eux quoi qu’il arrive.
Pour continuer dans l’incompréhension et l’incohérence de cette situation, pendant toutes ces démarches, pour obtenir une pension alimentaire, pour ne pas avoir à payer un loyer pour occuper ma maison, à m’occuper de la vente, sans devoir la brader, à rechercher en même temps un cocon pour accueillir enfants, chien et chat, entre des messages violents d’insultes, il y avait des moments de retrouvailles, d’amour, de partage entre mon ex/ futur/ex conjoint et moi. Parfois il venait me rejoindre pour dormir chez nous et partait le lendemain consulter son avocat… en fonction de ses humeurs, je recevais un courrier trouvant des arrangements ou au contraire des ultimatums, et c’était pareil dans nos rencontres secrètes tout blanc ou tout noir… comment ne pas sombrer?
Sans le savoir à cette période, prise entre retour et rejet incessant, je rentrai dans la dépendance affective.
En seulement 6 mois, me voilà libéré de tout bien en commun, et à l’abri dans notre nouvelle maison. Tout aurait pu s’arrêter là, tourner la page et prendre un nouveau départ… mais…
Au fil des saisons qui passent, les humeurs changent, et comme un bipolaire à ses émotions exacerbées, j’alterne ma vie entre de l’amour à profusion ou de la haine destructrice. Je pensais avoir vécu le pire alors que je n’étais qu’au début.
Toujours sans traitement, les crises se rapprochent et surtout s’intensifient. Mr Hyde, Dc Jekyll n’est pas qu’une fiction!
La période à venir a été un vrai traumatisme. Il n’y a pas de mot pour expliquer ce qu’est une dépersonnalisation ou déréalisation! C’est reconnaître une personne physiquement mais pas moralement. C’est comme si quelqu’un avait volé le corp de la personne qui vous est si chère. C’est faire le deuil d’un proche en continuant à voir son corp mais pas son esprit. A chaque accalmie, je croyais ou je rêvais à un retour à la normale, mais malheureusement s’en suivait souvent une crise de rage toujours aussi violante psychologiquement ou un silence radio total qui me faisait plonger dans l’inquiétude et la culpabilité . Voir votre amour, votre père s’enfoncer de jour en jour, le regarder se détruire, se mettre en danger, s’en prendre à vous alors que la seule chose qui vous préoccupe c’est comment l’aider, le sauver, en étant totalement impuissant ! Une année où je ne respire plus, je suis en apnée, je m’attends à tout moment à entendre une mauvaise nouvelle, je vis dans la peur. Je le sens perdu, il ne sait plus qui il est,
 
ce qu’il doit faire, tout est confus, il ne dort plus… j’ai reçu 270 messages en une semaine 24h sur 24. Des messages aux confidences troublantes, aux insultes d’une violence extrême, suivi de déclarations touchantes. Comment rester indifférente? Une situation impossible à raconter parceque tout ce qu’on vous conseille c’est de fuire, alors que vous savez que tous ces messages sont un appel à l’aide! Il m’aura fallu apprendre à rester calme, à prendre du recul et ne pas prendre à la lettre tout ce qui m’est dit…difficilement.
Je me souviens chaque détail de ces situations dramatiques, qui plus tard nous ont fait rire… jaune! J’ai un jour reçu un message me disant « je t’attends pour manger j’ai fait les courses »… je ne savais pas si je devais prendre cette invitation au sérieux vu la situation compliquée qu’on vivait, en rentrant chez moi, je me rends compte que quelqu’un avait fini mon gâteau d’anniversaire, j’ai pensé d’abord aux enfants et puis je ne trouvais plus la viande que j’avais acheté la veille, le café avait disparu aussi et plein d’autre chose! Je réalise à ce moment là que les courses qu’il avait fait pour m’inviter à manger provenaient de mon frigo! Il s’est aussi identifié à l’homme de Néandertal dans sa grotte, il a déclaré sa voiture volée alors qu’il ne savait plus où elle était garée, il a déposée ses clés de voiture chez moi et m’a accusé de lui avoir volé…et beaucoup d’autres aventures parfois moins drôles. Je rentre dans le détail de certaines situations, surtout pas pour juger ou me moquer, mais pour expliquer concrètement ce qu’est une dépersonnalisation !
Il est temps d’agir vite! Je profite un jour où il m’appelle pour me dire qu’il était à la mer mais qu’il ne savait pas ce qu’il y faisait, pour lui conseiller de faire demi tour et de se rendre à l’hôpital demander de l’aide. À ma grande surprise c’est ce qu’il a fait… un premier pas de gagner, je voyais enfin le bout du cauchemar, il allait recevoir de l’aide !
Malheureusement, ça ne sera pas si facile ! Je vais apprendre ce qu’est l’hôpital psychiatrique et toutes les difficultés qu’il faut affronter pour recevoir de l’aide. Quand une personne en détresse se présente pour demander de l’aide, elle est accueillie et prise en charge en « unité libre » puisque le patient y va de lui même et qu’il il est consentant. Sauf qu’un patient en crise de dépersonnalisation et bipolaire, a les idées qui basculent en une fraction de seconde. Il décide forcément de sortir, se sent persécuté, complètement parano et bien entendu très remonté contre moi, puisque à partir de ce jour-là, c’est moi qui l’ai fait «enfermer »!
À cette période, j’arrive à le calmer,le réconforter.
C’est une période où nous avons une relation intime très intense … peu importe le lieu, nous nous retrouvons physiquement, il me dit qu’il n’y a que ça qui le calme. Je réaliserai beaucoup plus tard que ce que je pensais être une preuve d’amour, était aussi les conséquences des troubles bipolaires et que moi aveuglé et prête à tout pour l’aider, je devenais un objet pour assouvir ses pulsions.
L’internement le rendra furax et prêt à tout casser sur son passage. Heureusement c’est une période, où j’ai pu enfin compter sur ma belle-mère et que difficilement, en maman en détresse, elle prendra courageusement la décision de signer une hospitalisation sous contrainte, ce qui le conduit dans une unité fermée, sous contrôle, sans visites au début puis autorisées par la suite. C’est une décision lourde, mais c’est indispensable pour qu’il reprenne un traitement et retrouve ses esprits. Des médocs pour traiter les troubles de l’humeur, il en existe des tonnes, il faut trouver le bon traitement et attendre qu’il agisse. Bien entendu, les premiers essais ne seront pas concluants…À l’hôpital, ils ne peuvent pas se permettre de laisser les patients dans un état nerveux, en pleine crise donc en attendant que le traitement agisse, ils mettent le patient sous calmants… voilà comment, tous les jours, je visitais mon homme, sous calmants de cheval! Je ne le reconnais plus, j’ai à chaque fois la gorge nouée, il pleur à chaque visite et me demande de l’aide et des nouvelles des enfants. C’est son anniversaire et le plus beau des cadeaux serait de les voire. Voilà donc mes enfants, qui découvriront leur père dans un état végétatif., dans une salle fermée … une expérience très douloureuse et pleine d’émotion…malgré tout ils sauront rester forts devant lui. Il sera transféré dans l’hôpital de secteur, de nouveau dans une unité fermée le temps qu’ils apprennent à le connaître. Cette période restera le traumatisme de ma (notre)vie!
A sa sortie, il y aura toujours des hauts et des bas, il sait maintenant comment se comporter devant les médecins qui lui accorde leur confiance et lui autorise une sortie. Je ne le lâche pas, il est pommé et dépressif. Je serais prêt de lui a chacun de ses appels jour et nuit. Les crises reprennent de plus belles, il est menassent et s’en prend à tout le monde, on ne sait pas jusqu’où il pourrait aller…
Nous apprendrons donc le calvaire des administrations, entre les interventions à la gendarmerie qui ne peuvent rien faire tant qu’il n’est pas passé à l’acte, les pompiers qui font taxi jusqu’aux urgences psy pour le faire sortir 5 mns après, son psychiatre qui ne peut pas prendre en considération mes appels à l’aide car je ne suis rien pour lui… (pas mariés) etc… vous regardez votre vie comme devant un écran de cinéma à regarder un film! Il aura fallu que notre fils 21 ans a l’époque, prenne les choses en main… il essaiera de le raisonner sans succès, de faire intervenir de nouveau gendarmerie, pompiers, de menacer sa psy pour être entendu et finalement de monter lui même un scénario, un genre de guet-apens pour l’amener à l’hôpital et expliquer la situation. Lourde charge à assumer pour un enfant !
Voilà de nouveau une hospitalisation qui sera plus bénéfique que la première…. Un nouveau traitement, plus efficace qui nous ramène à des journées plus calmes! Je sens à cette période que je suis son repère et qu’il a besoin de moi. Tout se passe plutôt bien, nous passons du bon temps, du moment qu’on suit son état, qu’on l’écoute et qu’on ne le contrarie pas.
Il fait bonne apparence devant tout le monde mais au fond je sais exactement dans quel état d’esprit il est et j’arrive même à anticiper, je sais d’avance par un simple regard, toujours à la même période, qu’il commence à retourner dans sa bulle, qu’il prendra de nouveau la fuite et faire le zéro contact ce qui me laissera encore et encore , dans une indifférence totale et de nouveau ressentir ces sentiments de culpabilité et d’abandon, ces sentiments qui vous bouffe l’esprit à chaque fois. J’ai appris avec le temps, qu’à chaque fois qu’il fuit, c’est qu’il se rapproche de quelqu’un pour trouver du « réconfort » que sûrement il ne trouve pas chez moi!
Je pense avoir tout fait pour l’aider, pour lui prouver que je l’aimais, que j’étais prête à affronter tous les combats pour rester prêt de lui…sûrement trop fait!
Me voilà depuis 5 ans, le souffre douleur, la cause de tous ses états et je dois encaisser sans rien dire au risque de passer pour une folle! Je suis tellement tombée dans une dépendance affective que je n’arrive pas à admettre qu’il n’a plus besoin de moi et le laisser partir, je prends ses fuites comme un appel à l’aide, comme si il me disait je fuis, mais stp rattrape moi pour me prouver que tu m’aimes encore… Je crois que je commence à comprendre que tout ça n’est que mon interprétation ! On ne fuit pas quelqu’un qu’on aime, comme on a pas à courir après quelqu’un pour se faire aimer.
J’ai moi aussi essayé de suivre une thérapie, mais j’ai toujours eu l’impression qu’on ne comprenait pas ce que je ressentais car moi seule sais ce que j’ai vécu et les souffrances psychologiques que j’ai endurées !
Il me dit toujours qu’il il y a que les bipolaires qui peuvent le comprendre, je peux répondre également qu’il y a que les proches de bipolaires qui peuvent me comprendre! Il faut vivre une expérience identique pour comprendre ce que vit l’autre!
Écrire tout ça aujourd’hui me fait du bien, je peux exprimer mot pour mot ce que j’ai vécu. Parfois j’ai même de la peine pour moi! Je n’ai jamais trouvé de réconfort, de compassion autre que celle de mes enfants, simplement parce qu’ils ont vécus tout ça eux aussi et qu’il savent au fond qui est véritablement leur père.
Je me doute bien que mes proches savent que parfois je ne suis pas bien mais j’apprécie qu’ils ne me posent pas de questions car je n’ai pas de réponses… ils ne m’ont jamais jugé, comme ils ne l’ont jamais jugé lui non plus!
Cette histoire que je raconte est la mienne, celle que j’ai vécu, avec mon trop plein d’empathie, mes propres émotions, mon histoire que j’essaie chaque jour de surmonter… mais ce que je ne sais pas, c’est sa vision à lui. Comment cette situation est vécue de l’autre côté, j’imagine qu’elle est tout autant traumatisante et que si moi j’en aies souffert, certainement que lui aussi, peut-être encore plus que moi! Mais on ne peut savoir de l’autre que ce qu’il veut bien nous dire…en tout cas, je continue à admirer sa force devant se combat!
 
Sa dernière fuite date de 2 mois maintenant et j’ai pris conscience qu’à chaque fois c’était une souffrance de plus pour moi et qu’il fallait mettre fin à cette relation toxique qui me pompe mon énergie!
Il va falloir que je retrouve confiance en moi, que j’apprenne à vivre sans lui, que je reprenne des forces pour avancer… et que j’arre de d’idéaliser cet homme qui est devenu indifférent et sans émotions…il faudra du temps! Tout est encore trop présent, trop fragile. J’essaie de me convaincre que je n’y suis pour rien et que je subit les dommages collatéraux d’une putain de maladie, que personne ne connaît vraiment.
J’aurai surtout enduré trop de silence destructeur et manqué d’honnêteté !
Parfois je continue à rêver qu’il revient vers moi, me dire que même si ce n’est pas sa faute il est désolé pour se que j’ai enduré, qu’il me réconforte sur toute la remise en question que je fais sur ma vie. Mais personne ne peut sauver personne ! Chacun doit soigner sa propre conscience et retrouver son amour propre. Je continue ma vie, les pieds sur terre et la tête dans les étoiles, en espérant trouver celle qui me fera briller ⭐️
 
J’aurais envie de faire lire mon histoire à tout mon entourage, pour leur dire voilà, ce que je cache a l’intérieur, derrière mon sourire, c’est ça !
J’aurais envie surtout que Lui, puisse lire ce texte, pour lui dire, voilà, toutes mes inquiétudes, mes questions, mon acharnement à essayer de comprendre, c’est ça !
Mais à quoi bon! J’aurais une fois de plus peur de le contrarier et qu’il fuit encore plus loin, où qu’il culpabilise, alors que c’est tout l’opposé de ce que je souhaite…
Donc tous ces « maux » resteront comme dans un journal intime et ça m’aura permis de faire le résumé de mon histoire et me dire à moi même, t’inquiètes pas, tout va s’arranger!
Mais j’ai le droit d’admettre que moi aussi j’ai souffert!

   
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soso83
(@soso83)
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Si dur et je ressens tellement de choses qui sont écrites ...


   
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