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Présentation de Manon

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Manon
(@manons)
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Bonjour tout le monde ! 

Je me suis inscrite sur le forum hier, et quelques personnes ont déjà répondu à plusieurs de mes inquiétudes (ils se reconnaîtront <3).
Cependant, je voudrais exposer ici tout ce que je ressens, ça risque donc d'être très très très long. Aussi, je n'oblige personne à lire (ce serait compliqué haha), mais j'espère que certains auront le courage de le faire.
J'ai donc eu 25 ans ce mois-ci. Mais depuis toujours, j'ai l'impression d'être "à part", différente de la "norme" quant à mes attitudes, mes réflexions, mes émotions. Ma mère m'a avoué à mon adolescence que quand je suis née, j'étais un bébé qui pleurait énormément (elle a eu une fille avant moi et elle n'était pas comme ça, plutôt joyeuse d'ailleurs). J'étais tellement tout le temps en train de pleurer que je faisais réellement souffrir ma mère. Elle s'était demandé si je n'avais pas un "problème" et m'avait fait voir un pédiatre apparemment. Mais j'imagine qu'on ne l'a pas prise au sérieux. 
Bref, j'ai toujours été une enfant qui pleurait beaucoup, tirait souvent la gueule. Mon père nous mettait des claques (je ne suis pas une enfant battue mais c'était quand même plutôt violent) et me rabaissais beaucoup. Ma mère nous défendait et nous aimait fort. Mes parents ont divorcé alors que j'étais en primaire. Et pourtant je me souviens que j'avais déjà des TOCs à cette époque. Mon premier souvenir de "rituel" remonte même à la maternelle (je me souviens de la scène : j'avais touché le mur alors qu'on était en rang, avec la main droite, et je me suis sentie obligée de le toucher avec l'autre main pour "équilibrer". J'ai toujours ce TOC, ainsi que beaucoup d'autres). J'avais déjà des grosses phobies.
Je vais pas tout raconter mais bref, ça s'est mal passé dans ma famille, y a eu pleins de soucis. Un jour que j'étais en fin primaire, j'ai regardé un film, c'était un film de guerre, et j'y ai vu un personnage enfoncer ses doigts dans les orbites d'un autre. Ca m'a tellement marqué (je ne sais pas pourquoi), que ça me suis encore aujourd'hui. J'essayais, depuis ce jour, de m'enfoncer les doigts sur les yeux, ou sur le coin de meubles genre table basse. Ca me mettait une boule au ventre incroyable, j'avais peur de passer à l'acte et de devenir aveugle ou de mourir si je faisais ça. Un jour j'en ai parlé à ma mère, qui n'a pas compris (j'étais petite donc j'ai sûrement mal expliqué) et a cru que j'étais triste par rapport à ma grand-mère à qui on ne parlait plus. A ce moment-là j'ai acquiescé... Quelques années plus tard, j'en ai parlé à ma soeur, qui m'a dit que ce n'était rien, que ça allait passer. Sauf que ça ne passait pas, je le cachais. Je vivais dans l'angoisse de me faire du mal. Mais je me disais "quand je serais adulte, je suis sûre que ça passera, que je n'y penserais plus". Et du coup j'avais hâte de grandir. Maintenant, j'y pense encore, de manière "moins angoissante", mais je pense aussi beaucoup à me casser les doigts ou autre... J'ai toujours cette peur de me faire du mal. C'est d'ailleurs cette peur qui me retient à ne pas m'automutiler ou faire une TS quand je suis en dépression. Parce que je me dis "si tu fais ça une fois, si tu te fais du mal, alors il n'y aura plus de barrière, plus rien ne te protègera, et tu finiras par t'enfoncer ces putains de doigts au fond des yeux, et te casser les doigts"...

Bref, j'ai aussi toujours été anxieuse, pour tout. Pour pas grand chose aussi. Je rumine, m'inquiète pendant des jours pours "rien". Je culpabilise énormément aussi. Et parfois à la place des autres. Je suis empathique, et du coup parfois je ressens la douleur de l'autre et j'ai l'impression de plus souffrir que la personne en face... Ca me pourrit la vie.
J'ai beaucoup déménagé avec ma mère, donc ça ne m'a pas arrangé quant à mes relations sociales. Je suis très noire ou blanche dans mes principes. Au début je peux adorer quelqu'un, me donner à fond pour lui, mais s'il me déçoit, ou autre, tout s'écroule et je ne l'aime plus. J'aime à fond ou je n'aime pas.
Mon père je lui parle plus de plus de 7 ans. Mais ma mère et mon beau-père n'ont pas été tendre avec moi. Ce dernier m'a beaucoup rabaissé "arrête de marcher les poings serrés" "ta soeur a fait mieux" "t'es conne ou quoi ?" "réfléchis". On vivait l'enfer avec ma soeur chez eux, on s'en prenait plein la gueule. Alors on se renfermait l'une sur l'autre. On était cloitré dans notre chambre. Mais on ne se confiait pas quand même.

Bon je peux vraiment pas tout raconter mais j'ai eu une grosse phase dépressive en 2010 ou 2011. J'ai perdu du poids, je faisais 48 kg, on voyait mes côtes. Je pleurais tous les soirs sous ma douche pour ne pas qu'on m'entende. J'étais irritable, mais ma famille m'en voulait parce que j'étais en "crise d'adolescence". Quand j'étais maigre ma mère m'a dit "t'es en dépression ou quoi ?" de manière tellement agressive que j'ai dit non. Bref, j'ai tenté de voir des psy en cachette, mauvaises expériences... Je faisais des crises de nerfs incroyables : par exemple si je n'arrivais pas à mettre ma boucle d'oreille, je hurlais jusqu'à m'arracher la gorge, me jetait contre les murs et contre le sol...
Puis j'ai enfin rencontré mon chéri actuel. Avec lui j'ai retrouvé espoir, j'ai commencé à vivre. Enfin. Je suis enfin partie de chez mes parents. Sauf que je n'ai pas changé. Le boulot j'avais toujours eu du mal à supporter, mais j'étais usée. Je pleurais tous les jours en rentrant, je volais de la nourriture et me goinfrais comme une merde (je bossais en boulangerie grande surface), j'avais peur de me faire du mal avec la trancheuse à pain... Je prenais de la Paroxetine à cette époque. J'ai fini par me mettre au chômage (2015). J'avais toujours pleins de moments de déprime, des moments de colère extrême, et des moments de joie intense. D'ailleurs en écrivant, je me rends compte que les moments d'excitation extrême sont apparus depuis que je suis avec mon copain. Pendant ces phases je suis pleine d'énergie, je crie, je rigole très fort, je sautille, mais je sens aussi que je n'ai pas le contrôle de mon corps, ça fait très peur, je peux faire mal... Bref. J'ai essayé de rebosser, j'ai tenu 4 jours je crois. Puis j'ai réussi à bosser 6 mois. Mais je pleurais de nouveau beaucoup, je n'arrivais plus à m'intéresser à mes passions. Et du coup j'ai arrêté début juillet 2016. Je ne bosse plus depuis, j'ai épuisé mon chômage jusqu'à la fin. J'essaie de réussir dans la bande-dessinée. Mais c'est dur.
Quoiqu'il en soit, j'ai des phases de colère tellement intentse que je frappe mes proches quand je vois rouge. Ensuite je culpabilise. La journée j'ai du mal à ne pas rester couchée sur le canapé. Mon humeur change tout le temps. Je peux être hyper excitée et 3 minutes après je peux avoir envie de me suicider... Puis je redeviens juste triste, puis "normal", puis triste, puis super bien. Et ça dure depuis quelques années maintenant. J'en peux plus. Je me sens comme une merde. Personne ne me croit, mis à part mon copain. Je suis quasi sûre d'être cyclothymique, d'avoir un trouble d'anxiété généralisé et des TOCs.... Mais je voudrais me faire diagnostiquer.

Je suis désolée désolée, je me suis sûrement perdue dans mes écrits. J'ai quasiment pas parlé de mon quotidien, mais je vais m'arrêter là... Si ça vous "intéresse", je peux vous dire plus précisément ce que je vis chaque jour au niveau de mes humeurs.

Merci de m'avoir lue. Des bisous.


   
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Celine
(@phylline)
Trusted Member
Inscription: Il y a 7 ans
Posts: 53
 
Bonjour Manon ! Meme si c est long a lire lol e trouve cela interressant de decrire ton passé et j y trouve d ailleurs certaines similitudes. Ton 1er objectif va vraiment etre de revoir un medecin. As tu vu un medecin depuis nos derniers echanges? Pour t en sortir cela commence par la! Un medecin qui puisse poser un diagnostique et mettre en place un traitement pour t apaiser et ensuite pouvoir ar des therapies apprendre a gerer la maladie.  

   
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Valeriane
(@lilyoupas)
Trusted Member
Inscription: Il y a 6 ans
Posts: 59
 

bonjour Manon. 

Je me demande si une thérapie cognitivo comportementale ne pourrait pas t'aider. 

Une TCC est une thérapie brève visant à remplacer les idées négatives et les comportements inadaptés par des pensées et des réactions en adéquation avec la réalité. 

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Je souffrais de troubles phobiques avec des attaques de panique lorsque j'étais plus jeune, j'en ai fait une et les résultats ont été très positifs 

A bientôt et bises 


   
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Manon
(@manons)
Active Member
Inscription: Il y a 6 ans
Posts: 6
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Merci Céline ! 
Haha désolée, je sais pas ce qui m'a pris d'écrire tout ça... 
Non, je n'ai toujours pas vu de médecin... Je n'arrive pas à me motiver à appeler :/ 

Bonjour Valeriane ! 
J'ai lu quelques trucs sur les TCC mais je ne comprends pas comment ça "fonctionne" réellement. Mais du coup c'est encourageant de lire que ça t'a aidé. A voir ce que les médecins/psy me diront le jour où j'aurais la force d'en voir... 


   
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 Anonyme
Inscription: Il y a 54 ans
Posts: 0
 

Salut Manon.

Texte captivant et intéréssant s'il en est!

Je comprends tout ce que tu as pu traverser, pour les traverser moi-même. Ma compagne est aussi dans le même shéma que toi: passer d'une émotion extrême à l'autre, tout aussi extrême. Elle n'est pas diagnostiqué bipolaire comme je le suis, mais j'ai enfin réussi à ce qu'elle aille voir un psychiatre dans un premier temps pour décharger sa frustration, ses colères, ses angoisses, toutes ces émotions qu'elle n'ose pas me parler puisqu'elle a peur de m'effrayer, bien que je puisse les ressentir avec la même intensité qu'elle les ressent, sans en parler. Ce que tu décris aussi dans ton texte.

Il ne faut pas que tu t'obliges à aller consulter. Tu risques fort de te braquer ou de garder pour toi l'essentiel. Il faudra que tu en parles de manière complètement ouverte et consciente, sans retenue, mais le moment viendra.

Je te souhaite plein de courage, et n'hésites pas 😉

Charles


   
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Manon
(@manons)
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Inscription: Il y a 6 ans
Posts: 6
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Bonsoir Charles !

C'est horrible à dire mais ça me fait tellement de bien quand on me dit qu'on comprend ce que je ressens. Pour ta femme, tu penses qu'elle est bipolaire ?
D'ailleurs, je me pose pleins de questions, je me dis que je ne suis peut-être pas malade, mais je suis persuadée - paradoxalement - d'être cyclothymique ou borderline... la bipolarité les changements d'humeur se font sur plusieurs semaines ou mois nan ? Alors que moi ça change en quelques minutes/heures ou jours :/ 

Le souci c'est que je pense que je suis en train de déprimer énormément en ce moment, je commence à repenser au suicide, je suis violente, etc... et j'ai peur de passer à l'acte. Mon copain va m'accompagner chez mon médecin, mais j'y crois pas trop. Je voudrais être face à un professionnel qui me diagnostique...

Merci beaucoup en tout cas !!! 


   
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 Anonyme
Inscription: Il y a 54 ans
Posts: 0
 

Elle présente clairement des signes de cyclothymie. De là à dire qu'elle est bipolaire, j'attendrai le diagnostic d'un psychiatre pour cela 😉

Les changements de phases peuvent être très variés: elles peuvent subvenir brutalement, des suites à un événement, qu'il soit intense ou insignifiant d'ailleurs, ou s'installer progressivement. C'est tout le problème du diagnostic: ne pas confondre une dépression chronique ou même sévère avec une bipolarité. C'est ce qui lui donne son caractère à être difficile à cerner et diagnostiquer. Pour ma part, mes changements de phases sont toujours rapide. Quelques minutes à quelques dizaines de minutes. J'arrive à les sentir venir. 

Je dirais que passer par la case médecin traitant est une bonne chose, surtout s'il te connait depuis quelques années et que tu lui as déjà fait part de ces variations d'humeur. Dans l'autre cas, c'est le moment d'en parler. Il n'est pas là pour te juger, et il faut savoir être direct et sans retenu lorsque tu lui exprimes ton ressenti, mes émotions, l'état psychologique dans lequel tu es, pour favoriser au mieux ton éventuelle prise en charge.

Typiquement, j'ai baladé des dizaines de psychiatres que m'ont fait voir mes parents lorsque j'étais ados. C'était plutôt amusant de les manipuler et je me sentais fort qu'ils n'arrivent pas à voir mon mal-être. Mais ce petit jeu a bien-entendu joué en ma défaveur, et je me suis enfoncé là-dedans, à manipuler mon entourage tout comme les soignants. Jusqu'à une hospitalisation d'office en HP. 

Bref, sois franche, c'est le meilleur cadeau que tu puisses te faire. Il t'orientera très certainement ensuite vers un spécialiste, qu'il soit psychiatre ou psychanalyste, si tu en exprimes le besoin. 

N'ai pas peur, c'est le meilleur conseil que je puisse te donner 😉

N'hésites pas,

Charles


   
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Maud
 Maud
(@maud71)
Eminent Member
Inscription: Il y a 6 ans
Posts: 20
 

Bonjour Manon,

Tu dois souffrir pas mal. Ce n'est pas facile ces maladies. Et tu n'as pas eu bcp d'écoute bienveillante autour de toi. Il faut absolument que tu trouves un bon thérapeuthe, c'est à dire quelqu'un avec qui tu te sentes bien et libre pour essayer de te stabiliser et de t'apaiser.

Pense que tu es singulière et qu'il doit bien y avoir une activité qui te ferait du bien. Essaie de faire quelque chose qui te fasse vraiment plaisir pour toi tous les jours.

Au plaisir de te lire et accroche toi.

Si tu sens que tu va te faire du mal, va aux urgences.


   
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Manon
(@manons)
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Inscription: Il y a 6 ans
Posts: 6
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Charles => Eh bien, la cyclothymie est une forme de bipolarité non ? Quand on a un trouble cyclothymique on est bipolaire il me semble. En tout cas oui, il faut quand même établir un diagnostic !

Ah je savais pas, je pensais que les bipolaires les phases étaient toujours longues. Comme quoi chaque bipolarité est différente selon l'individu. Moi aussi je réussis à sentir quand je vais tomber en "phase dépressive" (je mets les guillemets parce que je ne suis pas diagnostiquée), j'arrive aussi à anticiper les crises de panique parfois (pas toujours), et je peux donc vite prendre un médoc.
Non il ne me connaît pas beaucoup... je ne suis dans ma ville que depuis février, j'ai du le voir 3, 4 fois et je lui ai parlé une fois de mes soucis. Il m'avait redirigé vers un psychiatre mais je suis pas restée longtemps... Sinon, mon copain sera là pour appuyer et mieux expliquer comment c'est au quotidien, parce que je minimise beaucoup quand je suis face à un professionnel il trouve..
Oh la la... tu étais conscient d'aller mal mais tu manipulais quand même ? Ou tu étais dans le déni ?
Merci pour ton expérience et tes conseils.

Maud => Je souffre tous les jours, surtout en ce moment, mais je ne sais pas si je suis malade. Je voudrais effectivement trouver un bon thérapeuthe comme tu dis. Je pense que pour avancer j'ai besoin de savoir si j'ai une maladie...
Y a pleins de trucs qui me font plaisir : dessiner, jouer aux jeux vidéos, lire, jouer avec mes chiens, regarder des séries. Sauf que j'ai du mal. Là aujourd'hui, j'ai un nouveau jeu qui m'enthousiasme mais je n'arrive pas à allumer la console et m'y mettre.
Je sens que je suis à bout, je m'accroche pour mon chéri mais je suis épuisée. En plus c'est souvent dans ces moments là que les problèmes s'accumulent...
J'oserais jamais déranger les urgences, mais déjà de venir ici discuter avec vous tous me fait un peu de bien.


   
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 Anonyme
Inscription: Il y a 54 ans
Posts: 0
 

Zoupla,

Désolé pour la réponse tardive. 

Oui, j'étais conscient d'aller mal, j'avais l'impression d'être inapte à la vie en société, d'être inapte au bonheur, d'être inapte à vivre tout court. Mais cela ne m'empêchais pas de les manipuler, c'était un jeu. Soit ils découvraient que j'aller mal malgré ce que je pouvais leur dire de contraire, et on pouvait alors commencer à travailler ensemble, soit ils ne le découvraient pas, et je m'amusais un peu avec avant d'arrêter. 

Grosso modo, je leur demandais d'arriver à savoir ce à quoi je pensais et comment je fonctionnais, tout en leur barrant la route, et leur donnant des contres-indications. Je fonctionne encore comme cela avec mes proches. 

Donc oui, évidemment, c'est loin d'être facile pour mes proches comme pour le personnel médical d'arriver à me cerner, à me comprendre. Mais je m'y sens "forcé". Si j'agis ainsi, c'est pour essayer de trouver "LA" personne qui me correspond, parce qu'elle peut me comprendre sans que j'ai mot dire. Ou bien qu'elle arrive à discerner derrière mes "ça va plutôt bien aujourd'hui", le "au secours je n'en peux plus" qui se cache derrière. C'est plus ou moins le cas aujourd'hui avec mon psychiatre. Parce que je suis arrivé au point où il fallait que je donne la possibilité à un médecin de pouvoir me venir en aide. Et parce qu'il est bon aussi. 

Bon courage,

Charles


   
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Julien
(@oursblanc)
Eminent Member
Inscription: Il y a 6 ans
Posts: 24
 

Je viens apporte mon grain de sel, j'ai essayé de tout lire et tout retenir promis! Pour ma défense les médicaments que je prends actuellement affecte ma concentration et ma mémoire à court terme donc parfois je me répète ou j'oublie tout simplement (C'est un peu effrayant quand j'ai tout une conversation et que dans l'heure qui suit je relance le meme sujet et qu'on m'explique qu'on vient d'en parler mais bref terminons là le hors sujet)

Je vais faire ici comme je fais sur le reste du forum, parler de mon expérience pour tenter de donner des pistes de réflexions parce que je n'ai aucun diplôme, aucune connaissance si ce n'est celle de mon expérience et des différentes introspections nocturnes que j'ai pu faire. Cela fait maintenant plus ou moins 15 ans que j'estime être malade bien que je ne me sois jamais senti dans la norme non plus. Gamin, adolescent et jeune adulte j'étais un timide maladif, quand je dis maladif je n’exagère pas le simple fait d'avoir par exemple un rendez vous chez un dentiste pouvait me faire vomir pendant deux jours précédent ce rendez vous parce que j'allais être face à quelqu'un que je connaissais pas bien, que cette personne allait entrer en contact avec moi et que ça me mettait vraiment extrêmement mal à l'aise. Il faut dire que j'ai eu une mère violente, très violente et pas que physiquement, elle ne m'a jamais montrer le moindre geste affectueux à partir du jour ou j'ai été en age d'être suffisamment conscient, hélas je ne pouvais pas lui en vouloir elle était elle même extrêmement malade et la seule solution trouvée par les médecins était du doser toujours plus de morphine. Mon père quant à lui est une autruche, il est conscient des problèmes mais il préfère mettre la tete dans le sable et attendre que ça passe.

Toujours est il que j’intériorisais absolument tout, à tel point que je pouvais me sentir bouillir de l’intérieur, à la limite de l’ulcère permanent. Je ne savais pas vraiment vers qui me tourner et les années ont passés, les unes apres les autres, je me suis enfermé dans un monde virtuel ou je pouvais me construire des personnalités, autant que je voulais, sans tout ses défauts. L'air de rien ça m'a aidé parce qu'à travers un écran, caché derrière un personnage j'exprimais des choses. A coté de ça mon premier Psy ça a été moi même, j'ai passé beaucoup de temps, plus ou moins toutes mes nuits, à m'interroger sur moi, sur comment j'en était arriver là, sans plus vraiment de contact avec le monde réel, sans travail, physiquement proche de ma famille mais mentalement à l'autre bout de la terre, sans amis parce qu'ils sont rares les gens qui restent face à quelqu'un qui est tellement refermé sur lui même qu'il sort les crocs des qu'on essai de l'approcher comme par peur de souffrir, c'était à cette époque ça ma crainte, avoir mal. (Je vais abréger ici mon expérience perso parce que sinon je vais encore sortir un de ses pavés indigeste)

Personne ne peut te forcer à aller consulter et si tu ne te sens pas prête ça ne donnera rien parce que tu te mentira à toi même autant qu'à la personne en face de toi. Toutefois, il faut pas perdre de vue que cette personne, tu ne lui fera aucun mal à elle en lui exprimant ta souffrance, comme tu pourrais le craindre avec des proches. C'est con à dire mais vider son sac, oralement, mettre des maux sur mots c'est libérateur. Et puis tu t'en tamponnes l'escalope avec une pelle de ce que cette personne peut porter comme jugement sur ton histoire, elle est avant tout là pour t'écouter, te conseiller, t'orienter.

Si tu sens que ce n'est pas encore le moment de voir des médecins de quelque forme que ce soit, tu peux si le cœur t'en dit essayer la méthode que j'ai utilisé moi, me parler à moi même, dans ma tête ou a voix haute, sortir ma rage, ma haine, cracher des pastilles que je gardais là. Progressivement, tu devrais ressentir le besoin de parler, de sortir ce qui ne va pas sur l'instant. Le CMP pour ça c'est bien, on peut assez facilement voir un infirmier même sans rendez vous a condition d'y être suivi et ça a l'avantage de pouvoir être sur l'instant "T". Parce que parfois on a envie de parler, parfois non et quand on doit attendre un mois pour voir le psychiatre.. Ben des fois c'est plus le moment, les mots ne veulent plus sortir. 

Comme le dis Charles juste au dessus, il faut parvenir à avoir confiance en une personne qui puisse t'aider, t'apporter des éléments de réponses quant à une maladie éventuelle.

Je finirais (enfin ?!) en te disant un truc dont je reste persuadé, il n'y a pas UNE bipolarité mais presque autant qu'il y'a de patient, les cycles sont vécus différemment d'une crise à l'autre et d'un patient à l'autre. Parfois je me tape une crise d'angoisse sur quelques heures, parfois je me prend des coups de speed ou je trouve tout le monde trop lent, pas assez réactif, ou il faut que je fasse deux.. Trois.. Choses en même temps sur des jours... Et d'autres fois ça se compte en semaine.

J'avais la chance jusqu’à cet été d'avoir une copine qui m'aidait à m'équilibrer seulement elle, elle a décidé qu'elle ne pouvait plus suivre, qu'elle en avait marre, que l'herbe était plus verte ailleurs et depuis fatalement ce n'est pas exactement la période la plus joyeuse que je vis mais j'ai ce même probleme je rentre en empathie avec toutes les personnes qui souffrent et je ne peux pas m’empêcher de tenter de d'apporter mon aide à mon humble niveau (J'ai encore pondu un pavé... Désolé !)


   
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Manon
(@manons)
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Inscription: Il y a 6 ans
Posts: 6
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Charles, pas de soucis pour le temps de réponse, je suis très lente moi aussi.
C'est un fonctionnement intérieur relativement compliqué, surtout à expliquer vis à vis de tes proches j'imagine. Mais je comprends l'idée de vouloir trouver LA personne. Je ne pense pas fonctionner comme ça, j'en sais rien en fait, mais effectivement, je cache souvent mon mal-être et espère être comprise malgré tout.
Merci en tout cas. Courage à toi aussi.

Julien, je me reconnais dans quelques trucs de ton expérience, notamment dans les personnages via les jeux (jeux vidéo, GN tout ça). Tu as eu l'air d'avoir beaucoup souffert.

Quant au psy, je comprends ce que tu veux dire, mais payer quelqu'un juste pour vider mon sac, ça me fait ultra chier si c'est seulement ça le but... je n'ai déjà pas les moyens, alors je veux que ce soit utile. Mais je vais essayer d'en trouver un début d'année, puis on verra bien.
Je suis désolée pour ta copine, ça doit être dur... Sans mon copain je ne sais pas comment je ferais...
Pour les différentes bipolarités, effectivement, il doit y en avoir beaucoup, je me dis juste que ce n'est pas ça, que c'est juste de ma faute et que je ne suis pas malade.

Merci beaucoup d'avoir pris le temps de m'écrire, ça fait du bien.


   
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Manon
(@manons)
Active Member
Inscription: Il y a 6 ans
Posts: 6
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Charles, pas de soucis pour le temps de réponse, je suis très lente moi aussi.
C'est un fonctionnement intérieur relativement compliqué, surtout à expliquer vis à vis de tes proches j'imagine. Mais je comprends l'idée de vouloir trouver LA personne. Je ne pense pas fonctionner comme ça, j'en sais rien en fait, mais effectivement, je cache souvent mon mal-être et espère être comprise malgré tout.
Merci en tout cas. Courage à toi aussi.

Julien, je me reconnais dans quelques trucs de ton expérience, notamment dans les personnages via les jeux (jeux vidéo, GN tout ça). Tu as eu l'air d'avoir beaucoup souffert.

Quant au psy, je comprends ce que tu veux dire, mais payer quelqu'un juste pour vider mon sac, ça me fait ultra chier si c'est seulement ça le but... je n'ai déjà pas les moyens, alors je veux que ce soit utile. Mais je vais essayer d'en trouver un début d'année, puis on verra bien.
Je suis désolée pour ta copine, ça doit être dur... Sans mon copain je ne sais pas comment je ferais...
Pour les différentes bipolarités, effectivement, il doit y en avoir beaucoup, je me dis juste que ce n'est pas ça, que c'est juste de ma faute et que je ne suis pas malade.

Merci beaucoup d'avoir pris le temps de m'écrire, ça fait du bien.


   
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 Anonyme
Inscription: Il y a 54 ans
Posts: 0
 

J'ai ce fonctionnement-là depuis très longtemps, mais cela fait peu de temps que j'ai pu mettre des mots dessus. Quand à l'expliquer, c'est différent encore. Je me vois mal aller voir un proche et lui dire "j'attends de toi que tu saches ce dont j'ai besoin sans que j'ai à te le dire, ou de comprendre oui quand c'est non ou vice-versa." C'est pour cela que je travaille dessus, pour améliorer ma communication avec les autres et briser ce mode de fonctionnement qui, à part me sentir exclus et incompris, ne m'avance en rien. 

 

Pour ce qui est du psy, tu peux te rapprocher d'un Centre Médico-Psychologique (CMP) proche de chez toi. Il y a des psychiatres et des psychothérapeute, et tu n'as pas besoin de payer. 

Tu peux aussi te faire préscrire une ordonnance, et trouver un Psychiatre Conventionné Secteur 1 qui fasse le tiers-payant.

Mon Psychiatre et ma Psychothérapeute, je les vois très régulièrement, et à aucun moment je n'avance quoique ce soit comme argent. C'est plutôt confortable, et c'est un défaut en moins pour pouvoir aller consulter 😉

 

 


   
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