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Bipolaire en CDI, productivité 0...

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Aeylina
(@aeylina)
Eminent Member
Inscription: Il y a 4 ans
Posts: 46
Début du sujet  

Bonjour à tguesous !

Je me pose beaucoup de question sur mon boulot ...

J'aime ce que je fais, j'aime les valeurs et le projets associatif de l'asso pour laquelle je bosse. J'apprécie la plupart de mes collègues, et je suis dans une relation de confiance qui fait pour moi de mon boulot un lieu dans lequel je me sens en sécurité.

Mais ...

En phase de dépression, je suis motivée pour rien, donc je n'avance pas, j'arrive pas à bosser ...

En phase d'hypomanie c'est le bordel monstre dans ma tête, je pense à des milliards de choses avant d'avoir le temps de les faire, je m'éparpille dans tous les sens ... Et du coup rien n'avance ...

Les phases d'euthymie ... J'en ai très peu pour le moment, pour ne pas dire aucune ...

En suite, même si j'aime mon boulot, la charge de travail reste pour moi un facteur de stress, je n'ai pas d'horaires fixes. (La charge de travail n'est pas qu'un ressenti, mais reconnue par tout le monde, on fait de notre mieux pour alléger, mais ...)

Je voulais savoir si parmi vous d'autres ont la sensation de ne servir à rien au travail, la frustration de ne pas faire ce qu'on aimerait faire ? 

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Et comment vous gérez la place que prend le travail dans votre vie ?


   
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nicobip
(@nicobip)
Reputable Member
Inscription: Il y a 4 ans
Posts: 351
 

@aeylina bêtement : ne serait-il pas mieux d'attendre d'avoir un traitement efficace, pour travailler avec une bipolarité stabilisée ? et ainsi ne pas culpabiliser ?


   
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Aeylina
(@aeylina)
Eminent Member
Inscription: Il y a 4 ans
Posts: 46
Début du sujet  

Peut-être... Je travaille depuis "toujours", c'est à dire avant le diagnostic. J'ai toujours tout fait pour aller au travail même quand ça va moins bien. Je suis convaincue (à tort ou à raison) que bosser, et donc occuper mes journées et mon esprit est indispensable. J'arrive pas à lâcher prise... En plus j'ai une organisation actuellement qui les mettrait bien en galère si j'étais en arrêt. Bon l'avantage c'est que plus le temps passe plus je prends conscience sur la nécessité de communiquer avec mes collègues, ça peut sembler bête, mais c'est dans mes objectifs de trouver un fonctionnement où je peux partir du jour au lendemain sans que ce soit trop le bordel. (Je ne dis pas être indispensable, juste mal organisée et j'aime pas partir sans que ce soit propre)

J'ai aussi l'impression (encore une fois, à tort ou à raison) que si je mets le boulot en pause je vais rentrer dans un cercle vicieux de me laisser aller. Là je suis obligée de me lever le matin, de voir des gens, de faire des choses... J'ai la sensation que c'est le gilet de sauvetage qui m'empêche de me noyer... Mais en même temps... Nager avec un gilet de sauvetage, ça va pas bien...

 


   
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nicobip
(@nicobip)
Reputable Member
Inscription: Il y a 4 ans
Posts: 351
 

Je crois qu'à te lire que tu as bcp réfléchis au pb et je te rejoins....

De mon côté aussi, j'ai tjs travaillé. Dès 15 ans pour livrer des colis avec mon père. Ensuite, j'ai tjs été au taquet, jamais arrêté (sauf 1 gastro et 1 grippe, 1 journée chacune). Lorsque j'ai été arrêté pour le déclenchement de ma bipolarité en 2017, aussitôt, un traitement relativement costaud notamment en seresta m'a permis de décompressé. Je me levais à pas d'heure de très bonne humeur pour me recoucher 1 à 2 heures plus tard avec joie. Beacoup de honte de ne pas aller travailler, en plus,  je suis prof dans le secteur où j'habite : il a tenté de suicider, il se sépare de sa femme...

Ensuite j'ai eu des passages, que tu esquives en conservant probablement une activité pro, de dérive complet : plus capable de rien, la flemme de tout, parfois de se laver : une larve. Tout cela jusqu'à une dangereuse mélancolie. Les traitements, le temps faisant : j'ai repris mon boulot avec les mêmes performances qu'avant (mais à mi-temps pour le moment)... Faut-il toucher le fond pour revenir à la surface ? Rien n'est sûr, mais c'est mon parcours !


   
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Aeylina
(@aeylina)
Eminent Member
Inscription: Il y a 4 ans
Posts: 46
Début du sujet  

Je réfléchis beaucoup à beaucoup trop de choses...

C'est très con, mais de toute façon pour le moment quelque chose m'empêche de toucher le fond : j'en n'ai pas parlé à mes parents pour le moment. Donc je ne vais pas m'autoriser à toucher le fond sans leur avoir parlé avant.

Sauf que en attendant j'encaisse et je garde tout, et c'est pas top top... (Quoique depuis que je sais que je suis bipo j'arrive beaucoup plus à exprimer mes émotions et ressentis)


   
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nicobip
(@nicobip)
Reputable Member
Inscription: Il y a 4 ans
Posts: 351
 

C'est bon signe, moi j'encaissais plus rien : mort-vivant ! T'es une battante ! mais il faut tout de même de l'aide... de tes proches. Sauf erreur de ma part, tu ne parles pas de traitements ?


   
kust reacted
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Aeylina
(@aeylina)
Eminent Member
Inscription: Il y a 4 ans
Posts: 46
Début du sujet  

Je vais plus pouvoir encaisser longtemps... :S

En thymorégulateur j'ai la quétiapine, mon psychiatre me fait monter doucement la dose, l'objectif c'est que quand je le revois en mars je sois montée à 200, et après on tatonnera pour voir combien il me faut. Il y a une semaine j'ai monté à 150 vu que j'ai bien supporté le passage de 50 à 100, et vu le peu d'effets qu'a fait le passage 100 à 150, je vais bientôt passer à 200 je pense. 

J'ai un antidépresseur pour les phases down et du seresta pour les paniques et autres anxiétés.

L'aide de mes proches est difficile pour moi à accepter, je suis quelqu'un de très bavarde (selon les périodes plus ou moins, mais en général je parle pas mal), mais de très secrète sur moi même.

Après je sais que si j'ai pris l'habitude de ne pas parler de moi c'est parce que je ne comprenais pas mes émotions et l'intensité et la diversité de choses qui se mélangent dans ma tête... Donc j'avoue que savoir que je suis bipo m'aide à comprendre et à parler un peu plus.

Ça peut sembler insignifiant, mais ça ne l'est pas pour moi : il y a 2 semaines mon boss m'a sollicité pour venir à une réunion le samedi alors que je n'aurais pas dû bosser. Je lui ai dit ok (c'est pas que une question de savoir dire non, j'étais vraiment volontaire et motivée). Sauf que après j'ai regretté d'avoir dit oui, me rendant bien compte que je suis dans une phase où il faut que je prenne du temps pour moi, et me reposer. Donc je suis allée lui dire qu'en ce moment ça ne va pas, et que je m'excuse de revenir sur ce que j'ai dit, mais je ne viendrai pas à la réunion. Et franchement avoir pu lui dire ça c'est une fierté pour moi, un début de parler sur comment je vais.

J'essaie d'être battante...


   
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kust
 kust
(@kust)
Famed Member
Inscription: Il y a 7 ans
Posts: 3055
 

L objectif c est 300 et après on adapte (si il y a pas d alcool ou de tabac)

Hop hop hop

Vous y verrez plus clair plus tard


   
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Aeylina
(@aeylina)
Eminent Member
Inscription: Il y a 4 ans
Posts: 46
Début du sujet  

Ça va, par chance je n'ai pas ces problèmes alcool/tabac.

300 c'est pour mars/avril a priori...


   
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nicobip
(@nicobip)
Reputable Member
Inscription: Il y a 4 ans
Posts: 351
 

@aeylina C'est con, mais là, il n'y a plus qu'à attendre que le train redémarre. Promenade... en pensant, la télé.... en pensant, discussion... en pensant à autre chose... c'était ça pour moi, impossible de me concentrer, je perdais le fil de mes idées, des conversations, je n'arrivais pas à suivre la télé, je sortais me promener... deux minutes : trop froid, trop long, trop la flemme. Des petits passages anxieux, il faut que ça passe tant que tu ne plonges pas en mélancolie ou déraille en exaltation, c'est déjà bien. Les bipotes ont sûrement des tuyaux pour que ça passe, moi je regardais par la fenêtre ! Heureusement, je devais porter/rechercher mes enfants deux fois par semaines à l'école, c'était une obligation, un objectif dans la journée sinon, je dormais : mes amis m'ont dit, maintenant, que par moments, j'avais une tête qui faisait peur (pas celle de mon avatar, je l'adore !)...


   
Tessala reacted
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Aeylina
(@aeylina)
Eminent Member
Inscription: Il y a 4 ans
Posts: 46
Début du sujet  

Oui, en fait j'ai ramené le problème de productivité 0 au boulot, mais en fait c'est toute ma vie qui tourne à 0.

Envie d'aller promener, d'aller prendre l'air. Mais la flemme de me lever.

Envie de ranger mon appart, mais la flemme de me lever.

Envie de faire de la couture, mais pas envie d'en faire dans un appart en bordel.

Envie d'aller nager, mais la flemme de préparer mes affaires et y aller.

Comme on dit souvent, le plus difficile c'est de faire le premier pas, une fois que la machine est lancée ...

Je suis engagée dans des associations, j'ai des choses à faire pour ces associations, des choses que j'ai envie de faire, que je suis motivée à faire. Mais la flemme.

Ca me saoule cette ambivalence entre envie/motivation et flemme ...


   
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