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Recherche de stage tardive ou remise sur pied ?

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Mosis
(@mosis)
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Posté par: @marlasinger
Posté par: @gossentq

rêver grand et à viser "l'excellence"

Rêver grand, oui... Viser l'excellence ce n'est pas rêver, c'est voué à l'échec. 

Tu peux rêver l'excellence, la regarder de loin. Mais si tu en fais un but de vie, une raison d'être, tu ne seras plus du tout. Viser l'excellence c'est pour les gens chiants. Vise le rêve, vis de rêves, et tu seras excellent. 

Petit pas par petit pas. https://www.youtube.com/watch?v=Nnu1E5Kslig

@marlasinger Merci pour cet excellent partage musical et philosophique. 

L'excellence, c'est aussi l'idée de perfection. Attention à la recherche de la perfection en soi, dans les autres et dans les expériences de vie peut rendre les gens (même sans problème particulier) insatisfaits et malheureux.

C'est un message important véhiculé par notre société, "l'american dream", qu'on a tous les possibilités d'atteindre le sommet du monde dans le domaine qu'on aura choisi: quand on veut on peut, le mythe des self made men, l'égalité des chances dans la vie, les pauvres sont pauvres car ils travaillent moins que les riches, les riches sont riches car ils travaillent plus et sont méritants... C'est probablement un peu plus compliqué que ça. Il y a très souvent un tas de facteurs extérieurs (sans contrôle) nécessaires à la réalisation de la perfection. 

@gossentq

Est-ce qu'il y a d'autres manières de réaliser son potentiel ? C'est quoi "réaliser son potentiel" si on exclu l'idée d'excellence le temps d'une réflexion ? 


   
marlasinger reacted
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Gossentq
(@gossentq)
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Début du sujet  

@mosis-7,

Je pense sincèrement, qu'à des niveaux différents, puisqu'il est clair que nous ne sommes pas tous égaux, il est très difficile de quantifier notre potentiel. Je te rejoins sur l'idée qu'un nombre de facteurs extérieurs à nous-mêmes entre en compte dans la réalisation de notre personnalité. Et de ce fait, j'estime que dans une configuration de vie optimale, tout un chacun peut repousser ses limites. J'ai longtemps cultivé cette perception des choses et j'ai eu depuis l'adolescence beaucoup de ces facteurs extérieurs au vert qui m'ont boosté. Ce qui est compliqué, c'est que depuis que la tendance s'est inversée et qu'en plus j'ai été un peu plus endoctriné par mon institution scolaire, j'ai l'impression d'avoir rétrogradé un max. D'ailleurs ce n'est pas qu'une impression et je le vis très mal.

Je ne dirais pas que j'ai eu une enfance particulièrement facile mais une chose est sure à bien des égards je brillais auprès de mes pairs et j'adorais ça. Que ce soit dans le sport, avec les filles ou en cours. Des domaines dans lesquels il est assez facile de quantifier la performance (bon surtout le sport et les cours 😉 )

J'ai été habitué assez vite à être complimenté, admiré. Et cette sensation de victoire et d'obtenir l'approbation parfois l'admiration de mes proches était un vrai moteur pour moi. D'autant que j'ai un père qui nous a abandonnés assez vite et qui quand je le voyais me rabaissait en permanence et était très axé sur lui-même. Mes petits succès donnaient du sens à tout le reste et me donnaient envie d'être toujours meilleur. Le cannabis comme la maladie sont des obstacles au surpassement de soi. (je vois d'avance les bipo les plus optimistes, stabilisés ou en maniaquie se ruaient sur leur clavier et m'arguaient le contraire, mais les gars, faut ouvrir les yeux, c'est une réalité)  Ils nous font devoir aller moins vite et sont des difficultés qui nous empêchent d'être dans cette course à la performance, qui, je l'admets un peu éhonté, est importante pour moi. Pire, en société, j'ai l'impression que la bipolarité n'est par la majorité des gens pas prise comme ce qu'elle est vraiment, et qu'ainsi ils ne réalisent pas les difficultés qu'on peut rencontrer. Pour moi qui me soucie tant de l'image que je donne à autrui, cette maladie est une malédiction car lorsque un handicapé physique ou une personne appartenant à une minorité ethnique trouvera chez son interlocuteur sain d'esprit un appui, une compréhension, le bipolaire lui est un peu condamné à devoir ravaler ses difficultés en face de 98% des gens. Je pense qu'il apparaît clairement dans mon message qu'un de mes vrais problèmes et cela au-delà de la maladie et que comme beaucoup de gens je me soucie trop de ce que les autres vont penser.  J'ai ce besoin d'être approuvé que je ne contrôle pas. J'aimerais m'en débarrasser parce que clairement tous les domaines que j'ai cités dans lesquels à l'époque j'étais satisfait et qui me donnaient de la force, aujourd'hui sont ceux qui me complexent, me font angoisser et me donnent l'impression d'être médiocre. 

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Mosis
(@mosis)
Reputable Member
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@gossentq

Merci pour ton retour, je comprends que la maladie a bouleversé ta manière de te placer par rapport aux autres et à toi même. Étant donné tes arguments, ils sont valides, je ne suis pas sure de la réponse que je peux te donner. J'en tente une, dis moi si c'est à côtés. 

Je suis d'accord que la maladie et l'addiction sont des obstacles au dépassement de soi et à plein d'autres choses encore. Cependant quel obligation avons-nous de nous dépasser ? Se dépasser était une stratégie gagnante par le passé, mais est-ce que cette stratégie était amenée à perdurer dans le temps, est-ce qu'elle était compatible avec une vie de famille épanouie, avec la vieillesse, avec les autres maladies qu'on fini par contracter avec le temps, avec le bonheur ? Est-ce que tu n'aurais pas dû aménager un peu cette stratégie au fur et à mesure ? Est-ce que ce n'est pas ce que tu as commencé à faire, aménager la stratégie du dépassement de soi ? 

Je comprends que cette stratégie est plaisante et satisfaisante, que c'est un moyen d'être bien dans sa peau et satisfait de soi. Je pense également que tu auras peut-être à aménager la stratégie ou à en chercher de nouvelles. 

Tu souleves un excellent point avec le handicap invisible, je suis d'accord que certains (tous ?) bipolaires, schizophrénes sont des héros pour supporter l'enfer, continuer d'avancer, de se battre et de vivre. Il y a de la communication et de la sensibilisation à faire dans notre société à ce sujet. 

Concernant, la fin de ton message, si tu demandes autour de toi, je suis pas sur que tu vas pas réussir à trouver quelqu'un qui pense que tu es médiocre. Si c'est ce que tu souhaites, je pense que tu as toujours les capacités pour briller. C'est peut-être uniquement une question de temps. 

On parle beaucoup du passé et du futur, mais malheureusement on n'a peu de prise sur ces deux la. Je me permets donc de revenir au présent. 

Je peux te demander ce que tu peux faire en ce moment pour te faire du bien ? Même si c'est des petits trucs. 

A quoi tu t'intéresses en ce moment ? 


   
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Gossentq
(@gossentq)
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Début du sujet  

@mosis-7,

Oui, totalement, cette stratégie de toujours me dépasser n'est plus la bonne aujourd'hui. Je pense d'ailleurs que je l'ai compris en quelque sorte, du coup je me sens pour le moment un peu démuni. Je ne sais pas encore par où prendre les choses, étant dans une situation où je n'ai rien construit vraiment et où je me retrouve difficilement.

Et bien, en ce moment, je surfe beaucoup sur internet, lis et regarde des séries. Je m'occupe de travaux dans le jardin de mes parents qui touchent à leur fin aussi. Je me suis aperçu que lire me fait le plus grand bien, mais j'ai un peu délaissé la lecture ces derniers jours.

Avant ça, j'avais fait la bêtise, de trop tôt me remettre à essayer d'accumuler des compétences dans des domaines que je ne maîtrise pas dans le cadre de ma recherche de stage. Mais se transformant en angoisse et étant trop tôt selon mon psy, je suis repassé en mode lectures/séries/internet. C'est à peu près tout 🙂

 

 


   
Mosis reacted
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ver00
(@ver00)
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Posté par: @kust
Posté par: @gossentq

@kust,

J'avoue que je ne les envie pas plus que ça. Même si j'ai longtemps eu cette envie de tout déchirer, le stress a un impact trop important sur moi, et je ne supporte pas bien la pression. Je ne sais pas si ça durera, mais c'est dur de s'orienter vers un job où l'on sait que ça nous attend au tournant, lorsque dans la situation présente ça nous bouffe la vie. C'est peut-être une erreur, mais vu mon état mental, je ne suis pas prêt à signer pour ça. C'est d'ailleurs, au-delà, des arguments que j'avançais pour ne pas faire planneur-stratégique le numéro 1.

 

Chacun son truc, le boulot c est ma vie; j irais bosser même si j étais pas payé 

Idem

 


   
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marlasinger
(@marlasinger)
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Posté par: @gossentq

je suis repassé en mode lectures/séries/internet. C'est à peu près tout

C'est magnifique!! Profite 


   
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Elona
(@elonawasikowska)
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Posté par: @marlasinger
Posté par: @gossentq

rêver grand et à viser "l'excellence"

Rêver grand, oui... Viser l'excellence ce n'est pas rêver, c'est voué à l'échec. 

Tu peux rêver l'excellence, la regarder de loin. Mais si tu en fais un but de vie, une raison d'être, tu ne seras plus du tout. Viser l'excellence c'est pour les gens chiants. Vise le rêve, vis de rêves, et tu seras excellent. 

Petit pas par petit pas. https://www.youtube.com/watch?v=Nnu1E5Kslig

Je suis d'accord avec toi @marlasinger. Viser l'excellence, voire même la perfection, c'est ce qui m'a mené au surmenage, j'ai petit à petit tout perdu pour ne devenir plus qu'un étudiante infirmière comme seule identité, puis en lisant une cote de stage négative je me suis complètement (mais complètement) effondrée, ma titulaire m'a ramassée à la petite cuillère. Burn-out, même si ce n'est pas un diagnostic selon @kust car pas repris dans le DSM entre autres (donc oui c'est pas officiellement un diagnostic), ça existe bel et bien. Et ça c'est une de ces morts intérieures les gars, sérieux. Ca n'a rien à voir avec une dépression. J'ai perdu la seule identité qu'il me restait, et un an et demi plus tard je ne sais toujours pas vraiment qui je suis, je sais juste que je ne suis plus du tout la même personne qu'avant ça.

Depuis mon rapport au travail a changé. Ma tolérance au stress a grandement diminué. Ici c'est bêtement un changement de service qui ne me convenait pas, en pleine crise du covid avec tout le monde sur les nerfs, et un début de harcèlement moral dont je n'arrivais pas à me défendre car ça me figeait, qui m'ont fait re-péter un câble puis rechuter. Alors qu'avant j'avais une plus grande capacité d'adaptation et j'encaissais sans broncher pendant des années et des années. Ca m'ennuie car je ne connais aucun métier où il n'y a pas un minimum de stress. Je culpabilise parfois de ne plus travailler car j'ai l'image de la flemmarde en certificat longue durée, mais ça me rassure pour l'instant. Enfin, ici avec le boulot que je fais et l'état dans lequel je suis, je pourrais être dangereuse pour les patients.

Autant avant j'étais très carriériste, je voyais le travail comme le but de ma vie, je ne vouais que la performance et l'évolution, et j'avais besoin de ça pour mon équilibre mental, j'étais dépressive quand j'étais au chômage car j'avais l'impression de ne servir à rien et d'être une charge pour la société. Autant maintenant je le vois juste comme un gagne-pain, tout ce que je vois c'est gagner de la thune pour vivre, car il y a une vie à vivre à coté. Chacun a son rapport au travail qui lui est propre. Pour certains c'est vital (comme pour moi avant), pour d'autres ça aggrave les choses quand ça va pas. 

Alors oui il y a des bipolaires qui sont dans des postes à hautes responsabilités et/ou avec beaucoup de pression, ça ne signifie pas forcément qu'on peut le faire aussi. J'ai justement arrêté de me comparer, à me dire "si cette personne là a réussi, pourquoi moi j'ai raté? sans doute car je suis nulle", ou "elle est partie de rien pour en arriver là-haut, moi je bats pas assez",... La société aime nous bombarder d'histoire inspirantes avec "vous pouvez le faire aussi". Ca peut être encourageant, tant mieux si c'est le cas. Mais ça peut aussi faire l'effet inverse. Alors que chacun a ses limites, ça ne veut pas dire qu'on vaut moins qu'une autre personne. Chacun a aussi sa personnalité, tous les métiers ne conviennent pas à tout le monde (je vois mal un introverti devenir ministre, ou un casanier guide touristique). Et c'est pas une course non plus, c'est pas un concours de qui a la plus grosse.

@gossentq je suis d'accord avec ton psychologue: Prends soin de toi, recharge tes batteries, et après tu pourras envisager un travail. Si tu commences un boulot alors que tu n'es pas bien, tu ne seras pas bon, et si c'est le cas tu te sentiras nul et les collègues aussi te dirons que tu es nul. Et ce sera encore pire. Tu as eu un psychologue, mais as-tu un rendez-vous avec un psychiatre? Ca serait utile aussi pour voir s'il ne faut pas réajuster ton traitement.


   
Mosis and Melo reacted
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marlasinger
(@marlasinger)
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@elonabloodshed

Je te comprends. Je compatis. Reste fière de tout ce chemin que tu as accomplis, même si la finalité n'est pas celle que tu avais imaginée. Tu as travaillé dur, pendant des années, quand d'autres en auraient été incapables. Tu as tellement donné de toi, tellement pris sur toi, il est normal de s'écrouler quand on subit autant de pression (qu'elle soit extérieure ou intérieure). Tu es tombée. De haut. Tu avais tant d'attentes et elles se sont toutes envolées.

On a tous un idéal, et la vie prend bien soin de le faire exploser. Tu connais le nombre de burn out en France? J'ai été regarder, ces données datent de 2017-18.

"52% des salariés se disent anxieux au travail, 29% présentent un niveau dépressif élevé et 6% sont probablement en dépression. (Cabinet Stimulus, 2017)

24% des salariés Français sont en situation d’hyperstress, considérée comme dangereuse pour leur santé. Cet état concerne davantage les femmes (28%) que les hommes (20%). C’est dans le secteur de la santé (42% des actifs), du spectacle (31%) et des services (29%) que les salariés se disent le plus hyperstressés. (Cabinet Stimulus, 2017)

18% des salariés affirment avoir été victimes d’un burn-out (syndrome d’épuisement professionnel). 22% en ont été témoins dans leur entreprise et 44% n’y ont jamais été confrontés directement. (Viavoice/Harmonie Mutuelle, 2017). 12% dirigeants d’entreprise et 21% des indépendants sont passés par la case burn-out. 10% des dirigeants en ont été témoins dans leur entreprise et 69% n’y ont jamais été confrontés"

Tu sais je suis admirative de ton parcours, et de celui des autres, qui travaillent tellement dur pour essayer de rester dans le système. Ce serait si facile de baisser les bras. Mais vous vous battez. Chaque jour. La vie est complexe et difficile de nature, avec une maladie mentale, plus. 

Prends le temps qu'il te faut. Réfléchis, mais pas trop non plus. Apprends à vivre aujourd'hui avant de penser à vivre demain. Give yourself a break. 

 


   
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Gossentq
(@gossentq)
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Début du sujet  

@elonabloodshed,

Ce que tu nous dis sur ton parcours est une aide de taille. Je lutte actuellement corps et âme pour devenir moins carriériste. Et tu as raison lorsque tu pointes du doigt que nous sommes dans une société qui en permanence nous donne des modèles voulus encourageants et qui peuvent avoir un impact inverse à l'effet escompté. Je me rends compte que même pendant le confinement (je l'identifie mieux maintenant), partout sur internet, sur les réseaux sociaux, à la TV, on voit des choses qui vont dans ce sens. Aujourd'hui, ça ne me motive plus, ça me frustre. 

Comme tu dis, c'est très personnel, la place qu'on laisse à notre carrière dans notre vie. Et tout un chacun est fait différemment. Mais si tu sens que le cursus de tes aspirations s'est déplacé de carriériste à travailler pour gagner sa vie, je pense qu'aux vues de ta situation et de ce que tu as dû essuyer, de l'impact néfaste qu'a pu avoir le travail et le stress sur toi, c'est une grande victoire d'aujourd'hui penser différemment. J'aspire à ça. Pour l'instant, je n'arrive pas encore totalement à annihiler ce côté compétiteur qui est en moi et pourtant me rend tant malheureux. Mais j'aimerais atteindre ce stade dans la sérénité. Comme tu le dis, on peut s'épanouir dans notre vie à côté du travail. C'est même préférable. 

Pour le conseil que tu me donnes et que m'a déjà donné le psychologue, j'ai beaucoup de mal à me reposer et éteindre mes réflexions sur ma carrière. C'est plus fort que moi, que ce soit pour rêver grand ou plus simplement, je ne m'arrête pas d'y songer. Ça fait déjà 5 mois que je suis sur la touche de part mes problèmes de santé. 10 mois que je ne travaille pas. 2 ans que je suis diplômé. Je ne peux plus supporter de toujours repousser au lendemain. J'ai comme la sensation qu'en dehors de ce sommeil assommant et les anxiétés qui surgissent à certains moments, je suis prêt. Je sens qu'il est temps que j'actionne quelque chose. Si les indicateurs que je viens de te citer ne paraissent pas aller dans ce sens, au fond de moi, j'ai besoin de répondre à trop d'interrogations. Et déblayer le terrain d'un point de vue professionnel me semble urger. Puis, je me dis que si j'ai clairement besoin de ces 12h de sommeil, en même temps me lever le matin en étant motivé à aller travailler peut m'aider. De la même manière, je pense être assez angoissé de nature. J'ai l'impression que je pourrais attendre le temps que je veux, ce sera toujours le même problème. En clair, je suis plus prêt à réévaluer mes voeux de carrière qu'à encore laisser filer du temps. Pour rappel, je suis actuellement chez ma mère et ai des liens sociaux assez tenus, j'ai besoin de sortir de moi-même. Je suis en introspection depuis trop longtemps et ne trouve pourtant pas les réponses pour autant. Qui plus est, je suis hyper auto-centré et ça me coupe des mes proches et me donne une image encore un peu plus désagréable de moi-même. 

Le psychiatre, je vais le voir demain.

 


   
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Melo
 Melo
(@malette)
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C’est dingue comme je me reconnais dans tous vos propos!!


   
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kust
 kust
(@kust)
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Posté par: @elonabloodshed
Posté par: @marlasinger
Posté par: @gossentq

rêver grand et à viser "l'excellence"

Rêver grand, oui... Viser l'excellence ce n'est pas rêver, c'est voué à l'échec. 

Tu peux rêver l'excellence, la regarder de loin. Mais si tu en fais un but de vie, une raison d'être, tu ne seras plus du tout. Viser l'excellence c'est pour les gens chiants. Vise le rêve, vis de rêves, et tu seras excellent. 

Petit pas par petit pas. https://www.youtube.com/watch?v=Nnu1E5Kslig

Je suis d'accord avec toi @marlasinger. Viser l'excellence, voire même la perfection, c'est ce qui m'a mené au surmenage, j'ai petit à petit tout perdu pour ne devenir plus qu'un étudiante infirmière comme seule identité, puis en lisant une cote de stage négative je me suis complètement (mais complètement) effondrée, ma titulaire m'a ramassée à la petite cuillère. Burn-out, même si ce n'est pas un diagnostic selon @kust car pas repris dans le DSM entre autres (donc oui c'est pas officiellement un diagnostic), ça existe bel et bien. Et ça c'est une de ces morts intérieures les gars, sérieux. Ca n'a rien à voir avec une dépression. J'ai perdu la seule identité qu'il me restait, et un an et demi plus tard je ne sais toujours pas vraiment qui je suis, je sais juste que je ne suis plus du tout la même personne qu'avant ça.

Depuis mon rapport au travail a changé. Ma tolérance au stress a grandement diminué. Ici c'est bêtement un changement de service qui ne me convenait pas, en pleine crise du covid avec tout le monde sur les nerfs, et un début de harcèlement moral dont je n'arrivais pas à me défendre car ça me figeait, qui m'ont fait re-péter un câble puis rechuter. Alors qu'avant j'avais une plus grande capacité d'adaptation et j'encaissais sans broncher pendant des années et des années. Ca m'ennuie car je ne connais aucun métier où il n'y a pas un minimum de stress. Je culpabilise parfois de ne plus travailler car j'ai l'image de la flemmarde en certificat longue durée, mais ça me rassure pour l'instant. Enfin, ici avec le boulot que je fais et l'état dans lequel je suis, je pourrais être dangereuse pour les patients.

.

Le travail c est pas facultatif, si vous aspirez à une vie épanouie ça passe par là 

Je passe sur le sujet sensible du burn out (qui à part externaliser le locus par rapport au trouble de l adaptation n apporte pas grand chose)


   
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Mosis
(@mosis)
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Posté par: @malette

C’est dingue comme je me reconnais dans tous vos propos!!

Ma psychiatre dit en substance que ça fait partie du trouble, se donner à fond, dans l'amour, le sexe, la drogue, la bouffe ou le travail. Quand certains bipolaires se donnent dans un trucs, ils le font pas à moitié. Je sais pas à quel point cela se verifie. 


   
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ver00
(@ver00)
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Posté par: @kust
Posté par: @elonabloodshed
Posté par: @marlasinger
Posté par: @gossentq

rêver grand et à viser "l'excellence"

Rêver grand, oui... Viser l'excellence ce n'est pas rêver, c'est voué à l'échec. 

Tu peux rêver l'excellence, la regarder de loin. Mais si tu en fais un but de vie, une raison d'être, tu ne seras plus du tout. Viser l'excellence c'est pour les gens chiants. Vise le rêve, vis de rêves, et tu seras excellent. 

Petit pas par petit pas. https://www.youtube.com/watch?v=Nnu1E5Kslig

Je suis d'accord avec toi @marlasinger. Viser l'excellence, voire même la perfection, c'est ce qui m'a mené au surmenage, j'ai petit à petit tout perdu pour ne devenir plus qu'un étudiante infirmière comme seule identité, puis en lisant une cote de stage négative je me suis complètement (mais complètement) effondrée, ma titulaire m'a ramassée à la petite cuillère. Burn-out, même si ce n'est pas un diagnostic selon @kust car pas repris dans le DSM entre autres (donc oui c'est pas officiellement un diagnostic), ça existe bel et bien. Et ça c'est une de ces morts intérieures les gars, sérieux. Ca n'a rien à voir avec une dépression. J'ai perdu la seule identité qu'il me restait, et un an et demi plus tard je ne sais toujours pas vraiment qui je suis, je sais juste que je ne suis plus du tout la même personne qu'avant ça.

Depuis mon rapport au travail a changé. Ma tolérance au stress a grandement diminué. Ici c'est bêtement un changement de service qui ne me convenait pas, en pleine crise du covid avec tout le monde sur les nerfs, et un début de harcèlement moral dont je n'arrivais pas à me défendre car ça me figeait, qui m'ont fait re-péter un câble puis rechuter. Alors qu'avant j'avais une plus grande capacité d'adaptation et j'encaissais sans broncher pendant des années et des années. Ca m'ennuie car je ne connais aucun métier où il n'y a pas un minimum de stress. Je culpabilise parfois de ne plus travailler car j'ai l'image de la flemmarde en certificat longue durée, mais ça me rassure pour l'instant. Enfin, ici avec le boulot que je fais et l'état dans lequel je suis, je pourrais être dangereuse pour les patients.

.

Le travail c est pas facultatif, si vous aspirez à une vie épanouie ça passe par là 

Je passe sur le sujet sensible du burn out (qui à part externaliser le locus par rapport au trouble de l adaptation n apporte pas grand chose)

Quand on est triste, on ne veut pas écouter de la musique, mais si on se force à écouter on devient moins triste ; ça marche dans les deux sens .

Pour le travail ,c'est pareil parfois ; On est anxieux donc on a peur de travailler, mais si on travaille, on est moins anxieux .

Bon, ça vaut ce que ça vaut, mais ça marche souvent .

 


   
Mosis reacted
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ver00
(@ver00)
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Posté par: @mosis-7
Posté par: @malette

C’est dingue comme je me reconnais dans tous vos propos!!

Ma psychiatre dit en substance que ça fait partie du trouble, se donner à fond, dans l'amour, le sexe, la drogue, la bouffe ou le travail. Quand certains bipolaires se donnent dans un trucs, ils le font pas à moitié. Je sais pas à quel point cela se verifie. 

Ça  ne m'étonne pas, pour moi le bipolaire est un perfectionniste déçu .

 


   
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Elona
(@elonawasikowska)
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Parlant de troubles de l'adaptation... J'avais toujours vu ça comme une difficulté à s'adapter, mais dans le cadre de l'épuisement professionnel c'est l'inverse. La suradaptation peut aussi être vue comme un trouble de l'adaptation en fait 🤔 

On fait rarement les choses à moitié oui, je m'en suis rendue compte avec le recul aussi. Et jamais rien comme "tout le monde" évidement 🙄 


   
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Mosis
(@mosis)
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Bonjour @gossentq

Alors comment ça se passe ? Tu as pris une décision ? 


   
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Gossentq
(@gossentq)
Eminent Member
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Salut @mosis-7, salut à tous,

 

Désolé, je ne m'étais pas connecté depuis un bon moment.

Et bien, il y a eu du changement dans ma vie. Depuis, j'ai trouvé l'énergie de me lever le matin. Je fais même des 50h par semaine ce qui implique que je me lève à 5h du matin et que je travaille le samedi. Les points positifs sont que j'ai de plus en plus intégré qu'on ne peut pas revenir en arrière et que ce qui est fait est fait. Je me suis également aperçu que si je suis ravi de l'Ecole que j'ai faite (Sciences Po), mon trouble et le cannabis m'avaient tellement perdu que mon orientation (la communication) ne me convient pas du tout. Je ne veux définitivement pas travailler dans ce domaine. Ou bien pour des causes précises. Mais rien ne m'y oblige étant donné qu'en plus je suis diplômé depuis deux ans et n'ai aucune expérience dans ce domaine. Il est donc plutôt temps pour moi de penser à ce que je veux vraiment faire.

 

Bon, j'avais évoqué le fait que je voulais travailler, gagner de l'argent et partir de chez ma mère. En réalité, je travaille depuis maintenant deux mois et ai réussi à mettre des économies de côté. Pour autant, je n'ai pas encore envie de quitter la maison. 

Je me suis remis au sport, en plus  de bosser. Rien d'extraordinaire, du basket par ci par là, un footing de 10km de temps en temps. En revanche, j'arrive à m'astreindre à 10 minutes de pompes, gainage, abdos et ce tous les jours; ça me fait vraiment du bien et j'ai déjà atteint plus que ce que j'espérais au niveau physique. Je ne suis plus complexé par mon ventre, au contraire. Et ça me permet de me sentir mieux dans ma peau.

 

Je vous raconte ma vie, mais en réalité, je l'avoue c'est que j'ai toujours eu beaucoup de gens avec qui le faire par le passé. Mais entre eux ceux qui se sont envolés loin de chez moi, ceux que j'ai perdu dans mes années de turbulence et ceux à qui j'en ai marre de rabattre les oreilles, je n'ai personne à qui parler.

Maintenant que vous connaissez ma situation actuelle. Voici les points sur lesquels j'ai envie que ma vie changent:

1/Je ne veux pas rester préparateur de commandes, comme je l'ai dit la com' pour moi c'est comme si j'avais rien fait. Et je ne me vois pas repartir en cours (j'ai 27ans et un petit trauma estudiantin), pas l'argent de le faire. Je pense du coup, à faire une formation pendant laquelle je pourrai éventuellement toucher mon chômage. Laquelle ? Je ne sais pas encore et avoue ne pas m'y être penché. Sinon, pourquoi pas un concours de la fonction publique. Bref, je ne sais pas et n'ai que le week-end pour me pencher dessus, mais comme nous tous j'ai des vices chronophage (les séries). Ça me blase de voir que je n'ai plus une énergie en moi prête à bouger des montagnes. Ça, ça va quand on est heureux mais moi je cogite beaucoup.

2/ J'ai eu la chance de connaître une superbe histoire d'amour, il y a deux ans. J'en ai fait le deuil. Aujourd'hui je veux vraiment trouver quelqu'un, je pense que je me suis assez retrouvé mais pour arrêter de cogiter, je dois être dans l'action. J'ai besoin d'affection et suis prêt à en donner. Pour ça, hélas, vous ne pouvez pas avoir la solution; mais j'ai affreusement peur de me retrouver seul. Et je ne sais vraiment pas où ni comment rencontrer quelqu'un. 

3/ Je veux arrêter la cigarette. Quand je fais du sport, aussitôt je suis hyper déterminé par cette idée mais ça s'étiole au fil des heures et je n'arrête toujours pas. J'ai entendu dire que nous bipolaires ne pouvons pas avoir recours à l'hypnose car ça peut s'avérer dangereux. Je pense à l'acupuncture mais étant donné l'état dans lequel je suis (cogiter tout le temps, énergie encore trop faible à mon goût); j'ai peur de ne pas être assez motivé et ne veux pas essuyer un nouvel échec. Pire, tomber en dépression, comme ça arrive dans ces cas ci. 

 

En clair, je crois que le dénominateur commun de ce qui me ronge aujourd'hui (cigarettes- célibat- non épanouissement et non visibilité professionnelle) est le manque d'énergie qui se traduit par une non motivation, un comportement moins attirant pour les autres, du temps perdu. 

Je m'interroge parfois sur le fait que ça puisse être lié à mon régulateur d'humeurs (lithium). Mais en même temps, je n'ose pas l'arrêter, ça risquerait de se payer cher. C'est un peu déroutant, j'ai arrêté le cannabis il y a maintenant 9 mois. Je bois très peu, je fais du sport, je fume moins. Je dors bien. Seulement je vis avec mes démons et dois les regarder dans les yeux en ne me voyant toujours pas épanoui. J'ai 27 ans, pas d'enfants, pas de copine, pas de chez moi, aucune expérience professionnelle "à la hauteur" de mes études,  un cercle d'amis restreints. Il y a dix ans j'avais mille groupe de potes, des amis piliers, une copine qui me ravissait et je prenais l'envol de chez mes parents. Et un sentiment profond que j'allais retourner le monde.

Parfois, je me dis même qu'il eût été préférable de ne pas avoir la chance de voyager, faire les études que j'ai fait, connaître des copines incroyables. Parce que je n'aurais pas imaginé ou su ce que c'était. 

C'est vraiment compliqué à assumer.

Désolé, j'ai conscience que c'est un message très long et j'espère ne pas vous pomper trop d'énergie. 

Je vous souhaite une très belle soirée et un bon courage car je finis par croire que plus encore que les autres, nous en avons toujours besoin. 

PS: je me maudis parce que suis conscient que par rapport à bien des périodes de ma vie, j'ai quand même des choses pour être heureux. Mais que c'est ma perception de choses qui est mauvaise. 

 


   
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Mosis
(@mosis)
Reputable Member
Inscription: Il y a 4 ans
Posts: 495
 

Bonjour @gossentq

Content d'avoir de tes nouvelles et de voir que tu as retrouvé de l'énergie pour travailler. Ça à l'air d'aller dans le bon sens et peut-être que la situation va encore s'ameliorer. 

N'hésites pas à discuter avec un médecin de l'arrêt du tabac, il y a les substituts nicotiniques pour faciliter la chose. 

Je connais bien ce questionnement : qu'est ce que j'ai envie de prendre comme orientation maintenant. Tu en as discuté avec ton entourage ? On t'a conseillé quelquechose ? 


   
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nicobip
(@nicobip)
Reputable Member
Inscription: Il y a 4 ans
Posts: 351
 

Oh punaise ! Si cette conversation permet de poser un diagnostic de bipolarité... pour mon cas, c'est flagrant.

Bon courage les bipotes !

Nicobip.


   
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kust
 kust
(@kust)
Famed Member
Inscription: Il y a 7 ans
Posts: 3055
 

On peut très bien faire de l hypnose en tant que bipolaire

Ca n a pas plus d effet que le placebo pour arrêter la clope par contre (et c est beaucoup plus cher)


   
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Gossentq
(@gossentq)
Eminent Member
Inscription: Il y a 4 ans
Posts: 26
Début du sujet  

@mosis-7,

 

Finalement, j'ai opté pour arrêter à la force de la motivation. J'avoue que c'est surtout la fatigue qui s'abat sur moi qui est difficile mais bon comme je ne travaille à nouveau plus, ça passe.

A ce sujet, aujourd'hui, je dirais que beaucoup de choses vont bien dans ma vie. Et ont progressé. Mais ça demeure vraiment très dur d'être condamné à des petits boulots pourris payés au SMIC en intérim alors que je sais que j'ai un master 2 de Sciences Po.

C'est une douleur insupportable.


   
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