Bonsoir à tous,
J'ai déjà écrit il y a quelques temps et cela m'avait fait du bien... alors je me permet de réitérer...
En couple avec un homme bipolaire, lui 43 ans, moi 40, notre relation est belle, je lui apporte stabilité et sa sensibilité me touche.
Chacun parent de notre côté d'une union précédente, il vient d'apprendre que sa fille de juste 8 ans partait dans l'été à plus de 400km...
Je partage sa peine bien évidemment, mais ses réactions sont telles que je ne sais plus quoi faire, si toutefois il y a quelque chose de faisable...
Cette semaine a été difficile pour lui, normal après cette annonce brutale et radicale, mais aujourd'hui il a littéralement explosé...
Nous n'habitons pas ensembles, mais il a passé le week-end avec sa fille à la maison, d'un coup il a souhaité partir "rentrer", la petite n'a pas compris 🙁 il s'est mis à parler fort et surtout à parler mal de la mère de la petite devant elle.
Impossible de le raisonner, pas sur le fait de partir, mais sur le fait que traiter la maman de tous les noms devant la petite n'était pas convenable et mal sain pour elle, mais rien à faire
Ses idées s'emmêlent, entre rage et détresse, il a déposé la petite chez sa sœur (elle habite juste à côté), nous avons passé un grand moment au téléphone, il n'a pas d'idées noires, mais il a tellement de haine en lui,
Il dit ne plus vouloir voir msa fille parce que ça lui fait trop mal et qu'il préfère oublier, alors qu'il a dépensé toute son énergie et une grosse somme en avocat pour faire valoir au minima ses droits de gardes... etc
J'ai pris "l'habitude" de ces changements d'humeurs ou de décisions d'un instant à l'autre, mais jamais sur un sujet si important
Il ne veut voir personne, il a hâte de voir son psy, mardi, pour lui demander des calmants plus forts... il en prend déjà et pas qu'un peu...
J'ai conscience que dans ces moments il est déraisonnable et que je n'ai pas suffisamment d'arguments pour le ramener à la raison, j'ai également conscience que la pathologie amplifie ces réactions volcaniques et embrouillées mais au final ça ne rend pas les choses plus simples
Alors finalement que faire?
Lui montrer que je suis là dans l'étouffer?
Nous parlons énormément, il se confie beaucoup, c'est notre force d'ailleurs, mais là j'avoue être un peu démunie...
Bonjour,
Nous parlons énormément, il se confie beaucoup, c'est notre force d'ailleurs,
Si vous avez la possibilité de pouvoir communiquer avec lui, c'est en effet énorme et bien-sûr très positif. D'un autre côté, c'est aussi le maximum que vous puissiez faire ensemble.
Lui montrer que je suis là dans l'étouffer?
Là encore, c'est idéal. Sorti de cela, vous ne maitrisez plus grand chose. Ses choix lui appartiennent, même s'ils sont douteux.
Il ne veut voir personne, il a hâte de voir son psy, mardi, pour lui demander des calmants plus forts... il en prend déjà et pas qu'un peu...
Il fait tout pour se prendre en main et a conscience de sa souffrance, sinon il n'irait pas chercher un professionnel, qui potentiellement lui prescrira un médicament afin de calmer ses nerfs, tempérer sa situation.
De là, que vous reste t-il comme possibilité d'action par rapport à sa fille ?
Alors finalement que faire?
Vous faites déjà le nécessaire. Rien n'est perdu non plus.
D'autre personnes vous apporterons peut-être un avis plus éclairé que le mien.
@noon je te remercies pour ta réponse et tout l'objectivité avec laquelle tu tentes de m'éclaircir 😊
Il se prend en charge ça c'est certain et a suffisamment de recul en effet pour admettre et accepter qu'il a besoin d'aide pour ne pas exploser littéralement et ne pas perdre la totalité de son sang-froid
La haine n'est jamais bonne conseillère.
Ce matin, il semble plus apaisé, plus serein, c'est déjà ça,
Il est revenu sur ses décisions du départ, de lui-même, je n'ai pas chercher à influencer sa décision, comme tu le dis, se sont ses choix, je peux juste lui apporter mon avis, vue de l'extérieur face à la situation, mais j'avoue être rassurée.
Je pense surtout à la petite a ce moment là, qui elle ne comprendrait pas.
J'avoue qu'il est souvent difficile de trouver le juste milieu entre ce que le caractère de base influe et ce qui est "dirigé" par la pathologie
Alors "j'apprends" à prendre du recul et à rester le plus neutre possible dans de telles situations, sûrement une façon aussi de me protéger, si c'est difficile à vivre pour l'entourage, j'imagine aisément que cela soit d'avantage pour lui
Quand je lis certaines conversations de ce forum, je suis admirative de la façon dont vous arrivez à gérer cette pathologie, je n'y prend pas part ne sachant pas trop comment m'y prendre, mais je vous lis avec attention et bien du respect 😉
Bonjour,
Je ne vais certainement pas vous aidez davantage, mais je me reconnais dans la réaction de préférer couper tous contacts plutôt qu'en avoir partiellement. Alors bien entendu il ne s'agit absolument pas de mon enfant, donc l'enjeu n'est vraiment pas le même. Mais pour ma part, quand je redescends en pression, que je ne suis plus aveuglée par ma souffrance et mes émotions, et que la personne compte vraiment pour moi, je nuance par la suite mes propos et mon attitude. Mais d'ici là je suis totalement hermétique à ce que l'on peut me dire.
J'avoue qu'il est souvent difficile de trouver le juste milieu entre ce que le caractère de base influe et ce qui est "dirigé" par la pathologie
Bonjour,
Ca l'est pour tout le monde, à commencer par les bipolaires eux-mêmes. En groupe de paroles c'est une question qui revient souvent "à quel point la maladie influe-t-elle ma personnalité", surtout chez les personnes qui ont déclaré la maladie assez jeunes. Je pense que chez les sujets plus âgés la question peut aussi se poser à l'envers, mais c'est juste un avis perso.
Bon courage !
Merci à tous pour vos réponses 😁
Cela me paraît d'y voir plus clair!
C'est vrai que je n'avais pas réaliser que pour lui aussi cela pouvait être difficile de savoir ce qui est dû à quoi...
@choupie bonsoir,
En effet il semble que vos réactions soient similaires en ce point,
Merci d'avoir pris le temps de me lire et de me donner votre ressenti,
Il semble plus ouvert aujourd'hui, et son discours est plus apaisé,
Vos réponses sont en effet utiles pour mieux comprendre, mieux appréhender et pouvoir agir à juste titre 😊
Bonjour,
Je suis tout à fait d'accord. En ce qui me concerne, je suis incapable de dire ce qui est vraiment de l'ordre de la maladie ou de mon tempérament, ou quels traits sont amplifiés à certains moments. Je serais bipolaire depuis l'adolescence, du coup je n'ai pas vraiment de repères.