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Relation et rupture difficile

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kelly0604
(@kelly0604)
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Bonjour,

Je viens de rompre avec mon copain atteint de bipolarité.

Nous avons une relation atypique étant donné qu'il est américain et moi belge. Je l'ai rencontré il y a 7 ans lors d'une année d'étude pour apprendre l'anglais. Nous sommes devenus amis et jusqu'à l'année dernière nous étions en bons termes. Il m'a demandé de venir le retrouver et que je vienne passer des vacances avec lui durant le mois de Juillet. Tout était rose, nous sommes tombés amoureux (nous avions toujours eu des sentiments l'un pour l'autre), mais sachant que je devais rentrer en Europe pour terminer mon année d'étude à l'université, ce fut un peu difficile. Je ne savais pas qu'il était atteint de bipolarité, j'avais remarqué qu'il avait parfois des réactions bizarres, mais je ne m'en suis pas inquiétée. Ce n'est qu'un mois après qu'il m'a avoué être bipolaire, diagnostiqué à 13 ans (il a 25 ans), sa maman l'est également mais sous traitement. Il était en larmes au téléphone et il pensait que j'allais le quitter. Seulement, les sentiments étaient déjà bien présents et même bien avant et je pensais être assez forte pour l'aider, le soutenir et lui donner tout mon amour. Je lui ai demandé s'il suivait un traitement ou s'il se faisait aider. Malheureusement, il a peur des médecins et des traitements pour leurs effets secondaires. Le problème c'est qu'aux États-Unis dans certains états, le cannabis est légal. Donc comme vous pouvez vous en douter, il avait une addiction au cannabis, mais également à l'alcool. Pour lui, c'était ça son traitement. 

J'étais sûrement trop naïve, mais quand il m'a dit que si je venais vivre avec lui, il irait se faire suivre, je l'ai cru.

Depuis Juin l'année dernière jusqu'à aujourd'hui, je suis partie le voir 3 fois. Juin durant 2 semaines, Septembre durant 2 semaines et Décembre durant 1 mois. 

Les problèmes ont commencés à apparaitre tout doucement, parfois il me téléphonait le matin (le soir pour lui) en crise de panique, j'essayais de le calmer comme je pouvais à distance, mais ça me faisait du mal de le voir comme ça et d'être impuissante.

J'ai un job étudiant à l'université et chaque fois que je travaillais, il me téléphonait 20-30 fois, je ne savais pas répondre longtemps, mais il croyait que je le trompais. Je suis quelqu'un de fidèle. Je ne pouvais me rendre nulle part sans qu'il croit que j'étais en train de le tromper. C'était très dur, mais j'essayais de le rassurer comme je le pouvais. Au début il s'excusait, mais après il ne s'excusait même plus. J'avais peur de parler de sa maladie. Je l'aimais de tout mon coeur, c'est toujours le cas d'ailleurs.

J'ai essayé de lui faire comprendre que ses consommations d'alcool c'était dangereuses pour lui, que ça ne l'aidait pas. Mais j'étais la seule dans son entourage à lui dire. Les américains aiment bien faire la fête... Alors c'était moi qui n'acceptait pas son "mode de vie". Il m'a dit qu'il arrêterait quand il changerait de boulot.

Finalement Décembre est arrivé. Nous nous sommes retrouvés, c'était que du bonheur. Nous sommes partis un week-end faire du ski. J'observais les enfants skier et je dis en rigolant qu'on viendrait mettre les nôtres en apprentissage quand nous en aurions. Il n'a pas du tout apprécié, il m'a dit que si j'espérais qu'il me dise qu'il allait m'épouser demain que je me trompais royalement. Je n'ai jamais rien demandé de tel, je faisais juste un peu d'humour sur avoir des enfants. Mais ça m'avait blessé. Il s'est excusé plus tard, mais finalement l'a mal pris et a commencé à s'énerver sur moi.

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Je devais étudier pour mes examens de début Janvier, mais j'essayais de le faire quand il partait au travail. J'étais assez stressée parce que c'est également l'année de mon travail de fin d'étude. J'essaie de cacher un maximum mes émotions négatives car je sais que ça le rendait mal. Seulement, il ne comprenait pas, il pensait que je lui faisais la tête, que je ne l'aimais plus, que je n'étais pas heureuse. Il ne voulait pas comprendre que ça ne venait pas de lui. Nous avons eu 4 disputes sur les 28 jours où je suis restée. 

À mon départ, il pleurait, il voulait que je reste, que j'étais uniquement ce dont il avait besoin, que j'étais la femme de sa vie.

Les jours qui ont suivis, il était très distant et très froid. J'avais l'habitude parce qu'à chaque fois que je revenais il était comme ça. Je me sentais coupable qu'il soit triste et qu'il reste enfermé chez lui. J'essayais de le rendre positif, que je viendrais bientôt vivre avec lui, qu'il se change les idées. Mais il restait très dépressif et négatif. Je ne savais pas quoi faire. Puis il a commencé à me faire des reproches, que je n'étais pas heureuse avec lui, que l'on se disputait trop. Il ramenait des vieilles disputes sur le tapis, qu'il disait qu'il m'avait pardonné, mais qu'il m'avait menti. Il réagissait de manière très colérique et incompréhensible. Il m'envoyait plein de messages, me téléphonait beaucoup pour me hurler dessus sans que je ne puisse dire quoi que ce soit. Et quand je parvenais à dire quelque chose ça se retournait contre moi. Nous sommes parvenus à une relation où je devais me taire, même poser une question pour lui c'était une dispute. J'en souffrais énormément. Mais en même temps je culpabilisais, est-ce que je ne devais pas prendre plus sur moi? Est-ce que je ne devais pas me taire ou le laisser tout seul quand il faisait une crise?

Il a fini par se calmer. Il y a une semaine il disait qu'il voulait m'épouser.

Et puis, ça a de nouveau dérapé. Il avait des problèmes d'argent, il ne savait pas payer son loyer. J'ai essayé de le rassurer comme je pouvais. Mais en attendant, il allait quand même boire le soir au bar, il s'est même retrouvé dans une bagarre, il achetait son cannabis (ce n'est pas bon marché en plus). Pendant quelques jours, il paniquait beaucoup pour son argent, il m'a même dit qu'il finirait par se retrouver à la rue parce qu'il n'avait pas su payer son loyer le mois d'avant. J'ai commencé à m'inquiéter, mais il a prit ça comme si je m'énervais. Alors ça a dérapé de nouveau. Il me hurlait dessus, qu'on se disputait de trop, qu'il allait me quitter, que de toutes ses exs j'étais celle avec qui il se disputait le plus, que de toute façon je n'en avais rien à faire. J'ai essayé de me défendre, j'ai essayé de parler calmement, de changer de discussions, rien à faire. Je me faisais hurler dessus, je ne pouvais pas en placer une. Il m'appelait, me disait que c'était fini, raccrochait, puis m'envoyait un texto pour me dire qu'il voulait rester avec moi et que je devais faire un choix. Je voulais rester avec lui, mais il ne voulait pas comprendre. C'était moi qui voulais partir et le remplacer selon lui. Il cassait tout chez lui, se blessait. Je me sentais mal, et si c'était moi le problème finalement?

Il y a deux jours, il m'a avoué m'avoir menti, qu'il ne se soignerait jamais, que même si je lui demandais de se soigner, il ne le ferait jamais, que je pouvais partir. À force de me demander de partir c'est ce que j'ai fais. Je l'ai quitté, à contre coeur et en culpabilisant. J'ai toujours voulu ce qui était le mieux pour lui. Au début il ne m'a pas crue, il croyait que je bluffais. Puis il s'est emporté tout seul et il a décidé de ne plus me parler.

Je le vis très mal, je l'ai quitté parce que je suis complètement à bout psychologiquement et que je pense qu'il a besoin d'aide. Je sais qu'il ne voulait pas me faire de mal et qu'il ne s'en rendait pas compte. Mais qu'est-ce que je devais faire? Communiquer? Impossible je ne pouvais pas en placer une, c'était moi la mauvaise que je le veuille ou non. Le laisser tranquille? Il me harcelait de coups de téléphone, que je m'en foutais et que j'allais partir.

Aujourd'hui, je me sens vide, coupable et tellement triste. J'ai moi-même des défauts et je n'ai peut-être pas agis comme il l'aurait fallu. Malgré tout c'est une personne en or et j'ai énormément de sentiments pour lui. Mais sans traitement et avec toutes ses addictions, je ne voyais pas comment l'aider et peut-être qu'il serait mieux sans moi. Je ne l'ai jamais associé à la maladie, mais je savais qu'elle était là et que sans traitement, c'était trop difficile. Je voulais l'aider du mieux que je pouvais, mais je n'ai pas réussis à tenir. Je me sens coupable et lui ne s'en rend certainement pas compte, vu qu'il ne m'adresse plus la parole.

Merci de votre lecture.


   
luckyloser, seb and CathyCat reacted
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seb
 seb
(@seb40)
Estimable Member
Inscription: Il y a 6 ans
Posts: 225
 

Bonjour Kelly

votre histoire est typique des malades non traité(ou traité a sa facon...) ni meme diagnostiqué serieusement

 

hurlé dessus l'autre n'a jamais été un comportement civilisé

si il refuse le dialogue alors il a un sacré chemin a faire personnellement

tant qu'il fera comme ca ,il cassera tout autour de lui

je ne pense pas que tu doive culpabilisé et une seance d'EMDR te permettrai de te remettre a flot

 


   
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kelly0604
(@kelly0604)
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Début du sujet  

Merci beaucoup pour votre réponse.

Oui la communication était très difficile, même impossible. C'est pour ça que j'avais peur de parler de sa maladie. J'ai essayé de lui faire comprendre qu'elle était présente, de lui expliquer que ce n'était pas de sa faute, qu'il avait besoin d'aide. Mais il rejetait tout en bloc, se soigner avec des effets secondaires où il se sentirait plus mal que ce qu'il n'est maintenant il ne voulait pas. Je suis dans le milieu de la santé donc je comprenais ce qu'il voulait dire, je lui ai expliqué calmement. Il n'a rien voulu savoir. Je lui ai dis que sans traitement ce n'était pas possible pour moi, il allait beaucoup trop loin autant pour lui-même que pour moi. Je sais bien que je ne pouvais pas l'obliger à suivre un traitement, ça doit venir de lui. Mais ne serait-ce que pour lui-même j'espère qu'il se fera aider. Je devais partir vivre là bas fin de l'année, mais le voir tous les jours sous influence de l'alcool et de la drogue, je ne crois pas que j'aurais pu tenir. En plus de tous ses autres problèmes de santé qui empiraient avec ses addictions... Je me sens coupable de l'avoir abandonné et que peut-être j'aurais pu faire plus.

Merci pour le conseil de l'EMDR.


   
seb reacted
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Nath
 Nath
(@nath8)
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Posts: 901
 

Bonjour Kelly, 

Il n'y a "que" 300 km qui me séparent de mon chéri ADTB (atteint de troubles bipolaires), il suit scrupuleusement son traitement, il ne me hurle jamais dessus et pourtant... parfois notre histoire est mise à mal à cause de sa maladie.

Alors avec autant de distance entre votre ami et vous, son refus de se soigner et ses addictions, votre histoire n'est malheureusement pas viable. Il vous aurait  entraîné sans le vouloir dans une profonde dépression. Il ne sera pas plus heureux sans vous, mais vous, vous serez moins malheureuse sans lui. Il ne faut pas culpabiliser, vous ne l'avez pas abandonné : vous vous êtes juste sauvé. Et quand je parle de sauver, je ne parle pas de fuir, mais de sauver sa peau, car je sais à quel point cette maladie peut faire du mal à l'entourage.

Il faut surtout espérer qu'il vous aime profondément et suffisamment pour avoir un jour l'envie de se soigner pour vous récupérer, s'il n'est pas trop tard. En attendant, vous pouvez toujours rester en contact, le soutenir, mais refuser de subir ses colères en raccrochant s'il s'énerve au téléphone et en ne le laissant pas vous harceler au téléphone. Je ne sais pas si c'est votre cas, mais il ne faut jamais, jamais surenchérir s'il s'énerve : il vaut mieux tourner les talons, quitter la pièce, raccrocher si c'est au téléphone, en précisant que vous préférez attendre qu'il se calme.

Il a déjà besoin de comprendre pourquoi il a tellement peur des effets secondaires des médicaments ? Est ce que ça se passe mal pour sa mère ? Et entre les effets secondaires d'un traitement et le mal être de la maladie, qu'est ce qui est le pire ? Il a besoin également qu'un professionnel de la santé lui explique que ses addictions empirent ses maux et que le bien être que ça peut lui apporter est tellement furtif.

Quant à vous, vous devriez prendre du recul, vous concentrer sur la fin de vos études qui vous permettra de bien vous occuper l'esprit et le laisser réfléchir un peu aux conséquences de votre séparation, définitive ou pas.

Bon courage.


   
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kelly0604
(@kelly0604)
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Début du sujet  

Bonjour Nath,

Merci de votre réponse, ça me réconforte un peu.

Quand il s'énerve j'essaie toujours de rester calme, je suis une personne assez calme, très gentille et je n'aime pas les disputes. J'avais tendance à m'exprimer quand quelque chose me déplaisait, il disait qu'il appréciait, mais plus tard j'ai compris qu'il s'en servait contre moi. Cependant, j'ai tendance à vouloir me défendre, je n'aime pas l'injustice. Je sais que ça ne fonctionne pas avec lui, car il s'énerve encore plus. J'essaie donc de le laisser dans son coin, mais c'est dur de voir tous ses messages de haine défiler. Il pense que je parle à d'autres personnes, que je l'ignore et que je l'ai remplacé. Il cherche à me pousser à bout et il y arrive. Soit je finis par m'emporter et donc il me reproche de provoquer la dispute, soit j'essaie de changer de sujet, de lui dire des mots doux, il finit par se calmer, mais le lendemain c'est de nouveau le même schéma. J'ai droit à tous les reproches, c'est toujours moi le problème. Au long terme c'est dur à supporter, car il n'accepte rien. C'est moi qui dois faire tous les efforts, c'est moi qui dois arrêter de m'énerver, alors que je prends déjà toute la culpabilité sur mes épaules, j'accepte tout. 

Je sais qu'il a des sentiments pour moi, il me l'a prouvé maintes et maintes fois. Son entourage pensait qu'il allait finir par rester seul car il ne voulait pas de relations sérieuses, il ne ressentait rien pour personne, du moins c'est ce qu'ils racontaient. Il a beaucoup souffert de ses relations passées, c'est d'ailleurs une des raisons pour lesquelles il croyait que j'allais le tromper. Il faisait une obsession, il avait du mal à me faire confiance, alors que je suis plutôt une femme qui aime s'instruire et lire un livre plutôt que de sortir boire dans les bars. J'ai toujours essayé de le rassurer, voir même à l'appeler pour lui prouver que j'étais fidèle et n'aimait que lui. Mais le fait que ça faisait 3 jours qu'il me hurlait dessus, qu'il voulait partir, puis qu'il changeait d'avis, qu'il ne voulait pas partir, qu'il m'aimait, que c'était moi qui devais faire un choix, alors que je n'ai jamais parlé de m'en aller, je me suis demandée si ce n'était pas ce que lui voulait en fin de compte. Maintenant, il ne m'adresse plus la parole, je crois qu'il me considérait comme acquise et que jamais je n'oserais partir. J'ai essayé de communiquer, il m'ignore complètement, c'est comme si je n'avais jamais existé. Je ne sais pas trop ce que je dois faire.

Si j'ai bien compris, car entre les mensonges et la difficulté à communiquer de la maladie, je pense qu'il a suivi un traitement, mais qu'il se sentait plus mal qu'en temps normal. Je suis infirmière de base, donc je lui ai expliqué qu'il fallait du temps pour que le traitement fonctionne, mais également il fallait trouver le bon traitement. Il a d'autres problèmes de santé, dont du psoriasis, un problème digestif qui l'empêche de pouvoir digérer les aliments correctement et donc de les régurgiter une fois par semaine. Il n'a jamais trouvé un traitement adéquat pour ses autres problèmes de santé et je crois que c'est également cela qui joue sur sa crainte de se faire soigner pour la maladie, étant donné que c'est une maladie mentale. Pour sa maman, elle semble aller bien, elle suit son traitement, mais elle boit un ou deux verres d'alcool tous les soirs. C'est la seule personne de la famille qui n'est plus sous canabis. Je pense aussi que le fait d'être sous traitement et le fait qu'il doive arrêter son canabis, ça l'empêche de discerner qu'il devrait se soigner. Il est sous influence du canabis, car il a eu un accident du genoux et ça l'aide à ne plus rien ressentir au niveau douleur. L'alcool par contre, il pense que ça l'aide à ralentir ses pensées et à l'aider à dormir. J'ai essayé de lui en parler calmement, mais je suis la seule qui ne consomme pas de canabis et qui boit un verre d'alcool à l'occasion. Alors c'est compliqué d'avoir de la crédibilité pour lui, parce que ses amis le motivent à prendre du canabis et il est barman donc l'alcool il a accès facilement.

Oui, mes études sont très importantes pour moi, je vais essayer de surmonter ça comme je peux. Je ne parviens pas encore à déculpabiliser. Je ne sais pas comment il va et le fait qu'il puisse me haïr me blesse à un très haut point. J'ai donné tout ce que je pouvais, mais ça je ne crois pas qu'il s'en rende compte. 

Bonne journée à vous.


   
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Eureka
(@eureka)
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Bonsoir Kelly 

Je suis une femme, la quarantaine,  bipolaire aussi. Je prends un traitement depuis plusieurs années, mais ça n’a pas été toujours le cas. J’ai fumé beaucoup beaucoup de shit avant de devenir mère, et plus récemment c’est l’alcool qui m’a rattrapé. J’ai eu pendant 5 années une relation hautement passionnelle, et, extrêmement toxique... et un enfant est né de cette union. Comme je me reconnais dans ce que tu décris de ta relation ! Tellement même dans nos débuts (la jalousie, le harcèlement, la non-communication, etc) !

Je voudrais te dire tout d’abord ces quelques mots transmis par mes amis alcooliques anonymes :

« Mon Dieu, donnez moi la sérénité d’accepter les choses que je ne peux changer,
le courage de changer les choses que je peux,
et la sagesse d’en connaître la différence. »

La culpabilité est la pire conseillère mon amie. Sois indulgente envers toi-même : tu as essayé de comprendre, de conseiller, de soutenir. Il ne peut pas t’entendre pour le moment. Tu ne pourras pas le changer, mais tu peux courageusement décider de t’éloigner de cette relation qui te rend coupable et malheureuse. Probablement que plus encore que la maladie, c’est sa personnalité qui le rend si froid et si dur par moment. La bipolarité a bon dos... ses addictions comme thérapies aussi d’ailleurs si tu veux mon avis d’ex fumeuse et buveuse... c’est tellement plus simple. 

Rien n’autorise la maltraitance. N’accepte jamais qu’on te manque de respect, quelqu’en soit la raison. Et même si tu es « en tort ». Si tu ne peux communiquer sereinement, sans violence ni cris, impose le silence... 

Ce n’est que mon avis.

Bon courage à toi 

 


   
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kelly0604
(@kelly0604)
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Bonjour Eureka,

Merci pour votre réponse.

Je ne sais pas ce que c'est de vivre avec la maladie bipolaire et je vous trouve tous très courageux, je suppose que ça ne doit pas être facile tous les jours. Je n'accuse en rien la maladie, sinon je ne serais pas restée aussi longtemps avec lui. 

Durant la relation, j'ai essayé le silence, ça n'a jamais marché. C'est une personne très aimée de son entourage, mais étant donné qu'il vit seul, je me suis doutée qu'ils ne savaient pas comment il était en vrai. Je me suis même demandée si ce n'était pas moi qui perdais la raison. Sa famille n'était même pas au courant qu'il est bipolaire. J'ai difficile à le croire, mais j'ai quand même prévenu sa soeur, je ne saurais pas vivre avec plus de culpabilité si jamais il lui arrivait quelque chose. 

J'ai eu de ses nouvelles, il est anéanti, mais continue à me rendre seule responsable. Il ne se remet pas en question et je crois qu'il ne le fera jamais. C'est difficile à supporter quand on a fait tous les efforts possibles mais que l'on se retrouve face à un mur. 

 

Merci beaucoup, je me sens légèrement soulagée.


   
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Eureka
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Il y a des personnes qui ont le don pour faire culpabiliser. Quoiqu’il arrive, ils refont l’histoire et renversent les responsabilités. Ils ne se remettent jamais en question. Ils ne communiquent jamais de manière claire, multipliant les contradictions et les contrevérités. Ils passent souvent du coq à l’âne, ne nous laissant pas le temps de répondre aux attaques verbales, dans un long monologue éreintant... et nous, bizarrement, on se sent coupable. On se remet en question dans une inlassable empathie. On tente de comprendre le pourquoi de toutes ces réactions, de tous ces mots. On finit par penser qu’il nous faut être patient et indulgent avec cet autre qui nous blesse. On se dit que finalement il souffre et que cela explique voire excuse son attitude. On pense qu’avec beaucoup d’amour, on pourra l’aider...

Moi je te dis : tiens le coup ! Reste loin de cette personne. Ce n’est pas par hasard qu’il t’a choisi toi, dont l’infirmière. Tu as ce don de l’empathie dont il a besoin. La culpabilité est précisément le sentiment qu’il cherche à provoquer chez toi pour te pousser à accepter l’intolérable. Il passe ses nerfs sur toi pour se sentir mieux. Te voir te débattre en souffrance lui plaît. 

Désolée, je suis peut-être à côté de la plaque... mais mon histoire a commencé comme la tienne. Elle finit mal. 

Prends soin de toi 


   
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seb
 seb
(@seb40)
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Posté par: Eureka

Bonsoir Kelly 

Je suis une femme, la quarantaine,  bipolaire aussi. Je prends un traitement depuis plusieurs années, mais ça n’a pas été toujours le cas. J’ai fumé beaucoup beaucoup de shit avant de devenir mère, et plus récemment c’est l’alcool qui m’a rattrapé. J’ai eu pendant 5 années une relation hautement passionnelle, et, extrêmement toxique... et un enfant est né de cette union. Comme je me reconnais dans ce que tu décris de ta relation ! Tellement même dans nos débuts (la jalousie, le harcèlement, la non-communication, etc) !

Je voudrais te dire tout d’abord ces quelques mots transmis par mes amis alcooliques anonymes :

« Mon Dieu, donnez moi la sérénité d’accepter les choses que je ne peux changer,
le courage de changer les choses que je peux,
et la sagesse d’en connaître la différence. »

La culpabilité est la pire conseillère mon amie. Sois indulgente envers toi-même : tu as essayé de comprendre, de conseiller, de soutenir. Il ne peut pas t’entendre pour le moment. Tu ne pourras pas le changer, mais tu peux courageusement décider de t’éloigner de cette relation qui te rend coupable et malheureuse. Probablement que plus encore que la maladie, c’est sa personnalité qui le rend si froid et si dur par moment. La bipolarité a bon dos... ses addictions comme thérapies aussi d’ailleurs si tu veux mon avis d’ex fumeuse et buveuse... c’est tellement plus simple. 

Rien n’autorise la maltraitance. N’accepte jamais qu’on te manque de respect, quelqu’en soit la raison. Et même si tu es « en tort ». Si tu ne peux communiquer sereinement, sans violence ni cris, impose le silence... 

Ce n’est que mon avis.

Bon courage à toi 

 

GIRL POWER EUREKA


   
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 Anonyme
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Bonjour Kelly,

 

Pour avoir été colérique comme le garçon dont tu parles, je sais que c'est complètement symptomatique du trouble bipolaire. Les émotions qu'on ressent pour une petite contrariété sont vives, entremêlées, il y a à la fois de la colère, de la tristesse, de la culpabilité, c'est extrêmement difficile à démêler et à exprimer à un proche. Pour nous défendre face à ces réactions inappropriées, on a chacun nos méthodes ; personnellement j'agissais comme ce garçon, en reprochant à mon compagnon d'être la cause de mon mal-être. Parfois ces colères pouvaient durer des jours où je me murais dans le silence (Le silence et la bouderie sont des armes, un levier qu'on utilise sur les personnes qui nous sont le plus chères pour les faire culpabiliser, c'est un véritable bras de fer entre l'amour et la haine qu'on ressent en même temps pour quelqu'un qu'on aime.) Oui, ça a l'air paradoxal, mais je pense que c'est tout le sujet de la bipolarité...

Aussi, les mots qu'on peut employer dans ces états de rage, la violence qu'on éprouve, sont bien souvent l'inverse de ce qu'on cherche à exprimer : je mettrais ma main à couper que par "Va-t'en", ton ami souhaitait en réalité que tu restes...

La jalousie ne me surprend pas non plus, parfois c'était mes simples spéculations sur l'infidélité possible de mon compagnon qui allumait la mèche... 

 

Je rejoins l'avis qui t'a été donné par Seb, en effet je crois que ce garçon a un long travail à faire sur lui-même... Je n'irai même pas parler encore d'accepter sa bipolarité, suivre un traitement et avoir un suivi psychologique, parce que pour ma part il m'a fallu travailler sur moi-même (En autonomie, sans l'aide d'un psychologue) pour apaiser la colère que je ressentais en moi, et pour protéger mon compagnon de moi-même. Je n'ai un traitement que depuis 2 mois, mais je note que j'ai un tempérament moins explosif depuis un ou deux ans.

Pour ce qui est de ce que tu peux mettre en oeuvre pour sauver ton compagnon, je pense que tu ne peux pas le sauver de la noyade, il ne fera que t'entraîner avec lui. C'est à lui de prendre conscience qu'il est malade, que tu en souffres, qu'il en souffre et qu'il faut qu'il agisse sur lui-même dans son propre intérêt.


   
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