1 mois jour pour jour en hospitalisation, j’ai beaucoup de chance d’être tombée dans une unité où les infirmières et les psychiatres sont très à l’écoute. 

On vient d’augmenter ma dose de lamictal à 100mg suite à une crise de manie qui a duré 4 jours et qui aurait pu durer plus longtemps si les infirmières n’avaient pas réagi aussi vite. Pour le coup retrait des permissions d’après-midi pour aller me balader en ville ou au bord du lac voisin, même dans le parc de l’hôpital. En même temps j’étais dans un état d’euphorie totale et moins je dormais plus j’avais de force, de rapidité dans mes créations, tout allait si vite, écriture, collage, coloriage bref un peu tout pour occuper les soirées jusqu’à être obligée d’aller se coucher. L’enfer d’être enfermée et dans un lit à ce moment là pendant trois nuits et de devoir tenir en place. Bref des que je pouvais partir j’allais me dépenser sans fatigue aucune avec une tension et un taux de glycémie très bas. Et dépenser beaucoup d’argent en ville aussi.

les infirmières et psychiatre ont réussi à stopper la crise à temps mais là je suis comme un légume sans transition, avec surtout des vertiges et du mal à tenir debout, une grande fatigue et le courage de ne rien faire. 

Je me sens frustrée et nostalgique, triste mais pour une fois pas désespérée à vouloir mourir ni à passer à l’acte. 

Je suis surtout déstabilisée et je ne comprends pas les réactions de mon corps. 

Je ne sais pas si pour vous la bipolarité joue aussi sur l’alimentation. Je n’ai plus faim et les aliments que j’aimais sont sans saveur et difficile à avaler. Je vais devoir sûrement aller en centre de rééducation alimentaire après cette hospitalisation, je reverrai avec ma psychiatre de l’hôpital qui me suit depuis le départ, elle est en vacances et m’a dit que ça peut-être bien. L’hospitalisation peut se faire de jour ce qui me rassure.

La semaine prochaine je commence une psychoeducation pour bipolaire j’espère que ça va m’aider, ça dure 10 à 11 semaine, une par semaine. 

J’ai de l’espoir mais aussi des moments de tristesse et de colère contre cette maladie et je n’arrive ni à pleurer ni à crier.