C'est possible en effet. A mon époque et dans le petit coin de campagne ou j'ai grandis, on ne remettait pas en cause les méthodes utilisées ( ma mère née en 50 avait quand a elle un instit qui lui cassait ses ardoises sur la tête quand elle avait une mauvaise réponse, et elle se faisait encore enguirlander chez elle parce qu'il fallait racheter une ardoise... tout ça pour dire que les enseignants avaient une autorité non contestée).
Je pense aujourd'hui, et a postériori, et bien que je n'ai été diagnostiquée qu'a la quarantaine assez tassée, que j'ai souffert de "quelque chose" toute ma vie. Qu'on ai mis le mot de bipolarité dessus aujourd'hui, ne m'empêche pas de penser (et je le répète, c'est un avis personnel) que ça a influencé mes actions, ma manière d'apprendre, en plus de mon vécu qui a pu encourager une vie "pas normale".
Je constate aujourd'hui que effectivement, j'oublie des choses. Est ce plus ou moins que dans ma jeunesse? C'est différent, mais pas plus ou moins. Mes stratégies de contournement ou dérivation aujourd'hui? Je note tout en rappel dans mon téléphone. Récemment, je me suis même trompée sur la date de naissance de ma soeur...
Une de mes questions pourrait être: y a t il ici quelqu'un qui sais, ou pense, que le cerveau humain est capable de s'adapter en cas de perte cognitive, dans quelle mesure, et les médicaments influent ils sur les capacités d'adaptation?
Tiens,
Le numéro papier est malheureusement épuisé (je vais essayer de le trouver en médiathèque) mais il est possible d'acheter la version numérique.
Pour répondre à ta question : en théorie, oui l'adaptation serait possible, en pratique, elle se fait peu voire pas du tout. Ma mère est atteinte de démence sénile, cerveau grillé, pas de retour possible, pareil pour Alzheimer. Après, ça ne m'empêche pas de vouloir croire au fait qu'on puisse stimuler le cerveau pour essayer de mieux vieillir, et c'est pour ça que je lis, que je fais des mots fléchés, que je fais du yoga (le stress étant l'ennemi numéro 1 du cerveau parait-il). Côté médoc, l'effet camisole chimique est une réalité hélas, mais l'effet de la maladie sur le cerveau n'est-il pas pire ?
Je vais regarder ça, merci 😊
En dehors de la démence sénile ou Alzheimer, sujets que je ne maîtrise pas vraiment, est il possible que le cerveau non pas se répare, mais construise des circuits, ou transforme des circuits, pour pallier a une trouble cognitif?
Oui, parfois, je me pose de ces questions...
@lilith39
Je me les pose aussi 😉
J'aurais tendance à répondre oui, regarde les personnes qui font des avc et qui récupèrent (plus ou moins bien) grâce à la rééducation !
C'est juste que les personnes ayant une maladie physique ne sont pas jugées et, au contraire, sont souvent vues comme des personnes courageuses car elles affrontent la maladie. Nous aussi, pourtant, sommes très courageux de lutter contre ce trouble et d'essayer de mener une vie "normale ".
Je suis pas d'accord, il y a aussi beaucoup de stigmatisation sur le handicap physique. Regarde la représentation dans les médias, elle est quasiment nulle. On ne veut pas voir le handicap.
Ce délire de lire que le handicap physique est pas jugé haha
Fallait oser 😆 🤣
@m
Je trouve que dans la vie courante, les maladies physiques n'entraînent pas de rejet, contrairement aux troubles mentaux.
Si je disais à des amis que j'avais un diabète ou même une pathologie grave, ils ne fuieraint pas, ils me soutiendraient dans cette épreuve. Tandis que si je leur dévoilais ma bipolarité ils prendraient presque tous la fuite.
Les médias ne dénigrent pas selon moi, le handicap physique. Après, tout dépend de ce que tu entends par handicap physique? Les maladies non visibles et/ou les handicaps palpables du genre paraplégie ou autre?
C'est pourquoi je pose la question de savoir ce que @M. entend par handicap physique.
Je pense qu'il est plutôt bien accepté aujourd'hui du mois plus que les troubles mentaux. Prenons pour exemple le handisport. Ça ne reste que mon opinion...
@vdaria
C'est légitime que tu parles de ta soeur tout le temps, c'est un événement traumatisant et il vaut mieux en parler que d'enfouir la douleur et la garder pour toi.
Par contre, pourquoi est-ce que tu t'en veux? Penses-tu que tu aurais pu empêcher ça ?
Très souvent avant de faire une TS, c'est à moi qu'elle téléphonait. La fois où elle a réussi, elle m'appelée quelques jours avant mais j'ai pas bien compris que sa décision était prise ; et après, le soir du suicide je n'ai pas insisté après six appels sans réponse. Et même comble de l'horreur j'ai pensé "bah si elle meurt elle meurt". Et effectivement elle est morte. Mon psy me dit que les proches de suicidés arrivent rarement à se débarrasser du sentiment de culpabilité. Tu vas me répondre "elle souffrait beaucoup", "elle aurait réussi une autre fois" ; reste qu'elle n'est plus là, elle était ma personne préférée sur Terre, je m'emmerde sans elle et je n'ai plus la personne qui me comprenait le mieux pour m'aider. Caliméro
Quelle chance d'avoir pu parler de ta maladie sans subir de jugements !
Le secret : en avoir rien à foutre de ce que les gens pensent, mais véritablement et pas faire semblant, ça se sent ces trucs là.
Quand j'avais des jobs étudiants, mes employeurs ont eu la misère parfois avec moi 😂 genre je partais, abandon de poste pour aller boire un verre en terrasse à Saint Germain ou près de ma fac Sorbonne, assis je disais au serveur " on est pas bien là hein ?! " 🤣
Mes patrons en mode oui je pourrais vous licencier 😂 et moi : oui allez y vous pouvez me virer si vous voulez, pas grave, je trouverai autre chose 😂 j'étais très sincère je m'en foutais, alors jamais été viré 🤣 et en plus ils me kiffaient 😂 parce que je m'en foutais vraiment, et quand on s'en fout vraiment, les autres n'ont plus de pouvoir 😌 c'est valable dans la vie amicale et amoureuse 🙂
@vdaria
La culpabilité finit par s'estomper, on arrête de se dire "et si, et si, et si...". On accepte de ne pas avoir été là, d'avoir eu des pensées que l'on n'aurait pas dû avoir, de ne pas pouvoir réécrire l'histoire. Un jour on ne se voit plus comme le coupable parce qu'on comprend qu'il n'y a pas de coupable. On ne culpabilise plus de continuer à vivre alors que l'autre est mort, et petit à petit on recommence à vivre, on fait son deuil. Tu n'oubliera pas pour autant, et surtout tu ne l'oubliera pas. Se débarrasser de la culpabilité est possible, ça m'a pris 15 ans, mais c'est possible. Laisse toi le temps.
@vdaria
Selon moi, on réagirait tous comme toi à cette douloureuse expérience. Choupie a raison la culpabilité s'estompera avec le temps. Le temps panse les peines , même si ta douleur sera toujours là quand tu y repenseras.
J'ai eu le même sentiment que toi après une très douloureuse expérience avec un ex conjoint. Au final, sa famille m'a dit :"si tu n'avais pas été là il serait parti bien avant et n'aurait pas vécu ces moments de bonheur".
C'est pareil avec ta sœur, essaye de te dire que , peut-être si tu n'avais pas été là, elle serait partie plus tôt.
Je ne sais pas si ces paroles t'apaisent, je l'espère. Je comprends ta peine.
Tu as tellement raison de t'en foutre et on devrait tous en faire autant. Peut-être que si on parlait tous ouvertement de notre maladie elle serait mieux connue et mieux perçue.
Je n'arrive pas à me foutre de ce que les autres pensent de moi. C'est certainement lié à mon manque de confiance et à un syndrome abandonnique.
Moi c'est pas vraiment que j'assume pas devant les autres, même je me fiche de ce qu'ils pensent ; mais quand je vais mal parce que je suis en dépression ou très angoissée et que ça se voit sur mon visage et que j'ai peur de perdre mon travail parce que je suis moins efficace, c'est là que ça pose problème. J'aimerais être en mesure de leur dire "c'est pas moi, c'est la dépression, je sais même pas de quoi j'ai peur ni pourquoi j'ai envie de mourir, c'est la maladie qui fait ça". Ou bien quand je suis un moulin à paroles, que je fais des blagues toutes les 5 minutes et que je raconte très fort des détails de ma vie un peu gênants après coup, j'aimerais pouvoir leur dire "oh là désolée c'est l'hypomanie, ça sort tout seul et je suis le roi du monde dans ma tête".
Mais en fait là ce soir je pense à ces migrants que je vois dans la rue qui pédalent sur des vélos, en anorak et avec des pov chaussures trop grandes pour eux, et leur masque pas ffp2 sur la bouche, qui viennent de je ne sais quel pays où ils crevaient de faim et je me dis " arrête de te plaindre"
Je voulais dire que le handicap physique (visible de l'extérieur) est pratiquement invisible (car non représenté) dans les médias. Aucun message n'est passé. Le message est l'absence de message et de représentation. La société ne veut pas voire. La vie avec un handicap physique ne fait pas vendre.
Pour les troubles cognitifs, j'ai l'impression d'avoir des troubles de l'attention depuis mon diagnostic.
Oh oui on veut de l'espoir ! Déjà je vais arrêter de chercher des réponses à mes questions sur Google car c'est déprimant.
J'aimerais tellement avoir des témoignages de personnes qui sont bien stabilisées depuis un certain temps et qui n'ont pas trop de séquelles de cette foutue maladie! On a tous, Je crois besoin de penser ou de savoir qu'une vie active, professionnelle et sociale est possible à long terme.
Pour revenir sur ce point en particulier : il y a quelques années ma boîte a été rachetée par une plus grosse, fusion acquisition. Nouvelle boîte, nouvelle organisation, nouveau management, nouvelles fonctions, tout était nouveau, la seule chose qui n'avait pas changé c'était les fauteuils sur lesquels on était assis et même ça, ils ont fini par les changer 😆 Conséquence : une hécatombe parmi le personnel, crises de panique, crises d'angoisse, dépressions, burn-out... Les gens sont finalement bien plus fragiles qu'ils ne le paraissent, et ce qui nous semble à nous, enviable, à savoir le combo "vie professionnelle et sociale" qui serait un marqueur de stabilité, et bien ça ne résiste pas bien longtemps à un peu de pression ou de changement de repères. Ceci dit pour te réconforter 😏
Mais en fait là ce soir je pense à ces migrants que je vois dans la rue qui pédalent sur des vélos, en anorak et avec des pov chaussures trop grandes pour eux, et leur masque pas ffp2 sur la bouche, qui viennent de je ne sais quel pays où ils crevaient de faim et je me dis " arrête de te plaindre"
En fait je fonctionne un peu à l'envers, parce que regarder la misère des autres ne change pas grand chose à la sienne. J'essaie plutôt de regarder tout le positif dont je peux être reconnaissante : je suis une femme née au 20ème siècle dans un pays civilisé, j'ai bénéficié de progrès dans tous les domaines, santé, technologie, etc, j'ai deux bras et deux jambes qui fonctionnent bien, et une tête qui fonctionne quand même pas si mal. Avec mes yeux je peux regarder la beauté du monde qui m'entoure, et avec mes oreilles écouter les chants des oiseaux. J'ai aussi un boulot et un toi sur ma tête. Tout ça, c'est déjà beaucoup, et beaucoup plus que pour certains. Donc je dis "merci" au vieux barbu là haut, et cette reconnaissance, c'est un sentiment positif. Ensuite, je me dis que quand je serai à la retraite, j'essaierai de m'engager dans une action bénévole, vers les femmes sdf peut-être. En attendant, comme je n'ai pas le temps, je souris à tous les gens que je croise, quelque soit mon état, parce qu'un sourire, pour ceux qui le reçoivent, ça peut-être parfois beaucoup.
@m
Je suis d'accord, cela n'intéresse personne que le handicap soit psychique ou physique. Cela n'empêche que le handicap psychique est beaucoup plus stigmatisé que celui physique.
@m
Oui je pense qu'il reste des séquelles qui sont de plus en plus importantes à chaque crise...
Tu as tellement raison de t'en foutre et on devrait tous en faire autant. Peut-être que si on parlait tous ouvertement de notre maladie elle serait mieux connue et mieux perçue.
Je n'arrive pas à me foutre de ce que les autres pensent de moi. C'est certainement lié à mon manque de confiance et à un syndrome abandonnique.
Oui souvent c'est juste un souci de confiance en soi ou d'image de soi et d'estime de soi aussi mais si tu parviens à rehausser un peu ça, à te réparer en quelque sorte, alors tout te passera au dessus de la tête 😇