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Poser un diagnostic ? Comment gérer ?

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azur93
(@azur93)
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Début du sujet  

Bonjour,

 

Je vous écris car j’aurais besoin d’avis et de conseils. J’ai déjà rendez-vous avec une nouvelle psychiatre prochainement mais ces idées me trottent trop en tête et j’avais besoin de les écrire ici. Je vais essayer de ne pas être trop long.

 

Voilà j’ai 20 ans et depuis que j’ai 13 ans je fais régulièrement des rechutes dépressives, parfois très violentes. Pour cela j’étais sous antidépresseur depuis 2 ans et j’ai arrêté car ça ne changeait rien. La dernière rechute remonte à il y a un an, sûrement la plus violente, où je me suis senti complètement envahi par l’idée de la mort et je pensais plus qu’à ça jour et nuit. J’ai eu des périodes + joyeuses avec parfois des idées de grandeur voire euphoriques mais rien de trop excessif je trouve, ou alors sur une ou deux semaines max. Rien qui m’ai « alarmé ». Simplement après cette dernière rechute quelque chose a changé. Je me rappelle très bien qu’après une journée encore à réfléchir à comment j’allais pouvoir mourir, je me suis couché le 26 janvier 2019 et je me suis senti excessivement heureux et prêt à reprendre ma vie en main. Ça a été progressif mais j’ai ensuite passé le printemps dans une euphorie assez dingue, avec l’impression que ma vie prenait un tournant. J’envoyais des messages en masse à ma famille en leur déclarant mon amour, j’avais l’impression que j’allais changer le monde avec mon art, l’impression que j’étais le meilleur, que j’avais enfin compris, l’impression d’être magnifique et que tout le monde m’aimait, et j’en passe. Vraiment comme si ma confiance en moi avait fait un gigantesque bond et j’étais tellement heureux que je voulais le crier partout. Ça s’est calmé en août où je suis un peu revenu « à la normale ». Je me suis rappelé de mon dernier séjour en HP, en janvier, où le psychiatre m’avait parlé des troubles bipolaires et m’avait demandé si j’avais eu des phases euphoriques dans ma vie. À ce moment, n’ayant pas encore connu cette intensité là et n’ayant pas la force de faire une introspection, j’avais répondu que non pas du tout. Et puis là depuis septembre je me questionne beaucoup. J’ai dû passer 2 semaines dans un état dépressif, puis suis revenu à la normale et j’ai vu une nouvelle psychologue qui m’a remis sur cette piste d’où ma prise de rendez-vous chez une psychiatre. Actuellement je suis dans une phase où j’ai des idées de grandeur, ce truc dans le ventre qui me donne l’impression que je dois tout vivre très vite, qu’il ne faut pas que je dorme car je dois profiter d’être en vie et de contempler ces pensées, et pour ne rien rater. Mais j’ai davantage de recul dessus et me documentant sur les troubles bipolaires, j’ai l’impression de mieux me comprendre, d’enfin trouver quelque chose qui expliquerait mon cerveau qui part dans tous les sens. Mais alors si c’est ça est-ce que ça veut dire que mon bonheur exacerbé pendant ces moments est factice ? Et combien de temps cela prend-il pour poser ou ne pas poser un diagnostic, après tous ces questionnements ? Si il s’avère que je souffre de troubles bipolaires est-ce que je serai obligé de prendre un traitement ou pourrais-je apprendre à mieux gérer tout ça en me connaissant mieux ? Sachant que ces périodes sont aussi pour moi source de grande motivation et productivité professionnelle et créative, étant artiste je me rends compte qu’elles me sont chères et que je vais quand même rarement jusqu’à me mettre en danger alors pourquoi les éteindre ?

 

Merci d’avance pour vos réponses 


   
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Terrien
(@terrien)
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Cet attachement aux phases maniaques (ou hypomaniaques) est courant chez les bipolaires. Si tu es bipolaire, tu fais l'expérience de phases maniaques (ou hypomaniaques) mais aussi de phases dépressives (redoutables, dans ton cas, apparemment). Une bipolarité chez toi pourrait éventuellement expliquer pourquoi les antidépresseurs qu'on te prescrivait ne semblaient pas avoir d'effet sur toi.

Mon diagnostic a pu être clairement établi lors de ma première hospitalisation (en raison d'une crise maniaque). Il a fallu que j'atteigne cet extrême pour être convenablement diagnostiqué. Avant ça, j'ai traîné des années avec un pseudo-diagnostic du style cyclothymie, sans prise en charge. A partir du diagnostic sérieux, il m'a fallu des années pour accepter la maladie et le traitement. Il a fallu que je fasse une crise maniaque pire que les autres, pendant l'été 2010, pour que j'accepte enfin et commence à me rétablir.

Je te conseille de ne pas voir la bipolarité sous l'unique prisme des phases maniaques (ou hypomaniaques): tu as un problème vital avec les phases dépressives, d'après ce que je comprends. Ces deux phases sont deux aspects indissociables d'une même chose, la bipolarité.


   
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azur93
(@azur93)
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Début du sujet  

@terrien

Merci pour ta réponse. Effectivement je ne peux plus vivre dans le risque de ces rechutes dépressives qui me mettent en danger et me plongent dans un vide social et professionnel que je ne peux plus me permettre...

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Mais du coup dans ce que tu me dis, j’ai une question : il est impossible de se débarrasser de ces phases dépressives sans se débarrasser aussi des phases (hypo)maniaques ? 

J’ai eu la telle impression d’enfin comprendre ce qu’était le bonheur total ce printemps, comme si une porte vers la plénitude s’ouvrait - même si c’était un peu trop au point de me brûler intérieurement parfois - qu’il est effectivement dur d’y renoncer. D’autant plus que je n’ai pas eu la sensation de me mettre en danger vital dans cette phase-là. Mais je comprends que si tel est le mécanisme des troubles bipolaires alors il faut apaiser ces moments aussi..


   
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Ask
 Ask
(@ask)
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Posts: 3
 

@azur93

Bonsoir, je réagis spontanément,

Un traitement adapté t'aidera a avoir une régulation de l'humeur quasi "normale" : M. tout le monde.

Après, le fait que tu sois bien plus performant et productif, etc, etc, ça, tu te rendra compte que même si tu es totalement étalé à cause du traitement qui au départ peut être lourd : Cette capacité là, ça, c'est toi, c'est pas forcément ce qui te défini parce que c'est pas tout le temps, mais fondamentalement c'est toi qui définira à quel point tu es "génial"!

Après le souci : c'est la juste mesure... être génial ET m. tout le monde (s'exercer au recul immédiat - réflexe essentiel)

C'est un chemin semé d'embuches et de super trucs et, c'est justement ça qui est énorme!  Un jour tu te retournera sur ce que tu as traversé et tu comprendra que tu as fais les bons choix et surtout, n'oublie jamais que tu es ce que tu es parce que tu as ce passé précisément (pas de regret) et demain tu fera des choix en fonction de ce que tu veux, vraiment!

Perso, quand je me regarde dans la glace le matin, je sais qui je regarde droit dans les yeux et je regarde devant pour les choix à venir...


   
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Terrien
(@terrien)
Trusted Member
Inscription: Il y a 5 ans
Posts: 95
 
Posté par: @azur93

@terrien

Merci pour ta réponse. Effectivement je ne peux plus vivre dans le risque de ces rechutes dépressives qui me mettent en danger et me plongent dans un vide social et professionnel que je ne peux plus me permettre...

Mais du coup dans ce que tu me dis, j’ai une question : il est impossible de se débarrasser de ces phases dépressives sans se débarrasser aussi des phases (hypo)maniaques ? 

J’ai eu la telle impression d’enfin comprendre ce qu’était le bonheur total ce printemps, comme si une porte vers la plénitude s’ouvrait - même si c’était un peu trop au point de me brûler intérieurement parfois - qu’il est effectivement dur d’y renoncer. D’autant plus que je n’ai pas eu la sensation de me mettre en danger vital dans cette phase-là. Mais je comprends que si tel est le mécanisme des troubles bipolaires alors il faut apaiser ces moments aussi..

Ce que je veux dire, c'est qu'on ne soigne pas un dépressif et un Bipolaire en phase dépressive de la même façon. Dans le cas du bipolaire, les phases dépressives et (hypo)maniaques sont interdépendantes et sont deux expressions différentes d'un même mal (deux pôles, un bas et un haut). A ma connaissance, on ne peut avoir l'un sans l'autre si on est un Bipolaire non-stabilisé.

Ta description des phases hautes me rappellent l'hypomanie (à confirmer, BP de type 2). Celle-ci me semble généralement plus facile à gérer que les phases maniaques (BP de type 1, qui est mon cas). Je peux concevoir le bien-être ressenti lors des phases hypomaniaques. Je comprends mieux pourquoi certains Bipolaires les espèrent. Mais dans mon cas, je vivais des phases maniaques beaucoup moins enviables (quand elles arrivaient, j'avais l'intense sensation d'enfin vivre pleinement mais ça finissait par tourner assez mal, ce qui fait que, finalement, je redoutais ces phases hautes). C'est pourquoi la distinction manie/hypomanie et BP1/2 me semble nécessaire car il y a différents types d'expériences bipolaires.

Alors je comprends ton questionnement: peut-on neutraliser les phases dépressives tout en conservant le positif des phases hautes? Je ne pense pas mais je n'en suis pas sûr à 100%. Je te conseille vivement de faire une recherche sur ce thème dans ce site et de poser cette question dans un nouveau fil, en expliquant le contexte.


   
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