Bonjour,
Une question me taraude depuis quelque temps concernant la gestion de mon état de santé et mon travail. Ma psy dit que mon trouble fait parti du spectre bipolaire sans donner plus de précision, d'après elle ca n'a pas d'importance, il y aurait autant de bipolarité que de patients d'après elle. Moi, je pense que je suis cyclothymique car j'ai des cycles très rapides, parfois au cours de la même journée...
Bref, je suis maman de 4 enfants, ma petite dernière a à peine 4 mois, ma psy va prolonger mon congé maternité pour que je ne reprenne qu'à la rentrée de septembre. Je serai à 80% et j'ai une trouille phénoménale de ne pas arriver à gérer travail, enfants, lessives (8 à la maison!) sachant que mon conjoint participe beaucoup à la vie du ménage et que en congé maternité je me sens souvent déjà débordée. Je suis très perfectionniste dans mon travail (je suis instit), je donne le maximum de moi même pour mes élèves et ca m'épuise, mais j'adore mon métier. Je pense que l'idéal pour moi serait de bosser à mi temps mais je n'ai pas les moyens financiers de perdre la moitié de mon salaire. Je n'ai pour autant pas envie de multiplier les arrêts maladie ou de tenir coute que coûte et rendre la vie impossible à mes proches. J'ai depuis quelques années eu pas mal d'arrêts maladie et du coup, certains collègues (très cons) me prennent pour une faignante, ce que je ne suis pas du tout. Bref, je me sens dans une impasse, j'ai peur de ne pas y arriver.
Et vous? Comment gérer vous maladie et travail sans pour autant faire d'arrêt à répétition?
bonjour Willow
Ah cette question du travail et de notre santé c'est si compliqué pour nous les bipos !
je suis également maman de 3 enfants et j'ai mon beau fils qui vivait avec nous jusqu'à il y a un an (il a 30 ans)
quand je travaillais (assistante de consultants) j'y arrivais mais malheureusemnt avec des arrêts de travail en cas de crise trop forte up ou down (je suis bipo 1). c'est d'ailleurs pour cela que je me suis retrouvée à force en invalidité (décision prise avec mon mari pour que j'aille mieux et bien sûr avec les médecins)
quand j'allais mal heureusement mon mari m'aidait pour les enfants, par ex ils les emmenaient à l'école le matin etc...
en fait je ne sais pas trop comment t'aider, tu peux peut-être voir pour un mi temps thérapeutique ? je ne sais pas comment ça fonctionne dans l'éducation nationale...
bon courage en tout cas...
Bonjour Willow comme ton dernier à 4 mois tu peux avoir le complément grâce aux aides de l’etat jusqu’au 3 ans de l’enfant cela te permettrai de reprendre à ton rythme en septembre à mi temps comme cela tu pourras concilier ta vie familiale et ta vie professionnelle. Après plusieurs arrêts liée à ma maladie je me suis fait licenciée de mon travail. C’est difficile de tout gérer. Je suis à la recherche d’un emploi je fais quelques missions en attendant. C’est important de garder le lien social. J’ai besoin des autres pour exister et je crois que nous sommes tous dans le même cas les bipotes.
Lucille ce n’est pas trop pesant d’avoir vu tes enfants grandir et de ce fait avoir moins de responsabilités vis à vis d’eux ?
Bonjour Lucille,
le mi temps thérapeuthique c'est un an maximum par affection et par carrière! J'ai déjà entamé mon capital de 6 mois suite à ma reprise après ma dépression majeure liée à mon divorce, donc il reste 6 mois, sauf que j'ai 35 ans et qu'il me reste 30 ans à bosser! Je vais parler de tout ca avec ma psy parce que ca m'angoisse beaucoup, je pense être une bonne instit, mes élèves m'aiment en général beaucoup mais voilà je suis fatiguable et quand je suis dans le creux de la vague je préfère ne pas bosser plutot que de faire de la merde... Je suis peut-être trop exigeante avec moi même. En tout cas merci de ta réponse.
Bonjour à tous,
La question du travail est très compliquée nous concernant. En cas de stress ça nous tire encore plus vers le bas mais en même temps on a besoin de ce lien social qui nous permet un semblant de vie je dirais...Ca n'est vraiment pas évident.
Je pense qu'il faut un traitement adapté pour être stabilisé au mieux. Parles en bien à ton psy pour qu'il comprenne bien ton ressenti par rapport à ça et ensemble vous trouverez forcément une solution.
En ce qui me concerne, je suis assistante dentaire et j'ai multiplié les arrêts mais depuis que j'ai un traitement adapté ça ne s'est plus reproduit malgré les hauts et les bas mais plus dans l'extrême au point d'être arrêté. Pour ma part, j'ai demandé un mi-temps et c'est beaucoup mieux. Il y a des conséquences financières, c'est sûr mais face à ma maladie mon bien-être passe bien avant le travail. Je ne veux plus rendre malade pour ça, alors maintenant j 'essaie de tirer que le positif c'est à dire un lien social qui peut être bénéfique par moment.
Je ne sais pas que tout comment ça se passe dans l'éducation national mais il y a forcément un moyen qui te permettrait de te préserver.
Bon courage Willow.
Anna tu as de la chance d’avoir pu travailler à mi temps ce serait l’ideal car plus de repos mons de stress et on garde le lien social indispensable à notre caractère.
Oui exactement Armelle. Un temps plein pour un bipo beaucoup trop compliqué...
C’est un bon compromis car nous adorons les liens sociaux et si on ne veut pas trop saouler notre conjoint il nous faut parler aux autres. D’un naturel extravertie ...et toi Anna es tu extravertie ?
Je suis plutôt introvertie de façon naturelle .
Même indépendamment de notre volonté on a besoin des autres. A mon travail sachant que la plupart (sauf une collègue) n'ont pas connaissance de ma maladie ça permet d'être traité et vu comme "tout le monde".
Et ici par contre je me sens si bien comprise, c'est un plaisir de dialoguer avec des personnes comme soi 🙂 c'est un peu comme un défouloir
Bjr,
J'ai failli perdre mon travail quand j'ai eu ma dernière phase up qui a duré 2 mois.
En plus j'ai un DG pas possible à gérer! Il me stresse tout le temps. Y a des moments où je ne dors plus la nuit tellement je suis angoissée à l'idée de venir au travail le lendemain.
Il ignore que je suis bipo.
Par moment, j'ai envie de lui crier JE SUIS BIPO ARRÊTEZ DE ME STRESSER! mais j'ai peur qu'il me renvoie carrément.
Alors je prends sur moi, j'encaisse en silence, pleure toutes les larmes de mon corps et je me dis qu'y a pire comme situation. Et je relativise, et je fais avec!
Maintenant ça va mieux, mais pour combien de temps?! Un mois... une semaine? Dieu seul sait!
Tu as raison Anna ça Fait du bien de s’épauler
tu es bien courageuse de devoir supporter un patron stressant. C’est bien de prendre du recul comme ça néanmoins fait attention de ne pas t’epuiser a la tâche, il faut te préserver. Un peu de stress c’est acceptable au delà cela devient critique. C’est l’une des raisons qui m’ont fait quitté mon ancien travail ils avaient des doutes avec tous ces arrêts maladie... prend soin de toi Mayi.
C'est vrai que le lien social est très important pour moi, je suis d'un naturel plutôt extravertie même si en phase down je suis très introvertie, j'ai ce sentiment de gêner tout le monde, de ne pas être intéressante...
Extravertie si je vois qu'en face il y a du répondant, j'adore rire avec mes collègues mais aussi discuter pédagogie, mais bon j'ai pas de bol, on m'adore ou on me déteste, et dans mon école actuelle, on va dire que les collègues ont choisi avant même de me connaître que ma tête ne revenait pas (je pense qu'elles n'ont pas apprécié que j'enchaine arrêt maladie et congé maternité mais c'est la vie...)
A mon travail, les collègues ne savent pas que je suis bipolaire, le seul collègue à qui je me suis confiée à ce sujet est aujourd'hui celui qui partage ma vie. J'ai une RGTH mais ma hiérarchie ne sait pas pourquoi, je ne préfère pas ébruiter cela car les gens ne comprennent pas, pour eux être bipolaire c'est être un fou dangereux (déjà entendu en salle des maîtres) si seulement ils savaient que de nombreux grands hommes et femmes étaient bipolaires... Je ne veux pas que les parents d'élèves soient au courant, les troubles de l'humeur, bien que très répandus dans ma profession, sont plutôt mal vus.
Je partage ton ressenti Willow...
Je me dis que par bonheur heureusement que mes patrons ne savent pas ma pathologie quand je les entends se moquer de patients atteints de troubles psychiatriques et en tant que professionnel de santé (dentiste) c'est inadmissible...alors je me dis que s'ils savaient pour moi qu'en diraient-ils ??
C'est terrible effectivement ce qu'on peut entendre sur les autres.
J'ai à mainte reprise entendu des collègues critiquer tel ou tel collègue qui était en dépression, "qu'elle aille faire sa depression ailleurs celle-là" c'est une phrase qui m'a profondément choquée... Chez les profs les parents d'élèves en prennent pour leur grade, ils sont critiqués, moqués, j'aime rire, rire de tout mais je n'aime pas la méchanceté gratuite. Ma directrice en début d'année m'a dit de me méfier dune maman en me disant qu'elle était folle et qu'elle était limite dangereuse pour sa fille, j'ai percuté que je la connaissais, cétait la fille de mes anciens voisins, une fille certes spéciale (elle me fait penser aux autistes asperger), bavarde, cultivée et qui me semblait s'occuper de ses enfants avec beaucoup de tendresse.
Bref, devant tant de bêtise, j'ai décidé de "cacher" ma pathologie.
Ca fait du bien de voir que je ne suis pas la seule qui aime travailler mais pour qui parfois, c'est trop difficile, je traine encore beaucoup de honte à ce sujet...
Je te comprends tellement Willow, je me cache également. C est terrible qu à notre époque, les gens aient encore des préjugés comme ça ....
Les bipolaires plaisent beaucoup aux enfants Willow car nous sommes empathiques et enjouées mais le regard des adultes est tout autre surtout si on rajoute des arrêts maladie très mal vu dans le monde de l'entreprise ou de l'enseignement, d'ailleurs c'est mal vu partout.
Bonjour Armelle
Comment ça va aujourd'hui?? Toujours avec bébé ??
Je vais beaucoup mieux David merci, j'ai vu ma copine psychiatre qui me dit que je suis complètement rétablie au niveau de l'humeur. Je rigole et je suis de plus en plus enjouée mais je me surveille pour pas que cela évolue en maniaque car je suis sous antidépresseur. Je pars faire du baby-sitting avec bébé et sa soeur de 7 ans, ça va être sympa. Ca me fait du bien d'être attendu quelque part. Ca change, je peux enfin dire je dois aller travailler....
Bonjour,
je vais peut être vous surprendre mais je ne m'arrête jamais en phase basse malgré les propositions de mon psy.
C'est bien pire pour moi de rester seul à la maison. Déjà qu' au travail, je rumine à en perdre contact avec ce qui m'entoure et c'est les collègues qui me rappelle et me ramène à la réalité. Ils ne sont pas au courant mais voient bien que je suis ailleurs, pas avec eux..
À la maison, mes pensées grises monteraient rapidement en escalade pour devenir noires et gluantes !!
Donc je me fais vraiment violence, et j'arrive au travail avec une grosse boule dans la poitrine. Je tiens mes 8h, prends sur moi. Mon corps et mon esprit prennent des rides plus vite par la surcharge d'énergie dépensée à devoir tout gérer !!
Courage à tous.
Bravo à toi Régis de tenir ton travail
quand je travaillais je n'y arrivais pas donc j'ai eu des arrêts maladie. en fait ce que je déteste en phase down c'est que mon cerveau ralentit trop et je ne suis plus capable de rien faire
Ne sois pas trop dure avec toi même. Tu m’a l’air d’avoir toute ta tête et tout ton esprit. Ne te prend pas la tête, cela n’en vaut pas la peine pense plutôt à tes fils. Ma fille aussi a son brevet elle a déjà passé l’oral son stage et elle attend avec sans trop d’impatience les épreuves écrites la semaine prochaine déjà le conseil l’annee scolaire a passé vite.
