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Faut-il le dire, et comment?

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thierry
(@thierry)
Active Member
Inscription: Il y a 5 ans
Posts: 13
DĂ©but du sujet  

Bonjour,

je constate que je ne repasse sur le forum que quand ça va moyen. 😐 En ce dĂ©but d'annĂ©e, je me (re)pose une question: comment "dire" Ă  ses amis ou proches ce que par ailleurs ils savant tout Ă  fait?

DiagnostiquĂ© il y a 15 ans (j'en ai 50), bien soignĂ© (lithium, ça marche bien sur moi), mais souffrant quand mĂȘme des rechutes visibles toutes les quelques annĂ©es, je constate n'avoir jamais prononcĂ© le mot de la maladie, sinon avec ma femme, mais jamais devant mes enfants, ni mes amis. Qui par ailleurs sont je crois assez au courant par d'autres sources (et mes deux enfants sont majeurs maintenant).

RĂ©guliĂšrement, je me dis que je pourrais le dire - mais jamais je n'ose. J'ai peur d'une part que ça me dĂ©considĂšre, mĂȘme aux yeux de mes proches - je me sens aussi rĂ©guliĂšrement en questionnement de lĂ©gitimitĂ© sur le plan professionnel.

Je crains aussi que cela dĂ©prime mes enfants, qui passent des examens - d'autant que ma fille semble avoir hĂ©ritĂ© grandement de moi, sur la plan sensibilitĂ© et clĂŽture sur elle-mĂȘme.

VoilĂ  que de nouveau je me pose la question: quand et comment pourrai-je aborder le sujet et prononcer le mot? Comment avez-vous fait, si c'est le cas?

(je me doute que cette "culture du secret" me vient de mon enfance, avec des parents dĂ©pressifs et alcooliques, mais qui maintenaient plus ou moins une façade sociale respectable: j'ai trĂšs tĂŽt appris Ă  dissimuler ou dĂ©nier
)

Merci de votre attention.


   
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Stefa
(@stefa)
Honorable Member
Inscription: Il y a 3 ans
Posts: 548
 

C'est une question difficile.

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Mon entourage proche (famille, belle famille) le sait depuis "toujours" (au moment du diagnostic je venais d'accoucher et suis restée hospitalisée plusieurs mois). Je ne parle pas de mes traitements en revanche, sauf à mon compagnon et mon fils qui partagent ma maison.

 

Les copains, trÚs peu le savent. J'ai globalement dit que je souffrais d'une maladie chronique, psychique, appelée trouble bipolaire, et que c'était ça qui causait mes fluctuations de l'humeur "un peu plus fortes que la normale". A leurs yeux rien n'a changé, leur attitude est toujours amicale et bienveillante.

 

Au boulot, je me garde bien de le dire. J'ai juste expliqué que j'avais fait une grosse dépression et que j'avais du mal à remonter et que c'était pour cette raison qu'on me mettait en invalidité. Je n'en ai parlé qu'à ma directrice. Pour les collÚgues, maladie chronique, c'est tout.

 


   
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Zorglub
(@zorglub)
Reputable Member
Inscription: Il y a 3 ans
Posts: 310
 

Moi je dis rien à personne. Quand ça va pas, je dis juste que je ne suis pas au mieux de ma forme, et c'est tout. Je suis plutÎt du genre silencieux.


   
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thierry
(@thierry)
Active Member
Inscription: Il y a 5 ans
Posts: 13
DĂ©but du sujet  

Merci de vos réponses.

Le fait est que hier (comme quoi le thĂšme Ă©tait dans l'air) ma fille, dĂ©primĂ©e comme elle l'est parfois, m'a amenĂ© Ă  causer avec elle, pendant une heure et plus, Ă  Ă©voquer l'histoire de ma famille, et Ă  prononcer les mots que je n'osais pas. Elle est sensible, artiste (musicienne) parfois en proie au doute, et je me fais souvent du souci pour elle - mais par ailleurs, aprĂšs m'ĂȘtre posĂ© souvent la question, je ne pense pas lui avoir "transmis" la bipolaritĂ©, du moins pas telle quelle
 Elle va consulter un mĂ©decin par ailleurs - elle ne dort pas bien.

J'espĂšre ne pas voir dit trop de bĂȘtises devant elle, mais le fait est que c'est une sorte de soulagement que d'avoir parlĂ© et Ă©voquĂ© des questions de famille (de mon cĂŽtĂ©) un peu douloureuses



   
Zorglub reacted
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Hello
(@hello)
Trusted Member
Inscription: Il y a 2 ans
Posts: 56
 

Bonjour, je pense qu il faut le dire à ses enfants, qu ils mettent des mots sur l histoire familiale, qu ils avancent dans la construction de leur identité, et également pour qu ils puissent avoir des données médicales les concernant. Ma fille est encore trop petite mais je sais qu un jour on aura cette discussion.

Pour les amis certains l'ont su il y a longtemps et on n en a jamais reparlé. Certains ne ne savaient pas et j'ai eu besoin de leur dire récemment (à des personnes trÚs proches). J'ai eu le droit à des réponses chaleureuses et sincÚres de leur part.

Je considĂšre que tous ne sont pas capables de comprendre, parfois ça sert Ă  rien. Mes parents savent, mes sƓurs aussi, et ce n'est pas de la mauvaise volontĂ© de leur part mais ils ne comprennent pas du tout ce que je vis. L important au fond est qu ils m acceptent telle que je suis.

Concernant les collÚgues, je n en parle jamais... Trop dangereux pour ma carriÚre. 


   
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thierry
(@thierry)
Active Member
Inscription: Il y a 5 ans
Posts: 13
DĂ©but du sujet  

Re-bonjour

je repasse ici juste pour signaler un fait un peu étrange, ou au contraire logique. Comme raconté plus haut, il y a deux semaines, parce que ma fille avait l'air déprimée & mal dans son identité, j'ai discuté avec elle plus franchement que jamais avant - de l'histoire familiale, de la condition bipolaire, de se propre vie (elle est amoureuse d'une amie, depuis longtemps
).

Depuis, elle me semble aller "mieux" au sens oĂč elle va chez une psy et vient nous voir, mon Ă©pouse et moi, comme pour montrer qu'il n'y a rien d'absolument grave.

Mais, du coup, c'est moi qui ne vais pas bien: je me sens accablĂ©, je me reproche de lui avoir "transmis" cette sensibilitĂ© et ces doutes dont j'ai tant souffert Ă  son Ăąge. C'est rĂ©activĂ© par les incertitudes, sur ses Ă©tudes ou son travail de l'an prochain (elle arrive au bout d'un master en musique, et veut gagner sa vie comme ingĂ© son), ou quant Ă  sa personne mĂȘme.

(La chose Ă©trange ou logique encore, est que sa cousine, la fille de ma sƓur, est Ă  peu prĂšs dans les mĂȘmes affres)

Je crois quand mĂȘme qu'il fallait parler, cela semble l'avoir rassĂ©rĂ©nĂ©e - mais c'est moi qui souffre, aprĂšs avoir Ă©tĂ© soulagĂ© un moment, d'avoir brisĂ© les non-dits. A suivre.

T.


   
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