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Je crois que je suis bipolaire... et j'ai peur.

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lalou
(@lalou19)
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Inscription: Il y a 6 ans
Posts: 8
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Bonjour à tous et à toutes,

Voilà, je me lance sur ce forum car au fil de mes lectures, j'ai la sensation de me reconnaître dans bon nombre de témoignages concernant cette maladie.

Actuellement, je suis plutôt dans ce qu'on appellerait une dépression, aussi j'ai pris rdv dans un CMP pour la semaine prochaine. Mais voilà, j'appréhende énormément le diagnostic, je sais que j'ai un trouble de l'humeur, mais l'idée de le formaliser (nom, traitement...) me mine terriblement. Aussi ma venue ici est dans l'idée de trouver une écoute, un réconfort, et des avis sans doute plus éclairés que le mien. 

Enfant, j'ai tout fait tôt et vite. Parler, marcher, apprendre à lire, etc, tout me réussissait du premier coup et sans effort. Pourtant, d'aussi loin que je m'en souvienne, j'ai tjs été anxieuse, avec une phobie de l'abandon, des pensées paranoïaques (mes parents ne m'aiment pas, ma mère a un amant...) que rien ne justifiait. Et cette tendance à mentir aussi, tout en sachant que c'est mal, ce qui m'a toujours bcp culpabilisée.

A 18 ans, j'ai fait une tentative de suicide. Enfin, en quelque sorte. J'étais très déprimée, désespérée suite à un conflit avec mon petit ami. Il fallait que la douleur et la colère cessent, j'ai englouti des boites de cachets non pas dans l'idée de mourir, mais d'arrêter la douleur. Cela m'a valu 10 jours d'hospi, avec un diagnostique de dépression, et la mise en place d'un traitement antidépresseur. Je l'ai suivi pendant plusieurs mois, puis j'allais mieux, je carburais dans les études, je faisais à nouveaux des projets avec mon copain (emménager à deux...) donc j'ai arrêté, me sentant guérie. Au bout de 15 jours mon copain m'a retrouvée fermée dans un placard, en crise d’hystérie, je suis donc revenue vers le psychiatre qui m'a annoncé que je serais "à vie comme ça, avec cette fragilité", que la dépression serait mon "épée de Damoclès".

Ces mots m'ont bcp choquée, et de là, j'ai décidé que non, il se trompait. Je ne voulais pas me résoudre à l'idée d'être malade. J'ai poursuivi mon traitement 6 mois puis j'ai arrêté, je n'en ai plus jamais repris depuis 12 ans maintenant.

Depuis, je n'ai jamais vraiment connu le calme. Ma vie oscille entre périodes de joies et périodes de désespoir.

Dans mes périodes "up", j'ai pu avoir différents états d'esprit. Les projets bébés, avec la naissance de mes deux filles. Les grandes idées de famille, de bonheur, et l'épanouissement total (voire extrême, au point que cela seulement comptait) dans la maternité.

Maintenant que mes filles grandissent, cela se traduit autrement. Il y a des périodes, parfois très courtes parfois plus longues,  où je suis comme une autre personne. J'ai besoin de séduire, de façon irrépressible. J'ai même été jusqu'à faire croire que j'étais célibataire. Des périodes où les gens sont sous mon charme (je ne suis pas un canon, loin de là), où je me sens charismatique, drôle, cultivée, à l'aise en société. Je ressens le besoin de fuir la maison, les responsabilités familiales, pour sortir en concert, faire la fête. Le fait d'avoir des enfants et un conjoint freine mon euphorie, et je sais très bien que si j'avais été célibataire, je serais capable de sortir tous les soirs de la semaine, de m'alcooliser, de fumer beaucoup, pour retourner bosser le lendemain. 

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Mais le "up" peut aussi se traduire dans un tout autre genre : je me coupe de mes amis et devient une sorte de "super maman", je fais plein de trucs dans la maison (rangement, aménagement, déco, jardinage...), je cuisine beaucoup, je fais les marchés bios, je passe des soirées entières à repasser jusqu'à 1h du matin, je me mets à fabriquer ma lessive et je lis beaucoup de livres de développement personnel. 

J'ai aussi été jusqu'à m'inscrire au registre des donneurs de moelle osseuse, envisager d'héberger des migrants (sans l'accord de mon compagnon) ou donner de l'argent à une association caritative (parce qu'un témoignage m'avait faite pleurer).

Mais dans ces moments, je sais qu'après arrive l'épuisement, le stade où je sombre. Et là, c'est la cata. Je ne fais rien à la maison ou presque, mes enfants me fatiguent, j'ai envie de pleurer, je suis extrêmement irritable et n'ai envie de rien. Il m'est arrivé de ne pas pouvoir aller bosser et de prétexter être malade pour rester dans mon canapé devant la télé.

Je peux aussi parfois être dans un mélange de ces deux états. Me sentir fondamentalement triste, pas à ma place, mais avoir des moments d'euphorie totale (parler bcp et fort, rire et faire rire, faire des insomnies et cogiter à 3000 à l'heure, sentir des montées de stress quand je me couche, sans en comprendre la cause). Je peux passer du rire aux larme en quelques minutes.

 

Concernant mes traits de personnalité, je dirais que j'ai du mal à dire qui je suis, cela dépend tellement des moments. Mes amis me voient comme qqn avec une joie de vivre, qqn de fou-fou, alors que mon compagnon me voit comme une dépressive chronique.

Je suis hypersensible, à l'art, aux émotions des autres, à la musique, un rien peut me faire pleurer ou me mettre dans une joie intense. Je suis également lunatique, caractérielle parfois. 

Est-ce que certains parmi vous se retrouvent dans ma description? Etant le plus souvent dans des phases de dépression, je ne sais plus trop si ce que je vois comme une phase "up" en est vraiment une ou bien si c'est juste un état normal. Je suis perdue...


   
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lalou
(@lalou19)
Active Member
Inscription: Il y a 6 ans
Posts: 8
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Personne? 🙁


   
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David
(@alien)
Noble Member
Inscription: Il y a 7 ans
Posts: 2099
 

Bonsoir Lalou 

Il faut être en peu patient. On est pas psychiatrie ambulant ici. 

Donc déjà tu me donne tes symptômes,es que tu visite un psy ?? Si oui quelle médicaments tu prend ??

Voilà je attende tes réponses 🙂


   
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Mayi
 Mayi
(@mina05)
Estimable Member
Inscription: Il y a 6 ans
Posts: 161
 

Bonjour Lalou,

"

Mais dans ces moments, je sais qu'après arrive l'épuisement, le stade où je sombre. Et là, c'est la cata. Je ne fais rien à la maison ou presque, mes enfants me fatiguent, j'ai envie de pleurer, je suis extrêmement irritable et n'ai envie de rien. Il m'est arrivé de ne pas pouvoir aller bosser et de prétexter être malade pour rester dans mon canapé devant la télé.

Je peux aussi parfois être dans un mélange de ces deux états. Me sentir fondamentalement triste, pas à ma place, mais avoir des moments d'euphorie totale (parler bcp et fort, rire et faire rire, faire des insomnies et cogiter à 3000 à l'heure, sentir des montées de stress quand je me couche, sans en comprendre la cause). Je peux passer du rire aux larme en quelques minutes.

 

Concernant mes traits de personnalité, je dirais que j'ai du mal à dire qui je suis, cela dépend tellement des moments. Mes amis me voient comme qqn avec une joie de vivre, qqn de fou-fou, alors que mon compagnon me voit comme une dépressive chronique.

Je suis hypersensible, à l'art, aux émotions des autres, à la musique, un rien peut me faire pleurer ou me mettre dans une joie intense. Je suis également lunatique, caractérielle parfois."

Tout ça c'est moi que tu décris, sauf que moi j'ai pas de compagnon, je vis avec ma soeur qui me trouve toujours très négative et dépressive.

Tu sais, même si le médecin te dit que t'es malade c'est pas si grave. Être bipolaire c'est intéressant à un certain niveau. ça t'ouvre les portes de la sensibilité, de la perspicacité, de la lucidité, de la spiritualité et de la créativité. Pas mal, non?

Le seul hic, c'est que tu peux faire souffrir ton entourage (sans en prendre conscience des fois) par tes innombrables changements d'humeur et le comportement qui en résulte.

Canalise ton énergie par des activités saines pour ton corps et tu verras que tu vivras tranquille avec.

Courage et bienvenue!

 


   
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David
(@alien)
Noble Member
Inscription: Il y a 7 ans
Posts: 2099
 

Bonjour Mayi

Merci pour ton intervention ,moi je suis trop pragmatique je pense, je prende pas des gains .🙄


   
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Mayi
 Mayi
(@mina05)
Estimable Member
Inscription: Il y a 6 ans
Posts: 161
 

oh David ne dis pas ça, tes mots toujours gentils et pleins d'encouragement sont beaucoup plus touchant que ce que je raconte moi.

T'as plus de gains que nous tous.

Bien à toi.


   
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lalou
(@lalou19)
Active Member
Inscription: Il y a 6 ans
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Début du sujet  
Posté par: Mayi

Bonjour Lalou,

"

Mais dans ces moments, je sais qu'après arrive l'épuisement, le stade où je sombre. Et là, c'est la cata. Je ne fais rien à la maison ou presque, mes enfants me fatiguent, j'ai envie de pleurer, je suis extrêmement irritable et n'ai envie de rien. Il m'est arrivé de ne pas pouvoir aller bosser et de prétexter être malade pour rester dans mon canapé devant la télé.

Je peux aussi parfois être dans un mélange de ces deux états. Me sentir fondamentalement triste, pas à ma place, mais avoir des moments d'euphorie totale (parler bcp et fort, rire et faire rire, faire des insomnies et cogiter à 3000 à l'heure, sentir des montées de stress quand je me couche, sans en comprendre la cause). Je peux passer du rire aux larme en quelques minutes.

 

Concernant mes traits de personnalité, je dirais que j'ai du mal à dire qui je suis, cela dépend tellement des moments. Mes amis me voient comme qqn avec une joie de vivre, qqn de fou-fou, alors que mon compagnon me voit comme une dépressive chronique.

Je suis hypersensible, à l'art, aux émotions des autres, à la musique, un rien peut me faire pleurer ou me mettre dans une joie intense. Je suis également lunatique, caractérielle parfois."

Tout ça c'est moi que tu décris, sauf que moi j'ai pas de compagnon, je vis avec ma soeur qui me trouve toujours très négative et dépressive.

Tu sais, même si le médecin te dit que t'es malade c'est pas si grave. Être bipolaire c'est intéressant à un certain niveau. ça t'ouvre les portes de la sensibilité, de la perspicacité, de la lucidité, de la spiritualité et de la créativité. Pas mal, non?

Le seul hic, c'est que tu peux faire souffrir ton entourage (sans en prendre conscience des fois) par tes innombrables changements d'humeur et le comportement qui en résulte.

Canalise ton énergie par des activités saines pour ton corps et tu verras que tu vivras tranquille avec.

Courage et bienvenue!

 

Bonjour Mayi,

Je te remercie pour cette réponse si bienveillante.

Objectivement, oui je sais que mettre un nom sur une maladie c'est pas la fin du monde, et ça peut aussi permettre de commencer autre chose...

Mais la peur est là, présente. J'ai peur de comment mon compagnon va réagir. Peur d'être cataloguée "cas psy". Peur de mon regard sur moi-même (qui n'est déjà pas fameux).

J'ai peur des médicaments, leurs effets secondaires, et la perte de certaines de mes sensations ou capacités...

J'ai peur d'expliquer à mes enfants quand ils grandiront. Peur de les fragiliser eux aussi.

Mais tes mots me touchent et font relativiser... Merci 🙂


   
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Zoua
 Zoua
(@etoile)
Active Member
Inscription: Il y a 7 ans
Posts: 5
 

Cc

Savoir que l'on est bipolaire.... Ça peut faire peur. Il faut du temps pour accepter. Tout ira bien si toi même tu t'aime entièrement.... Les autres n'ont rien à faire la dedans. Les médicaments sont des alliés...un coup de pouce pour gerer tes émotions qui sont trop exacerbées et t'empêche de t'epanouir vraiment. CROIS EN TOI ET LE RESTE SUIVRA.

 

 

 


   
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David
(@alien)
Noble Member
Inscription: Il y a 7 ans
Posts: 2099
 

Bonsoir Zoua

Tu été diagnostiqué bipolaire?? Tu suive un psy?? Tu prends médicaments?? Comment tu tu sente en ce moment??

cordialement D.


   
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Zoua
 Zoua
(@etoile)
Active Member
Inscription: Il y a 7 ans
Posts: 5
 

Cc

Je voulais aussi te dire que de nombreuses personnes sont bien plus malades que nous mais ne s'en doutent même pas. Ce qui fait souffrir je trouve dans cette maladie c'est que nous sommes conscients et empathiques. Courage bipolaire c'est pas si terrible, c'est bipolaire non traité et non suivi qui es terrible à vivre. Prends soin de toi.😁


   
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Zoua
 Zoua
(@etoile)
Active Member
Inscription: Il y a 7 ans
Posts: 5
 

Bonsoir.

J'ai un suivi psy depuis 20 ans.


   
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Camille
(@girolamaria)
Eminent Member
Inscription: Il y a 7 ans
Posts: 21
 

Bonjour Lalou,
je me reconnais totalement quand tu dis que tu as peur de la maladie.
La première fois que je me suis fait diagnostiquer j’étais en grosse phase hypomaniaque, donc je m’en fichais et au contraire je me disais ‘’cool, je vais avoir des phases hypomaniaques toute ma vie, j’adore me sentir vivante !’’.
J’ai ensuite vu un autre psychiatre quand j’ai déménagé, qui m’as dit que j’étais effectivement bipolaire (et borderline), et comme j’étais en état mixte à ce moment-là… J’ai eu du mal à encaisser et ça m’a replongé en dépression pendant des semaines. J’alternais entre les moments où je sentais le besoin d’en parler H24, et d’autres moments où je ne voulais surtout pas en entendre parler. Je ne l’ai dit que récemment aux personnes dont je suis le plus proche, par peur du rejet de la maladie (le fameux discours ‘’non t’es pas malade, arrête de boire les paroles des psy etc’’), par peur de l’incompréhension…
Je me sentais condamnée parce que je la maladie ne se guérit pas, au mieux elle se stabilise. Et puis j’ai commencé à lire pas mal de témoignages de bipolaires qui ont réussi à vivre avec, à contrôler certaines réactions, anticiper les rechutes, les changements d’état etc.
C’est ce qu’il faut faire. Lire les témoignages de gens qui ont des difficultés, parce que c’est le but de l’entraide, mais aussi des témoignages positifs, pour avoir de l’espoir.
Mais le diagnostic est aussi nécessaire parce que ça nous permet de comprendre pourquoi on est comme ci ou comme ça, et depuis combien de temps, pourquoi on réagit de telle ou de telle manière. Moi mon diagnostic m’a fait me rendre compte que j’avais des signes précurseurs de bipolarité et trouble borderline il y a à peu près 3 ans (j’étais en terminale), et je suis remontée plus loin dans l’introspection et avec ce que m’a raconté ma mère, pour me rendre compte que j’ai toujours été, comme toi, quelqu’un de très très très sensible à absolument tout. Je sais aussi ce que ça fait de pleurer devant un tableau ou en voyant un chat abandonné et tout maigre dans la rue… x)
Ca permet de mettre le doigt sur certaines choses qu’on n’arrivait pas à expliquer avant.
Peut-être que la pilule sera difficile à avaler pour toi mais je pense qu’avec le temps on arrive à s’habituer et à relativiser…

Pour ce qui est du traitement c'est aussi compliqué, il faut trouver le bon ''mélange'', le bon dosage etc, et bien sûr il y aura toujours au moins un ou deux effets indésirables... Et ça malheureusement on y peut rien. Chez moi ces effets durent à peu près une semaine pas plus, ça dépend vraiment des personnes, il y en a qui supportent ça très bien

Bon courage à toi en tout cas et donne des nouvelles par rapport à ton rdv au CMP !


   
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lalou
(@lalou19)
Active Member
Inscription: Il y a 6 ans
Posts: 8
Début du sujet  

Bonjour  à tous,

Tout d'abord, merci pour vos réponses, témoignages et mots qui rassurent et apaisent.

J'ai eu mon rdv au CMP. Pour le moment je n'ai vu qu'une infirmière psy, mais je lui ai déjà déballé pas mal de choses. Bien sûr elle ne peut pas poser de diagnostic ni s'engager à émettre un avis, mais elle a lâché des mots clés...

Elle m'a demandé si je voulais me faire hospitaliser, elle avait des doutes quant à ma capacité à aller travailler. Mais je lui ai dit que là, je me sens certes très déprimée mais pas suicidaire, j'ai la sensation que "je gère".

Elle a parlé de traitement de régulation de l'humeur, et a très bien perçu l'aspect cyclique de mon problème.

Je la revois la semaine prochaine et je rencontre une psychiatre le 02 août. J'ai hâte car, maintenant que j'ai enclenché le processus, j'ai vraiment envie de savoir ce que j'ai.

 


   
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