Je mérite pas d'all...
 
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Je mérite pas d'aller bien

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Le M.
(@lem)
Eminent Member
Inscription: Il y a 5 ans
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Me voilà, allongé sur le vieux canapé ds la cuisine de l'appartement de ma mère. A cause des travaux ds mon appart j'ai été obligé d'y déménager. Et ça dépote pas trop les travaux, comme je me laisse plûmer par la banque de crédit et je me ferai encore baiser pendant 12 mois. Bref, en effet rien de spécial. Pas de gros soucis, vous voyez. Sauf ma mère qui est malade depuis quelques années.

En ce moment-là mes potes se baladent, patinent, piccolent et font des conneries adorables. Et moi, je suis là, démotivé, desepéré, paralysé. 

J'ai même pas envie de me bourrer la gueule. Ça change quoi?

J'ai pas envie de composer la musique. La musique, la dernière passion de ma vie. Ça change quoi?

Et oui. La phase down. 

C marrant, je peux même plus me planquer ds mes souvenirs, m'enfuir dans le passé, qui a fait d'ailleurs plusieurs brêches dans mon coeur mais qui était toujours là pour m'embrasser.

Je fuis ce que je veux le plus. J'ai bloqué presque tous les contacts à mon portable. La veille de mon anniv. Ça change quoi?

Et oui, la phase down.


   
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seb
 seb
(@seb40)
Estimable Member
Inscription: Il y a 6 ans
Posts: 225
 

courage mec

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si tu compose plus,ecoute un peu ca apaise ...

Ce message a été modifié Il y a 5 ans parseb

   
Le M. reacted
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Johnny le chien
(@johnny-le-chien)
Estimable Member
Inscription: Il y a 6 ans
Posts: 120
 

Tu mérites évidemment d'aller bien.

Je suis mal placé pour donner des conseils, mais je comprends ce que tu vis.

 


   
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Nath
 Nath
(@nath8)
Membre Moderator
Inscription: Il y a 7 ans
Posts: 901
 

Alors de quoi vous auriez envie ?

D'accord, là, vous n'avez envie de rien parce que vous êtes en phase down. Est ce que ça vous est possible, dans votre état actuel, de vous imaginez avoir envie de quelque chose et de me dire, à moi aidante ou aux autres aidantes, ce que vous aimeriez qu'on fasse pour vous ? 

Bon d'accord, la question peut paraitre tordue et plutôt longue, mais vos réponses m'intéressent et peuvent aider vos proches à vous comprendre.

Par exemple, ce soir, j'ai une colère qui gronde en moi et je ne sais pas quoi en faire. Parce que j'ai laissé mes enfants deux jours pour aller soutenir mon chéri, et qu'à peine rentrée chez moi, il retourne dans le silence. J'ai envie de lui dire que je mérite mieux que ça, que je ne supporte plus tous ces silences qui ne sont pas assez compensés par des souvenirs heureux à deux.

Mais bien sûr, je ne peux pas l'engueuler, parce que c'est la maladie qui le pousse à rester silencieux. Du coup, je reste silencieuse à mon tour et je viens vous saouler ici  🙂 

Donc ma colère, je la dirige vers ce nouvel administrateur qui m'a nommée modo et qui n'est jamais là pour s'occuper de son site et répondre au moins aux messages !!!

Je vous propose donc d'endosser votre gilet jaune et de bloquer tous les ronds points du site en signe de contestation !

Bon, voilà que je délire  🙄 


   
Le M., seb and reacted
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Nayani
(@nayani)
Eminent Member
Inscription: Il y a 5 ans
Posts: 32
 

Bonjour Rising Sun ☀️

« Je ne mérite pas d’aller bien ». Qu’est-ce que tu as bien pu faire pour « mériter » de ne pas aller bien, autrement dit pour mériter d’être mal?  Un tel châtiment, pourquoi? Pour quel outrage, quelle faute? Aucun, j’en suis sûre. Tu ne fais pas exprès d’être mal. Le bonheur n’est pas une distinction, ni un privilège, il ne se mérite pas. Le bonheur est simplement un droit humain auquel chacun aspire. Nous (je parle au nom de la communauté) ne sommes pas toujours à même d’en jouir en permanence, régulièrement. Quand nous sommes privés de ce droit, notre dignité humaine est entamée, je le reconnais. Je ne vais pas te déballer le discours habituel du rayon de soleil à entr’apercevoir quelque part dans les nuages de ta vie. En ce moment, peut-être faut-il accepter que tout est laid, vain, inutile, effectivement, MAIS te dire que c’est transitoire et aussi que c’est ta perception du moment qui est altérée. Pendant longtemps, j’ai trouvé révoltant cette phrase de mon acpuncteur chinois, d’autant plus qu’il ne s’est jamais expliqué: « Arrête de te battre! ». Et moi je lui répondais que si, au contraire, je devais me battre, sinon je me flinguais. Il me répondait « Tu perds trop d’énergie ». Peut-être qu’il voulait dire « accepter. » Accepter d’être mal, accueillir la douleur, même quand on a l’impression de ne faire que ça, de n’être qu’une boule compacte de douleur. Je sais, c’est facile ce que je dis, mais non, pas du tout. Accepter ne signifie pas forcément être passif et subir. Accepter c’est aussi résister. Être spectateur de sa douleur, s’en détacher, la contempler, la dominer. J’ai l’air dogmatique, c’est vrai que je ne suis pas particiculièrement en phase down ces jours-ci , mais tout change très vite chez moi, j’ai des cycles ultra-rapides. J’ai aussi compris il y a une quinzaine de jours que les effets secondaires de ma sismo ratée seraient permanents. Amnésie irréversible de trois années, mécanisme d’enregistrement des informations endommagé. Un cauchemar. Je continue de croire que j’ai tout de même droit au bonheur, tout comme toi, tout comme nous tous. Ça demandera des aménagements, mais j’accepte de revoir mes aspirations, ma définition du bonheur. Je ne me trouve pas nulle mais humble. Ma douleur m’apprend beaucoup sur moi-même et les autres. Je préfèrerais l’apprendre sans avoir besoin de souffrir, mais on ne choisit pas sa génétique. Je ne pense pas à mes amis qui mènent une vie « normale », je me dis « chacun son chemin de vie ». La roue tourne parfois. Je n’étais pas avec eux à Nouvel an et ça m’était égal, je vis ce que j’ai à vivre aussi pénible cela soit-il. Je ne vis pas avec un sentiment d’injustice même si je suis souvent tentée de le faire. Ça changerait quoi? L’injustice pour moi est ailleurs.

Je continuerai ce message plus tard parce qu’il est bientôt 4h ici. J’ai de gros troubles de l’humeur quand je ne dors pas bien, comme l’ensemble d’entre nous j’imagine.

Joyeux anniversaire Le M.

Je t’envoie toute ma confiance en tes capacités de résilience. Accroche-toi!

Nayani


   
virginie, JUNO and Nath reacted
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Eureka
(@eureka)
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Inscription: Il y a 5 ans
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Nayani 

Grace a toi j’ai découvert cet art japonais le kintsugi. 

Jadore cette idée que l’on puisse donner une nouvelle vie aux choses qui ont brisées. En le mettant en valeur leurs cassures, tel un renouveau, une renaissance, encore plus belle.

Belle symbolique de la résilience.

merci pour tes inspirantes interventions sur ce forum. 


   
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Le M.
(@lem)
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Salut Nath!

Le silence, hein? C'était la méthode de l'éducation préférée de mes parents. Aussi que l'absence.

En effet pour m'en débarrasser de cette mélancolie de merde j'ai arrêté mon congé pour m'oublier dans le quotidien fou de mon job. Ça a bien marché. 

Et concernant les GJ, tu sais si je le mets ici en Russie, je serai interpellé ds 2 minutes par la police qui n'hésite jamais d'utiliser les GTPI))


   
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Le M.
(@lem)
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Début du sujet  
Posté par: Nayani

Bonjour Rising Sun ☀️

« Je ne mérite pas d’aller bien ». Qu’est-ce que tu as bien pu faire pour « mériter » de ne pas aller bien, autrement dit pour mériter d’être mal?  Un tel châtiment, pourquoi? Pour quel outrage, quelle faute? Aucun, j’en suis sûre. Tu ne fais pas exprès d’être mal. Le bonheur n’est pas une distinction, ni un privilège, il ne se mérite pas. Le bonheur est simplement un droit humain auquel chacun aspire. Nous (je parle au nom de la communauté) ne sommes pas toujours à même d’en jouir en permanence, régulièrement. Quand nous sommes privés de ce droit, notre dignité humaine est entamée, je le reconnais. Je ne vais pas te déballer le discours habituel du rayon de soleil à entr’apercevoir quelque part dans les nuages de ta vie. En ce moment, peut-être faut-il accepter que tout est laid, vain, inutile, effectivement, MAIS te dire que c’est transitoire et aussi que c’est ta perception du moment qui est altérée. Pendant longtemps, j’ai trouvé révoltant cette phrase de mon acpuncteur chinois, d’autant plus qu’il ne s’est jamais expliqué: « Arrête de te battre! ». Et moi je lui répondais que si, au contraire, je devais me battre, sinon je me flinguais. Il me répondait « Tu perds trop d’énergie ». Peut-être qu’il voulait dire « accepter. » Accepter d’être mal, accueillir la douleur, même quand on a l’impression de ne faire que ça, de n’être qu’une boule compacte de douleur. Je sais, c’est facile ce que je dis, mais non, pas du tout. Accepter ne signifie pas forcément être passif et subir. Accepter c’est aussi résister. Être spectateur de sa douleur, s’en détacher, la contempler, la dominer. J’ai l’air dogmatique, c’est vrai que je ne suis pas particiculièrement en phase down ces jours-ci , mais tout change très vite chez moi, j’ai des cycles ultra-rapides. J’ai aussi compris il y a une quinzaine de jours que les effets secondaires de ma sismo ratée seraient permanents. Amnésie irréversible de trois années, mécanisme d’enregistrement des informations endommagé. Un cauchemar. Je continue de croire que j’ai tout de même droit au bonheur, tout comme toi, tout comme nous tous. Ça demandera des aménagements, mais j’accepte de revoir mes aspirations, ma définition du bonheur. Je ne me trouve pas nulle mais humble. Ma douleur m’apprend beaucoup sur moi-même et les autres. Je préfèrerais l’apprendre sans avoir besoin de souffrir, mais on ne choisit pas sa génétique. Je ne pense pas à mes amis qui mènent une vie « normale », je me dis « chacun son chemin de vie ». La roue tourne parfois. Je n’étais pas avec eux à Nouvel an et ça m’était égal, je vis ce que j’ai à vivre aussi pénible cela soit-il. Je ne vis pas avec un sentiment d’injustice même si je suis souvent tentée de le faire. Ça changerait quoi? L’injustice pour moi est ailleurs.

Je continuerai ce message plus tard parce qu’il est bientôt 4h ici. J’ai de gros troubles de l’humeur quand je ne dors pas bien, comme l’ensemble d’entre nous j’imagine.

Joyeux anniversaire Le M.

Je t’envoie toute ma confiance en tes capacités de résilience. Accroche-toi!

Nayani

Merci bien, Nayani. 

Je voudrais trop que ma mère me dise ça le jour de mon anniv....

Et le bonheur.. peut-être c juste d'avoir qq à ses côtés ds la vie réelle à qui on pourrait parler à cœur ouvert.


   
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Le M.
(@lem)
Eminent Member
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Alors, comment s'est passé le rdv? Ça t'a encouragé à tenir le coup?


   
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Nayani
(@nayani)
Eminent Member
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Posts: 32
 

Bonjour Le M. !

Je te remercie de ton message. J'ai un peu regretté le mien, mais il était déjà parti et non modifiable lorsque j'ai voulu rectifier cette idée discutable d'"acceptation", complexe et peu délicate face à quelqu'un qui se sent très mal. Je ne voulais pas paraître dogmatique ni professorale, et quand je suis vraiment au fond du trou, il m'est aussi difficile d'appliquer ce genre de concepts abstraits. Je m'efforce pourtant de garder le cap et ces petites croyances personnelles me structurent. Je reste imprégnée de cette époque désormais lointaine où j'ai travaillé en Asie, en Inde notamment. Je n'ai pas de religion, mais la philosophie du bouddhisme tibétain m'apporte un certain réconfort, même si je n'adhère pas à tout. Elle a été une inhibition au suicide et continue de l'être. Je m'excuse si j'aborde pas un sujet tabou. Bref, cette vie d'avant me semble irréelle à présent. Jusqu'à mon retour à La Réunion et à ma dépression post-partum en 2011, je ne savais pas que j'étais bipolaire, même si je l'étais depuis l'âge de 21 ans. J'ai eu comme beaucoup d'entre nous un retard de diagnostic de dix ans. Quand as-tu été diagnostiqué ? Ma maladie non stabilisée depuis 2015  m'a fait plonger dans les abysses et je ne sais pas comment j'ai pu traverser certains moments terribles de dépression mélancolique sans m'abîmer définitivement dans ce gouffre obscur. Bon. Je suis toujours en vie. Plus ou moins. 

Contente de lire que reprendre ton travail t'ait aidé. Je suis dans l'incapacité de travailler et je crois que ce sera définitif. Ta mère... je pense que je peux comprendre d'une certaine façon... moi aussi j'ai des soucis avec ma mère, mes parents en général. Quel est le problème avec ta mère si je peux me permettre ? Chez moi, pas de silence, ni d'absence, mais au contraire, une intrusion suffocante, un degré d'exigence très élevé, une pensée pessimiste et jugeante qui ont modelé ma construction identitaire. J'ai arrêté d'attendre la fin du déni de mes parents concernant ma maladie. Je comprends leur douleur, leurs deux enfants sont de grands malades psychiques, mon frère a eu un accident très, très grave auquel il a survécu en 2004, un traumatisme, mais ils n'ont jamais voulu se faire aider, n'ont jamais accepté de thérapie familiale à notre demande mon frère et moi. J'ai arrêté d'attendre une reconnaisse de leur part de façon nette il y a quinze jours, le soir de Noël. Je venais de comprendre toute seule, à force d'investigations sur la toile, ce que mon docteur m'avait caché depuis le début, à savoir l'étendue des dégâts irréversibles provoqués par l'ECT sur mon cerveau. J'étais très mal. J'avais l'impression d'être un personnage et de participer à une mascarade orchestrée. Bien sûr, il  fallait faire comme si, être joyeuse en ce soir de partage, paraître en société... comme d'habitude, supporter la pression normative, masquer ses émotions alors que je me désagrégeais de l'intérieur. Garder le silence m'était insupportable. Alors parfois, quand la parole est muselée, le corps prend le relai et s'exprime. Et pouf! je suis tombée dans les pommes. Après m'être remise, j'ai vu les membres de ma famille et de ma belle-famille éviter mon regard, gênés pour la plupart. C'était inacceptable pour moi... encore porter le malaise des autres et ravaler mes mots/maux. J'ai alors décidé de parler. Tout à la fin, avant leur départ, j'ai rassemblé les dix-sept personnes présentes ce soir-là et j'ai expliqué qui j'étais et comment je me sentais. J'essaierai de retrouver mon speech en substance et je le posterai plus tard. Mon petit discours de coming out: -) même si tous étaient au courant. J'aurais aimé que mes parents me disent le lendemain, tout comme l'a fait mon conjoint "C'est bien, je suis fier de toi, enfin tu t'assumes, tu as bien fait de parler, nous aussi on avait besoin de l'entendre." Mais non. Silence. Évitement. J'ai appris par mon frère que mes parents étaient gênés, mal à l'aise. Quel parent peut être gêné de son enfant ? Mon père m'a culpabilisée dix jours plus tard en me disant "Tu as parlé, ça t'a fait du bien, mais tu as pensé aux répercussions sur ton frère, S., et E. ?" Il est aussi persuadé que ma prise de parole improvisée a relevé de la théâtralisation et que j'ai balancé ma "cassette", déjà ressassée (Oui, la bipolarité, je connais mon sujet). Bref. Névrose familiale. Sûrement que ça parle à certains. Je ne peux pas mener deux combats à la fois en ce moment. Donc, j'ai coupé les ponts avec mes parents. Et toi, Le M. tu es en contact avec ta mère, n'est-ce pas ? Tu es dans son appartement actuellement ? En ce qui me concerne, je ne pouvais plus continuer à échanger des textos, l'air de rien, en cautionnant leurs calomnies, non! Pire, suite à ma prise de conscience de mon cerveau endommagé, ils m'accablaient encore plus dans mon désarroi : "Dis-toi qu'il y a bien pire que toi" ou "Comment font les accidentés graves de la route" ou "Tu te complais à lire des informations et des témoignages" (bien sûr, on m'a désinformée sur les risques graves de l'ECT et on me fait croire que je suis un cas isolé, c'est légitime que j'essaie de savoir ce qui m'est arrivé!) et aussi "Tu es en train de baisser, hein, tu es en train de baisser..." Eufff!

Le bonheur? Vaste programme! Je ne suis pas très exigeante. Pour moi, c'est d'abord l'absence de souffrance. C'est déjà beaucoup. Le reste suit ou pas. J'ai la chance d'avoir une famille, souvent je n'arrive hélas pas à en profiter, même dans les moments de relative plénitude. Mais, en effet, j'ai la chance d'avoir une âme à qui parler de façon inconditionnelle depuis une quinzaine d'années. Deux âmes en fait, mon petit garçon est plein d'empathie, il sent tout. Je soûle mon conjoint, je crois, mais il est rarement fatigué de son inlassable patience. Qu'il soit là et solide est un cadeau de la vie, mon fils aussi, nous avons nos lots de problèmes évidemment, c'est un ajustement et des lourds compromis que de gérer le handicap à trois au quotidien. Le bonheur, alors, ce serait pour moi de faire le tour du monde en famille, de pouvoir voyager, encore et toujours, de me confronter à l'Altérité, la différence, et même aux malheurs du monde, oui. L'empathie m'aide beaucoup à relativiser mes petits bobos. La notion de compassion au coeur du bouddhisme tibétain en particulier. Quand je souffre, je visualise toutes les personnes qui souffrent aussi sur la terre, je me sens comme en communion avec elles, je leur adresse en pensée toute ma compassion, et je me sens moins seule à porter mon fardeau. Oui, je sais, c'est bizarre comme attitude. C'est ma façon de supporter l'insoutenable et par exemple ce que je vis actuellement. Et toi, tu te raccroches à quelque chose, à quoi ?

Ta passion est la musique ? Tu composes quoi ? Tu joues d'un instrument ? Parler à coeur ouvert, tu dis, en vrai, avec quelqu'un. Pourquoi ça ne pourrait pas arriver ? Écrire à coeur ouvert, aussi. Ça apaise énormément. Silence et absence. L'année dernière j'ai écrit un roman sur le silence et l'absence (de l'être aimé). Il est terminé mais il présente trop d'imperfections syntaxiques, grammaticales pour un éditeur. J'ai l'air de me débrouiller, mais en fait j'ai perdu un peu de m mémoire lexicale et l'usage spontané du français à l'écrit, littéraire notamment. Je cherche mes mots souvent, même si ça ne se remarque pas. Je dois tout le temps vérifier mes mots dans le dictionnaire, j'ai bloqué particulièrement sur les prépositions, c'est étrange. Ma passion c'était les livres et je ne peux plus lire! Problème de concentration, je suis obligée de revenir chaque fois en arrière si je pose mon livre une journée parce que j'ai oublié les dix pages que j'ai lues ! Bon, je vais devoir réfléchir à comment me recycler vu que le français était une composante de mon métier. La photographie, peut-être, continuer certains projets, en non-professionnel. J'ai documenté l'une de mes hospitalisation en 2015, il y a peu d'autoportraits sur "l'enfermement".  Je n'ai jamais trouvé de lieu d'exposition ou alors mes photos sont médiocres et personne n'a osé me le dire. Je crois que la douleur morale dérange avant tout et que personne ne veut s'y confronter car ça suppose affronter ses limites jusqu'à la folie et la mort s'il le faut. Je les mettrai en ligne prochainement. 

Je suis en train d'écrire un autre roman ici même, comme d'habitude, c'est irrépressible l'écriture, alors je m'arrête là. La suite de l'histoire sans fin plus tard...  🙂  

Hé, les gens, ne pas vous gênez pas pour me dire que je radote, on est entre nous, pas de souci. Comme dit, j'ai une mémoire à moyen terme un peu réduite. Pour de vrai, une mémoire de poisson rouge qui travaille du bocal. Humour d'handicapée... (Oups, comme me l'a fait remarquer un ami, il faut dire "personne en situation de handicap". Mouais, je ne me sens pas offensée, ce sont pour moi des précisions moins discriminantes mais des reformulations qui rassurent certains. Vous en pensez quoi ?) 

Bien à toi, Le M.  

– Le Monde s'écrie, Le Monde s'écrit –

Nayani


   
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Le M.
(@lem)
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Posts: 31
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Lucie,

D'après ce que tu dis une conversation avec qq de tes proches sera sans doute plus efficace que ces rdv .. 

Moi, j' avais presque pas affaire aux psys. La psychothérapeute que j'ai trouvée n'arrivait pas à diagnostiquer mon trouble, à formuler clairement le problème. Et quand je lui ai demandé à propos des médocs elle a du me prendre pour un gugus qui ne cherche qu'à se droguer. Sauf que je peux facilement me procurer toute drogue sans ordonnance en ayant des connaissances parmi les pharmaciens et elle le savait. 

Heureusement qq mois après je suis allé voir une autre psychiatre qui a pu diagnostiquer le trouble après les examens. Et j'aimerais bien avoir encore un rdv mais le hic est que je dispose pas de 22 000 roubles (~270 euros) pour faire ça)


   
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Le M.
(@lem)
Eminent Member
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Posts: 31
Début du sujet  

Nayani,

Je demeure bouche bée devant ton message que j'ai lu hier et ai relu aujourd'hui... Il m'a bcp ému et a évoqué qq réminiscences. Mon ex-copine avait des difficultés liées à la communication avec les membres de sa famille. Comme moi elle repoussait ce qui lui manquait le plus mais par contre niait fermement l'existence même de la bipolarité (tout comme la psychiatrie en Russie d'ailleurs).

Privé de l'expérience familiale j'aimais toujours examiner les relations ds les familles de mes amis. 

Je suis réservé et ai du mal à extérioriser mes sentiments. Je me fais passer pour un boute-en-train en me sentant comme un laissé-pour-compte.

De vrais soucis commencent au boulot qui m'exige d'être responsable, calme à l'intérieur et surtout réactif et, par conséquent, de camoufler mon anxiété parfois démesurée.

Ainsi la musique est mon refuge ultime. Elle évoque les plus vives émotions et je peux y chiffrer mes émotions. Je sais jouer de bcp d'instruments sauf le violon. J'ai un petit studio domicile où j'enregistre mes morceaux.

Allez, je publie ce que j'ai écrit sinon ça ne se fera jamais) Il me faut du temps et de la concentration pour m'exprimer : je suis pas Français de souche)


   
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