Phase ''neutre'', e...
 
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Phase ''neutre'', ennui mortel

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Camille
(@girolamaria)
Eminent Member
Inscription: Il y a 7 ans
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Début du sujet  

Bonjour, je me présente, je m'appelle Camille, j'ai 20 ans et je suis bipolaire (probablement type 2), et borderline.

 

(Désolée ce message est long)

j’avais posté un message l'été dernier, où j’expliquais que j’étais en phase maniaque suite à un traitement (Effexor).

J’ai arrêté les AD un mois après et mon nouveau psychiatre/psychologue/précedent pshychiatre/et même homéopathe m’ont tous diagnostiqué bipolaire il y a quelques mois (je ne suis plus sous antidépresseurs depuis un an), probablement de type 2 mais avec des cycles très rapides. Et borderline aussi.

En y réfléchissant, je me rappelle effectivement avoir eu des semblants de phases hypomaniqaques qui ont commencé il y a environ 3 ans et un comportement borderline allant parfois loin. J’ai traversé des graves dépressions depuis l’âge de 12 ans (j’en ai 20 aujourd’hui), j’ai été anorexique, boulimique, pas mal accro à l’alcool, je me mettais en danger constamment en essayant de dépasser mes limites ‘’pour m’amuser’’…, j’ai commencé a m’automutiler vers l’âge de 11 ans, etc etc. J’ai été internée en HP deux fois mais les séjours ont été très courts (une semaine/un jour) parce qu’ils ont aggravé mon état à chaque fois.

J’ai eu en tout 17 médicaments depuis 4 ans, des antidépresseurs, anxiolytiques, somnifères, stabilisateurs et neuroleptiques.

Au mois d’avril de cette année on a enfin trouvé le ‘’bon cocktail’’ avec mon psychiatre (qui est très compétant par rapport à tous ceux que j’ai vu avant) je suis sous: Lamictal 250mg/Xéroquel 100mg/Xanax 0,5mg ou 1mg. Il me semble que ces dosages ne sont pas trop élevés mais cela me convient très bien parce que je suis assez sensible aux médicaments en règle générale. J’étais en état mixte depuis 2 mois et ça a été l’horreur, j’ai pété les plombs, jusqu’à ce que je sois sous Xéroquel donc, à partir du mois d’avril.

Depuis je suis bien stabilisée, et c’est un peu pour ça que j’écris ce message.

Je m’ennuie.

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Je suis devenue une grosse feignasse, je ne fais plus le ménage, je mange de la malbouffe à n’importe quelle heure et en pleine nuit, ça part en crise de boulimie parfois même, je fume beaucoup de clopes pour m’occuper les mains… Je travaille dans un resto le soir , mais toute la journée je suis clouée au canapé à regarder des vidéos sur internet. J’ai même la flemme parfois d’aller aux toilettes, de me lever pour aller boire un verre d’eau posé sur la table qui est à 4m du canapé… J’essaye de lire, de colorier, d’apprendre des poèmes pour entraîner ma mémoire parce qu’évidemment j’ai des gros problèmes de ce côté là aussi… Rien à faire. Je brasse du vent alors je me recouche et je ne bouge plus pendant des heures.

Je ne déprime pas, en fait je ne ressens rien.

Même pas de la tendresse pour mon chat. La seule émotion que je ressens parfois c’est de l’énervement, je me mets en colère pour rien, je suis hyper irritable et je pars au quart de tour. Je retourne mes meubles, je crie, j’ai cassé l’écran de mon ordi aussi, que des choses comme ça. J’agresse mes parents quand ils me disent quelque chose qui ne me plait pas.

Je ne parle à personne, je veux rester chez moi à tout prix, tout le temps, je n’accepte même pas que mes parents viennent me voir, sinon je me sens envahie.

Du coup c’est devenu un cercle vicieux et maintenant j’ai même peur de sortir.

Je suis devenue amie avec mon collègue et à chaque fois qu’il me propose de sortir en dehors du travail, je crève de trouille et je bricole une excuse ridicule. Ça c’est mon côté introverti de base, mais ça s’est accentué par ma flemme de sortir qui s’est ensuite transformée en peur. D'ailleurs sortir des excuses comme ça ça me fait de la peine pour lui, j'essaye de me mettre à sa place... Et donc je culpabilise à mort car il est vraiment gentil.

C’est donc de ça que je voulais parler, est-ce que je suis la seule à ressentir un ennui mortel en phase ‘’neutre’’ ?

Je ne me plains pas mais parfois j’en viens à espérer basculer en état d’hypomanie pour enfin ressentir des choses, faire des choses et me sentir vivante, exaltée, avoir confiance en moi, faire pleins de projets fous. Même si c’est un état terriblement dur à supporter, épuisant et dangereux, j’ai des épisodes de nostalgie de quand j’étais ‘’heureuse de vivre’’.

Là je suis juste lasse d’absolument tout.

Le pire c’est que j’ai des amies et une cousine géniales qui vivent à deux heures de chez moi, et je suis sûre que si j’étais là-bas avec elles je pourrais basculer en phase hypomaniaque, il suffirait que j’y aille (sauf que je travaille) pour changer totalement d’état. Donc je sens que l’équilibre est très très fragile. Je dois constamment me surveiller. Contrôler mes achats sur internet, mes paroles, mes pensées, ce que je mange et la quantité...

Mais là, mis à part mes parents et mon collègue sympa, je suis complètement seule.

Paradoxalement, la nuit j’ai un regain d’énergie. Je vais me coucher vers 2-3h du matin (je n’arrive pas à m’endormir avant), et une fois que je suis dans mon lit j’ai soudain envie de sortir, me promener, aller boire un café en ville, envie de partir à l'autre bout du monde... Je me fais des films dans ma tête et j'arrive encore moins à dormir… C’est très bizarre.

En fait j’ai tellement de choses à dire sur ce que je ressens, et surtout ce que je ne ressens pas. Même en étant apathique c'est très compliqué et j'en souffre quand même.

Je me sens vide et c’est très désagréable.


   
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Marie-Claire
(@patoche)
New Member
Inscription: Il y a 6 ans
Posts: 2
 

Bonjour Camille, 

 

Comment te dire, on dirait que tu me décris à certaines phases de mon parcours de bipolaire de je ne sais plus quel type.

Ce qui m'a le plus aidée : contacter le centre experts dont dépend mon domicile, on ne peut le faire que via son médecin. (le mien est Grenoble). j'y ai d'abord consulté, puis y ai été hospitalisée 1 mois.

j'ai 62 ans, reconnue bipolaire depuis 2008, avant j'étais enfant capricieuse, ado caractérielle, collègue mal lunée...

 

Mais regarde, tu es parvenue à écrire et très bien ta situation actuelle. Non, tu n'es pas une "grosse feignasse", tu es atteinte de bipolarité et tu vas parvenir, un jour à gérer cet état. quand, je ne sais pas, le plus tôt possible, je te souhaite, mais des fois c'est long.

Sur mon profil j''ai dû noté tout les médicaments que j'ai pris. Avec souvent des effets secondaires désastreux.

 

J'arrive sur le site car je suis en hypomanie que je ne contrôle pas assez depuis 2 semaines, aussi, je ne connais pas tous les sujets.

il doit bien en exister un (sujet) sur les centre experts, ou sinon, ayant confiance en tes médecins, confie leur ta lettre et demande leur ce qu'ils en pensent. J'ai déjà écrit et fait lire à mon médecin, je ne parvenais pas à dire.

 

Tiens nous au courant, prends soin de toi.

 

 


   
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Christophe
(@mistergg)
Trusted Member
Inscription: Il y a 6 ans
Posts: 61
 

Bonjour, ma compagne bipolaire vit actuellement une période atone qui est très difficile sur le plan social. Elle rencontre notamment des problèmes de concentration et de mémoire, perte de motivation, elle a des envies de faire des choses mais n'arrive pas a mettre en cohérence ses désirs de sortir voir des amis et des actes pour le faire.  Elle se sent diminuée sur le plan cognitif, en perte de capacité de réflexion du fait de la perte de concentration, en perte de capacité à prendre des décisions et à se mettre en mouvement bien qu'ayant des envies par ailleur.

Sous Lamictal 350 mg et Epitomax 100 mg. 

Il serait vraiment intéressant d'avoir la liste des effets secondaires des médicaments concernant la baisse des facultés intellectuelle en lien avec les stabilisateurs car difficile de discerner ce qui relève des effets secondaires des traitement et ce qui appartient a l'expression de la maladie derrière les traitement dans cet état de comportement plus atone que réellement triste. Si quelqu'un d'expert veut s'y coller ?

Bientôt elle voir la psy pour  voir si elle peut progressivement diminuer/ modifier le dosage parce que là c'est franchement pas cool  pour la vie sociale et le bien être personnel . Espérant qu'en bougeant le traitement, elle va pouvoir se sentir avec plus d'entrain, on vous dira.


   
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Camille
(@girolamaria)
Eminent Member
Inscription: Il y a 7 ans
Posts: 21
Début du sujet  

Bonjour, merci de m’avoir répondu.

Votre premier paragraphe décrit exactement ce que je ressens avec même plus de clarté. J’imagine qu’en tant que conjoint, vous avez plus de recul sur les choses et arrivez à mettre des mots dessus contrairement à la personne malade qui est souvent assez confuse. Je suis contente de discuter avec des gens qui comprennent et acceptent les problèmes que la bipolarité peut engendrer, c’est plutôt rare.

Pour en revenir au sujet, c’est vrai qu’il y a une dissonance entre le corps et l’esprit. Soit le cerveau dit oui et le corps dit non, soit l’inverse, et c’est d’autant plus frustrant. Personnellement je n’ai pas envie de faire des choses, mais j’ai envie d’avoir envie de faire des choses. Je n’arrive pas à me mettre un coup de pied dans le train pour essayer d’avancer et de sortir de ce cercle vicieux de procrastination.

La concentration et la mémoire sont de gros problèmes aussi.. Je ne fais pas d’études et mon travail n’est pas intellectuel donc je ne suis pas réellement handicapée par ça, mais pour les petites choses du quotidien, ça reste parfois compliqué.

 

Par contre, pour la question du rôle des médicaments, c’est plutôt ‘’oui et non’’ à mon avis.

C’est sûr que les antipsychotiques laissent des traces, au niveau cognitif entre autre et principalement, mais il y a aussi la maladie en elle-même, tout simplement.

Par exemple, j’ai commencé à avoir des gros gros problèmes de mémoire quasi instantanément (en quelques jours en fait, mais de manière radicale), vers le mois de mars/avril si je me rappelle bien. Et ça ne correspondait pas du tout avec la prise d’un nouveau médicament. J’étais déjà sous Lamictal depuis 8-9 mois, Temesta (avant le Xanax) depuis 10 mois, et pas de neuroleptique en complément à ce moment là. J’ai changé le Temesta par du Xanax à peu près trois semaines après avoir commencé à avoir ces problèmes de mémoire et concentration. Donc rien à voir à mon avis. Je pense vraiment que ça vient de l’état, de la phase dans laquelle on se trouve et de sa ‘’gravité’’.

 

Pour la partie médicaments, je ne connais pas l’Epitomax mais apparemment les effets secondaires sont similaires à ceux d’autres antipsychotiques, effets ‘’classiques’’ on va dire.

Par contre, un truc intéressant mais à prendre avec des pincettes, c’est le côté ‘’anomalie’’ du cerveau. J’en parle juste vite fait parce que je ne m’y connais pas du tout en sciences, médecine etc., et je ne voudrais pas donner des fausses infos ou simplement avoir l’air de m’y connaître alors que c’est faux. Mais j’ai lu quelques articles sur une étude américaine qui a été faite très récemment (donc pas très connue), mais il y aurait un lien bipolarité-hippocampe. Pour résumer le truc vraiment globalement, l’étude a démontré que chez les personnes bipolaires, la taille de l’hippocampe serait atrophiée par rapport à la normale, or il se trouve que l’hippocampe est une zone qui ‘’s’occupe’’ surtout de la mémoire, l’apprentissage, les humeurs…. Donc ça expliquerait beaucoup de choses. Après c’est à prendre avec précaution bien sûr car l’étude est récente.

Donc les médocs ont une incidence, mais ce ne seraient pas eux la ‘’principale cause’’ de ces troubles.

 

Une question pour terminer, je n’ai jamais réussi à trouver de réponse: savez-vous pourquoi des antiépileptiques sont prescrit dans certains cas de bipolarité ? Je n’arrive pas à trouver de rapport entre les deux maladies et je ne voudrais pas tomber sur des sites de désinformation. Je ne prends pas cette catégorie de médicaments mais ça m’intéresserait de savoir ce qu’il en est. Surtout que la fiche médicament sur Vidal précise que ‘’Des études ont montré que l'utilisation des antiépileptiques peut augmenter le risque de troubles de l'humeur, de dépression [...]’’ Je ne comprends pas trop…

 

Merci encore de m’avoir répondu, bon courage à vous !


   
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Camille
(@girolamaria)
Eminent Member
Inscription: Il y a 7 ans
Posts: 21
Début du sujet  

@Marie-Claire

Bonjour, merci pour votre réponse.
Je sais bien que dans le fond je ne suis pas une ‘’grosse feignasse’’ c’est sûr, mais on ressent toujours beaucoup de culpabilité pour la moindre chose qu’on fait ou ne fait pas… je me dis souvent que ma volonté est en jeu là-dedans, mais ça reste plus facile à dire qu’à faire… Je manque simplement de force et de courage pour me pousser à faire des choses pour combattre l’ennui (et l’abattement à certains moments aussi).
Quel est ce centre d’experts ? Je n’ai jamais entendu parler d’un organisme de ce type, aussi je ne voudrais pas qu’on me propose de m’interner, même pour une période très courte, j’ai eu deux expériences désastreuses et je ne veux plus jamais, jamais y retourner quoiqu’il arrive. Je me suis fait purement et simplement droguer par les médecins et infirmiers là-bas (ils m’ont même menti sur ma tension artérielle, c’est dire, alors que je sais très bien la lire sur le tensiomètre électronique), quand j’ai voulu sortir à mon deuxième séjour j’étais un vrai zombie et dans un état de peur tel que j’ai failli frapper les infirmiers et ça a été compliqué de me faire sortir (mes parents ont même dû préparer une sorte de ‘’plan d’évasion’’ au cas-où, et c’était totalement légitime, rien à voir avec de la paranoïa). Aussi je préfère être entourée de ma famille, être chez moi avec les choses que je connais…, car je ne sais pas si je suis la seule ici mais depuis que les symptômes de la maladie sont apparus il y a quelques années je ne supporte pas du tout le moindre changement même infime (sauf en phase hypomaniaque bien sûr). Ça me fait paniquer et je ressens un gros malaise psychologique, très grosse déprime etc.
Je reste bien entourée médicalement, mais l’été va être difficile à cause des congés, je ne vois pas mon psychiatre avant le 18 septembre….

La phase hypomaniaque est très pénible à vivre c’est vrai, est-ce que vous sentez que vous arrivez à mieux les gérer avec le temps ? c’est une question que je me pose souvent, si avec l’expérience l’intensité des phases sont diminuées… 

 

 

 

Désolée j'ai oublié de citer les messages pour y répondre, je n'ai pas l'habitude des forums.... La première réponse était pour Christophe.


   
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olivier
(@pistolstar)
Reputable Member
Inscription: Il y a 6 ans
Posts: 368
 

Salut, c'est exactement ce genre de symptôme qui m'ont fait trouver d'autres solutions a ma bipolarité. Notamment le rythme de vie, l'alimentation et la psychanalyse.

 


   
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