Peur de reperdre le...
 
Notifications
Retirer tout

Peur de reperdre le contrôle. Envie de le perdre

5 Posts
5 Utilisateurs
0 Likes
808 Vu
Pad
 Pad
(@pad)
New Member
Inscription: Il y a 4 ans
Posts: 2
Début du sujet  

Bonjour a tous, j'écris depuis smartphone car je n'ai pas encore internet chez moi et je n'ai pas mon ordi...

Je ne me suis jamais présenté, en fait je crois bien que c'est la première fois que je me rend sur un forum pour parler depuis que mes "troubles" officiels ont débutés, mais j'ai besoin de raconter un peu... Ça fait du bien, donc merci aux âmes errantes qui liront ceci... 

Je suis un  jeune homme de 28 ans, en apprentissage pour un nouveau métier, habitant d'un petit village de l'Aveyron depuis septembre dernier. Avant cela j'habitais dans une ville du Vaucluse logé chez ma mère.

 Je vais présenter un peu mon parcours, ca m'aidera a clarifier ma problématique...

Premiers episodes dépressifs a l'age de 17 ans. Personnalité mélancolique, instabilité émotionnelle, légère phobie sociale, renfermement dans le sport, ennui,  difficultés relationnelles avec ma mère et mon père (divorcés). Parallèlement, traitements récurrents aux AD et anxios. Arrêts systématiques BRUTAUX même à avoir des effets chelou des AD apres quelques mois : car "je vais bien plus besoin". Parcontre j'acumulais les anxios pour pouvoir en prendre plus d'un coup. Et après, sevrage brutal aussi. (Personnalité tout ou rien).

Début de consommation de cannabis et tabac de manière sporadique. Un joint par jour étalé sur le long de la journée, ça calmait mes angoisses, mes difficultés sociales. J'étais plus inspiré pour des activités créatrices (photo, dessin, écriture). Plus tard je melangerais cannabis a faible dose, avec xanax et une bonne quinzaine de cafés par jour pour tenir des horaires et pression dans un travail que j'ai eu, sur une longue période. 

Bref je vais pas vous faire une fresque.

A 25 ans, j'ai ressenti une sorte de pression. Boulot de merde qui durait et qui n'avait rien a voir avec mes études. Logé chez ma mère en attendant (ad vitam eternam). Célibat de quelques années. Rien ne s'améliorait etc... Frustration artistique...

J'ai décidé de me lancer dans l'ébauche d'un roman, sans savoir où ça allait me mener. J'ai mis plusieurs semaines pour mettre au point une trame scénaristique.

Annonce

Ce devait etre l'histoire d'un homme effacé, dans la banalité de son quotidien, la monotonie. Cet homme se met a recevoir des messages (courrier, mails, pancartes etc...), lesquels sont destinés a le ramener a la conscience. Au fur a mesure de l'intrigue, il fait la connaissance d'une personne avec laquelle il entretiendra une relation ambiguë. Bon je zappe, mais en gros il rencontre son ombre, qui essaie de s'emparer de lui blablabla... A la fin sa réalité s'effondre etc... etc... On est pas ici pour discuter de la pertinence du nanar.

Le fait est qu'en rédigeant les "messages" je me suis vraiment perdu mentalement, j'ai consommé un peu de cannabis pour l'inspi. 

De fil en aiguille, je me suis comme enfoncé dans mon cerveau, de jours en jours je me sentais de plus en plus etrange. Et j'etais surexcité de me remettre devant mon bureau, un truc de fou. Et a chaque fois je partais plus loin. Au bout d'un moment l'idée de mon projet etait bien loin... Je nageais dans mon crâne et je notais tout ce que je voyais sur mes feuilles. Comme me laisser aller dans une sorte de visualisation mentale, partir dans le film et juste regarder. J'en avais établi une sorte de gymnastique même.

Arrivé un moment j'ai perdu le contrôle, je sais pas ce qu'il s'est passé mais y'a un lien avec la "réalité" qui s'est cassé. J'me suis mis a avoir des idées mystiques. Des notions de révélation, purification, voile sur la réalité atomique etc... Je dormais plus beaucoup, changement de comportement, impression de vague au quotidien, de lointain, de rêve, de lucidité. Mais anxiété monstrueuse, liée au peu de discernement qu'il me restait sur mon etat et la fracture avec ce qui me passait dans la tête a toute allure. Et pourtant j'avais jeté aux chiottes mon herbe une semaine avant... Mais la machine etait lancée... 😵

J'ai fini aux urgences PSY. Impossible s'exprimer clairement et de manière rationnelle ce qui me traversait la tête. Diagnostique : décompensation et bouffée délirante aiguë. 

Risperdal et xanax puis relâché dans la nature.

Ensuite un bref historique jusqu'à maintenant :

Arrêt du risperdal de moi même.

5 jours de clinique puis j'ai pris peur. Reparti avec abilify et xanax. Diagnostique schizophrénie 😅

Ajout de prozac. Arrêt brutal et TENTATIVE suicide par overdose de xanax (j'avais rien pris depuis 3 mois) j'ai tout avalé d'un coup. 3 jours en réa. Au réveil tente de me sauver.

Hospitalisation d'office en HP. Zyprexa, effexor, valium, tercian.

Clinique : cymbalta, zyprexa. ( On a essayé depakote pas marché ) diagnostique : trouble schyzo affectif bipolaire.

Autre clinique : lithium, lamotrigine, xeroquel. Diagnostique de trouble bipolaire.

Voilà tout ça, ca a été sur 2 ans et demi. Je suis suivi régulièrement par mon psy de ma précédente clinique car c'est grâce a lui que je me sens aujourd'hui mieux... Je le vois plus que 1 fois tous les 2 mois quand je retourne dans le Vaucluse pour mon école (c'est moi qui ai voulu partir loin de tout ça pour mon apprentissage).

Aujourd'hui mon traitement c'est : 3,5 comprimés de theralite lp400, 150mg de xeroquel (quetiapine), 200mg de lamictal (lamotrigine).

Malgré ça j'ai encore des doutes sur le diagnostique, enfin j'en sais rien, en vrai j'en sais rien... 

Plusieurs fois j'ai essayé de baisser la quetiapine a 50mg, pendant une semaine ça va mais ensuite... Je deviens irritable, a nouveau des pensées dépressives, je triple ma consommation de tabac, et je dois l'avouer car j'ose pas devant le psy, je me masturbe énormément... Mais a coté de ca ca suis hyper créatif, très perméable aux choses, lectures, musiques etc.... Aussi j'ai l'impression de régresser. Du mal a soutenir les regards, turpitudes intérieures...  Nouveau des idées, pas de suicide mais d'abandon (ce qui revient au même). 

Il arrive un point où, je considère que c'est le point de rupture. Je perçois la réalité différemment. Mes idées de rêve reviennent, d'un sens caché etc... Impression de synchronicité avec ce que je vois où j'entends... Dors mal... Obsessions, libido qui explose... 

Y'a un point où je crois retomber dans cette folie où tout a commencé 3 ans plus tot... Alors j'ose pas persévérer dans ma descente ou la montée je sais pas. Je prend une bonne dose de neuro et je comate. 48h après tout est redevenu normal..

Je suis redevenu normal. Mais banal. L'impression d'etre banal.... Réveil, pdj, vaisselle, travail, dîner, vaisselle, douche, écran, dodo.....

Je suis tiraillé entre la sûreté du quotidien, l'ennui peut être, et la volonté de briser, détruire ce que j'ai crée, arrêter juste un peu mes medocs pour entrapercevoir cette réalité instable et je sais pas... Voir autre chose, etre différent... Même quand je vais "bien" je sais que y'a toujours ce truc au fond de moi qui a qu'une envie c'est de lâcher les reines et de se mettre en mode spectateur extérieur pour savourer un spectacle de sabotage ou destruction, dont le projet serait de renaître des cendres du carnage sous un autre aspect.

 

Merci de m'avoir lu.


   
Citation
Melo
 Melo
(@malette)
Membre Moderator
Inscription: Il y a 4 ans
Posts: 3991
 

moi aussi me ferai bien un coup de folies pour enlever le vide de la vie quotidienne 


   
RépondreCitation
nicobip
(@nicobip)
Reputable Member
Inscription: Il y a 4 ans
Posts: 351
 
Posté par: @pad

Aujourd'hui mon traitement c'est : 3,5 comprimés de theralite lp400, 150mg de xeroquel (quetiapine), 200mg de lamictal (lamotrigine).

Malgré ça j'ai encore des doutes sur le diagnostique, enfin j'en sais rien, en vrai j'en sais rien... 

Bonjour et bienvenue !

Pour une saisie au tel, c'est propre et clair.
Je suis comme toi, j'ai des doutes sur le diagnostic mais je n'ai pas traversé tes tempêtes. Je pouvais chercher les mêmes sensations d'introspection (si j'ai bien compris) que toi avec l'alcool, mon dada c'est d'avoir un haut niveau de loyauté, de principes d'honneur, d'équilibre entre droits et devoirs... j'aime peindre ou réaliser de art numérique (à mon niveau). Je ne sais pas si c'est comme pour toi mais j'y vois des notions mystiques, de grandeur, d'héroïsme tel William Wallas (ça conforte le diagnostic bipolaire, mais c'est seulement quand je suis bourré, mais ça fait partie de mes fondements, je pense). C'est un idéal de conduite que je cherche (sans aller jusqu'à couper des têtes avec mon destrier !). Toutefois j'ai jamais déliré, jamais TS, une grosse mélancolie "seulement". 

J'ai un traitement similaire au tien théralite 1400mg, 400 quiétapine, et 750 dépakote pour 1m78 et 90 kilos. Pourquoi arrêter dans ton cas, tu as eu plein de "signaux" d'alerte ? Moi j'ai pas de passif alors je pense que c'est jouable de stopper et de façon encadré... 

Posté par: @pad

Je suis redevenu normal. Mais banal. L'impression d'etre banal.... Réveil, pdj, vaisselle, travail, dîner, vaisselle, douche, écran, dodo..... Je pense comme toi et comme Paulo...


   
RépondreCitation
ver00
(@ver00)
Famed Member
Inscription: Il y a 6 ans
Posts: 3016
 

 Pad, bonjour et bienvenu.

 

C'est normal de trouver la vie banale quand on a vécu les délires . Mais la solution , ce n'est pas d'arrêter ses traitements pour revivre des délires, mais bien de mettre un peu de folie dans sa vie . Je m'explique, améliorer sa vie, faire des choses que l'on aime même en dehors du boulot, écrire un livre c'est possible avec un traitement . L'important, c'est d'avoir un traitement utile, suffisamment dosé mais pas trop , pour être bien dans sa peau . Bon courage.


   
RépondreCitation
NooN
 NooN
(@noon)
Membre Moderator
Inscription: Il y a 4 ans
Posts: 895
 
@Pad
Posté par: @pad

Plusieurs fois j'ai essayé de baisser la quetiapine a 50mg, pendant une semaine ça va mais ensuite... Je deviens irritable, a nouveau des pensées dépressives, je triple ma consommation de tabac, et je dois l'avouer car j'ose pas devant le psy, je me masturbe énormément... Mais a coté de ca ca suis hyper créatif, très perméable aux choses, lectures, musiques etc.... Aussi j'ai l'impression de régresser. Du mal a soutenir les regards, turpitudes intérieures...  Nouveau des idées, pas de suicide mais d'abandon (ce qui revient au même). 

Salut à toi,

Pourquoi ne veux-tu pas tout dire à ton psy ? Il est là pour t'aider et tu n'as qu'une vie. Tu n'es qu'un sujet parmi d'autres, t'es pas censé te marier avec lui. Je reconnais que c'est extrêmement désagréable mais ça lui donne des infos. Quel est notre but dans la vie ? Nous reproduire donc le sexe est une préoccupation inévitable.

J'ai faillit me laisser aller avec mon hypersexualité et donc cramer mon couple, je ne rentrerais pas dans les détails, c'est sordide. La masturbation frénétique était un des aspects du problème. Les chiottes de ma boîte s'en souviennent, quand c'était vraiment insupportable. Tu vois le tableau ?

T'as arrêté l'herbe définitivement ? Depuis fin 2018, j'ai arrêté le tabac en le découplant du shit. Maintenant je fume du shit pur, en pipe, et uniquement le soir. Si je stoppe, au bout de 2 mois c'est l'horreur, le monde est trop chiant  😉

C'est mon dernier vice, mais bonjour l'accroche. J'évite l'herbe, c'est trop bon et facile à fumer.


   
RépondreCitation
Annonce
Annonce
Annonce