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Qu'est-ce qui est vert et qui vit sous l'océan ?

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onzevirgulevingt-deux
(@onzevirgulevingt-deux)
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Début du sujet  
Un écho,
 
Je ne suis pas à l’aise, à franchir le cap des forums les ayant en aversion, à « jouer le jeu » de me livrer avec pudeur et un minimum de détails, à ne pas trop savoir ce que je viens y trouver, à être fragmenté, à accepter cette pas si nouvelle maladie qui aura tout bousillée dans ma vie, ou plutôt, des conséquences de mon déni. Mais je n’ai plus le choix.
 
Je suis un créatif. J’ai une femme merveilleuse, des enfants qui sont à la fois ma joie et ma lumière ; je devrais dire j’avais, car j’ai tout détruit et perdu.
 
Historiquement ma vie a toujours été sordide, comme l’aura qualifiée un psychiatre de CMPP lorsque j’étais enfant. Elle ne se sera pas améliorée en devenant adolescent puis adulte. Les mots-clefs traumatiques : viol, torture, harcèlements, violences, QI hors norme, coma, EMI, terreurs nocturnes, tentatives de suicide, prison, découverte du suicide d’un ami, leucémie, morphine-alcool, TOC, et quelques récits de baroude peu ataraxiques ; ajoutez par-ci par-là des périodes d’euphorie et d’énergie sans faille m’ayant permis d’avoir de belles expériences professionnelles, une vie sociale débordante (tant que j'avais de l'argent et que j'étais en bonne santé), une vie sexuelle très – trop – riche, des voyages souvent et partout, des projets créatifs prolifiques, juste ce qu’il faut pour se sentir invulnérable aux dégâts de la vie… la résilience.
 
Puis ma femme. L’Amour, le vrai, celui qui s'impose au bon moment. Elle me sauve. Des enfants, une évidence. L’envie d’arrêter les dents de scie pour la stabilité, eux. Au début tout est à notre image : le bonheur, le vrai. Au début.
 
Aujourd’hui, depuis un mois, Elle est partie avec les enfants. A déposée plainte pour violences conjugale.
 
La justice a pris le relai. Garde à vue brutale, des mensonges de tout part, des incohérences grossières, de la colère et de la souffrance partout et surtout. Je suis un monstre, un tyran qui rabaisse l’autre au quotidien, fait des crises de violence, et peut en venir jusqu'à frapper. Ils me traitent comme cette ordure que je suis. Je suis blessé. Je me blesse aussi. Procès plus tard. Prison assurée. Pour l’instant conditionnelle, obligation de soins, interdictions de La contacter, de revenir chez nous – qui ne l’est plus.
 
Débarqué à 400 kilomètres là, où je ne devais plus jamais revenir, j’ai entamé des démarches pour « me soigner ». Pour lever ce déni. Leur, Lui, prouver que j'ai compris. J’ai un problème. Ça a toujours été moi le problème, pas Elle. Pas notre manque de communication. Pas ses erreurs et doutes normaux, et que je n'ai pas su rassurer. Pas ses mensonges. Pas toutes les excuses et la mauvaise foi. Moi. C'est moi le problème, je l'ai toujours su. Je voulais que tout s'arrête, je le voulais mais je ne le voulais pas. Là, je n'ai plus le choix. Je veux changer, pour eux, pour Elle. Ils le méritent. Dans l’urgence je suis allé aux urgences psychiatriques. Des heures de rendez-vous, à discuter et exposer tout, ne rien garder de ce dont je me souviens de ce qui sera appelé des phases, une hésitation à me faire hospitaliser, et, comme une évidence pour eux, le constat est tombé sous la forme d’une recommandation pour un suivi dans un CMP : « présente d’important troubles de l’humeur et de gestions des émotions avec moments d’amnésies associés, troubles bipolaires envisagés. Merci de ce que vous ferez pour lui. » Et belle Saint Valentin.
 
Relâché dans la nature, quelques comprimés pour dépanner en attendant de. Seul.
 
Depuis, rien. Ou des solutions impossibles. 
Un suivi en CMP ? Sectorisation. « Vous pouvez être pris en charge rapidement, mais à votre lieu de domicile […] en plus, chez vous, il existe de très bonnes associations pour vous accompagner avec votre famille […] votre famille vous soutient n’est-ce pas ? »
Un suivi en libéral ? Aucune ressource personnelle, j’étais son parasite. Les factures familiales s’additionnent, rejetées elles aussi. Les huissiers ne tarderont pas. Elle a tout fait modifier. Pas d’économie. Les dernières dépensées la veille de la crise de trop pour réserver un week-end à l’étranger sur un coup de tête en vue de fêter la Saint Valentin, et plus, (qui ira ?), le reste pour revenir/partir en 24h avec quelques unes de mes affaires de chez nous…
 
Insister au près de services et d'autres services plus de services médicaux pour être pris en charge. Expliquer la situation, encore. Plus d'énergie. S’accrocher à l’idée que c’est ce qu’il faut faire. Enchaîner des rendez-vous aux urgences psychiatriques. Se remémorer toutes les fois où… Décortiquer les phases. Être « conforté » (Ou est le confort ?) que la bipolarité semble bien l’explication. Mais il faudra un suivi, un diagnostique poussé. Être (r)assuré qu’il est possible d'avoir une vie normale, une vie de famille épanouie et de bon mari. Avec des soins et du soutien, un suivi, une médicamentation, et du soutien surtout. Je le veux. Il le faut. De commissions en peut être. Rien. 
 
Les solutions sont Elle, à ses côtés. Chez nous. 
 
J’ai besoin d’Elle. J’agonise sans Elle. Je sombre sans Elle. Elle est la main dont j’ai besoin pour me soutenir. J'ai besoin – ai-je encore le droit d'avoir des besoins ? – qu'elle vienne me chercher, me prenne dans ses bras, me dise notre Amour. Qu'elle soit ma femme…
 
Nos enfants un espoir. Notre lien indéfectible. Nous.
 
Notre Amour.
 
Je n’existe plus pour Elle, pour eux. Je ne suis qu’un souvenir, un mauvais. Le silence. Elle refait sa vie. Le silence. Tout le monde me rejette. Je peux mourir, cela ne changera rien. 
Je le comprends. Je ne le comprends pas. Je l’ai trop abimée en elle. Je ne suis pas quelqu’un à aimer. Je ne suis même pas quelqu’un. Je fais peur. Je l’aime, les aime. Ce sont ma famille, ma seule raison d’exister.
 
Le silence. Le rejet. Partout. Seul.
 
La douleur à chaque seconde trop forte. Insoutenable.
 
Tentative de suicide. 
 
Un rendez-vous débloqué avec un psychiatre d’un CMP fin juin, trop tard. « Courage M. ! Vous verrez tout va s’arranger, vous avez déjà fait le plus dur, accepter d’être aidé… »
 
Oui, je veux être aidé. Mais sans eux quel intérêt ? Je ne mérite pas d’être aidé.
 
Je connais cet état. Souvent il était là. Avant j’avais ma famille comme phare, ça m’empêchait de sombrer complètement. Là…
 
Puis l’énergie revenait. Les envies de tout et d’Elle. Les projets créatifs, que je sabotais aussitôt, le sport qui m’aérait les nerfs… la colère et les reproches aussi. Ça s’amplifiait jusqu’à perdre complètement le contrôle. Les dents de scie, elles blessent quelque soit leur hauteur.
 
J’en viens à vouloir la manie, la colère. J’ai peur. Seul.
 
-20 kilos sur la balance, seul point positif. -22 ce matin selon l’infirmière.
 
État critique, je suis hospitalisé. Sans plus aucun espoir. Juste le vide.
 
Je suis désolé.
 
.
.
.
 
Qu'est-ce qui est vert et qui vit sous l'océan ? Un choux marin.

   
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Léa
 Léa
(@lea414)
New Member
Inscription: Il y a 6 ans
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Bonjour

J'ai lu ton post, marquant 

Je n'ai pas tellement de solutions à te donner mais je vais te répondre du mieux que je peux, c'est peut-être bateau de commencer par ça mais ne baisses pas les bras

Je suis moi-même bipolaire et malgré moi j'ai fais vivre un enfer à tant de gens autour de moi, surtout lors de mes phases maniaques lorsque personne ni même moi-même n'avait de contrôle sur mes actions

Je sors d'une longue phase maniaque, d'une hospitalisation d'un mois (je les enchaine depuis mes quinze ans), je suis stable pour l'instant mais je ne sais pas vraiment pour combien de temps

En manie, on se sent si bien, on ressent tellement de vibrations dans notre corps, c'est presque un état qui vient du ciel, dans lequel on ne calcule même plus tout le mal qu'on peut faire aux gens qui nous aiment... même si d'autres seront impressionnées par nos capacités physiques et mentales décuplées c'est souvent ceux qui nous aiment le plus qui paient le prix fort de notre état...

Alors je ne te juge pas, je compati avec toi, je te comprend et je ne peux même pas imaginer comme cela doit être dur d'avoir tout ça sur les épaules, tout en essayant de relever la tête

Tu dois surement être en pleine dépression, la solitude te guette et les remords, ça c'est le plus dur mais il ne faut pas que tu te laisses abattre, essaie de trouver la petite flamme en toi qui te gardera en vie et te protégera de tes pulsions autodestructrices, je n'ai aucune solution miracle à te donner car il n'y en a malheureusement pas... Seulement l'espoir, celui que tu dois par tous les moyens garder en vie pour ne surtout pas tomber dans le néant de l'oubli

J'espère très sincèrement que tu t'en sortira, il faudra du temps pour aller mieux, un long et dangereux chemin vers une meilleure condition mais si tu y arrive et que tu prouves par la suite ta bonne volonté de changer une bonne fois pour toutes et de t'en sortir, crois moi elle reviendra mais ce jour là tu devra impérativement dire adieu à la séduisante manie pour offrir une vie stable et heureuse à ta petite famille 

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Avec toute mon amitié


   
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marie-lou
(@alice)
Estimable Member
Inscription: Il y a 7 ans
Posts: 144
 

bonjour,

c'est vrai,tu racontes une histoire poignante. j'y réagis mais je doute que tu lises tes messages,tu sais qu'on ne peut pas t'aider,nous.ça t'a sûrement fait du bien d'écrire sur le coup.crier quelquepart,c'est encore mieux.

 

tu n'as qu'une chose à faire:te soigner.

bon courage,sincèrement.


   
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onzevirgulevingt-deux
(@onzevirgulevingt-deux)
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Début du sujet  

Je vous remercie de vos messages, je vous ai lu.
 
Je suis désolé pour le temps de réponse, ces derniers ont été durs. Ils le sont encore, mais je ne suis plus hospitalisé ; tentative de suicide.
 
Je ne remonterai pas la pente, mais je ne sombre pas plus pour le moment. La faute peut-être aux médicaments et un suivi mis en place dans l'urgence. Ou qu’il soit difficile de pouvoir périr plus bas.
 
J’ai beaucoup de mal à me concentrer, écrire plus. Des morceaux de texte par instant, conglutinés les uns avec les autres de ma pourriture mentale.
 
Marie-Lou, tu as raison je m’écrie. 
Du désespoir. De la souffrance. De la haine pour ce que je suis, ce que j’ai fait. De la honte. Du dégoût. De l’Amour indéfinissable et pur pour les plus belles personnes que je n’ai jamais connues de mes vies. De la peur. De l’envie. Du rejet. Du vide.
Ce que je ressens, encore.

J’en suis pathétique…
 
Quant à se faire soigner, sans sens ni avenir autre que celui de ne plus se faire subir à la société, ne m'apparaît qu'être un palliatif. Dans l'attente de la prison.
Mais je le veux.
Je suis maintenant suivi, et avant tout « sédaté ». Il est certain que je suis désormais bien inoffensif, pour les autres du moins.
 
Pourtant ce ne sont pas les solutions qui manquent, tous les intervenants et psychiatres me les répètent et s'accordent avec mes propres recherches. Les projections de vie, d'humain, de famille, de couple, épanouies ne manquent pas, non sans difficultés (il y en aurait !) mais sont pourtant bien réelles m'assurent-ils. Le plus dur serait derrière moi selon eux ; lever le déni, être reconnu malade, et l'accepter. J'assimilerais même si mal les médicaments paraît-il ; les effets secondaires aussi… Tout semble si sans demi-teinte dans leurs mots, dans leur monde. Le soutien de ma famille –  « car vous avez la chance d'avoir fondé une famille M. » – devrait être une évidence, un soulagement presque maintenant que je et qu'ils me savent bipolaire... et un but en soi.

Rien ne manque – ne devrait – sauf l'envie de ceux qui me sont essentiels.
 
Je suis seul. Avec mes pilules. Mais seul.
 
Léa, j’aurais aimé que tu aies raison, mais ça ne sera pas le cas. J’ai été informé à ma sortie d'hospitalisation de nouvelles procédures judiciaires ; la volonté de m’exclure de la vie de nos enfants, aucun droit de visite et d’hébergement. Un jour c’est un autre, sain, lui, qui remplira ce rôle.

Je ne suis plus un mari. Je ne suis plus un père.
 
Pour tous je ne suis plus qu’un mauvais souvenir, à oublier comme tous les mauvais souvenirs. Les miens me hantent.
Pour tous je ne suis même pas un souvenir, juste mauvais.
 
Je ne suis pas une victime.

Je lui ai fait trop de mal avant. Elle doit guérir elle aussi, sans moi, sans nous. Elle a le droit à une belle vie sans « ça ». Puis sa colère et ses œillères violentent les restes. Le plus laid de chacun rejaillit, l'amour et ses promesses n'y ont plus leur place. Tout est maltraité, jusqu’à déformer la vérité en mensonges pour se conforter, apaiser sa douleur. Plus de douleurs.
C'est ma faute. Je le comprends. Je le comprends pas. Parfois, la manie me manque, une drogue qui guérissait tout – en détruisant ceux qui restent, ou l'inverse.

J’ai lu, une citation de Guillaume Depardieu je crois, qui résume bien à elle seule : « Je voudrais me quitter… »
Elle a eu le courage, tous m’ont fui. Moi aussi je le voudrais.

À défaut je survie. C’est ce que j’ai toujours su le mieux faire. La résilience, ai-je écrit plus haut.

Je ne sais plus rien être, alors je lis beaucoup. J’apprends à comprendre.

Je pense avoir lu tous les messages et sujets du forum, ceux d’autres communautés francophones et sites d’informations sur la bipolarité et les troubles de la personnalité. Ils aident, d'une certaine façon. Ils font mal aussi, par leurs échos et espoirs qu'ils (res)suscitent. J’aurais aimé vous lire plus tôt. M’y reconnaitre. Comprendre. J’aurais pu m’éviter, ne pas m’infliger à ceux que j’aime. L’idée me torture et me ronge de culpabilité. Tout aurait dû être différent.
 
Mais ce n’est pas le cas.


Je dois juste supporter leurs décisions, mes conséquences.
Mes saisons elles aussi.



   
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marie-lou
(@alice)
Estimable Member
Inscription: Il y a 7 ans
Posts: 144
 

Bonjour 11,22, (quel drôle de nom.22 nov?)

 tu peux peut-être essayer de te soigner en attendant que ta femme se remette.même si c'est très long,déprimant pour toi d'attendre un hypothètique "oui". si on te trove un traitement ,tu seras stable malgré toi,des idées un peu plus positives malgré toi,un espoir malgré toi.

jh'ai lu aussi cette phrase: "je voudrais me quitter"(guillaume depardieu).elle résume tout.notre désespoir,notre souffrance,nos regrets,l'obligation dêtre là.

 mais ce n'est pas nous qui agissons dans noos différents états,ce sont d'autres nous qui ne nous ressemblent pas.un bras cassé ne peux pas plier,un cerveau malade ne contrôle pas.

il n'y a pas de "je",notre "je" véritable dans ces moments là.

il y a des dessins sur internet qui l'illustrent bien.

pour ma part,"lâge mûr" de camille claudel me parle aussi,même si ça n'a rien à voir.

 

tu ne peux pas dire "je" quand ce n'est plus toi.

quand ta révolte se sera calmée,peut-être,que tu l'admettras,changer notre regard sur nous est important même,si c'est vrai,ça ne change rien aux faits.

pour l'instant tu es sourd,une bombe à retardement.la seule chose qui peut t'aider est d'écrire et de dormir.

n'as-tu pas un ami,une connaissance?

 

je penserai à toi.


   
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onzevirgulevingt-deux
(@onzevirgulevingt-deux)
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Posts: 14
Début du sujet  

Mon pseudonyme est un choix par défaut, n'est pas une date, une association de deux nombres qui m'accompagnent depuis des années. Il me fallait un alias, ne pouvant me permettre d'être sous mon identité habituelle, ne sachant pas si j'ai encore un avenir "public". Un avenir tout court. Il s'est imposé, lui aussi. Même si je ne doute pas que ceux qui me connaissent ou m'ont connu suffisamment n'auraient pas de mal à me reconnaître ; nous avons tous des tics et des emphases de personnalité dans nos écrits, encore plus par mon passif ; il n'y a qu'espérer qu'ils ne trainent pas au hasard par ici ; j'ignore si j'ai, au-delà des "impactés", les dégâts collatéraux, nécessairement envie d'être identifié (défini/stigmatisé ?) aujourd'hui par cette maladie…

Je comprends et reçois avec beaucoup de bienveillance tes propos. Ils font échos avec ceux des intervenants et des soignants. Ils me rassurent. Ils me dérangent. J'ai beaucoup de mal à l'accepter cette dissociation du véritable. Je ne crois pas vouloir l'accepter. L'impression de chercher à se dédouaner de mes agissements, alors que ce sont bien mes agissements. Si j'ajoute à cela mes amnésies associées – qui ne choquent pas du tout les psychiatres au contraire, elles seraient traumatiques "pour me protéger" et "rationaliserai une volonté de me responsabiliser" des phases – lors de mes plus fortes crises de manie, ayant eu pour conséquences des violences physiques. Un chaos de pensées, de responsabilités.

Puis il y a le jugement de l'autre, d'Elle. Son silence. Son rejet.

Rejeté pour avoir été violent. Rejeté en tant que mari. Rejeté en tant que père. Rejeté en tant que malade, une fois de plus. Rejeté d'Amour. Rejeté en tant qu'humain.

Puis il y aura le jugement de la justice. Responsable pénalement. Rejeté sociétal. (Curieusement ce point, bien réel et concret, lui m'indiffère. J'ai accepté depuis longtemps ne pas convenir à la société, celle dans laquelle je ne me suis jamais reconnu ni senti à une quelconque place. Quel étonnement ! pour un résilient, envisagé autiste toute sa vie, devenu bipolaire aujourd'hui, possiblement mixte ou présentant en plus des troubles limites…)

Dans les faits, ça ne changent rien. Savoir que le "je" ne serait pas mon vrai "je" ne change pas ce que "j'ai" fait. Les faits.

Et je n'ai aucune dissociation de personnalité-s. Je suis Je.

Mal câblé c'est certain. Mais pas encore "coucou"… (mes hommages messieurs Ken Kesey et Miloš Forman).

 

Je ne crois pas au retour de ma Femme. Les faits aussi parlent pour eux. Elle est comme Elle est, je l'Aime ainsi.

Trop de mal lui a été fait. Tant qu'Elle en est venue à douter de tout, mêmes des évidences. Cruellement Elle est la personne avec qui j'ai été le plus honnête, me livrant entier sans mensonges, jamais, et Elle aura été la seule personne me subissant aussi entier.

Je pense que tu me corrigerais, Marie-Lou, en disant que ce n'est pas mon entier, pas mon "moi". J'aimerais y adhérer, vraiment. J'avais même écrit en ce sens, pour appuyer ce paradoxe avec mes propos plus haut, que je ne suis pas que cette maladie ; que mes actes lors de mes phases « up », mes comportements, ne reflétaient pas qui je suis. La maladie affectait mon quotidien, jusqu’à me caractériser. Mais j’existe, j’ai une personnalité, des richesses et couleurs. Mes sentiments sont là. Sont moi ! Ils ont toujours été là. Ils sont peut-être la seule chose qui devrait me définir, la maladie ne pouvant pas les impacter…

Tout comme je n'ai pas demandé – et personne n'a demandé – à être malade. Je n’ai pas demandé à ce que l’on me balance ces diagnostics. Je ne prends pas de plaisir à savoir que je suis malade. Je ne suis pas soulagé de savoir que je suis malade. Je ne m’excuse pas avec la maladie. J’ai peur. J’ai mal. Je suis en haine contre moi.
 
Pourtant pas une seconde ne passe sans que je me demande si j’ai le droit de ; si j’ai le droit de vouloir être traité pour ce que je suis, et non ce que j’ai fait ; si j’ai le droit de vouloir être encore accepté et soutenu par ma famille, par Elle ; s'ils ne méritent tous pas mieux que ce que j’ai à offrir comme avenir ; s'ils venaient à m’accepter, même soigné, suivi et pris en charge, je suis et resterai « ça » : un malade futur stabilisé qui n’a pour lui que sa volonté de ne plus s’infliger à ceux qu’ils aiment.
Plus de violences, mais éternellement bipolaire. Qui voudrait d’un Mari, d’un Père, d’un bipolaire comme avenir…
 
Et au-delà de l’avenir, comment accepter et dépasser le passé ?…
 
Cette question elle m'a tranché. J'ai eu mes réponses par leur silence.
 
Je laisse croire que je l'accepte. Comme si j'avais le choix. Subir ses humeurs. Subir les choix des autres, et autant de rejet.
 
Se sentir pathétique.
 

Je ne pense pas être révolté. Si tu le perçois, peut-être le suis-je quelque part. Il faut dire que je ne pense pas être grand chose en ce moment. Vide.

J'attends la prochaine phase, et les évolutions de la médication. Récupérer des séquelles de ma dernière tentative de suicide aussi. J'essaye de me souvenir de chaque faits, de chaque détails, les déclencheurs, les sensations, donner un sens à toute cette mascarade qu'auront été mes vies. Même mes réussites, expériences professionnelles et créations semblent être le fruit de phases. Les ratés encore plus. Beaucoup de remise en question. Comprendre depuis quand, avec exactitude – sans grand intérêt dans le fond, mais ce besoin de se savoir. Qui suis-je ? Cela a-t'il plus d'intérêt dans sa forme…

J'ai écris que je voulais me redéfinir. J'aurais dû écrire me réédifier. Etonnamment ce mot m'accompagnait depuis quelques temps lui aussi.

Tout pointait dans cette directement depuis toujours. L'inconscient est une blague cruelle. Tout, et pourtant.

Je me dissèque. Pour la plus grande joie du public médical, mes seuls proches à l'heure actuelle.

Car non, je n'ai personne autour de moi. Je suis complètement seul. Cette famille que nous avions créée, ma Femme et mes enfants, était mes seules racines dans cette tempête, Joie et Lumière, Bashert.

J'ai été quelqu'un de faussement sociable il y a des années, aujourd'hui je sais pourquoi – ça dépendait, une fois encore, des manies. Très entouré tant que je le pouvais et voulais, grâce au triumvirat argent-alcool-sexe. Puis j'ai eu cette leucémie. J'ai perdu tout le monde ; à moins que j'ai moi-même fait fuir tout le monde, aujourd'hui je me pose la question et n'aurai pas pour autant la réponse. Il m'en était resté qu'une pincée de gens, et puis je me suis renfermé dans ma misanthropie d'apparat. Le cliché de vie d'artiste. L'isolement géographique aussi, et autant de mauvais choix de couple, créant autant de déclencheurs potentiels.

Aujourd'hui je suis seul.

Et je ne crois pas dans la nécessité d'étaler sa souffrance pour être plaint, trop souvent d'expériences par pitié ou réjouissance hypocrite de la bonne oreille qui peut ainsi comparer son mieux-être et s'en satisfaire. Puis je ne suis pas une victime, c'est moi le freak malade qui aura fait du mal.

Pourtant, là, je le fais. Ici. Je m'écrie à en vomir cette souffrance. Je ne me l'explique pas. Sûrement car je n'ai lu à ce jour que de la bienveillance, et surtout une absence de jugement… pour cause, nous sommes tous confrontés à nous-même, cette maladie.

Je te et vous remercie une fois encore tous, vous m'aidez plus que vous ne le croyez dans chacun de vos messages et sujets. Je ne suis pas d'une nature – puis-je encore le dire cela ? – très démonstrative de reconnaissance, alors merci !

Je peux apprendre plus également. Vos vécus, tous différents, pourtant en échos, m'enrichissent sur ce que je suis.

J'ai encore du mal à accepter d'être malade, je m'en rends compte.

Mes saisons – comme finalement je les ai toujours appelées – ne sont-elles pas l'expression même du cycle de la nature. « Quatre saisons comblent la mesure de l'année ; Quatre saisons se partagent l'esprit de l'homme. » — John Keats, Seul dans la splendeur

Vie de Saisons. Quel cynisme.


   
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marie-lou
(@alice)
Estimable Member
Inscription: Il y a 7 ans
Posts: 144
 

  alors toi,quand tu réponds,il y a de la matière!des mots très précis et très juste.

se réédifier par exemple,tellement splus vrai que se "me reconstruire" à la mode et qui ne veut plus rien dire.

je te réponds comme je peux car je suis loin d'avoir ton qi et ça ne c'est pas arrangé avec la maladie.je ne travaille plus,et refaire travailler mon cerveau me semble trop dur.

en plus les réactions que tu suscites ne nécécitent pas de développement.ça ne sert à rien de dire "il faut que tu" ,ou te dire "moi je",les comparaisons ne servent à rien.on est tous différents,et même au niveau de traitement,il y a même  des médicaments qui donnent de drôles de choses qui ne sont prévues.

.il y a des troubles aussi inattendus.

mais même si on n'aime pas se raconter (d'habitude je ne lis même pas les longues présentations,et la mienne était assez résumée.mais ta deviennette était "accrocheuse".)

ce site est là pour nous permettre de nous lâcher sans justifications,sans avoir à expliquer l'ampleur de nos souffrances,en plus ,et aussi sans avoir à prononcer les mots. donc ,tu peux y aller.et quand je disais écrire,je voulais dire écrire sur du papier,à quelqu'un ou non et ne rien envoyer,parfois ça marche,on arrive à  se décharger de bricoles ruminées.,mais c'est toujours ça.

    il y a un goufre entre savoir et accepter,et des années pour le combler.comment accepter,que ce qui semlait être nous  ne l'est pas vraiment? et aussi pour toi,que tu seras sûrement moins créatif, moins "remarquable",plus mr tout le monde. mê me si ce n'est à ça que tu penses en ce moment. et comment accepter d'être de "lautre côté". d'être descendu du train. je n'ai moi-même pas réussi et je me rend scompte que je suis en train de résigner.

mais il y a des bipolaires tout à  fait normaux avec un traitement performant.je crois que tous ceux qui écrivent ici ne l'ont pas.

alors tu peux écrire tout ce que tu veux.

 

je trouve que tu es révolté contre toi-même.que ta situation est très compliquée pour l'instant et très noire.

 

seul en plus,normal de perdre pied.

 

peur de l'avenir,comme nous tous.

 

je pense aussi ( et tu penses comme moi)que ta femme a besoin  de se remettre.un jour,peut-être,elle creusera la question, livres ,questions à un psy,groupe de paroles...si ce n'est pas elle,peut-être un de tes enfants,plus tard.ils finiront bien par savoir que leur père est malade.

 

 

bref,j'espère que je ne t'ai trop plombé le moral.


   
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marie-lou
(@alice)
Estimable Member
Inscription: Il y a 7 ans
Posts: 144
 

excuse-moi,j'ai effectivement faire baisser ton moral.je n'aurais pas dû écrire aujourd'hui,je suis encore moins bien que d'habitude.

dors,c'est ce qu'il y a de mieux à faire.


   
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olivier
(@pistolstar)
Reputable Member
Inscription: Il y a 6 ans
Posts: 368
 

Superbe écriture 11,22 (référence biblique ?)

Tu as l'air tellement résigné et abattu... Je ne lis qu'un amer constat. Et en même temps une certaine envie de continuer a avancer. Me trompe-je ?

Je ne sais pas comment t'aider mais j'avoue que les personnes en chantier ça m'intrigue. Trouve un but atteins le, puis à nouveau trouve un but. Tu as l'air d'avoir beaucoup de ressources.
Pour ce qui est de la réédification, je pense pas qu'on puisse raser la maison d'un coup. La maison elle est là on peu seulement la mettre en travaux, faire ça par partie ne pas se disperser, un coup de peinture par là, une extension par ici, une cave à vins, c'est bien aussi les caves a vins. A moins que tout ne soit que ruine et chaos...
Mais on a toujours une base. Courage.

Au plaisir de te lire.


   
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onzevirgulevingt-deux
(@onzevirgulevingt-deux)
Active Member
Inscription: Il y a 6 ans
Posts: 14
Début du sujet  

Olivier, je te remercie pour tes mots. Aucune référence théologique.

Si tu ne te trompes pas ce n'est pas de mon fait, à regret, juste ma nature : je suis un résilient – à quel prix ?

Avancer jusqu'à quand ? Un jour il faudra bien que tout cela s'arrête, enfin.
L'hère erre. (La formule est commode, presque grossière, sonne mieux à haute voix, presque une "erreur", dans ma tête en tout cas.)

J'ai lu il y a peu, à mon sujet : « [est] prêt à aller jusqu'au bout de sa souffrance ». La formule est belle de véracité, emplie de force. Le bout interroge. Il se subit, lui aussi.

Ta métaphore de la maison, les vocables « ruine – chaos » qui ont souvent été ma matière artistique, m'ont fait sourire. Merci.
De ce que j'ai compris le vin n'est pas conseillé pour un bipolaire, mais la cave a d'autres usages et j'aime leur odeur.

Toujours une base. Un bipolaire a-t-il une base, saine ? Une vraie question.

Marie-Lou, tout d’abord laisse-moi te rassurer et te l’assurer : tu ne fais pas baisser mon moral, tes échanges sont et seront toujours les bienvenus ; qu’ils me fassent plaisir ou non à lire, ils sont autant de matière indispensable pour y réfléchir et mieux comprendre. Tes échanges comme tous d’ailleurs.
J’ai encore beaucoup de mal à savoir ce que je recherche, sûrement l’échange comme tu l’avais pointé je m’écrie – que j’avais perçu comme le verbe « écrier », qui a sa résonance. Mais ce dont je suis sûr à 100% est que je ne cherche pas la complaisance.
Si un retour venait à être désagréable (ce qui ne fut pas le cas pour le moment) dans ma perception, en aucun cas mon moral ne viendrait à chuter ou je viendrais à le reprocher.
J’ai toujours, même bien avant de savoir que j’étais malade, procédé ainsi. Je m’inflige toutes les lectures et tous les points de vue pour « évoluer ». Plusieurs fois dans des humeurs différentes. Tant qu’à continuer les citations, et plus particulièrement d’un auteur qui m’aura obsédé des années durant à cause d’un passage parlant de tempête dans un de ses livres (« Kafka sur le rivage » pour les intéressés), et aujourd’hui qui fait mille fois plus écho encore au regard de l’acceptation de cette maladie, de la situation, je peux illustrer cette façon de s’infliger l’autre point de vue par son enseignement : « Si vous ne lisez que ce que tout le monde lit, vous ne pouvez penser que ce que tout le monde pense. » — Haruki Murakami

Indépendamment de cette réflexion, ton dernier message me rappelle qu’égoïstement je m’infuse sur mon mal-être et ma situation, acceptant et subissant celle également – surement – de ma Femme (qui ne doit plus se considérer comme l'étant), mais que j’en oublie que toi aussi, et bien d’autres, sont également pris dans les conséquences de cette maladie, de leurs actes, le rejet, et d’autres.
Je suis sincèrement désolé de ne pas être en mesure, pour le moment, de trouver les mots qui pourront t’accompagner et t’épauler ; comme ceux que tu prends le temps de m’écrire. Ce n’est pas un désintérêt ou un manque d’empathie, mais je ne sais pas par quel fragment commencer, pas plus que je m’en sens légitime, pour le moment.
Je me sens presque médiocre à oser t'écrire un : Fortitude !

Et si je parais long à répondre entre chaque intervention, c'est qu'il m'est très difficile en ce moment de réussir à poser mes mots. Il me faut littéralement des heures, écrivant un paragraphe, revenant sur un autre, des phrases en kaléidoscope, pour écrire mes réponses. Les conséquences de mon dernier suicide, même si je ne doute pas que la camisole chimique n'y est pas pour rien également. Ça devrait aller mieux prochainement, je présume, d'un côté la rééducation fonctionnelle, de l'autre du temps pour que mon corps accepte la médication (et moi avec) m'a-t-on dit.

Je reviens sur ton message de 1:09.

S'il n'y a aucune étude prouvant qu'une grande intelligence va de pair ou serait un symptôme ou prérequis de la bipolarité, étonnamment on ne voit pas de bipolaire "idiot" ! Cette réflexion, qui ne demande qu'à être démontée par des gens plus calés que moi sur le sujet, et ça ne serait pas bien difficile au regard de ma jeunesse dans l'apprentissage de cette maladie, est surtout là pour l'injonction à ne pas te rabaisser ou comparer avec mon QI. Il ne veut rien dire, et d'expériences, il a pourri mon existence jusque là.
Je pourrais évoquer les sempiternelles réactions des autres, dès lors que les tests m'ont été imposés enfant et m'ont révélé, quand ils l'apprennent (et au-delà de l'historique traumatique qu'il me semblait judicieux de formuler en préambule) elles ont toujours été identiques. Souvent ce ressenti à se rabaisser inutilement (même ma Femme le faisait alors pourtant, et je ne dis pas cela par Amour, mais intelligente elle l'est sacrément !), alors qu'il n'y a pas de raison d'être, pas plus que de sentiment de supériorité de la part desdits QI hors norme. D'ailleurs le terme « hors norme » exprime bien le problème, hors des normes !

Nous vivons dans un monde de normes.

Tu as raison, les comparaisons ne servent à rien, nous sommes tous différents.

L'absence de jugement. J'aimerais l'éprouver. Être caressé de sa bienveillance. Tant de mon égard, que de la part de ceux qui étaient ma famille. Qui aurait dû être ma famille. Je ne sais plus.

J'aimerais que tu aies raison, au sujet de ma Femme, de nos enfants. Malheureusement, un jour ne sera plus. Dans les deux cas la souffrance aura fait trop de dégâts, comme elle en a déjà faits.
La dernière fois que j'ai entendu leurs voix était derrière une porte de cellule dans un poste de police pour déposer quel monstre je suis, avant d'en devenir fou et de m'ouvrir le crâne contre les murs, et d'être stoppé par un X26.
J'ai écrit deux longs mails à sa famille qui la soutienne. J'ai appris qu'ils avaient été tous mis au courant de mes tentatives de suicide. Dans les deux cas ils s'en sont servis dans la procédure judiciaire en cours. Et juste du silence. Du rejet.
J'ignore tout de ce que vit actuellement ma famille. Un silence depuis cette dernière crise et mes actes qui ont fini de briser ce qui l'était déjà depuis longtemps. Je ne peux que me torturer l'esprit, et je le fais ; l'imaginant ayant refait sa vie, souhaitant la refaire, avec un autre, sain lui, l'aimant comme il se doit – dans les normes – ; acceptant qu'Elle ne veuille plus de moi, m'oublier ; apprenant au gré des procédures la vision qu'Elle a – avait – de moi, et les mesures qu'Elle souhaite, qu'Elle obtiendra, pour que je n'existe plus – comme si je pouvais exister sans Elle, sans eux. Je ne le veux pas. Je le comprends. Je ne le comprends pas.

Le rejet. Je crois qu’il est pire que d’apprendre, d’accepter, que tout « ça » serait le fruit vérolé d’une maladie. (Mais malade ou non, qu’est-ce que ça change dans les faits ? L’espoir, je présume serait la bonne réponse. Mais la réalité n’est pas espoir, elle est faits et faite.)

Puis je l'ai écrit plus haut. À eux aussi. Qui voudrait d’un Mari, d’un Père, d’un bipolaire comme avenir…

J'envie ceux qui sont acceptés, épaulés. Le pardon je n'y crois plus depuis jamais. Mais il m'arrive encore d'être surpris à espérer qu'ils puissent encore m'aimer…

Malheureusement, un jour ne sera plus.


   
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olivier
(@pistolstar)
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Bonjour 11,22 , et marie-lou

Toujours une base. Un bipolaire a-t-il une base, saine ? Une vraie question.

Hors de toute bipolarité, nous avons tous une base, sans dire saine mais pure, la première construction implicite qu'a développé notre encéphale. Dont l'inconscient est la première émanation dans le monde des vivants. La première cabane construite pour nous abriter. Puis la conscience émergent nous nous découvrons, nous détruisons, nous (re)construisons. (Bien sûr aussi introspectif que nous soyons, aussi fine soit notre analyse, il y aura toujours des raisonnements implicites, des raccourcis utilisés par notre cerveau qui échappent à notre analyse consciente).
Pour moi c'est ça la base.
Une base floue sans contour, non bornés, indéfinissable, fluctuante, mais néanmoins concrète.

L’introspection, l'auto-analyse, la réédification, pour qu'en chaque circonstance, face à chaque situation nous ayons toujours la cartouche qui fait mouche, le p'tit truc qui fait qu'on se sent vivant, une belle maison et pas seulement un tas de brique erratique laissé là par notre inconscient dans le sillage de notre conscience insouciante. Éviter les remord. Vivre pleinement chaque instant. Que notre inconscient nous livre à chaque instant que ce que nous lui avons appris à nous livrer. Que la conscience règne avec bienveillance sur le royaume de l'inconscient.

Pour ce qui est de l'intelligence chez les bipolaire, je ne pense pas que ça soit un symptôme ou prérequis de la bipolarité. Si on devait trouver un point commun à ceux-ci je pencherais pour l'hypersensibilité. De mon expérience j'ai vu plus ou moins la même répartition de l'intelligence chez les bipolaires que dans la population normale. Mais si on est tous hypersensible quand intelligence il y a ça donne des tourmentés du bulbe.

Marie-lou,

il y a un goufre entre savoir et accepter,et des années pour le combler.comment accepter,que ce qui semlait être nous ne l'est pas vraiment? et aussi pour toi,que tu seras sûrement moins créatif, moins "remarquable",plus mr tout le monde. mê me si ce n'est à ça que tu penses en ce moment. et comment accepter d'être de "lautre côté". d'être descendu du train. je n'ai moi-même pas réussi et je me rend scompte que je suis en train de résigner.

A la fin de mes premières crises de manie je suis passé de cet autre côté dont tu parle. D'un monde duquel on est roi, passer dans un monde dans lequel on est moins que rien, c'est ça le plus dure dans la bipolarité. Ne pas porter la couronne, ne jamais se prendre au sérieux, rigoler, faire de la merde, être sérieux, pleurer. Ne jamais croire notre inconscient qui nous beugle "tu est un être exceptionnel", garder son ego dans ses bottes, et finalement apprendre, comprendre. Se maintenir toute sa vie dans un état catatonique par peur de vivre, par peur d'exploser, par peur de se perde, par peur de soi, je trouve ça triste. J'ai l'impression que les bipolaires refusent d'être bien car il assimilent le bien être à la manie.


   
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onzevirgulevingt-deux
(@onzevirgulevingt-deux)
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Début du sujet  

J’entends ton raisonnement, je te remercie de l'avoir posé. Je ne pense pas néanmoins y adhérer, non sans y lire de belles résonances de pensées.

Il m’apparait dans ses développements comme trop réponse possible à tout, la doctrine du subjectivisme, limite méta-spirituelle (ce que je t’accorde est très dans le courant déresponsabilisant – par son application à contrepied – actuel, très vulgairement : « délaissez les influences néfastes, acceptez-vous, voyez le beau dans le monde, mettez du beau dans le vôtre, vous êtes le monde et relevez-vous, harmonie, etc. »), et fait abstraction d’une donne capitale : le regard psychosocial permanent de l’Autre, par l’interaction nous le subissons obligatoirement (heureusement ?), malgré toute la volonté et remise en question ou cartouche à disposition. 
Sauf à vouloir et rester seul, sans aucun lien ni interaction d’aucune sorte. Ou le leurre – et encore car je reste persuadé que l'inconscient se charge à ce moment là du retour, plus affectant encore sûrement. Solitude et Illusion (Déni ?) sont vivables, mais au détriment de tant de choses… et sûrement de nous.

Un point de vue. Je le respecte dans tous les cas.

 


   
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olivier
(@pistolstar)
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C'est vrai que c'est une réponse possible a beaucoup de chose. Après je ne dis pas que le monde est un parc d'attraction ou tout est rose, mais que le monde est là et nos états d'âmes n'ont en général que peu de rapport avec lui, il découlent de notre vécu. A force de travail sur soi, on peut apprendre à le voir différemment, a changer nos états d'âme à en découvrir d'autres.  


   
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marie-lou
(@alice)
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bonne nuit à tous 2


   
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iris bidault
(@arcoiris)
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 pff normalement suis drôle +++ mais là tu m'as calmée , poses une autre demain stp!

je réponds quand même et voir si les autres sont plus inspirés....

hélas beaucoup de canettes de bière et des emballages de ....?, déodorant axe c vert non? je vis près de l'océan ....donc clin d'oeil a super trouvaille pour stopper les 1/3 des océans qui est une poubelle et en majorité du plastique,et ils ont trouvé une enzyme, par hasard encore, il voulait la faire rétrécir et elle s'est défendu en bouffant le plastique dans lequel elle était super vite et a grossi grave; géniale découverte , on va pouvoir réduire le plastique en nourrissant cet micro bestiole...

c'était la mn scientifique, pas du tout ce que j'écris d'habitude donc à bientôt en vrai


   
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Isaac
(@isaac)
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Bonjour 11,22

Ton histoire est triste a lire. J'espère que tu as un bon avocat qui pourra limiter ta responsabilité pénale étant donné que tu étais en phase maniaque et que tu ne pouvais pas contrôler tes actes.

Le plus important maintenant est de croire que les choses vont aller un peu mieux par la suite, de penser au jour le jour voir penser heure par heure, le futur fait si peur lorsqu'on est en phase de dépression, donc évite de penser ou d'imaginer ce qui va se passer. Cela doit etre si dur d'être séparé de ta famille quand tu as en besoin, as-tu des parents, frères, soeurs qui pourraient t'aider?

Pour ta femme et tes enfants, on peut espérer qu'après cette phase de choc, traumatisme qu'ils ont vécu, ils pourront comprendre que tu n'étais pas dans ton état normal, que tu ne pouvais pas te contrôler et que le fait que tu sois soigné, cet état de violence dans lequel tu étais ne se reproduira plus. Et qu'ainsi par la suite ils puissent reprendre contact avec toi.

Bon courage. 


   
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onzevirgulevingt-deux
(@onzevirgulevingt-deux)
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Début du sujet  

Iris, je ne crois pas comprendre ta réponse. Je suis désolé, je la relirai plus tard.

 

Isaac, je te remercie pour ton message.

Sur le plan judiciaire je ne n'ai pas d'avocat, n'en désire pas.
Le commis d'office lors de la garde à vue  se sentira peut-être de poursuivre, je n'en sais rien, je n'ai et ne veux aucun contact avec lui.
Cette réflexion est murement réfléchie, même si tous les intervenants médicaux et mon contrôleur judiciaire me somment d'y réfléchir mieux.

Ces procédures judiciaires ne sont que de la violence à l'état pur. Je n'en veux plus. Je connais ce monde et goût pour le prix du sang. Chacun est censé faire jaillir le plus moche de l'autre. Déterrer chaque « preuves ». Isoler chaque faiblesse. S'engouffrer dans la moindre faille pour détruire l'autre, et sa défense. Je ne le veux pas.

Ma Femme est la victime. Je suis le monstre. Malade, maintenant je le sais, dans l'incapacité de me contrôler dans ces moments-passés, d'accord, mais l'enfer que je lui ai fait vivre Elle l'a vécu ! Si elle veut et a besoin de me détruire, de faire reconnaître judiciairement sa souffrance, de m'effacer de leur vie et mémoire, pour guérir du mal que je lui ai fait… j'accepte son seul jugement.

Je suis résigné.

Je l'ai fait souffrir lors de mes phases maniaques incontrôlables. Je ne l'a ferait jamais souffrir de mon plein gré.

Je l'Aime. À Jamais pour Toujours.

J'ai besoin d'Elle, d'eux. Ils ne veulent pas.

Je rejette sa décision. Je hurle d'agonie son rejet. Je ne le comprends pas, au nom de l'Amour que nous éprouvons.

Je l'accepte. Jusqu'au bout.

Puis, du peu que je sais de ma famille, au travers des procédures, réquisitions et assignations judiciaires, qui la moitié et toutes ne sont que l'expression d'une autre forme de violence – de souffrances –, il y a désir de ma famille de déconstruire intégralement notre vécu et ce qu'Elle sait de moi ; de se persuader que je n'étais pas quelqu'un de bien ; de me charger de tout (ou de se décharger de tout sur moi), que tout était faux, que rien n'était vrai, tant que cela pourrait être risible au regard de toutes les preuves existantes et surtout vécues durant nos années si ce n'était pas justement notre Famille et vécu, nos sentiments, qui étaient ainsi piétinés gratuitement… ou au prix de faciliter sa propre reconstruction.

Une autre forme de violence – de souffrances. Celle de ma Femme, qui trouve là j’espère une façon plus « simple » d'apaiser la sienne…

(Je crois pouvoir le comprendre. N’est-ce pas injuste pour Elle d’accepter que tout la souffrance qu’Elle a endurée, ne serait pas de « ma » faute mais de celle d’une maladie ?… Moi-même je ne l’accepte pas. C'est également refuser de voir la possibilité qu'Elle l'accepte parfaitement, mais qu'Elle ne veuille pas pour autant sauver notre Famille, d'un malade dans leurs vies…)

J’ai tout détruit et perdu.
Ils s'assurent que rien ne subsiste, jusqu'aux souvenirs.

Je l'Aime.
Mais Elle ?…

Comme je l'exprimais à Olivier, parfois, peu importe que l'on veuille voir le beau dans le monde, mettre du beau dans le nôtre, trouver l'harmonie, pour se relever et avancer… nous serons, tous, toujours soumis au regard et à la volonté de l'autre.

Son silence, son refus, également.

Pourtant il y avait des solutions…

Ils ont trouvé les leurs.

Je leur souhaite tant de belles choses qu'il ne servira jamais à rien de les écrire, pas assez de temps de mots et de lignes en une vie. J'espère qu'ils les entendront toute la leur.

À défaut, qu'ils réussiront à m'oublier.


   
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marie-lou
(@alice)
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bonjour 11,22

Spontanément,comme ça,en lisant tes derniers paragraphes,tu m'évoques un personnage de roman.

excessif en tout, excessif en amour,en paroles ,en bonheur, en douleur,en repentance.votre Amour exclusif,ton amour à toi qui met ta femme sur un pied d'estl,on dirait  un chevalier qui parle de sa reine.des mots et des intentions pures car comme un chevalier ,tu acceptes tout,même la punition qui va jusqu'au bannissement,juste parce que ta reine l'a décidé.

  pour un monstre comme toi, il faut une grandeur d'âme certaine,non?

 

et pour cette femme adulée qui est ta victime,te détruire l'apaisera pendant un temps. mais est-ce qu'on peut détruire sans jamais avoir de remords?sa vengeance finira par la laminer.alors,rends -lui service,défends-toi comme il faut au procès,tu n'es pas tout noir et elle toute blanche.même si tu lui as fait vivre un enfer,elle et sa famille peuvent comprendre qu'on n'est pas responsable de nos maladies même si ells n'excusent pas tout.

 

et si elle parvient à ses fins,elle signe ton arret de mort ,je crois.

parce qu'il n'existe que ta famille sur terre.et toi.

 

prends bien ton traitement,il  te permettra de juger autrement et plus justement.

  essaie de passer une bonne journée.j'espère qu'il y a un petit jardin pour ton service.

et quel as-tu?tes enfants sont petits je pense.


   
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onzevirgulevingt-deux
(@onzevirgulevingt-deux)
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Début du sujet  

Je te remercie toujours pour tes mots. J’espère que tu vas mieux.

Mon âge est la trentaine dépassée, si c’était bien ta dernière question, et oui nos enfants sont encore jeunes. Notre couple allait fêter ses 7 ans… les fameux 7.
Il pourrait encore les fêter.

Piédestal. Le choix de ton qualificatif m’a déstabilisé car c’est exactement celui choisi par l’un des trois médecins, psychiatres et infirmiers vus récemment.
Les deux groupes, qui ne se consultent pas, s’étaient pourtant donné le mot avec leurs questions et phrases coup de poing :
– Vous la connaissez mieux que nous, estimez-vous que sa réaction soit dans la nature de votre relation de couple ? Que pensez-vous qu’elle ressent actuellement ?
– Vous vous parliez, elle vous faisait des promesses, des déclarations d’amour… [je ne sais toujours pas si c’était une question ou une simple remarque pour conditionner à la suite de la conversation]
– Est-il possible qu’elle n’ait pas été dans une démarche de vous aider durant votre relation ?
– De son côté beaucoup d’éléments s’apparentent à de la manipulation tout de même, ou d’un manque d’honnêteté si vous préférez… [le médecin faisait référence à des éléments que ma femme aurait, selon les dépositions judiciaires qu’il a connaissance, cachés et montés/manigancés contre moi au fil des années/derniers jours]
– Aujourd’hui sait-elle que vous êtes bipolaire ? Sa famille, ceux qui l’accompagnent. [oui/oui]
– A-t-elle été mise au courant de vos tentatives de suicide ? Vos enfants ? [oui/je n’espère pas]
– Je ne vois pas une victime et un agresseur dans votre situation, mais deux victimes.
– Dont l’une, votre ex-conjointe, adopte un comportement proche de celui que l’on pourrait attribuer à un agresseur. Cela peut s’expliquer et se comprendre, c’est une réaction possible, mais c’est à mettre en corrélation avec son comportement durant votre relation.
– Elle a sa part de responsabilité.
– Votre ex-conjointe semble avoir fait le choix de ne pas poursuivre, et avec son silence émet celui de ne pas vous porter d’intérêt aujourd’hui, elle multiplierait les actions contre vous, vous devriez y réfléchir…
– En règle générale, les familles et proches sont soulagés d’avoir une explication à la souffrance de leur conjoint, et la leur, et appréhendent la maladie et l’avenir ensemble.
– Pensez-vous qu’elle vous aime ?
– Vous la placez sur un piédestal, mais pensez-vous que votre ex-conjointe vous mérite ?
Même à les réécouter elles me font toujours aussi mal (j’enregistre tous les entretiens, avant tout pour essayer de mesurer mes humeurs dans ma voix ; je fais cela depuis que j’ai entendu un enregistrement lors de la garde à vue que ma Femme avait fait de moi lors d’une de mes dernières crises de manie, si j’ai reconnu mes mots et le discours, je n’ai pas reconnu ma propre voix… c’était moche comme « délire », un flot vomi. Depuis je prends le temps de m’écouter.). Je ne suis pas stupide, je vois très bien – et c’est limpide – où voulait m’amener ces différentes remarques, réflexions et questions. Surtout me bousculer – et je les trouve d’une violence atroce envers Elle, injustement.
Je ne sais pourtant toujours pas quoi en penser réellement. Pour être honnête cela m’obsède depuis, et comprends encore moins – accepte encore mois – ce silence et son rejet. Elles tournent en boucle, comme moi.

Tes pensées se tournaient vers un roman en particulier, que je le lise, ou la simple image d’un personnage de roman ?
Par contre quand tu parles de chevalier, je pense à nos histoires imaginées avec les enfants riant (merci « Kaamelott »), et à la fois à la ballade de John Keats (encore lui) « La Belle Dame sans Merci » et sa métaphore de la Mort piégée sur une colline froide…

Excessif, oui. Entier.

Adulée ?… je l’Aime. J’aurais dû savoir lui dire. Elle l’aurait peut-être compris.

Grandeur d’âme… je ne crois même pas comprendre cette expression. Bien entendu je la comprends au sens de la stricte définition, mais je la saisi pas empiriquement. Je ne me l’applique pas en tout cas.

Beaucoup de réflexions en ce moment. Le sentiment d'un quelque chose se produit. D'avantage de résignation. Un craquement. Mon écriture se modifie aussi. Ces échanges n'y sont pas pour rien, merci. Je sais ce que je peux trouver au bout. Jusqu'au bout.

Aujourd’hui, je vais accélérer ma rééducation physique, je m’en sens étonnamment l’énergie, ordre du médecin de plus, j’ai perdu trop de poids en 2 mois 1/2, et je ne dois pas compter que sur les médicaments pour m’en faire reprendre, mes nerfs dansent à leur rythme, j’en viens à éprouver perpétuellement des douleurs fantômes, et la lenteur avec laquelle mon corps récupère du coma n’est plus acceptable. Il m’échappe complètement. J’ai matière à le recalibrer de force, lui.

Je n’ai qu’une nature de capitale à disposition, bien loin des forêts et mer que j’avais chez nous avant. Le bruit partout. Mais j’ai un casque, un livre audio toujours aussi mauvais depuis des mois que je dois le finir, pour m’isoler un maximum.

Dans quelques jours son anniversaire. Avant-hier nous devions revenir d’un week-end à l’étranger que j’avais réservé, sur un coup de tête dans la nuit précédant le dernier jour (aujourd’hui cette manifestation de la bipolarité par une dépense excessive en vue de la rendre heureuse m’apparait ironique au vu de la violence du lendemain), pour célébrer à la fois son anniversaire et une Saint-Valentin en décalage. Juste Elle et moi. Nous ne nous l’accordions jamais. Je crains ce moment, le premier anniversaire depuis toutes ces années sans pouvoir lui témoigner mon Amour. Comme chaque jour depuis. Je lui souhaite heureux avec les siens. Ça sera un beau moment pour Elle.

J’espère réussir à dormir ces prochains jours.


   
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marie-lou
(@alice)
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bonjour 11,22,

comment va,ces derniers jours?je vois que c'est le silence radio.


   
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marie-lou
(@alice)
Estimable Member
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ton envie de vider ton sac est passée,maintenant plus rien.

 

tout ou rien.

 

j'espèreque ça ne va trop mal. mais je t'imagine maintenant recroquevillé sur tes ruminations et ta réfléxion.

 

prends les bonnes décisions,.

 

      bye.


   
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