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Un peu trop jeune

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Lucie
(@lucypellegrino)
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Inscription: Il y a 7 ans
Posts: 1
Début du sujet  

Bonsoir,

Je m'appelle Lucie et j'ai 17 ans, depuis petite j'ai toujours senti une forte différence entre les autres et moi, et ce, sur quasiment tout les points.

Durant mon enfance, ma mère pensait que j'étais atteinte d'hyperactivé, d'autre croyaient tout simplement que j'étais juste une gosse beaucoup trop caractérielle et capricieuse au possible, mais quoi qu'il en soit, toute ses personnes étaient sûres à 100% que ce pseudo déséquilibre allé s'en aller en grandissant.

Ma maman, dont je suis très proche, est la seule qui cherche vraiment à comprendre ce dont je souffre et qui donne corps et âme pour que j'aille mieux.

Car oui, je ne vais pas bien, j'ai aucune raison pour aller mal, mais je suis malheureuse. C'est vrai, j'ai tout ce dont une fille de mon âge peut rêver, je n'ai jamais manqué de rien,  justement grâce à la mère exemplaire que j'ai la chance d'avoir.

Je ne vais plus au lycée tout simplement car j'ai une sorte de mépris envers le stéréotype des gens de mon âge, ils ont le dont de m'agacer trop rapidement, j'ai aussi un profond dégoût pour le système scolaire qui lui, n'a aucune pitié pour les personnes un peu bancals qui ne rentrent pas forcément dans leurs cases.

J'ai aussi très peu d'amis et mes petits copains ne restent pas longtemps avec moi, tout simplement car ils leurs ait impossible de supporter mes humeurs changeantes et extrêmes trop longtemps. Je les comprends parfaitement. Moi-même je ne pourrait pas rester avec une personne qui passe d'une joie maniaque à un état très sombre en l'espace de quelques secondes pour une raison aussi minime qu'il soit.

Venons-en au sujet que tout le monde intéresse : la bipolarité. Je me suis diagnostiqué bipolaire seule, après des années de réflexions et de recherches extrêmement poussées. Seule parce que le personnel médical que j'ai pu rencontrer m'a toujours balancé le terme "CRISE D'ADOLESCENCE" en pleine tête après que je leur ai expliqué longuement et du mieux que je pouvais mon mal-être profond et mes humeurs qui m'était impossible de contrôler. Je suis donc fatiguée moralement qu'on ne me prenne pas au sérieux, je sais parfaitement que je ne suis pas stupide au point d'oser me proclamé bipolaire alors que j'en ai pas la certitude. Non je ne suis pas juste trop lunatique, non je ne fais pas ma petite crise, non ce n'est pas une phase de dépression.

Je demande juste à être vraiment écouter et comprise pour une fois dans ma vie, j'en ai terriblement besoin, parce que c'est comme ça, je pense, que je peux commencer à aller de l'avant.

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Ma bipolarité devient de plus en plus présente dans ma vie, mes crise de moins en moins espacés, ce qui est invivable pour ma mère car je vis avec elle, et c'est sur elle que je passe mes crises de nerfs. Mes phases, autant celle de joie extrême que celle de tristesse profonde me tue de plus en plus. Pendant quelques mois, semaines, jours ou heurs je peut-être la fille la plus heureuse du monde, je ne tiens plus en place et quelque temps après, je ne veux plus sortir, plus parler, plus manger, je pense au suicide et au soulagement que ça me ferait que tout ça s'arrête au moins 10 fois par seconde, je suis agressive avec tout le monde, malgré moi, et quand je me rend compte de cela, que je "redescend" d'une forte crise de colère, ça me brise totalement le coeur, et sur le moment je me déteste à un point fou. 

On a essayé de me donner des AD ainsi que des anxiolytiques mais je les ai arrêtés au bout d'un mois, pour la simple et bonne raison que je me suis dit que j'étais beaucoup trop jeune pour prendre cela et qu'avant je devais essayer toutes les possibilités pour m'en sortir sans ses médicaments.

Si je vous écrit ça aujourd'hui, c'est dans le but d'être comprise un minimum et qu'on ne me dise pas que je fais juste un caprice, car c'est ce qu'on me répétè en permanence et ça me met hors de moi, j'ai beaucoup de réflexion et je sais faire la part des choses.

Merci à vous de m'avoir lu, ça m'a fait déjà beaucoup de bien d'écrire tout ça.

 

 

 


   
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Navy
 Navy
(@navy)
New Member
Inscription: Il y a 7 ans
Posts: 4
 

Bonsoir, j'écris juste pour te dire que je te comprends, vraiment. Sur la plupart des points que tu as évoqué je me reconnais totalement. J'ai 23 ans et j'ai été diagnostiquée bipolaire il y a 2 ans après un petit séjour en Hp... Je voulais aussi te dire que, personnellement, je ne suis pas anti médicaments car il faut comprendre que ce qui se passe dans notre tête est chimique, des trucs vraiment scientifiques dans tes neurones et que, si bien sûr des médecines douces comme la méditation etc peuvent aider, je crois qu'une action toute aussi scientifique peut être bonne, après c'est simplement mon avis... En revanche il faut faire attention, les antidépresseurs ne sont pas toujours recommandé avec la bipolarité car il peuvent te donner des phases maniaques. Mais les régulateurs d'humeur comme le lithium sont plus conseillés, après il faut en parler avec un psychiatre je ne suis pas médecin..
Je te souhaite une bonne soirée et beaucoup de courage, sâche que tu n'es pas seule dans cette situation 😉


   
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Angel
(@angel)
Active Member
Inscription: Il y a 7 ans
Posts: 11
 
Salut Lucie ! J'ai 17 ans, comme toi et je suis bipolaire aussi. J'ai bien lu ton histoire et les symptômes comme l'appétit et le sommeil ne trompe pas, il me semble (je ne suis pas experte,je parle juste par expérience) que c'est en tout cas un type de troubles de l'humeur que tu as. Malgré les professionnels qui se sont mal occupés de toi (je connais le fameux truc du ''non mais t'es une ado c'est normal'', ma première psy se cachait tout le temps derrière cette excuse et mes parents le font aussi), il faut pas désespérer ! Finalement, j'ai trouvé un bon psy alors pourquoi pas toi ? :) Surtout, il faut que ce soir pris en charge et que tu sois diagnostiqué au plus vite avant que ça empire, je ne veux pas t'affoler mais c'est urgent, les maladies psychologiques sont connues pour empirer si on ne les traite pas. Par traiter j'entends plusieurs façons: médicamenteuse et avec une thérapie. La première n'a pas l'air de t'aller par principe et je te comprends mais à partir du moment où j'ai été ''contrainte'' d'en pendre (hallucinations gênantes en classe, pendant de longs contrôles , avec mes amis, ect...),ça allait mieux mais il m'a fallu essayer cependant au moins 6 traitement avant de trouver celui que j'ai actuellement, donc ce n'est pas une partie de plaisir, mais je peux enfin reprendre une vie à peu près normal maintenant (ça fait un bien fou d'avoir son humeur stable...). A la base, je n'aime pas prendre des médicaments, surtout quand ce sont des médicaments qui influence autant, mais bon, je crois qu'il faut passer par là et allier les médicaments à une thérapie ! Je pense que ça peut vraiment t'aider en tout cas, ne reste pas seule face à ça comme tu l'es maintenant. Je suis passée aussi par là, je sais que c'est dur mais je te conseille vraiment te faire un pas en avant vers d'autres psy, ou en allant dans des thérapies de groupes ! :)

   
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Nazim
(@atsu39)
New Member
Inscription: Il y a 7 ans
Posts: 2
 

Salut tout le monde ! J'ai aussi 17 ans, franchement ça fait plaisir de voir que je ne suis pas seul dans mon cas.

 

Il m'est arrivé un peu pareil. Depuis tout jeune je me sentais différent des autres et mes parents le sentaient.

L'élément déclencheur a été une malheureuse expérience en 2013 qui a causé une grave dépression.

Jusqu'à récemment, j'ai envisagé toutes les maladies sauf la bipolarité.

Vous savez, chez moi les maladies psychiatriques sont toutes mises dans un même sac. On dit d'un bipolaire qu'il est schizophrène, fou ou même possédé.

Alors je me cherchais toutes les excuses du monde pour dire que j'étais simplement "déprimé", que je faisais "ma crise d'adolescence"..

M'enfin bref, après de longues et profondes recherches je me suis diagnostiqué bipolaire de type 1.

Il m'est impossible de consulter vu que c'est réellement taboo. Du coup je ne prends aucun traitement, je ne pratique que la méditation et le Taichi pour assainir un peu mes sautes d'humeurs.

 

Voilà pour ma part, j'en ai aussi terriblement souffert socialement, j'ai eu la chance de trouver des amis très fidèles que j'ai perdu à cause de mes phases maniaques et dépressives trop rapprochées.


   
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alice
(@al64)
Eminent Member
Inscription: Il y a 7 ans
Posts: 32
 

Salut les jeunes! 

Je vais sans doute vous paraître vieille car j'ai 35 ans, mais je me rappelle de mon adolescence comme si c'était hier!

Je me retrouve tout à fait dans ce que vous décrivez. 

Moi j'ai commencé la dépression à 9 ans à cause d'un "drame" familial. Je ne sais pas quand à commencé la bipolarité car j'avais une personnalité très excentrique. Mon surnom "affectueux" c'était "la folle" car je m'habillais bizarrement, je me comportais bizarrement et je faisais des crises chelou en classe. Je suis allé voir des psy, mais je me rappelle d'un qui m'a diagnostiqué "mauvais caractère". Bravo, c'est très professionnel! A cette époque j'allais tellement mal que chaque matin mon oreiller était trempé tellement j'avais pleuré en dormant, la douleur était atroce. Mais comme toujours à cet âge là on se dit "c'est la crise d'adolescence" et c'est un vrai problème pour diagnostiquer une bipolarité!

Pour Lucie malheureusement ça ne va peut-être pas te faire plaisir mais pour un bipolaire, TU NE PEUX PAS FAIRE SANS MEDICAMENTS!!! Comme c'est très bien dit dans une des réponses à ton post, c'est un dérèglement chimique du cerveau. Ce n'est pas une névrose que tu pourras régler chez un psychologue ou un psychanalyste ni par des médecines douces et alternatives.  Je le sais car j'ai tout essayé. J'ai fait 5 ans de psychanalyse, vu des psychologues, j'ai beaucoup médité, suis allé chez des hypnotiseurs, chez une kinésiologue et je dois en oublier. Ca m'a permis de régler certains problèmes dus à mon enfance, ça m'a permis de parler et d'être écoutée, mais les symptômes de la bipolarité eux pendant ce temps n'étaient pas traités et ont empiré. J'ai mis des années à accepter les médicaments et aujourd'hui je m'en mords les doigts!!!! Premièrement parce que depuis que j'ai trouvé le bon traitement (et c'est pas facile, et c'est long et c'est aussi décourageant) ma vie a changé du tout au tout! Je ne fais plus de mal autours de moi, je ne passe pas des semaines au lit à pleurer tout le temps et je suis capable d'avoir la vie de madame tout le monde (quasiment!). Ce que je regrette, c'est qu'à ton âge je n'avais jamais entendu parlé de la bipolarité et que de toute façon je ne l'aurais pas accepté. Du coup comme toi j'ai mis fin à mes études (parce que ce que tu décris de ton rapport au bahut, c'est mot pour mot ce que je vivais!!!), je suis tombé dans la drogue, je suis devenue "punk à chien" et je traînais dans la rue, bref, j'ai fait que de la merde. Plus tard j'ai essayé de réintégrer la société et ma famille. Les médicaments m'ont beaucoup aidé, mais à cause de la drogue et des arrêts de traitement, j'ai souvent replongé et malgrè beaucoup d'efforts (j'ai passé un Bac pour adultes, j'ai fait 2 ans de fac, j'ai commencé une formation pour être animatrice...) je n'ai jamais réussi à obtenir un diplôme et aujourd'hui je ne peux plus travailler dans la restauration à cause du stress qui est un facteur aggravant de la maladie, et je vais devoir trouver des boulots alimentaires genre aide à domicile, usine, ménage... moi qui ais toujours rêvé d'être journaliste, éducatrice, prof (bizarrement pour aider les gens comme toi et moi au collège!). A 35 ans j'ai l'impression d'avoir gâché ma vie et c'est extrêmement dur à vivre, alors toi qui a la chance d'avoir que 17 ans et la vie devant toi, j'ai vraiment envie de te convaincre que tu as une grande chance de t'en sortir! Surtout que toutes les maladies psy, plus elles sont diagnostiquées tôt mieux elles sont soignées et moins elles s'aggravent! Ton combat, ça va être de trouver un psychiatre capable de t'entendre et de poser le juste diagnostique sur tes problèmes et aussi de comprendre et d'accepter le traitement qui va te rendre à ta vraie vie!

Quant à Nazim, je pense que tu peux trouver des solutions pour consulter un psychiatre sans que ta famille le sache ni que ça te coûte rien! Il y a les CMP (centre medico-psychologiques) pour les adultes et les CMPP (centre médico pédo psychologique) pour les enfants et les ados. Les soins sont gratuits et il y en a partout en France. Je pense que tu peux en trouver un près de chez toi et trouver une solution à ton problème. Si tu es encore au lycée ou dans le système scolaire, tu peux aussi aller voir l'infirmier/re de ton établissement. Tu trouveras une oreille pour te comprendre et des conseils et des adresses pour t'aider. Tous ces services sont gratuits et ils sont régis par le secret médical, du coup ta famille ne saura rien de tes démarches! Je comprends que le poids des traditions et de ta culture soient vraiment lourds, mais tu as l'air vraiment intelligent puisque toi tu as compris que les maladies psy c'est pas "être fou ou possédé". C'est tout ton avenir qui est en jeu, c'est ta vie qui se joue, et tu ne dois pas laisser les autres t'empêcher de la réussir! C'est pas eux qui risquent de vivre avec une maladie qui s'aggrave et qui peut t'envoyer à l'hp, c'est pas eux qui vivrons avec le regret d'avoir fait du mal aux autres parce qu'il était en crise, c'est pas eux qui vont souffrir quand tu feras une crise de dépression! Il existe des solutions et tu vas les trouver! Plus tu t'en occuperas vite moins la maladie prendra de place dans ta vie!

A vous les jeunes, sachez que vous tenez votre destin entre vos mains et que c'est une grande chance! J'aurais aimé l'avoir à votre âge!

Alice


   
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