Besoin de votre avi...
 
Notifications
Retirer tout

Besoin de votre avis

4 Posts
3 Utilisateurs
0 Likes
1,112 Vu
Touqy
(@touqy)
New Member
Inscription: Il y a 5 ans
Posts: 3
Début du sujet  

Bonjour à tous,

J'aurai besoin de conseils car j'ai l'impression qu'aucun psychiatre ne me prend au sérieux. Je ne sais pas trop par où commencer, j'espère que mon histoire sera lisible. J'ai 26 ans et depuis deux ans je me demande si je ne suis pas bipolaire.

Depuis la fin de mon adolescence je suis du genre à faire tout plein de projets sans en finir aucun. Ils sont toujours réalisables dans l'absolu mais pas par moi (par manque de compétences en général). Cela peut aller du tricot, à la création d'un site internet, au dessin, à de la déco intérieure, etc.. Pour moi je me lassais juste rapidement de ces activités et ça n'était ni alarmant, ni dramatique (sauf que mon estime de moi en prenait un sacré coup à chaque fois, à coup de "je suis nulle, je n'ai aucune volonté, j'arriverai à rien dans ma vie, de toute façon je finis jamais rien alors pourquoi commencer ? etc.."). C'était mon petit truc à moi, me lancer dans des projets tête baissée et deux semaines plus tard laisser tomber et passer à autre chose.

J'ai toujours été très empathique et hypersensible, chose que mes proches ne comprenaient pas car parfois c'était assez excessif. Je me souviens notamment d'une fois quand j'avais 12 ans, ma soeur se faisait disputer à table et on l'avait privé de sortie. Je me suis mise à pleurer devant ce spectacle alors que je n'étais absolument pas dans la discussion. Personne n'a compris, moi également et c'est ainsi quasiment non stop même encore aujourd'hui.

Et puis vers mes 21 ans je crois, après une dispute avec mon petit ami de l'époque, il m'a demander : t'es sur que tu n'es pas bipolaire ? A préciser que ce n'était pas dis méchamment ni une pique qu'il m'a envoyé. Il m'a dit ça en toute bienveillance en me voyant partir dans tous les sens. Réaction immédiate : j'ai pleurer toutes les larmes de mon corps lui disant que je n'étais pas folle (pardon à tous les bipolaires.. Les préjugés tout ça, évidemment on est pas fou quand on est bipolaire ou avec toute autre maladie mentale) et que c'était juste ma personnalité. Et puis on a balayé ça d'un revers de la main et on en n'a jamais reparlé.

 

A mes 22 ans j'ai commencé un master enseignement. Entre des problèmes familliaux, le stress du concours, de mon stage, des cours, de mon job et du site internet où j'écrivais régulièrement des tests de jeux-vidéos, j'ai commencer à entrer lentement dans une dépression (je crois, je n'ai jamais eu de diagnostique) et j'ai commencé les crises d'angoisses régulières. Je ne voulais plus aller en cours, et je n'y allais plus (enfin une fois par semaine histoire de dire : hey je suis encore vivante !), je ne voulais plus voir personne à part mon copain, je me sentais incapable, vide, je me voyais déjà rater ma vie. J'ai quand même réussis à valider mon année avec une moyenne pas dégueu (GG moi !). Mais je n'ai pas continué. J'ai arrêté mes études au début de la seconde année et j'ai cherché du travail. 

Et j'en ai trouvé un dans la même ville que mon copain où nous avons emménagé tous les deux. Et la ça a été la dégringolade. Au début tout était nouveau, j'étais ravie, enfin j'habitais avec mon chéri (3 ans que j'attendais ça), enfin j'évais un travail et je ne dépendais plus de personne, enfin je pouvais faire tout ce qui me plaisait comme je le voulait. A savoir tout de même que je travaille en horaires weekend jour (donc du vendredi au dimanche) et que je commence à 4h du matin depuis ce temps la, mon copain lui travaillait en horaires de bureau (8h-17h du lundi au vendredi). Donc on ne se voyait que le soir ou le matin mais on avait jamais de jours de congés en commun.

 

Au file du temps, j'avais de plus en plus de saute d'humeur, je m'en suis rendue compte à cette époque la. Mon copain me le faisait remarqué régulièrement, un rien devenait un drame un jour et une semaine après je disais que ce n'était pas grave. Un jour une remarque dite sur le ton de la plaisanterie me faisait rire et plus tard la même remarque me mettait dans une rage folle. Parfois je tapais des crises pour des broutilles (par exemple, il venait de remplir une casserole d'eau brulante dans l'évier, je passe après pour me laver les mains sans remettre sur froid donc je me brule, je devenais hystérique pour ça alors que si je faisais la même chose c'était à lui de faire attention, bref). J'avais de grandes périodes de passage à vide pendant plusieurs jours/semaines où j'étais déprimée sans comprendre pourquoi. Je me sentais horriblement vide. Et je recommençais à être joyeuse comme à mon habitude. Avec cela se mélangeait une grande angoisse ou un esprit bouillonant allant à 100 à l'heure ou embrumé sans pouvoir réfléchir ou une grande séreinité (rayer la mention inutile..). Un jour où j'étais en train de sortir mon chien, je me suis assise dans l'herbe dans un parc. J'ai regardé le ciel et les feuilles des arbres qui bougeait avec le vent. Je me sentais vide. Comme une coquille vide, une enveloppe à qui on avait retiré l'âme. Mais étrangement je ne me battais pas contre cet état ce jour la. Je n'étais pas en colère mais incroyablement sereine, tout en vivant très mal la situation. C'est alors qu'une idée m'a traversé l'esprit : si je me suicide, je ne me sentirai plus vide, je me sentirai bien. Cette pensée ne s'est pas arrêté dans mon esprit mais je l'ai vu passé et j'ai eu peur. Je suis vite rentré chez moi et j'ai pleuré et pleuré.. Je l'ai raconté à mon copain mais me connaissant il ne s'est pas inquiété (je n'ai jamais considéré le suicide comme une possibilité ou une solution pour moi) ou alors il n'a rien montré. J'ai dit que je devais aller voir un psy parce que je me faisais flipper, il m'a dit "bonne idée". J'ai eu beaucoup de mal à prendre un rdv car on était en plein mois d'août. Un mois de délai. Bon ok je patiente. Puis arrivé au mois suivant je me sentais mieux, plus en forme, donc je ne suis pas allée au rdv, après tout "je suis forte, je vais mieux, j'arrive à m'en sortir seule !". Et le mois encore suivant je retombais comme un soufflé et me sentais à nouveau déprimée. Je fais le yoyo comme ça depuis presque trois ans. Parfois ça dure plusieurs semaines/mois, parfois ça se compte en jour, parfois en heure.

 

Un jour, j'ai vu une interview d'une artiste cyclothymique (Lou Lubie pour ceux que ça intéresse) et je me suis retrouvée dans certains de ces propos et de son vécu (à part les TDS). Elle a écrit une BD sur le sujet, que j'ai lu et la encore je me retrouvais dans certaines situations. J'ai demandé l'avis de mon copain. On s'est renseigné ensemble, on a fait un test ensemble pour qu'il puisse me dire si ce que je pensais était ce qu'il constatait. Et dans chaque test dispo sur internet que l'on a fait, le verdicte est le même : forte chance d'être bipolaire, aller consulter. Ca a été très dur de me dire que peut-être j'étais malade, que c'était pas juste des petites baisses de morale comme on en a tous, de l'accepter, de me dire que j'avais besoin d'aide. Mais c'était aussi un soulagement de se dire que mon état n'était pas une fatalité.

Annonce

Ca fait deux ans que je me dis qu'il me faut un diagnostique. Deux ans que je reproduis le même schéma : je prend rdv quand je vais mal, j'attends un mois, puis arrivé au moment du rdv je vais mieux et de toute façon "j'en ai pas besoin" et je n'y vais pas. J'ai du me mettre un sacré coup de pied au fesse après un immense passage à vide de six mois, il fallait me reprendre en main et surtout me faire aidé, quelque soit mon problème. Et ça fait deux ans que j'ai des collègues qui me demandent aussi si je ne serai pas bipolaire. Grace à eux j'arrive à m'observer. Ils me font remarqués quand je vais à 100 à l'heure, quand je deviens "hystérique" (je parle vite, je cours partout, je m'énerve vite), quand j'ai l'air au bord du suicide (alors que non ça va pour moi), quand j'ai l'air fatiguée ou au ralenti, etc.. J'ai pu remarqué tous ces états différents que je rencontre au file des semaines/mois. J'ai remarqué que j'avais des fluctuation d'énergie aussi, parfois je saute partout, parfois je dors sur place même si je dors 12h par nuit. Je ne saurais pas dire à quelle fréquence.

La semaine dernière j'ai eu une autre démonstration de mon état : après deux semaines où je me sentais déprimée, j'ai eu une montée d'énergie, toujours le moral un peu bas mais surtout le cerveau en ébullition. Impossible de me concentrer, mes pensées allaient à toute vitesse, je commençais quelque chose, puis une nouvelle pensée arrivait et je devais vite la noté ou commencer la tache qui en découlait au risque de la voir s'envoler à jamais. Je me suis disputée avec un amis. Je lui expliquais que je me sentais mal mais que je faisais plein de projets avec un esprit qui ne s'arrêtais jamais. Il m'a dit : c'est super ! dans le sens où je ne me laissais plus allé. Mais j'avais beau lui expliquer que non c'était pas super il continuait dans sa lancée. Je me souviens m'être dit : il est sérieux, il fait exprès de pas comprendre, de minimiser ce que je vis, il est tellement lent ! mais lent à comprendre ! Le lendemain j'ai relu la conversation et j'ai vu que tout ça c'était passé en 3 sms. Je suis passée d'une humeur relativement bonne à de la rage car il voyait le bon côté des choses et je me suis sentie ridicule.

 

Bref. Je suis allée voir mon médecin traitant il y a deux semaines, en lui expliquant les remarques de mes proches, ce que je ressentais (rapidement). J'ai pleuré pendant 30min dans son cabinet, j'allais pas bien du tout. Elle m'a dit que effectivement ça pouvait ressembler à de la bipolarité mais qu'elle devait me rediriger vers un psychiatre pour avoir un diagnostique. Hier j'y suis donc allée. Sans aucune attente, j'ai raconté mon histoire mais je n'arrivais pas à expliquer correctement les choses, ce que je ressentais et comment je le vivais. Il a préféré se concentrer sur mes expériences dans mon enfance ou mon adolescence plutôt que me laisser approfondir mon mal être qui s'est décupplé ces trois dernières années et me laisser le temps de trouver mes mots. Il a de suite déclaré que ce que j'avais ne ressemblait pas à de la bipolarité et que ce devait être une dépression qui n'a pas été soignée. On devra donc se concentrer sur le harcèlement que j'ai vécu pendant 7 ans à l'école et après tout ira mieux !.. Et c'est la mon soucis. En une séance comment balayer cette éventualité ? Pourquoi passer aussi vite à une dépression sans prendre le temps d'étudier toutes les possibilités ? Je sens bien qu'il n'y a pas que la dépression, je pense être dépressive mais pas que. Il y autre chose, mes humeurs changent vraiment et ce n'est même pas moi la première à le remarquer mais les gens autour de moi. Je les blesse en étant impatiente, irritable. Mais je n'arrive pas à expliquer totu ça correctement en séance chez le psy. Je n'arrive pas à retrouver les exemples, à expliquer ce que je ressentais à tel ou tel moment. Tout ce que je ressens est dans le moment présent, quand je vais bien impossible de me souvenir ce que je ressentais quand j'allais mal et inversement. Le psy ne m'a même pas parlé de cyclothymie..

 

La je suis dans un état stable mais j'ai peur de retomber.. J'hésite de demander à mon médecin traitant de me faire un mot pour aller dans le centre expert de Grenoble pour savoir si oui ou non je suis bipolaire, je me dis que eux au moins ils ne vont pas de suite éliminer cette maladie d'office et que j'aurai un diag fiable si oui ou non je suis bipolaire.

J'aimerai savoir ce que vous en pensez, est-ce que je m'accroche trop à cette idée que j'ai autre chose qu'une dépression ou est-ce que je dois me faire confiance et suivre mon instinct ? Je ne sais pas.. je suis perdue. Je ne veux pas absolument être bipolaire mais je ne fais pas confiance à ce psy.. Il a l'aire trop pressé de poser un diagnostique. Je ne sais pas quoi faire..

 

Merci de m'avoir lu, j'avais besoin de partager tout cela avec d'autres personnes..


   
Citation
kust
 kust
(@kust)
Famed Member
Inscription: Il y a 7 ans
Posts: 3055
 
Posté par: @touqy

Bonjour à tous,

J'aurai besoin de conseils car j'ai l'impression qu'aucun psychiatre ne me prend au sérieux. Je ne sais pas trop par où commencer, j'espère que mon histoire sera lisible. J'ai 26 ans et depuis deux ans je me demande si je ne suis pas bipolaire.

Depuis la fin de mon adolescence je suis du genre à faire tout plein de projets sans en finir aucun. Ils sont toujours réalisables dans l'absolu mais pas par moi (par manque de compétences en général). Cela peut aller du tricot, à la création d'un site internet, au dessin, à de la déco intérieure, etc.. Pour moi je me lassais juste rapidement de ces activités et ça n'était ni alarmant, ni dramatique (sauf que mon estime de moi en prenait un sacré coup à chaque fois, à coup de "je suis nulle, je n'ai aucune volonté, j'arriverai à rien dans ma vie, de toute façon je finis jamais rien alors pourquoi commencer ? etc.."). C'était mon petit truc à moi, me lancer dans des projets tête baissée et deux semaines plus tard laisser tomber et passer à autre chose.

J'ai toujours été très empathique et hypersensible, chose que mes proches ne comprenaient pas car parfois c'était assez excessif. Je me souviens notamment d'une fois quand j'avais 12 ans, ma soeur se faisait disputer à table et on l'avait privé de sortie. Je me suis mise à pleurer devant ce spectacle alors que je n'étais absolument pas dans la discussion. Personne n'a compris, moi également et c'est ainsi quasiment non stop même encore aujourd'hui.

Et puis vers mes 21 ans je crois, après une dispute avec mon petit ami de l'époque, il m'a demander : t'es sur que tu n'es pas bipolaire ? A préciser que ce n'était pas dis méchamment ni une pique qu'il m'a envoyé. Il m'a dit ça en toute bienveillance en me voyant partir dans tous les sens. Réaction immédiate : j'ai pleurer toutes les larmes de mon corps lui disant que je n'étais pas folle (pardon à tous les bipolaires.. Les préjugés tout ça, évidemment on est pas fou quand on est bipolaire ou avec toute autre maladie mentale) et que c'était juste ma personnalité. Et puis on a balayé ça d'un revers de la main et on en n'a jamais reparlé.

 

A mes 22 ans j'ai commencé un master enseignement. Entre des problèmes familliaux, le stress du concours, de mon stage, des cours, de mon job et du site internet où j'écrivais régulièrement des tests de jeux-vidéos, j'ai commencer à entrer lentement dans une dépression (je crois, je n'ai jamais eu de diagnostique) et j'ai commencé les crises d'angoisses régulières. Je ne voulais plus aller en cours, et je n'y allais plus (enfin une fois par semaine histoire de dire : hey je suis encore vivante !), je ne voulais plus voir personne à part mon copain, je me sentais incapable, vide, je me voyais déjà rater ma vie. J'ai quand même réussis à valider mon année avec une moyenne pas dégueu (GG moi !). Mais je n'ai pas continué. J'ai arrêté mes études au début de la seconde année et j'ai cherché du travail. 

Et j'en ai trouvé un dans la même ville que mon copain où nous avons emménagé tous les deux. Et la ça a été la dégringolade. Au début tout était nouveau, j'étais ravie, enfin j'habitais avec mon chéri (3 ans que j'attendais ça), enfin j'évais un travail et je ne dépendais plus de personne, enfin je pouvais faire tout ce qui me plaisait comme je le voulait. A savoir tout de même que je travaille en horaires weekend jour (donc du vendredi au dimanche) et que je commence à 4h du matin depuis ce temps la, mon copain lui travaillait en horaires de bureau (8h-17h du lundi au vendredi). Donc on ne se voyait que le soir ou le matin mais on avait jamais de jours de congés en commun.

 

Au file du temps, j'avais de plus en plus de saute d'humeur, je m'en suis rendue compte à cette époque la. Mon copain me le faisait remarqué régulièrement, un rien devenait un drame un jour et une semaine après je disais que ce n'était pas grave. Un jour une remarque dite sur le ton de la plaisanterie me faisait rire et plus tard la même remarque me mettait dans une rage folle. Parfois je tapais des crises pour des broutilles (par exemple, il venait de remplir une casserole d'eau brulante dans l'évier, je passe après pour me laver les mains sans remettre sur froid donc je me brule, je devenais hystérique pour ça alors que si je faisais la même chose c'était à lui de faire attention, bref). J'avais de grandes périodes de passage à vide pendant plusieurs jours/semaines où j'étais déprimée sans comprendre pourquoi. Je me sentais horriblement vide. Et je recommençais à être joyeuse comme à mon habitude. Avec cela se mélangeait une grande angoisse ou un esprit bouillonant allant à 100 à l'heure ou embrumé sans pouvoir réfléchir ou une grande séreinité (rayer la mention inutile..). Un jour où j'étais en train de sortir mon chien, je me suis assise dans l'herbe dans un parc. J'ai regardé le ciel et les feuilles des arbres qui bougeait avec le vent. Je me sentais vide. Comme une coquille vide, une enveloppe à qui on avait retiré l'âme. Mais étrangement je ne me battais pas contre cet état ce jour la. Je n'étais pas en colère mais incroyablement sereine, tout en vivant très mal la situation. C'est alors qu'une idée m'a traversé l'esprit : si je me suicide, je ne me sentirai plus vide, je me sentirai bien. Cette pensée ne s'est pas arrêté dans mon esprit mais je l'ai vu passé et j'ai eu peur. Je suis vite rentré chez moi et j'ai pleuré et pleuré.. Je l'ai raconté à mon copain mais me connaissant il ne s'est pas inquiété (je n'ai jamais considéré le suicide comme une possibilité ou une solution pour moi) ou alors il n'a rien montré. J'ai dit que je devais aller voir un psy parce que je me faisais flipper, il m'a dit "bonne idée". J'ai eu beaucoup de mal à prendre un rdv car on était en plein mois d'août. Un mois de délai. Bon ok je patiente. Puis arrivé au mois suivant je me sentais mieux, plus en forme, donc je ne suis pas allée au rdv, après tout "je suis forte, je vais mieux, j'arrive à m'en sortir seule !". Et le mois encore suivant je retombais comme un soufflé et me sentais à nouveau déprimée. Je fais le yoyo comme ça depuis presque trois ans. Parfois ça dure plusieurs semaines/mois, parfois ça se compte en jour, parfois en heure.

 

Un jour, j'ai vu une interview d'une artiste cyclothymique (Lou Lubie pour ceux que ça intéresse) et je me suis retrouvée dans certains de ces propos et de son vécu (à part les TDS). Elle a écrit une BD sur le sujet, que j'ai lu et la encore je me retrouvais dans certaines situations. J'ai demandé l'avis de mon copain. On s'est renseigné ensemble, on a fait un test ensemble pour qu'il puisse me dire si ce que je pensais était ce qu'il constatait. Et dans chaque test dispo sur internet que l'on a fait, le verdicte est le même : forte chance d'être bipolaire, aller consulter. Ca a été très dur de me dire que peut-être j'étais malade, que c'était pas juste des petites baisses de morale comme on en a tous, de l'accepter, de me dire que j'avais besoin d'aide. Mais c'était aussi un soulagement de se dire que mon état n'était pas une fatalité.

Ca fait deux ans que je me dis qu'il me faut un diagnostique. Deux ans que je reproduis le même schéma : je prend rdv quand je vais mal, j'attends un mois, puis arrivé au moment du rdv je vais mieux et de toute façon "j'en ai pas besoin" et je n'y vais pas. J'ai du me mettre un sacré coup de pied au fesse après un immense passage à vide de six mois, il fallait me reprendre en main et surtout me faire aidé, quelque soit mon problème. Et ça fait deux ans que j'ai des collègues qui me demandent aussi si je ne serai pas bipolaire. Grace à eux j'arrive à m'observer. Ils me font remarqués quand je vais à 100 à l'heure, quand je deviens "hystérique" (je parle vite, je cours partout, je m'énerve vite), quand j'ai l'air au bord du suicide (alors que non ça va pour moi), quand j'ai l'air fatiguée ou au ralenti, etc.. J'ai pu remarqué tous ces états différents que je rencontre au file des semaines/mois. J'ai remarqué que j'avais des fluctuation d'énergie aussi, parfois je saute partout, parfois je dors sur place même si je dors 12h par nuit. Je ne saurais pas dire à quelle fréquence.

La semaine dernière j'ai eu une autre démonstration de mon état : après deux semaines où je me sentais déprimée, j'ai eu une montée d'énergie, toujours le moral un peu bas mais surtout le cerveau en ébullition. Impossible de me concentrer, mes pensées allaient à toute vitesse, je commençais quelque chose, puis une nouvelle pensée arrivait et je devais vite la noté ou commencer la tache qui en découlait au risque de la voir s'envoler à jamais. Je me suis disputée avec un amis. Je lui expliquais que je me sentais mal mais que je faisais plein de projets avec un esprit qui ne s'arrêtais jamais. Il m'a dit : c'est super ! dans le sens où je ne me laissais plus allé. Mais j'avais beau lui expliquer que non c'était pas super il continuait dans sa lancée. Je me souviens m'être dit : il est sérieux, il fait exprès de pas comprendre, de minimiser ce que je vis, il est tellement lent ! mais lent à comprendre ! Le lendemain j'ai relu la conversation et j'ai vu que tout ça c'était passé en 3 sms. Je suis passée d'une humeur relativement bonne à de la rage car il voyait le bon côté des choses et je me suis sentie ridicule.

 

Bref. Je suis allée voir mon médecin traitant il y a deux semaines, en lui expliquant les remarques de mes proches, ce que je ressentais (rapidement). J'ai pleuré pendant 30min dans son cabinet, j'allais pas bien du tout. Elle m'a dit que effectivement ça pouvait ressembler à de la bipolarité mais qu'elle devait me rediriger vers un psychiatre pour avoir un diagnostique. Hier j'y suis donc allée. Sans aucune attente, j'ai raconté mon histoire mais je n'arrivais pas à expliquer correctement les choses, ce que je ressentais et comment je le vivais. Il a préféré se concentrer sur mes expériences dans mon enfance ou mon adolescence plutôt que me laisser approfondir mon mal être qui s'est décupplé ces trois dernières années et me laisser le temps de trouver mes mots. Il a de suite déclaré que ce que j'avais ne ressemblait pas à de la bipolarité et que ce devait être une dépression qui n'a pas été soignée. On devra donc se concentrer sur le harcèlement que j'ai vécu pendant 7 ans à l'école et après tout ira mieux !.. Et c'est la mon soucis. En une séance comment balayer cette éventualité ? Pourquoi passer aussi vite à une dépression sans prendre le temps d'étudier toutes les possibilités ? Je sens bien qu'il n'y a pas que la dépression, je pense être dépressive mais pas que. Il y autre chose, mes humeurs changent vraiment et ce n'est même pas moi la première à le remarquer mais les gens autour de moi. Je les blesse en étant impatiente, irritable. Mais je n'arrive pas à expliquer totu ça correctement en séance chez le psy. Je n'arrive pas à retrouver les exemples, à expliquer ce que je ressentais à tel ou tel moment. Tout ce que je ressens est dans le moment présent, quand je vais bien impossible de me souvenir ce que je ressentais quand j'allais mal et inversement. Le psy ne m'a même pas parlé de cyclothymie..

 

La je suis dans un état stable mais j'ai peur de retomber.. J'hésite de demander à mon médecin traitant de me faire un mot pour aller dans le centre expert de Grenoble pour savoir si oui ou non je suis bipolaire, je me dis que eux au moins ils ne vont pas de suite éliminer cette maladie d'office et que j'aurai un diag fiable si oui ou non je suis bipolaire.

J'aimerai savoir ce que vous en pensez, est-ce que je m'accroche trop à cette idée que j'ai autre chose qu'une dépression ou est-ce que je dois me faire confiance et suivre mon instinct ? Je ne sais pas.. je suis perdue. Je ne veux pas absolument être bipolaire mais je ne fais pas confiance à ce psy.. Il a l'aire trop pressé de poser un diagnostique. Je ne sais pas quoi faire..

 

Merci de m'avoir lu, j'avais besoin de partager tout cela avec d'autres personnes..

Si vous n'êtes pas convaincue demandez un autre avis


   
RépondreCitation
Kimiwapet
(@kimiwapet)
Active Member
Inscription: Il y a 5 ans
Posts: 5
 

Salut Touqy,

Je vis un peu comme ça aussi, pas mal de montagnes russes émotionnelles. On m'a diagnostiqué borderline il y'a deux ans.

Bon, de ce que je lis, je pense que tu devrais consulter un autre psychiatre histoire de te sentir rassurée. Il m'a fallu 7 ans et au moins 4 psychiatres pour qu'on me file un diagnostic cohérent. Jusque là, c'était plutôt le mot dépression qui revenait aussi.

En plus de demander un second avis médical, je te conseille de démarrer une thérapie. Les médicaments aident mais ne vont pas changer tes mécanismes émotionnels.

Courage, 

Kimiwapet. 


   
RépondreCitation
Touqy
(@touqy)
New Member
Inscription: Il y a 5 ans
Posts: 3
Début du sujet  

Bonjour,

 

Merci pour vos deux réponses, ça me rassure un peu j'avais l'impression de psychoter. J'ai pris rdv avec mon médecin traitant lundi pour avoir des noms de psychiatres qui connaitraient ce genre de problématiques.

Merci encore,

Touqy


   
RépondreCitation
Annonce
Annonce
Annonce