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Lip
 Lip
(@lip)
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Début du sujet  

Bonjour à tous,

Je m'appelle Lisa, j'ai 26 ans. 
Cela fait plusieurs années que je me suis convaincue que je n'avais aucune prise sur mon tempérament souvent excessif, mêlant irritabilité, saute d'humeur plusieurs fois dans une même journée, fatigue, joie puis tristesse, colère puis frustration...
Mais j'ai le sentiment d'avoir peu de répit en ce moment... Je ne comprends pas d'où ça vient, et je culpabilise de ne pouvoir me contrôler et prendre ma vie en main.

 Il me semble que c'est apparut pendant mon adolescence, ma mère m'avait accompagné chez notre médecin de famille pour des colères incontrôlables et des crises d'angoisse, récurrentes à l'époque. Je devais avoir 15, 16 ans. 
Mon médecin avait mis mon état sur le compte de la crise d'adolescence, en me conseillant de pratiquer une activité "relaxante" et en me prescrivant un traitement à base de plante... Sans trop d'effets à mon souvenir, mais ces crises ont fini par passer "toutes seules", la vie continuait. J'ai de bons souvenirs de l'époque qui a suivi, même si je restais "fidèle" à moi-même en restant plutôt... lunatique!

J'ai, il me semble, toujours été incapable de contrôler ce "feu" que je crache sur le premier venu (souvent dans le cercle des proches...) pour éviter qu'il ne me consume moi-même... Et je n'ai jamais, à ce jour, réussi à dompter ces émotions négatives. Quand je vivais chez ma mère, elle n'en a jamais fait état, il me semble... Je devais peut-être ne pas m'en rendre compte, avec le recul. C'est depuis que je suis en couple, depuis 7 ans maintenant, dont 5 années de vie commune, que mon "tempérament" pose problème au quotidien. Je crois que mon copain, très compréhensif au début, commence à perdre patience depuis un an, au fil de mes excès de colère (pour des bricoles, le pire c'est que j'en ai conscience), au fil des journées passées sans que je ne puisse rien entreprendre, sans énergie. Et moi, je me sens mal. On a beau en discuter, je culpabilise, j'essaie de faire des efforts, j'en fait la promesse, mais je ne parviens pas à changer.

Cette dernière année n'a en effet pas été simple, on a déménagé pour ses raisons professionnelles, et j'ai suivi, je me suis moi-même réorientée professionnellement en entreprenant une reconversion. Des mois de chômage dans une ville nouvelle, de remise en question, sans voir mes proches, beaucoup de distances... Etc. Et je pense que tout ça a exacerbé mes sentiments et mes comportements "négatifs".

En bref, au delà de ces gros changements dans ma vie, je me suis vue avoir de grosses difficultés : grand sentiment de solitude, mais paradoxalement je m'isole d'autant plus, je n'éprouve pas l'envie de sortir de chez moi, de voir des gens, j'ai des grandes phases de fatigue, de manque d'énergie, de tristesse et d'irritabilité, et des phases plutôt courtes où je deviens une maniaque du rangement et de la propreté, où je me sens de tout entreprendre, où je m'occupe de tout ce que je n'ai pas le courage de faire en temps "normal/triste/manque d'envie".
J'ai l'impression d'être dans un cycle infernal. Je n'en peux plus.

J'ai plusieurs fois essayé d'identifier une cause, j'ai déjà mis ces sautes d'humeur journalières et ces phases de "dépression" sur le compte des hormones, sur le compte des gens qui m'entourent (malheureusement), sur le compte de cette période de ma vie que j'ai eu du mal à affronter. Mais je sens bien que c'est plus ancré que ça. Et que je n'en ai pas le contrôle. 

J'ai atterris sur ce forum en me documentant sur la cyclothymie, que je ne connaissais pas et dans laquelle je me suis beaucoup reconnue. Même si je ne sais, pour le moment, pas trop quoi faire de cette information... 

Je ne sais pas trop ce que je viens chercher ici, si ce n'est peut-être vos témoignages, vos conseils, un soutien. 

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Merci d'avoir pris le temps de me lire 🙂


   
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veve
 veve
(@veve)
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Posts: 97
 

Bonjour

je reconnais beaucoup de mon vécu dans votre témoignage et ce n'est pas simple...j'ai encore du mal à voir clair aujourd'hui!C'est sûr que la cyclothymie est le nouveau mot qui a été causé sur la maladie mais le fait que c'est une grande souffrance souvent -trop souvent même- minimisée par l'entourage et peu compris des psys qui ont souvent tendance à nous réexpédier avec moult médocs à nos pénates.

Avec le recul j'ai presque tendance à penser qu'il vaut mieux accepter la maladie très tôt contrairement à ce que j'ai fait.

Moi aussi j'avais souvent des "crises" (comme le disait mon entourage) d'euphorie où rien n'était impossible (je crois que si j'avais eu les moyens j'aurais escaladé l'Everest à ces moments!) et je retombais dans le pic inverse en étant incapable de sortir de mon lit;c'était la période la pire dans ma vie professionnelle qui était devenue totalement ingérable pour moi sans même parler des chefs et des collègues...

J'ai rapidement eu "une réputation" qui m'a suivie à la trace partout où on m'a baladée pour se débarrasser du problème que j'étais devenue.

Bref,une horreur.Ca passait par des arrêts fréquents,un abonnement mensuel chez la psy et des médocs qui me "calmaient" et surtout m'abrutissaient totalement;dans ces moments je me sentais comme un robot dans une dimension parallèle qui n'avait plus prise sur la réalité.Mes filles, mon couple en ont pâti;mes filles ont fui le domicile à leur majorité et me racontent "mes scènes" et le souvenir "d'hystérique" que je leur ai laissé;je vous laisse imaginer encore ma détresse actuellement en écoutant leurs récits d'enfance:une blessure inguérissable et un sentiment qui me consume intérieurement de n'avoir pas su être "une bonne mère" ce qui a toujours été mon but ultime.

J'ai souvent l'impression d'avoir tout raté:ma vie de famille, de couple, ma vie professionnelle et c'est un mal qui ronge.

Si j'avais à refaire je suivrais l'avis médical qui aurait voulu que je sois mise en invalidité mais je voulais "combattre" et j'étais carrément "à côté de la plaque" dans ces moments et je devenais une furie qui choquait son entourage...

Je ne prenais pas de traitement à cette époque parce que je me sentais invincible;j'aurais mieux fait ça m'aurait épargné beaucoup de problèmes par la suite!

Du coup un accident de travail a mis un arrêt à mes problèmes professionnels puisque je suis en congé maladie pour l'instant.Je dois voir un expert demain et j'angoisse déjà...car mon psy me conseille de reprendre un mi temps thérapeutique pour éviter un arrêt trop long et une difficulté à reprendre après  mais je m'en sens totalement incapable vu mon vécu que ce psy que j'ai depuis 5 mois -suite à la retraite de celle qui m'a suivie durant 7 ans- ne connaît que de loin .

Bref j'ai l'impression de porter un tel poids avec la maladie,les toubibs,psy experts et autres "spécialistes" que je me sens encore aussi épaisse qu'une feuille de papier.

Merci aussi de m'avoir lue!

 


   
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Lip
 Lip
(@lip)
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Début du sujet  

@veve

C'est clair que ce n'est pas simple, en effet. A comprendre soi-même tout d'abord. C'est infernal ces remises en question constantes sur son propre comportement... 
Pour au final, toujours constater qu'en effet, on a un comportement déconnant. C'est fatiguant. Et cette sensation de ne pouvoir rien y changer. De n'avoir aucune emprise là dessus. De réaliser après coup ce qu'on a pu dire/faire et se sentir comme une moins que rien. Blesser ses proches. Qui ne comprennent pas, s'éloignent, s'énervent.
Et en avoir conscience, c'est pire que tout. Avoir cette volonté de changer, sans qu'aucun changement ne s'opère. Le manque de confiance en soi, d'estime de soi, que tout cela provoque. La souffrance de la culpabilité. 

Je n'ai pour ma part et pour le moment, aucun diagnostique. Je m'interroge, encore et encore. J'ai peur d'avoir une réponse, et en même temps je sais que celle-ci me soulagerait, en partie. Qu'elle pourrait expliquer tout ce que je ne m'explique pas. Mettre enfin le doigt sur ce qui déconne chez moi. 

Mais je n'arrive pas encore à faire le pas. Ton commentaire m'aide dans ce sens, je t'en remercie. 

J'espère que ton rdv de demain se passera bien et que tu trouveras une solution pour ton avenir professionnel. Je n'ai pas toutes les infos pour comprendre ta situation, mais je te souhaite de t'y retrouver et de ne pas désespérer.
Courage! 

 


   
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veve
 veve
(@veve)
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Posté par: @lip

@veve

C'est clair que ce n'est pas simple, en effet. A comprendre soi-même tout d'abord. C'est infernal ces remises en question constantes sur son propre comportement... 
Pour au final, toujours constater qu'en effet, on a un comportement déconnant. C'est fatiguant. Et cette sensation de ne pouvoir rien y changer. De n'avoir aucune emprise là dessus. De réaliser après coup ce qu'on a pu dire/faire et se sentir comme une moins que rien. Blesser ses proches. Qui ne comprennent pas, s'éloignent, s'énervent.
Et en avoir conscience, c'est pire que tout. Avoir cette volonté de changer, sans qu'aucun changement ne s'opère. Le manque de confiance en soi, d'estime de soi, que tout cela provoque. La souffrance de la culpabilité. 

Je n'ai pour ma part et pour le moment, aucun diagnostique. Je m'interroge, encore et encore. J'ai peur d'avoir une réponse, et en même temps je sais que celle-ci me soulagerait, en partie. Qu'elle pourrait expliquer tout ce que je ne m'explique pas. Mettre enfin le doigt sur ce qui déconne chez moi. 

Mais je n'arrive pas encore à faire le pas. Ton commentaire m'aide dans ce sens, je t'en remercie. 

J'espère que ton rdv de demain se passera bien et que tu trouveras une solution pour ton avenir professionnel. Je n'ai pas toutes les infos pour comprendre ta situation, mais je te souhaite de t'y retrouver et de ne pas désespérer.
Courage! 

 

C'est effectivement le plus dur à faire:le premier pas.Chez moi ça  a duré 20 ans et je le regrette encore toujours.

Cette tergiversation entre les phrases hautes et basses c'est un peu comme les électeurs qui écoutent les politiciens:la prochaine fois sera la bonne.Mais de prochaine fois en prochaine fois on ne voit toujours rien venir (à part les rdv chez les toubibs...) et c'est cela qui est usant et totalement déprimant.Penser qu'on a enfin atteint la stabilisation jusqu'à s'illusionner sur la guérison-ce qui a été mon cas- et quand on jette un coup d'oeil en arrive quand on a pris son courage à deux mains  même tremblotantes, on voit les dégâts qui auraient pu être évités...

Mais bon, cela ne sert à rien de ruminer sur le passé, il ne revient pas pour être amélioré.

Je pars de mon constat tout particulier et subjectif donc valant ce qu'il vaut.

Vous êtes jeune;demandez surtout conseil aux médecins.Cette saleté de maladie est vicieuse.Le regard sur le handicap a beaucoup changé et évolué.De mon temps les maladies psy étaient honteuses.C'était pire à la limite que d'être cloué dans un fauteuil roulant parce que dans le dernier cas le handicap ne pouvait pas être nié.

Le regard extérieur m'a toujours été fatal parce qu'il me revenait comme un boomerang.J'étais tout ce qu'il y a de sympathique mais les effets de la maladie me marquaient comme on marque un animal au fer rouge:c'est une cicatrice indélébile.On a beau changer d'employeur et d'endroit au début ça va toujours sans problème jusqu'au moment où la maladie vous rattrape et les arrêts qui vont de pair.

On est dans une époque où il faut être le canard à cinq pattes pour remplir les critères d'éligibilité...Jeune,en bonne santé,flexible bref impossible sur la durée...

J'aurais dû à l'époque demander le statut de travailleur handicapé qui m'aurait épargné bien des déboires professionnels et financiers...

Je pense qu'il vaut mieux envisager le pire et espérer le meilleur et il vaut toujours mieux l'AAH que le RSA qui est une misère conditionnée par la dictature des pôles emplois et autres "hauts dignitaires" qui vous jaugent en fonction de critères totalement déconnectés de la réalité et de vos problèmes en particulier.

 

Après bien sûr,il y en a qui s'en sortent mieux que d'autres et arrivent à jongler avec la maladie et la vie professionnelle.

 

Bon...je me préparer pour la visite chez l'expert.Je suis dans un état d'angoisse...Je vous dis pas...

Des nouvelles au prochain épisode.

 


   
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Touqy
(@touqy)
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Bonjour Lisa,

Je m'appelle Mélissa, et nous avons le même âge. Je m'interroge aussi beaucoup sur mon état et me reconnais dans la cyclothymie. Je me reconnais beaucoup dans tes propos et je vois que l'on a pas mal de choses en commun 😉 . Cela fait deux ans que je le suspecte mais je n'arrivais pas à me décider à batailler pour avoir un diagnostique. Aujourd'hui c'est en cours, j'ai eu un premier rdv chez un psychiatre qui ne m'a pas inspiré confiance, a même minimisé mes sautes d'humeur comme un truc qui est normal alors que moi-même je le vis très mal et trouve cela épuisant. C'est aussi ma faute, j'ai beaucoup de mal à expliquer ce que je ressens, mon état, etc.. Je n'arrive pas à savoir combien de temps chaque épisode dépressif dur, ni combien de temps chaque épisode "up" (pour éviter d'employer le mot manie qui ne m'est pas destiné je pense) dure. Bref c'est la pagaille ^^' je retourne voir mon médecin traitant lundi, qui a été la première à qui j'en ai parlé et qui m'a gentillement écouté et conseillée, pour avoir un nouveau nom de psy avec qui le feeling passera mieux. Mais je suis décidée à avoir un diagnostique !

Je pense tenir un journal de mes ressentis au jour le jour. Ainsi je pourrais enfin quantifier la durée de chaque épisode et ce que je ressens vraiement au moment m.

Si tu as besoin de discuter ou envie qu'on se soutienne mutuellement n'hésite pas à me contacter par MP 🙂 

Mais ne t'inquiète pas, un jour tu sauras qu'il est temps que tu fasse quelque chose pour aller mieux mais que seule c'est très compliqué et que tu as besoin d'aide. Mais prend le temps de te faire à l'idée que tu es sûrement malade et comme une bonne grippe, il faudra un médecin (pas forcément des médicaments) pour réussir à aller mieux. Ce déclique tu l'auras quand tu seras prête à entendre un diagnostique. Mais bien sur si tu es actuellement en détresse, parles en, ne reste pas seule et si tu te sens le courage va voir un médecin qui pourra te soulager un peu, ne serai-ce qu'en t'écoutant et en reconnaissant ton mal être (merci à mon médecin traitant de l'avoir fait, ça m'a donné la force de me lancer dans la recherche du diagnostique 😉 ).

Ne reste pas avec ceux qui minimise ce que tu vis. Quand j'essaie d'expliquer à des gens, ils me répondent souvent : mais en fait t'es juste chiante. Hum, hum..

Il faut accepter la situation et accepter que seule on y arrive pas. Ensuite tu pourras chercher ton diagnostique. Ca ne fait pas de toi une faible d'esprit, ni un boulet ou un fardeau pour la société ou tes proches. Comme on ne choisi pas notre couleur de peau, on ne choisit pas notre santé, alors pourquoi combattre ? J'ai mis du temps à le comprendre.

Bon courage à toi ^^


   
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