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Bonjour - la trentaine à Paris, en recherche de liens

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Calmette
(@calmette)
Active Member
Inscription: Il y a 2 ans
Posts: 8
Début du sujet  

Bonjour,

C'est un peu délicat de poster ici car je ne suis pas diagnostiquée bipolaire. J'espère que vous ne m'en voudrez pas. J'ai beaucoup de respect pour cette maladie car je comprends la difficulté de vivre la sensation de nouveaux départs optimistes voire euphoriques et plein de projets, entrecoupés de temps d'arrêt très nets où tout perd son sens et plus aucune envie propre à la vie n'est là.

J'ai 31 ans, je suis une fille, je vis et travaille à Paris.
En 2016 j'avais 26 ans, j'étais en couple et j'ai fait une crise suite à la rencontre d'un garçon qui m'a chamboulée. Ma vie prenait un sens inédit, j'avais l'impression d'avoir rencontré Dieu à travers cette personne (?), je ne me voyais pas vivre sans lui, j'ai voulu couper contact net avec ma famille et mon copain. Je me sentais habitée d'une force nouvelle, je me sentais capable de faire une grande oeuvre artistique avec 3 fois rien (?) pour témoigner de la force de cette rencontre. Puis la personne en question s'est envolée, mes forces aussi, je me suis sentie seule, j'ai renoué contact avec ma famille et mon copain (cette fois-ci).
Mais quelques mois plus tard en 2017 rebelotte, je retombe amoureuse de quelqu'un, je n'avais pas compris ce qu'il m'était arrivé un an plus tôt, cette fois-ci cela a l'air plus terre à terre et "normal", je rompts de nouveau très rapidement de cette relation qui m'avait soutenu depuis mes 18 ans. J'avais de nouveau coupé contact avec ma famille, me sentant forte, nouvelle et alourdie par des poids familiaux que je méprisais un peu à l'époque (j'en suis revenue..).
Seulement cette fois-ci j'ai véritablement perdu ma relation et lorsque que quelques mois plus tard en faisant des plans concrets avec ma nouvelle rencontre je me rends compte que tout n'est pas si simple (non le quotidien n'est pas si fluide, on ne restitue pas la même complicité rapidement), mes belles envies s'évanouissent de nouveau et je sombre pour la première fois dans la dépression qui sera ma plus forte.

Depuis cela j'ai vécu au moins deux rechutes de dépression, et deux "retours de phénix", le dernier étant début 2021 jusqu'à cet été.
A présent je suis en dépression depuis 4 mois. 
Depuis tout ce temps je n'ai pas cessé d'être sous traitement (antidépresseur et lyrica) avec des variations de dosage. 

Cela fait longtemps que je regarde ce forum.
Je ne sais pas si je suis bipolaire et si je serai diagnostiquée un jour, mais je me retrouve beaucoup dans les difficultés que vous partagez ici.

J'aimerais pouvoir rencontrer des gens qui vivent des choses similaires. Y-a-t-il des gens, garçon ou fille, ayant la trentaine et vivant sur Paris, que cela dirait de partager autour d'un petit thé ou café ? Dans l'objectif de pouvoir échanger, s'apporter du soutien, et qui sait former un petit cercle amical.

Enfin, j'ai une question, est-ce que certains d'entre vous diagnostiqués type II c'est-à-dire en cas d'hypomanie auraient des témoignages concernant la difficulté qu'ils ont eux à en arriver à ce diagnostic ?
On lit souvent que le diagnostic est très long et difficile, que la distinction à effectuer est ténue...
Comment est-ce que cela s'est passé pour vous ?

Je vous souhaite à tous beaucoup de courage.
Bonne journée.


   
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Melo
 Melo
(@malette)
Membre Moderator
Inscription: Il y a 4 ans
Posts: 3991
 

Le retard de diagnostic est d’environ 10 ans. Tu as deux options. Soit tu fais une crise maniaque et tu es hospitalisé et là le diagnostic tombe. Soit tu es suivi par un psychiatre qui va à mesure des séances observer des changements d’humeur et une potentielle hypomanie entre deux dépressions.

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soit tu vas voir un psy en étant maniaque ou hypomane et là aussi le diagnostic tombe.

tu peux aussi aller dans un centre expert mais il me semble qu’il faut une lettre d’un psy.

le chemin peut être long.

bon courage à toi.


   
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Stefa
(@stefa)
Honorable Member
Inscription: Il y a 2 ans
Posts: 548
 

Bonjour

 

Si j'ai bien compris, vous êtes suivie par un psy depuis 2016, et vous avez un traitement. Bravo déjà, c'est tellement difficile d'aller demander de l'aide !

 

Comme le dit Melo, en général, il y a une grande latence entre les premiers signes et le diagnostic. ça a été mon cas, j'ai vécu des phases hypomaniaques et dépressives jamais traitées. Jusqu'à mon accouchement et une dépression mélancolique du post partum. J'ai été hospitalisée, et le diagnostic a été posé, en refaisant l'anamnèse. En soi, j'ai été vraiment soulagée de mettre un nom sur ma souffrance. D'ailleurs, je ne dis jamais que je suis bipolaire, je ne suis pas ma maladie, mais je souffre de troubles bipolaires, j'ai une maladie.

Avec mon traitement, et une prise en charge adaptée, j'ai eu une vie assez stable sur le plan personnel et professionnel pendant une quinzaine d'années. Avec toutefois des hospitalisations lorsque ce n'était plus gérable en ambulatoire.

Là, j'ai traversé une période plus compliquée, je bénéficie maintenant une prise en charge en hôpital de jour, en plus de mon suivi ambulatoire. Je suis en invalidité, mais j'espère retravailler dans le futur.


   
Calmette reacted
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Calmette
(@calmette)
Active Member
Inscription: Il y a 2 ans
Posts: 8
Début du sujet  

@malette merci beaucoup pour ta réponse !  😊 😊

C'est quand même terrible que le diagnostic soit si long...

Pendant ce temps il faut composer en se disant que les choix de vie que l'on faits ne sont peut-être pas guidés par du bon sens ou sa propre volonté comme la plupart des gens, mais par des sortes de revirements un peu artificiels, comme si on était une marionnette. Je trouve cette perspective assez effrayante.

@stefa comment se manifestaient tes phases hypomaniaques au départ ? Est-ce possible d'entretenir une relation affective sur le long terme qui tienne à la maladie ?
Je te remercie d'avoir pris le temps de me répondre et surtout, je te souhaite beaucoup de courage pour affronter la période que tu traverses. Je souhaite effectivement que tu puisses travailler de nouveau à l'avenir.


   
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Calmette
(@calmette)
Active Member
Inscription: Il y a 2 ans
Posts: 8
Début du sujet  

Au risque de me répéter, y-a-t-il des gens de ma tranche d'âge vivant à Paris qui souffrent de troubles de l'humeur et qui bénéficieraient à avoir un peu de soutien, de baume au coeur pour s'entraider au quotidien ?

Je serais ravie de pouvoir vous rencontrer 🤗

Bonne soirée !  


   
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 Anonyme
Inscription: Il y a 54 ans
Posts: 0
 

@calmette 

Bonjour, ou bonsoir. 

En ce qui me concerne, je ne suis presque pas étonnée que le diagnostic ai été aussi long, et surtout pas révoltée par ce fait...

Peut être bien que mes choix de vie ont été "influencés" par cela. Peut être pas. J'en ai fais de mauvais, d'autres meilleurs. Et, toujours a titre personnel, je ne cherche pas de "faute". J'ai fais des choix, je gère de mon mieux. 

Pour les relations affectives je suis très mal placée pour donner un avis, ceci parce que j'estime que mes relations ont été plus influencées par mon vécu que par ma maladie. 

J'espère que tu trouveras ici différents témoignages qui te permettront de te faire une idée. 

Bon courage a toi. 


   
Calmette reacted
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Stefa
(@stefa)
Honorable Member
Inscription: Il y a 2 ans
Posts: 548
 

@calmette 

Les phases hypomaniaques étaient très productives, j'étais étudiante et étais capable de rédiger des devoirs, articles etc en peu de temps. Pas besoin de dormir, donc c'était top pour travailler plus ! et sortir !

J'étais très sociable. Je n'avais pas de copain, mais j'aimais bien aller au restau avec mes amis, en soirées etc.

J'ai rencontré mon compagnon quelques années avant le diagnostic (et le traitement). Les phases hypomaniaques se passaient "bien", les phases dépressives étaient plus compliquées, car j'étais beaucoup moins productive à la fac puis au boulot, avec beaucoup de culpabilité et de découragement.


   
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Calmette
(@calmette)
Active Member
Inscription: Il y a 2 ans
Posts: 8
Début du sujet  

@lilith39 Merci pour ta réponse que je trouve très éclairante car elle apporte un point de vue complètement différent. Je trouve ton regard sur cela très sage et très serein, et responsable aussi. Enfin, merci aussi pour ta bienveillance 🙂 

@Stefa merci pour ces précisions. Je comprends bien les difficultés au travail lors d'épisodes dépressifs, avec de la culpabilité et du découragement, c'est exactement ce que je vis.


   
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 Anonyme
Inscription: Il y a 54 ans
Posts: 0
 

@calmette

Je pense très sincèrement que la maladie n'affecte pas l'intelligence d'une personne, ses capacités de réflexion par rapport a une situation peut être, mais pas l'intelligence. Si on est con, on est con. . Donc la réaction par rapport a une situation, oui. Sinon, c'est la même chose qu'une autre personne. 


   
Zorglub and Calmette reacted
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HippocampeCalcine
(@hippocampecalcine)
Trusted Member
Inscription: Il y a 7 ans
Posts: 69
 

Bonsoir @calmette 

Si tu veux toujours rencontrer des personnes, et besoin d'éclaircissement je suis sur Paris demain et dans la semaine, vers Bastille. Mais on ne peut pas échanger d'infos persos sur le forum, c'est pas un site de rencontre et certains tiennent à leur anonymat. Demain mardi serait bien pour moi, les autres jours c'est plus compliqué.

Bonne soirée,


   
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Eroz
 Eroz
(@eroz)
Active Member
Inscription: Il y a 2 ans
Posts: 11
 

Bonjour Calmette,

J'ai pour ma part reçu un diagnostique de bipolarité en Septembre suite à une bouffée délirante aigüe. J'ai 33 ans et c'est ma deuxième BDA. La première était en 2016.

J'ai moi aussi eu l'impression de rencontrer Dieu : j'avais comme un amour inconditionnel en moi, j'ai fait plusieurs déclaration d'amour à mes colocs... J'avais aussi l'impression instinctive que les propos des gens m'étaient destinés.

Ça fait 4 mois que je suis en phase down bien que ça aille un peu mieux. J'ai encore de l'anxiété sociale, peu d'envie. J'ai aussi fait le choix de quitter mon travail lors de cette BDA, qui fait que cela me rajoute un stress supplémentaire sur l'avenir.

J'aurai pas vraiment de conseils à donner, mais tu n'es pas seule dans cette situation et ça ira mieux jour après jour. Y'a un travail d'acceptation à faire, sans se juger. C'est pas évident. On est pas bipolaire, on est atteint de trouble de l'humeur. 

La maladie ne doit pas masquer notre personnalité. On ne se résume pas qu'à une maladie.

En ce moment, c'est un peu comme un deuil. Je suis loin de l'acceptation. Je fais comme si de rien n'était pas mes amis, mes colocs alors que j'y pense souvent.

Je te souhaite de garder espoir, et que tu retrouves ta vitalité et ton équilibre. 🙂

Bonne soirée


   
Calmette reacted
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