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Des regrets pour mon père, des questions pour moi et de la peur pour mon fils

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Ninie
(@ninie)
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Début du sujet  

Bonjour à tous, avant de vous assaillir de questions, je vais me présenter en quelques lignes (l'histoire est longue mais je vais essayer d'être concise :-)). 

Si vous n'avez pas envie de vous "farcir" mon récit, je vous pose d'emblée mes questions. 

-Mon père était bipolaire, je suis épileptique et j'ai fait 2 dépressions. Existe-t-il un lien entre ces 2 pathologies ( hérédité) puisque les traitements sont les mêmes : je prends du lamictal et du cymbalta

- Mon fils de 16 ans a déjà fait  2 déprimes et me parle de changements d'humeur soudains, d'absences. Quelle est réellement la prévalence génétique de la maladie. Quelle est la différence entre un borderline, un bipolaire et un cyclothimique?

-Comment vit on bipolarité en 2021? Les traitements ont-ils évolués? Est-il possible d'avoir une vie épanouie avec cette maladie?

LA BIPOLARITE DE MON PERE

Mon père était bipolaire et mes questions ou inquiétudes  pour mon fils en découlent

J'ai très peu connu mon père étant enfant; mes principaux souvenirs ne sont pas des plus joyeux. Je le revois par exemple revenir au petit matin alors que ma mère l'avait attendu toute la nuit; je me souviens aussi qu'il dormait beaucoup.

A quatre ans, mes parents se sont séparés. A l'époque je n'y comprenais rien et à vrai dire je n'en souffrais pas. C'était en 1980; autant dire qu'on ne parlait de la maladie.

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Ensuite , j'ai très peu connu mon père; je ne l'ai plus vu à partir de mes 6ans. Je me souviens que ma mère disait que ce n'était pas sain pour moi. J'ai compris plus tard qu'en phase maniaque mon père m'emmenait dans les bars,  chez ses "copines" qui étaient en fait des prostituées ( très gentilles au demeurant)

Bref, j'ai vécu sans lui pendant 12 ans. Et puis à 18 ans , j'ai croisé un gars qui as compris qui j'étais. Il m'a dit que si je voulais revoir mon père vivant, il fallait que je le contacte. Il était hospitalisé.  Ma mère m'a alors tout expliqué: les dépressions, les "pétages de plomb, les dettes, les prostituées, l'alcool etc. sans jamais le juger ou le dénigrer.

J'ai donc vu mon père à sa sortie d'hôpital, il avait fait une tentative de suicide et avait été en soins intensifs.

On a commencé à renouer et  j'ai découvert un homme sensible généreux et très intelligent qui vivait très modestement. Au fil des mois et des années, il faisait de fréquents séjours à l'hôpital psychiatrique  et on parlait toujours de dépression. Je l'accablais sans me rendre compte, je le culpabilisais: "mais enfin papa, bouge-toi, fais du sport, vas bosser, tu n'as aucune volonté... papa, si tu m'aimes, réagis...." . Comme je regrette maintenant.

Et puis je l'ai vu s'enflammer, il a acheté 2 bagnoles en une semaine, il était bourré H24, il avait acheté des oiseaux qu'il laissait en liberté dans son appart, il avait pris 10 kg sur quelques semaines et puis la cerise sur le gâteau, il a arrêté les voitures en rue en clamant qu'il était la réincarnation du Christ. Il a été hospitalisé et suivi par un autre psychiatre qui a enfin posé le diagnostic: il était "maniaco-dépressif". Mon père a fait du déni, n'a pas pris ses traitements et j'ai fais pareil: du déni et de la culpabilisation. Déplorable! J'expliquait uniquement ses troubles par son histoire difficile. Mon père avait été arraché à sa mère au Congo à 5 ans et adapté en Belgique ( en 1950, un métisse dans la cambrousse Belge, ce n'était pas de la tarte)

Les phases se sont alternées, il était tellement mal. J'étais en colère, triste, démunie. Puis son psychiatre a voulu me voir et m'a expliqué la maladie. J'ai compris et j'ai essayé de le soutenir. Papa a fini par accepter et à prendre son traitement plus régulièrement. Les effets secondaires lui étaient insupportables et parfois il ne prenait plus ses médocs; c'était reparti pour la gloire. Les années passant la médication était de plus en plus lourde et papa a commencé à perdre l'équilibre, à trembler de plus et plus. Il tombait se blessait etc. Il avait développé un syndrome parkingsonnien. Il a décidé d'entrer en maison de repos, il avait 67 ans. A partir de ce moment là, son humeur s'est stabilisée, il ne marchait plus mais était paisible et puis un matin son cœur s'est arrêté. Il avait 70 ans. Si seulement le diagnostic avait été posé plus tôt. Si seulement j'avais compris plus tôt

MON EPILEPSIE

Lors de du diagnostic de mon père, le psychiatre m'a parlé du caractère héréditaire de la maladie . Ses paroles ont changé ma vie: j'ai vécu pendant 20 avec l'angoisse de développer la maladie. Hormis, cette crainte, j'était en pleine forme quand j'ai commencé à faire des absences qui faute de prise en charge adéquate me stressaient énormément. Je faisait parfois 5 absences par jours. J'ai fait suite à une séries de grosses crises 2 dépressions. J'ai vu des neurologues et des psychiatres qui ont tous conclu à un trouble sans doute lié à mon patrimoine génétique. J'étais terrorisée. J'ai été traitée pendant 10 avec un anti dépresseur et une psychothérapie. Les deux étaient complètement inefficaces jusqu'au jour ou mes crises se sont rapprochées et empirées. Mon mari a été témoin d'une crise assez inquiétante. On a décidé de revoir un neurologue dans un centre spécialisé. Là en 1 encéphalogramme, j'ai été diagnostiquée épileptique. Quel soulagement... mais je me demande toujours quel est le lien entre mon épilepsie et la bipolarité de mon père. Je suis sous Lamictal

MON FILS

Mon fils  a 16 ans. C'est un hypersensible doté d'une intelligence particulière. Il est drôle mais petit, il a toujours été  mis de côté car différent et ce notamment par le corps enseignant.

Il est devenu hyper anxieux par rapport à ses résultats scolaires et est très exigent vis-à-vis de lui-même. A 13 ans , il a fait une petite déprime et nous avons consulté une psy. Le A 14 ans [ supprimé - restons anonyme pour le bien de tous ] a rencontré sa petite amie ( c'est jeune, je sais ...) et au début de cette relation elle a fait une tentative de suicide. Suite à cela [ supprimé - anonymat] est devenu hyper anxieux et à développé des TOCS. Ses TOCS lui étaient insupportables. Il avait des idées noires tellement il ne parvenait plus à les gérer. Nous avons trouvé un pédopsychiatre génial. [supprime ] a pris un léger AD pendant 6 mois et la vie a repris  son cours.

Il a gagné en maturité. Je suis souvent impressionnée par ses propos et son recul sur la vie. Hier, nous sommes retournés chez ce médecin. Je pensais que nous étions dans ce cabinet pour une "visite de routine". Ca n'était pas le cas, mon fils a dit avoir des "absences" et des accès de tristesse subits. Il est aussi stressé par l'école.

J'ai peur.... et si il était bipolaire. Revivre la maladie? Dites- moi ...comment vit on la maladie en 2021. Les médicaments sont-ils efficaces. Est-il possible d'être heureux, d'avoir une vie épanouie?

Merci pour votre attention et vos réponses.

 


   
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Étiquettes du sujet
Hello
(@hello)
Trusted Member
Inscription: Il y a 2 ans
Posts: 56
 

Bonjour ninie, 

Voici beaucoup de questions auxquelles je ne sais pas répondre. Je ne connais pas le lien entre tb et épilepsie. Les deux peuvent avoir une origine génétique mais l épilepsie peut aussi être liée à une anomalie. L un n exclut pas l autre. 

Concernant ton garçon, il a la chance d avoir une maman attentive et ouverte. Aujourd'hui, en 2021, je pense que c est une véritable chance d avoir un parent qui comprenne. Les possibilités de traitements ont beaucoup évolué, les données scientifiques sont actualisées... Mais la maladie est souvent incomprise par l entourage. De plus, il est déjà suivi par un médecin, donc si toutefois il était bipolaire, il n y aurait pas toute l errance de diagnostic que tu décris dans l histoire de ton papa. C'est une énorme différence. 


   
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Serleena
(@choupie)
Reputable Member
Inscription: Il y a 3 ans
Posts: 261
 

Bonsoir, 

Mon père était bipolaire, il a fini par se suicider, et j'ai la même crainte mon fils qui est hypersensible et à haut potentiel. A part le surveiller, l'accompagner, on ne peut pas faire beaucoup plus. La bipolarité semble héréditaire mais pas seulement, il y a des facteurs prépondérants comme l'environnement de l'enfant etc. 


   
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Supertramp
(@supertramp)
Active Member
Inscription: Il y a 2 ans
Posts: 19
 

Bonjour, il n’y a pas de lien entre l’épilepsie et les troubles bipolaires. D’ailleurs il y a même beaucoup moins de troubles de l’humeur chez les épileptiques et c’est comme ça que les chercheurs ont été mis sur la piste de l’electroconvulsivotherapie pour simuler des genre de crises ce qui réduit les troubles de l’humeur


   
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