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Ste.pha.ne
(@ste-pha-ne)
Eminent Member
Inscription: Il y a 5 ans
Posts: 33
Début du sujet  

Bonjour,

je m’appelle Stéphane, j’ai 49 ans, suis marié et papa de deux enfants.

au niveau prfessionnel, c’est compliqué. J’ai perdu mon travail et été mis en invalidité complète, en 2014, après des alternances de périodes de travail et des longs intervalles d’incapacité de travail.

malgré cela, j’ai repris un travail début 2018 mais c’est très difficile de fonctionner correctement (en fait, ca ne marche pas).

en 2006, j’ai été diagnostiqué bipo type 2. Mon traitement est composé de lithium, neuroleptique et antidépresseur. La stabilisation est médiocre : les phases hautes sont plus contenues mais restent régulières, fond dépressif résistant, fluctuations fréquentes de l’humeur.

ma libido n’est plus que l’ombre d’elle même. Je prends des aides à l’érection (genre viagra). Cela n’est pas satisfaisant mais cela permet de faire le “minimum syndical” 🙂. J’ai aussi développé mes talents de bricoleur pour satisfaire ma femme (comprenne qui peut 🙂).

j’ai connu des dépressions sévères depuis l’enfance, ai développé une dépendance alcoolique (abstinent depuis 12 ans) et une consommatin régulière de stupéfiant (abstinence idem).

comme un certain nombre de bipo, j’ai pratiqué les sports extrêmes à un haut niveau (pour ma part : alpinisme et spéléologie). Mais tout cela est derrière moi depuis longtemps.

la vie quotidienne: j’ai l’impression de la passer « sur le ventre » tant je suis écrasé par une sensation de ne pas avoir de « jus ».

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je pratique la sculpture sur pierre ( pierre bleue, marbre et calcaire) quand j’ai assez de ressort.

Je considère que ma première responsabilité est de tout faire pour aller le mieux possible. C’est à ce prix que je serai en mesure de prendre en charge avec plus moins de réussite les autres responsabilités (famille, travail, ...).

j’avais de nombreux amis, ils se sont éloignés mais je ne peux leur en vouloir étant donné que je ne suis moi-même pas en mesure d’entretenir une amitié (téléphoner, bavarder, faire des projets, répondre à des invitations, ... tout cela est au-delà de mes forces).

je ne m’attarde pas à décrire les ravages laissés par la maladie sur ma vie. Nous savons tous à quoi ils ressemblent.

ce qui me permet de continuer chaque jour à fournir les efforts interminables nėcessaires pour faire face c’est : l’acceptation et le capacité à « oublier » les mauvais moments une fois passés. Accepter ne pas ressasser.

au plaisir d’échanger avec vous.

amitiés.

stéphane


   
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athena
(@athena)
Eminent Member
Inscription: Il y a 5 ans
Posts: 29
 

Bonjour Stéphane,

J'ai 45 ans et deux enfants : un fils de 17 ans et une fille de 15 ans. Je suis divorcée. Mon mari n'a pas supporté mon état qu'il ne comprenait pas et que je ne pouvais expliquer. Après 15 ans d'errance et deux tentatives de suicide, je suis diagnostiquée bipolaire (de type II il me semble car mes phase up sont pas très fortes). Aujourd'hui, je galère à stabiliser une situation professionnelle et je suis célibataire. 

J'ai aussi pensé à faire de la sculpture... Je crois que c'est une bonne idée. En fait j'ai une sensibilité artistique je pense mais mes études et ma vie professionnelle l'ont tuée ou presque.

Bon courage à toi.


   
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Ste.pha.ne
(@ste-pha-ne)
Eminent Member
Inscription: Il y a 5 ans
Posts: 33
Début du sujet  

Bonjour Athena,

Merci pour ta réaction.

Le diagnostic reçu en 2006 a apporté des changements positifs car il apermis la mise en place d’un traitement dans le but de stabiliser la maladie. Cela a été long : plusieurs années avant de trouver la meilleure combinaison de médicaments.

Plus important, cela m’a permis d’accepter que je souffrais d’une grave maladie et que je ne pouvais prétendre à un mode de vie accessible aux personnes valides. Plutôt que de combattre mes limites par les drogues, l’alcool, les excès, les efforts disproportionnés, je les écoute.

Comme je l’écrivais antérieurement, la stabilisation de la maladie est, chez moi, médiocre et j’en souffre tous les jours. Je connais des personnes pour qui la stabilisation est très bonne. Les traitements actuels offrent des perspectives d’une vie correcte et, pour certains, normale. Pour ma part, je crois qu’il est très important d’être conscient des limites imposées par la maladie et de les accepter.

Je sais pas où tu en es dans le processus de stabilisation. J’ai lu dans un autre message que tu prenais du lithium mais qu’il y avait des difficultés. Je vais essyer d’y répondre.

A bientôt.

Amitiés.

Stéphane


   
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athena
(@athena)
Eminent Member
Inscription: Il y a 5 ans
Posts: 29
 

Merci Stéphane,

Je ne peux pas encore affirmer que je suis stabilisée car je ne prends du Lithium que depuis ma dernière hospitalisation à l'automne. Avant j'ai surtout eu des antidépresseurs mais ça ne marchait pas et c'est sans doute la cause de ma seule phase up identifiée. Je commence juste à accepter, à me dire que je suis bipolaire et je ne cherche plus de cause rationnelle non plus à mes malheurs. J'ai arrête les thérapies : marre de raconter. Mais le Lithium a l'air de fonctionner, je me sens bien. Il faut dire que j'ai perdu mon job donc je n'ai pas trop de stress au quotidien.


   
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Ste.pha.ne
(@ste-pha-ne)
Eminent Member
Inscription: Il y a 5 ans
Posts: 33
Début du sujet  

Athena, 

j’ai commencé une thérapie analityque (3 fois par semaine), alors que j’étais adolescent. J’ai passé plus de 10 ans.

quand j’ai recu le diagnostic, j’ai tout arrêté  aussi (en terme de psychothérapie je veux dire)

j’ai même eu l’impression qu’on s’était longtemps moqué de moi.

les phases dépressives étaient souvent très longues et sévères et les antidépresseurs n’apportaient que peu de changement.

courage, toi et le psychiatre allez finir par trouver la ‘combinaison gagnante’ (-;

amitiés

stéphane

Ce message a été modifié Il y a 5 ans 2 fois parSte.pha.ne

   
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ver00
(@ver00)
Famed Member
Inscription: Il y a 6 ans
Posts: 3016
 

Ste.pha.ne,

Que dire ? L'un n'est pas l'autre ? Que je suis chanceuse ? Pourtant, je suis bipo de type 1 avec de grosses manies ! J'ai beaucoup déliré , j'ai perdu mes jobs, mais j'en ai retrouvé un, j'ai perdu mon estime, sous la camisole et en garde à vue, mais je l'ai retrouvée en écrivant sur la maladie dans un blog ou il y a pas mal de passages maintenant . La maladie m'a tout pris mais elle m'a rendu au centuple . J'étais orgueilleuse, superficielle , je suis devenue beaucoup plus humaine, et j'ai répondu à toutes mes questions existentielles grâce à elle ! J'ai honte de dire ça, après ce que je viens de lire ! Mais, je le dis, parce que je crois qu'il y a un cap à passer dans cette maladie, pour mieux aller . D'ailleurs , pour moi, ce n'est qu'une recherche de meilleur être . Une recherche incroyablement difficile, mais au combien gratifiante ! Je vous demande de m'excuser si je vous blesse, mais j'ai la conviction  de transporter un message d'espoir .


   
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