Bonsoir,
je me présente j ai 37 ans et habite en région parisienne. J ai été diagnostiqué bi polaire de type 2 fin 2017, après 16 années d errance entre psychologues, psychiatres et médecins généraliste.
Tout a débuté par une rupture sentimentale qui a débouchée sur une douloureuse et longue dépression quand j avais une vingtaine d années ( ça a été jusqu’à la perte de mon job a l époque... trop de médicaments, trop d alcool et évidemment la conséquence a été un séjour a l hôpital suite a l usage abusif de ce mélange peu recommandable sans compter d autres substances...Avec le recul, la violence que j ai eu contre moi même a cette époque paraissait déjà disproportionnée). J ai donc été traité avec différents anti dépresseur pendant des années avec des "très hauts" et des "très bas" mais les médecins ne m ont toujours vu que dans les "très bas" donc le diagnostique n'a jamais été posé et j ai lutté avec plus ou moins de réussite toutes ces années contre moi même avec ou sans traitement.
J' y ai perdu beaucoup mes changements d humeur ayant éloignés les gens jusqu a me couper totalement socialement. Professionnellement je n ai jamais évolué et me suis tant bien que mal accommodé à ce que j avais avec un sentiment d échec, de ne pas être a ma place, de ne pas "réussir". J ai bien évidemment eu des moments très compliqués lorsque j étais en poste,des moments jugé très efficaces aussi, tout ça entre coupé de périodes d arrêts de travail plus ou moins longues (je précise qu a ce jour je n ai jamais parlé de ma maladie dans le milieu professionnel). Sentimentalement, on en parlera même pas...un désastre je n ai jamais rien pu construire et je suis aujourd’hui complètement isolé, je ne vois donc pas de porte de sortie de ce coté la.
Apres tous ces ravages j ai re re re raconté mon histoire a un psy l année dernière qui après nos entretiens a donné un nom a ce mal qui m empêchait de vivre normalement et d avoir une relation normale aux autres : Bi polaire de type 2.
Les traitements ont commencé (tegretol, zyprexa, xeroquel et maintenant lamotrigine, je n ai pas la boite sous les yeux l orthographe n est donc peut être pas la bonne)...tous ont été des échecs (lamotrigine venant d être mis en place on ne peut pas encore en constater les resultats).
Face a ces échecs et bien que j ai une totale confiance en la personne qui me suit, j ai décidé de faire confirmer ce diagnostique par un centre expert bipolaire car je ne souhaitais plus me soigner dans une mauvaise direction. Apres de longs entretiens et des phases de test, ils ont confirmé ce diagnostique et pourtant rien ne marche.
J ai été mis en arrêt maladie en début d année dernière et la ça fait 4 mois que je subis de nouveau un arrêt qui est nécessaire selon le psy mais qui en même temps vous donne ce sentiment d avoir perdu cette dernière "accroche" et de ne plus servir a rien. J ai toujours été lucide et je ne sais pas pourquoi mais j arrive a être parfaitement conscient de mon état...un peu comme ci je me voyais de l extérieur et une partie de moi me jugeait mal en me disant regardes toi pauvre loque, bouges toi...je n'accepte pas de me voir "faible"
Mes phases accélèrent avec le temps...par exemple sur les dix derniers jours j ai eu en gros 5 jours de "j ai la pêche, tout ça est derrière moi je suis redevenu fort la roue a enfin tournée cette fois c est la bonne" alors je me suis remis a faire du sport à haute dose, tous les jours et puis bim depuis 5 jours je me suis ré enfermé chez moi...nerveux agité déprimé avec l impossibilité de me concentrer sur quoi que ce soit plus de 2 minutes (j allume la tv, j éteins la tv, j allume la tv, j éteins la tv, j allume l ordi, j éteins l'ordi, j allume l ordi, j éteins l ordi, je m allonge, je me lève, je m allonge, je me lève etc...) je suis passé de 40 km de vtt, 15 km de marche, footing à deux paquets de cigarettes, anxiolytiques, traitements, anorexie et alcool a outrance en 1 éclair (malgré que je ne sois pas alcoolique pouvant passer des semaines voir des mois sans une goutte d alcool) et demain ? bah demain je ne sais pas ce qui m attend pour la journée.
Bref, j ai l impression d'être dans l impasse et je ne sais pas si ce sentiment est partagé par d autres...ce sentiment qu on a tout essayé ou en tout cas beaucoup de choses mais qu on va jamais en finir avec ce truc la.
Je suis assez endurant donc malgré mes excès j arrive a tenir le coup mais c est fatiguant tout ça.
Voila je voulais apporter mon témoignage, peut être d autres membres peuvent ils se reconnaître dans ces quelques lignes (qui ne sont qu un condensé de ce qu on vit et de ce qu on a vécu car on a tellement de choses a raconter au fond...mais bon on va éviter de pondre un bouquin) et partager leurs expériences car même si on vit tous les choses différemment on peut se retrouver sur certains points. Les expériences de personnes qui ont fini par gagner leur combat sont les bienvenues évidemment.
Merci de m avoir lu.
Bonsoir anyo,
Je n'ai pas de témoignages à t'apporter, car je suis juste une aidante, mais j'espère que le lamotrigine arrivera à stabiliser tes humeurs.
As tu quand même des amis, de la famille auprès de qui tu peux parfois trouver du réconfort et de l'apaisement ?
Bonjour Anyo
Tout d'abord, je compatis vraiment pour ton parcours qui a du être difficile. Nous avons en commun d'avoir été diagnostiqués tardivement. 46 ans pour moi.
J'étais alors en Ille et Vilaine, la psychiatre, extra, a très vite posé le diagnostic en me donnant un traitement qui m'a parfaitement convenu. (j'ai constaté les effets au bout de plusieurs mois).
En revenant dans le Morbihan, je suis retournée voir le psychiatre que j'avais consulté quelques années auparavant. Lui, ne me voyait pas du tout bipolaire et j'ai du presque le convaincre. Concernant mon traitement,le trileptal, il ne lui convient pas. Pas grave, tant qu'il me le laisse...Ce médicament a radicalement changé ma vie
Depuis mon adolescence, j'avais consulté plein de psychiatres et d'un médecin à l'autre, la prise en charge est différente. C'est vraiment dommage/dommageable. Je dirais même que je ressens un manque d'ouverture pour certains qui se contentent d'écouter sans réellement creuser pour connaître la nature du mal être.
Je te souhaite de tout coeur de trouver assez rapidement le traitement qui te convient.
Marie Laure
Bonjour anyo, je pense qu'on est beaucoup à se reconnaître dans ton témoignage notamment dans le "je cours , fais du sport intensif..." puis "je fume, bois, etc." En tout cas, j'en fais partie. Et aussi sur "j'allume et j'eteinds la télé", pareil la même sensation de questionnements mêlée d'impuissance, de doute, de sentiments d'inutilite et de renfermement jusqu'à ce que...
Bon courage à toi
Bonjour a vous,
Merci pour vos réponses. Concernant l entourage Nath j ai ma famille, mes frères et sœurs, mon père ma belle mère etc...mais ils ne savent pas trop comment s y prendre. Ils se sentent impuissants Souvent je ne parle pas beaucoup lors des réunions de famille je suis un peu enfermé dans ma tête et j aimerai être ailleurs. La famille c est bien c est une chance mais il est parfois pesant de ne rien avoir a côté et de ne pas avoir réussi a fonder sa propre famille etc... concernant les amis, la maladie a fait le ménage et il ne reste plus personne et a 37 ans dur de recréer des liens quand tu ne travailles plus que tu n as plus personne pour te servir de rampe de lancement pour les sorties que tu essaies de combattre la maladie et que tu restes chez toi de toute façon...je me demande si ça changera j ai un peu peur de finir comme ça et surtout de ne pas réussir à fonder un foyer vu la situation de blocage dans laquelle je me trouve...j ai l impression que l horloge tourne et que j ai perdu beaucoup de temps et que je continue a en perdre a cause de tout ça...
Marie Laure ton message fait du bien car tu exprimes cette galère que l on connaît peut être pas tous mais pour beaucoup d entre nous. On dépense beaucoup d énergie et de temps pour reconnaître la maladie et après le combat continue, on cherche, on tâtonne, on essaie des choses et c est long...mais ça fait du bien de lire une partie de ton histoire et de voir qu au final on arrive a stabiliser et a soulager le quotidien car pour ma part je suis un peu largué et j ai souvent l impression que rien ne marchera et qu il faudra subir et faire avec.
Bats, merci pour ton message. Ces sensations sont bizarres et extrêmement violentes et je voulais voir si d autres les connaissaient aussi. Pour ma part d un coup même si je n ai pas fait de sport depuis des mois je vais me mettre a suivre un gros programme quasi militaire...en gros je prépare les jo, l alimentation change, l hygiène de vie etc...quasi plus de tabac bref le jour et la nuit et puis ça redevient n importe quoi...le plus dur à gérer pour moi ce sont les moments où je tourne en rond et où je ne peux plus me concentrer sur quoique ce soit. Une sensation d agitation qui te prend aux tripes... Ça c est pas facile t as l impression de devenir fou. Bref ça fait du bien de pouvoir échanger avec des gens qui traversent ou ont traversé de tels moments et de voir que certains ont réussi a les dompter...
Tu verras qu'une fois que tu auras le bon traitement, tout va changer.
Concernant les relations amicales, il existe un site de sorties ovs.com (totalement gratuit) qui franchement m'a beaucoup apporté. (copines, sorties en tout genre). N'hésites pas à me dire ce que tu en penses.
Je pense que oui l'horloge tourne et je comprends tes besoins mais je pense qu'il vaut vraiment d'abord voir pour ton traitement, prendre bien soin de toi. Ensuite, tu seras plus disposé pour des engagements d'avenir 😀
Je te remercie pour tes encouragements je connais ovs mais je n ai jamais fait le pas, dur d aller vers les autres, c est un cercle vicieux... Tu as perdu ce qu on appelle l estime de soi...mais si tu ne vas pas vers les autres dur de la retrouver...tu n oses plus ça te paraît être une montagne a gravir même si j imagine que ça passe par la aussi
Bonjour Etoile-erre,
je ne prends pas ton message comme un message moralisateur pas d'inquiétude. Il est plutôt réaliste d'ailleurs. Je suis d'accord avec toi quand tu dis qu il est plus facile de se laisser glisser que de grimper. Je suis le premier a voir ça d'un mauvais œil mais quand ton esprit se focalise que sur des points négatifs la glissade est inévitable ça tourne en boucle. Je suis venu ici partager car je suis dans une période négative et je voulais lire les autres, leur histoire, leur expérience et peut être même avoir leur avis donc j ai publié et je vous lis. J'ai mis du temps a poster sur le forum car je préférai rester dans ma bulle et surtout ne pas en parler. Pour moi les groupes de paroles, les forums tout ça ça ne servait a rien...ça ne servait a rien d en parler a des inconnu(e)s. Puis j ai lu les différents post du forum et j ai vu qu il y avait une vraie entraide ça m a décidé un peu a venir voir ce qu il s y passe. Donc tous les messages sont les bienvenus même ceux qui "bouscule un peu".
je n ai rien posé sur papier j ai juste mis en place ce que le centre expert m'a dit de faire : une échelle de l'humeur.
La prochaine étape sont des ateliers de psycho éducation. Ils doivent me recontacter lorsqu' il y aura de nouvelles sessions.
ça forme...je finirai peut être guide de haute montagne 🙂
je ne connais pas trop les Pyrénées mais j ai ma sœur qui est dans les Alpes, elle veut que je vienne chez elle quelques jours pour retrouver un "cadre" j y réfléchis...
je ne connais pas trop les Pyrénées mais j ai ma sœur qui est dans les Alpes, elle veut que je vienne chez elle quelques jours pour retrouver un "cadre" j y réfléchis...
C'est toujours bon de bouger, prendre l'air, surtout celui des Alpes !
c est vrai et ca change du goudron et de la nicotine... j irai surement mais je ne sais pas encore quand je vais décider à me bouger ! mais ça va venir 🙂
