Bonsoir à tous.
Déjà, j'aimerais dire à quel point je suis soulagée de tomber sur ce site. J'avais peur de ne pas trouver de "communauté" qui puisse me comprendre. C'est sûrement ça le pire ; ne pas être compris par ses proches, par les autres.
J'ai été diagnostiquée borderline la semaine dernière. Depuis ma plus tendre enfance, j'ai toujours su que quelque chose n'allait pas. J'ai d'abord cru faire de la dysthymie. Ensuite, je me suis penchée sur les troubles de l'hypersensibilité. Mais pour le psychiatre qui m'a interrogée, ça penche plutôt du côté borderline. De toute façon, ça ou autre chose, c'est la même merde. Désolée, je ne voudrais pas offenser qui que ce soit, je suis juste à bout de nerf, j'ai plus d'énergie pour affronter ma vie.
Mon problème ? Je suis le jour et la nuit. Je suis euphorie, bonheur, joie, exaltation le lundi. Je suis dépression, pessimisme, fatigue et tristesse le mardi. Je ne sais jamais quand ça va me tomber dessus, je n'arrive pas à gérer mes relations avec les autres, je ne sais pas garder un homme auprès de moi, ni même les choisir d'ailleurs. Et récemment, mes crises de larmes et d'anxiété se sont immiscées dans mon travail. C'est trop.
Je vis depuis peu à Paris, et je me sens plus seule que jamais. Je crois que c'est ce qui a fait monter la sauce encore plus vite. Je passe ma journée, je suis pleine de bonne volonté et de motivation, puis arrivée le soir, boum. La décadence. Je pleurs, je ne peux plus, je ne sais plus comment faire. Appeler quelqu'un à l'aide ? Mais qui ? Pour dire quoi, bordel de merde ?! Que ça ne va pas, et que je ne sais même pas pourquoi ? Que ce n'est qu'une "crise", que ça va me passer ?
"Ressaisis-toi", "sois courageuse", "d'habitude tu es forte", "mais dis-le quand ça va pas". Oui, d'accord. Merci.
Bref, je m'appelle I., et je ne vais pas bien. Je crois, qu'en réalité... je n'ai jamais été vraiment bien.
Bonsoir ily ,
On est tous plus ou moins comme toi ici . On a un mal de vivre . Moi quand ça ne va pas le soir, je vais dormir, et ça va mieux au réveil, pas top comme méthode, mais ça marche bien . Après, il faut dire qu'on va beaucoup mieux quand on est traité, mais pour le trouble borderline, je ne sais pas , moi, je suis bipolaire . Courage, ily, tu n'es pas seule dans ce cas . Je ne sais pas si ça te rassure, mais toutes mes pensées positives vont vers toi, j'espère que tu vas trouver la solution . Il y en a toujours une, la psychothérapie peut être ? Apprendre les bons automatismes mentaux ? Tu peux toujours venir ici, si tu ne vas pas bien, il y aura toujours quelqu'un pour t'aider . Bisous .
Bonsoir Ily,
Bienvenue sur ce forum où tu croiseras des personnes comme toi ou moi , qui ont des troubles de l’humeur .
Dans mon cas, je ne suis pas diagnostiquée mais j’ai un côté borderline tellement caractéristique que le doute n’est plus permis .
Je n’ai jamais été vraiment comme toutes mes copines . J’ai une sorte de tristesse en moi qui vient sans crier gare . Elle m’envahit tel un tsunami et je suis submergée par elle .
Mon combat quotidien est celui de gérer mes troubles de l’humeur surtout que je ne sais pas quand vont se produire les changements .
J’ai des cycles plutôt rapides . On va dire que d’une heure à l’autre je peux remettre tout en question : mes amitiés , ma famille, mon boulot quand j’en ai un et ne parlons pas de mes relations amoureuses . Elles sont devenues inexistantes car je sais dès le début comment ça va tourner et je n’ai plus envie de me prendre la tête .
Je m’isole beaucoup, je ne réponds que rarement aux appels du pied de mes amis . Je ne vis pas je survis .
J’ai quelques passions comme le sport , beaucoup de sport et aussi la lecture, le shopping quotidien . Je suis très exigeante avec moi même et donc l’autre n’a presque pas droit à l’erreur . Dans tous les cas je ne perds plus mon énergie à essayer de comprendre les gens . Je suis fatiguée . Je ne sais plus quoi leur dire tellement j’ai l’impression d'être loin du monde normal .
Tout ça pour te dire que je comprends tout ce que tu dis mais on n’a pas le choix . Je ne pense pas qu’on puisse guérir . On peut apprivoiser notre maladie avec des méthodes qui évitent de partir en roues libres . Je suis une funambule mais pour le moment c’est comme ça . Je ne sais pas être autrement .
Amitiés,
Merci pour vos messages. Je constate avec soulagement mais regret que je ne suis pas la seule à (sur)vivre dans ce tourbillon d'émotions. Personnellement la méthode consistant à aller dormir jusqu'à ce que ça passe le lendemain, je la connais bien, c'est la seule que je connaisse pour le moment d'ailleurs. Ça et le fait d'écrire, ça me soulage, mais pas assez. Ça ne m'aide malheureusement pas à appréhender ma vie plus sereinement. Mais bon, c'est toujours ça, avoir un exutoire.
Je nous souhaite à tous et toutes beaucoup de courage. Merci d'être là.
