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Nouvelle bipo !

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Bigoodi
(@bigoodi)
Active Member
Inscription: Il y a 5 ans
Posts: 10
Début du sujet  

Bonjour à tout le monde,

Je suis nouvelle ici et je cherche à partager mon vécu et échanger avec d'autres personnes dans mon cas sur les troubles bipolaires .

On m'a posé les mots sur mes troubles il y a presque un an : dysthimie, cyclothymie, trouble bipolaire moins bruyant.

Aujourd'hui je suis sous quétiapine 200mg Lp et ma vie a changé du tout au tout. Les débuts étaient durs mais je ne me vois pas me passer de ce traitement tellement il m'a soulagé.

Aussi, je n'ai jamais eu le sentiment d'avoir une "maladie" ou d'être malade... et vous ? Aussi, Confiez vous à vos proches que vous êtes bipolaires/cyclothymique ?

A bientôt 😉


   
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Yanis
(@yanis)
Estimable Member
Inscription: Il y a 5 ans
Posts: 237
 

Bonsoir bigoodi bienvenue

Je suis un conjoint de bipolaire et je ne suis peut-être pas bien placé pour des conseils mais je crois que parler de sa bipolarité à ses proches est important. A eux de prendre du recul avec ça car avec Internet ils peuvent comprendre ce trouble et ce que tu traverse. s'ils ne peuvent pas le faire tu auras au moins essayé. Selon moi mais cela reste mon point de vue la bipolarité ne doit pas etre caché comme on pourrait le faire si on était coupable de quelque chose de rebutant. Ce trouble ne doit pas rester dans l'ombre mais vivre dans la lumière.

Bon courage à toi

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romuald
(@romuald)
Eminent Member
Inscription: Il y a 5 ans
Posts: 42
 

bonjour et bienvenu Bigoodi  😉 ,

Cordialement Romuald


   
Bigoodi reacted
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Nath
 Nath
(@nath8)
Membre Moderator
Inscription: Il y a 7 ans
Posts: 901
 

Bonjour Bigoodi et bienvenue  🙂 

Je suis d'accord avec Yanis sur le fait de parler de sa maladie aux proches, mais pour moi, pas n'importe lesquels  😉 

Dans mon cas, par exemple, je n'ai parlé des troubles bipolaires de mon chéri qu'à deux de mes 6 frères et soeurs et deux de mes enfants. Tout simplement parce-que je pense que c'est inutile d'en parler aux adultes qui n'essaieront pas de s'informer sur la maladie et aux enfants qui ne sont pas encore assez matures pour comprendre.

Mais c'est un avis tout à fait personnel. 🙂 

Je trouve que la maladie est tellement méconnue qu'on en sous estime la gravité.


   
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seb
 seb
(@seb40)
Estimable Member
Inscription: Il y a 6 ans
Posts: 225
 

Bonsoir bigoodi

et la quiétpine ne t'a pas "assomé"?

en quoi ce medoc ta soulagé?


   
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Nayani
(@nayani)
Eminent Member
Inscription: Il y a 5 ans
Posts: 32
 
Bonjour à tous et à toutes !  🖐️ 

Bienvenue Bigoodi!

Nath : Coucou! On se retrouve par ici ! Je suis d'accord avec ce que tu dis, enfin, je l'étais jusqu'il y a peu...

Yanis : J'ai fini par adhérer à ton point de vue après 18 ans d'auto-censure...

Bigoodie, je vais essayer d'être brève, mais je sais que c'est déjà un échec.... le fonctionnement de mon cerveau est voué à l'éparpillement et à l'absence de concision.  Personnalité ou pathologie ? C'est moi tout simplement, j'aime écrire, c'est pénible pour certains de me lire, je m'excuse. Ce long développement tente de répondre à ta question, de façon très personnelle. Faut-il avouer ou cacher aux proches, amis, sa bipolarité? Faut-il cacher à la société toute entière sa bipolarité ? Peut-être que mon âge joue, j'ai 40 ans cette année, et qu'il faut imputer à la fameuse "crise de la quarantaine" mon souhait d'aller à l'essentiel. En relisant un Sciences et Vie sur la maladie mentale, j'ai pris conscience à nouveau que l'espérance de vie des personnes bipolaires était amputée de 10 à 15 ans. C'est une moyenne, d'accord. Mais c'est terrible. Je ne veux plus perdre de temps, plus m'encombrer de silences et je serai un peu plus en paix avec moi-même si je ne me renie pas. Si l'on me pose des questions à ce sujet, je répondrai ouvertement du mieux que je peux. Ceci à titre de prévention et de sensibilisation.

Pour faire simple, il s'est produit un événement déterminant (plusieurs, en fait) dans ma façon de vivre ma maladie, le soir de Noël, il y a quelques semaines. Je re-précise que ceci est un simple partage, une anecdote, en aucun cas un exemple. Pas de quoi se vanter, surtout que mes parents et moi sommes en froid depuis que j'ai brisé le silence. Mais je ne regrette rien. Ils n'ont toujours pas accepté ma maladie, je crois. Le moment était mal choisi selon eux, mais finalement, quand on y réfléchit, ce n'est jamais le moment. 

Il était une fois, donc, la magie de Noël, un soir de 24 décembre 2018 et je n'étais pas du tout dans mon assiette, c'est le cas de le dire. Je venais de comprendre une réalité effroyable concernant mon état de santé; le coeur n'était pas à la fête. J'avais alors l'impression d'être un personnage, de vivre une mascarade grotesque parmi les rires et l'effervescence. Devoir encore sourire alors qu'à l'intérieur, je vivais l'anéantissement, l'effondrement. J'avais envie de partir, de hurler, j'avais tellement mal, or c'était politiquement incorrect d'ouvrir ma bouche. Il fallait ravaler mes maux et mes mots pour préserver la cohésion du groupe. Se taire pour leur éviter la gêne. Oui, c'est ainsi, la pression normative. Certains ne me contrediront pas, j'en suis sûre. Et puis, il s'est produit un accident : Je suis tombée dans les pommes...Pouf! Je me suis évanouie. Quand la parole est muselée, c'est le corps qui s'exprime. Ça a jeté un froid terrible, certains parlaient de partir. Je me suis remise et quand j'ai retrouvé tout le monde dans le salon, j'ai senti les regards détournés, gênés. C'était insupportable, ces énièmes non-dits. Bien sûr, toutes ces personnes savaient que je suis bipolaire, mais pour certaines (ma belle-famille notamment), sans avoir jamais cerné ce à quoi ma maladie correspond. À ce moment-là, face à cette pesanteur, j'ai décidé de ne plus garder "ça" pour moi. J'ai décidé de parler à tous avant qu'ils ne repartent chez eux. Et c'est ce que j'ai fait. (C'est marrant Yanis, il y a un passage qui reprend des termes que tu énonces.)

J'ai rassemblé tout le monde et j'ai improvisé un petit "discours" devant dix-sept membres de ma famille et de ma belle-famille (oui, nous sommes nombreux!) C'était touchant parce que mon petit garçon, très sensible et très intuitif, a senti que c'était un moment important pour moi. Il m'a rejoint et a glissé sa menotte dans la mienne un instant.

Je me suis exprimée à peu près en ces termes, si je me souviens bien :

Je m'excuse d'avoir gâché, d'une certaine façon, votre Noël... Je m'excuse de n'avoir pu et su partager pleinement cette soirée avec vous.

En fait..., non.  

Je ne m'excuse pas. 

Je ne m'excuse pas, car ce serait me renier. Je ne m'excuse pas d'être ce que je suis. 

Non, je ne m'excuse pas de ne pas être comme il faut. Je ne m'excuse pas d'être mal, parce que je ne fais pas exprès d'être mal.

Je ne m'excuse pas de cette part d'ombre que je porte et qui n'exclut pas la lumière – vous savez que je peux être aussi une force d'entreprendre et une impulsion de vie – mais cette part d'ombre qui recouvre souvent ma vie me condamne à la maladie.

Cette maladie a un nom, elle s'appelle la bipolarité.
Je ne m'excuse pas d'être bipolaire.

Je ne m'excuse pas de cette douleur qu'il est si pénible de regarder en face, cette douleur qui dérange, cette douleur qui gêne, cette douleur qui fait baisser les yeux. Combien d'entre vous a le cran de regarder droit dans les yeux une personne qui exprime par le regard ou la parole sa souffrance ? 

Je ne m'excuse pas de porter dignement cette douleur, cette douleur qui est la mienne, mais aussi, celle de mes proches qui la portent, eux aussi, dignement. Cette douleur qu'on voudrait faire taire, et qui, si elle ne s'exprime pas, trouve d'autres détours. Parfois, le corps relaie les mots. Voilà pourquoi je me suis évanouie.

Maintenant, je ne me tairais plus parce que nous sommes trop nombreux à nous taire, nous, malades psychiques. "

 De cette douleur, j'en suis arrivée à la douleur que je vivais actuellement. S'en est suivi un échange informel, des questions et des remarques enrichissantes que je n'ai pas mal prises. Des "On est mal à l'aise parce qu'on voit que tu souffres et on ne sait pas comment t'aider" ou des "La psychiatrie a beaucoup évolué et le regard que l'on porte sur les malades aussi" NON! J'ai expliqué tranquillement les préjugés, les stigmates, ce que j'encaissais au quotidien en silence. Beaucoup m'ont remerciée en partant, m'ont fait comprendre que ça leur avait fait du bien d'entendre ce que j'avais eu à dire et que j'avais été très courageuse de prendre la parole. Mon conjoint m'a dit que mon speech avait été très digne et qu'il était heureux que je m'assume enfin. Silence gêné pendant des jours de mes parents jusqu'à ce que je soulève la question. Évitement et accablement puis calomnies. Des parents gênés pour les autres de leur enfant.

Une chose est sûre, je ne porterai plus le malaise et la honte des autres, ces fardeaux-là ne m'appartiennent pas. Les miens me suffisent.

Bigoodie, il t'appartient de choisir ce que tu veux être. Une identité ne se résume pas à une maladie et tant mieux si tu ne te perçois pas comme malade. Tu es différente. Cependant, cette différence présente des aspects cliniques conséquents, selon chacun. Dans le meilleur des cas, quand je suis stable, ça me plaît de penser que ma bipolarité fait de moi un "spécimen" rare, que seulement 2% de la population ont un cerveau qui fonctionne comme le mien, de manière complètement originale, imprévisible, insaisissable. Une singularité et une vision unique du monde, parfois une malédiction, une grande souffrance, c'est vrai.

Bigoodi, sais-tu la différence entre les Esquimaux et les Inuits ? Aucune ! C'est le même peuple. "Esquimaux" est le nom donné par l'Autre et signifie "Ceux qui mangent la viande crue". "Inuit" est le nom que ce peuple s'est choisi et veut dire "Les êtres humains".

Tu es un être humain avant tout et tu peux manger de la viande cuite... ou crue de temps en temps ...  😋 

C'est à toi de savoir comment tu veux te nommer. Bigoodie, femme, bipolaire, cyclothimique, bipo, bip, b. and so on.

Nommer, c'est faire exister d'une certaine manière.

Bien à toi,

Nayani


   
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Bigoodi
(@bigoodi)
Active Member
Inscription: Il y a 5 ans
Posts: 10
Début du sujet  

Merci pour vos réponses 😉 

Nayani merci pour ton partage, ca a du être une rude épreuve de liberer ta parole...pour ma part, ma famille n'est pas au courant. Et c'est très bien ainsi. Enfait j'ai transmis les mots que j'ai entendu le jour du diagnostic à mon compagnon et mes ami-e-s proches. Ils ont eté merveilleux et compréhensifs. Mais nous n'en parlons pas toujours. Quand à ma famille, j'ai recrée des liens avec elle, et mes parents notamment, après une rupture de plusieurs années. Et je n'ai pas envie de leur confier car je sais qu'ils ne comprendrait pas.

C'est surtout socialement que je dois parfois me justifier. Mon traitement a la quetiapine m'assome et c'est pas toujours facile de le cacher (quand je sors, en groupe, en voyage, quand je suis invitée..etc.)

Seb pour repondre à ta question, la quetiapine m'a permis de dormir déjà. J'avais avant un sommeil hachuré et non réparateur. J'étais tout le temps épuisé et ça jouait sur l'humeur. Aussi, plus d'idées noires, plus de crises d'angoisse,de pleurs. Cette béquille a fait baisser le feu de mon cerveau en ébullition (pensées incensees, brouillees, qui se croisent, comme un brouhaha en fait) et m'aider a me réancrer dans le reel.

Les debuts ont été très durs. D'autant plus que je suis une competitrice dans mon sport, la baisse de tonus, de vigilance et de performance apparus les premiers mois m'ont fait un peu peur mais je me suis battue pour ne pas etrê victime du medicament. JaJ' réussi à reprendre le dessus en me forçant physiquement et en apprenant a me connaitre avec ce traitement. 


   
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