Bonjour,
Je m’appelle Agathe, j’ai 18 ans et je viens de me faire diagnostiquer bipolaire type 2.
Ce qui n’a pas été un choc.
Je fonctionne essentiellement sur des phases dépressives à répétition depuis 10 ans mais à l’adolescence j’ai commencé à faire des épisodes hypomaniaques.
Suite à des prises de drogues et (surtout) dû à la mise en difficulté de mes études, mes parents m’ont fait consulter une psychiatre.
Je suis depuis 7 mois sous Lamictal à 100 mg par jour et paroxétine. J’apprécie beaucoup cet AD qui me permet de poursuivre mes études cependant, il multiplie les épisodes hypomaniaques et j’ai peur que la maladie évolue en accentuant cette phase. Ma psychiatre m’a dit que le diagnostique précoce pourrait « verrouiller » la maladie avant qu’elle ne se développe.
Qu’en pensez-vous ? J’avoue être un peu perdue et effrayée face à la prise importante de médicaments : AD, thymorégulateur, somnifères, anxiolytiques. J’ai l’espoir de pouvoir arrêter un jour tous ces médicaments mais à en lire vos témoignages, il s’éloigne peu à peu.
J’ai cette impression être inapte au bonheur. Même lors de mes prises de drogues comme la MDMA, je n’ai absolument rien ressenti malgré la forte dose ingérée. La dépression est devenue un mode de fonctionnement et j’ai peur de ne pas pouvoir en changer malgré le fait d’être encore jeune.
Par ailleurs depuis le diagnostique, j’ai une énorme colère envers mes parents qui ont attendus la catastrophe pour intervenir et « ouvrir » le dialogue. J’ai appris qu’assez récemment que ma grand mère l’était surement et qu’elle s’était suicidée.
Je le suis d’autant plus qu’ils ont feint la surprise au diagnostique. Ils étaient au courant, je leur avais fait part de mon mal être étant déjà très jeune et parlant de suicide dès l’âge de 11 ans. Ma soeur a très bien réagi face au diagnostique étant pas non plus choquée.
Avez-vous des conseils sur la gestion de la maladie, qu’ils soient sur la gestion médicamenteuse ou psychologique ?
Merci !
@ Agathe,
C'est bien d'avoir posé un diagnostic , après c'est à toi de dialoguer correctement avec ton psy , dire tes ressentis , pour doser correctement les traitements, ni trop peu, ni trop fort . Pars positive, dis toi que les traitements sont pour ton bien, et tu verras tu auras surement moins d'effets secondaires nocébo . Être bipolaire et heureuse , c'est possible ; je te souhaite le meilleur .
Bonjour Agathe,
Malheureusement, la bipolarité est une maladie invalidante et ne "se verrouille" pas comme ça.
Je suis à nouveau surpris de constater que des AD soient prescrit dans le cadre d'un trouble bipolaire, qui favorisent les virages hypomaniaques.
Beaucoup de choses à te dire mais ce n'est pas évident, je serais direct ...
- il n'est malheureusement pas rare de retrouver un parent de la même famille ayant eu des antécédents de bipolarité (mon père s'est suicidé également) ;
- il n'est malheureusement pas rare non plus de consommer de l'alcool ou des drogues quand on souffre de bipolarité (plus que la population moyenne également) ;
- on en a tous voulu à mort un jour ou l'autre à nos parents ; ils ont tous leurs défauts (parfois gros) et leurs bienveillance: ils ont sans doute voulu te protéger ; ce n'est sans doute pas la meilleure méthode mais c'est ce que eux pensaient être le mieux
- j'ai vécu moi aussi toute ma vie dans la dépression et l'anxiété, je n'ai appris qu'il y a peu que j'étais atteint d'un TB type 2, j'ai maintenant 40 ans ; tu as la chance d'arriver à un moment où cette maladie est dépistée de plus en plus tôt et est également de mieux en mieux prise en charge (médication, psycho-éducation, tcc, ...), donnes toi du temps de digérer tout ça, encadre toi des bonnes personnes (ça prend parfois du temps pour les trouver) mais dis toi bien que tu n'en es qu'au tout début de ta vie ; je connais des personnes qui en sont au même point que toi à passé 50 ans ... rassurée ? 😉
Courage à toi.
Oh comme je te comprends ma pauvre. Si jeune et un tel diagnostique collé à la peau. Mais je crois également qu’il vaut mieux le savoir plus tôt, moi je l’ai pris voici 3 semaines et j’ai 40 ans. Comme toi j’ai des antécédents familiaux. Un grand père alcoolique, des oncles (ses fils donc) soit accrocs à l’alcool soit drogués aux médicaments. Un d’entre eux s’est pendu et mon cousin (toujours du côté de ma maman) s’est suicidé lui aussi voici deux semaines. Aucun diagnostique n’a été posé de bipolarité, car aucun suivi sérieux, mais je pense qu’on est en plein dedans.
