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Nouvelle venue

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Serleena
(@choupie)
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Bonjour à tous,

Je me lance parmi vous après beaucoup d'hésitation.

Après une enfance et une adolescence difficiles (père alcoolique, abusif, dépressif qui a fini par se suicider, mère dépressive), j'ai fait 2 longues dépressions début de la vingtaine d'une quinzaine de mois à chaque fois, avec des crises d'angoisse telles que le simple fait de sortir de ma chambre en provoquait. J'étais suivie à chaque fois et sous antidépresseur, et puis d'un coup du jour au lendemain, j'arrêtais tout, traitement et suivi, et me relançait dans la vie.

Parfois le mal-être revenait, l'angoisse, mais je prenais toujours sur moi, je l'occultais et ça passait.

J'ai réussi à me créer un foyer stable, aimant dans lequel je suis très heureuse. Ma vie sociale aussi me rend heureuse. 

Professionnellement, je changeais souvent, toujours pour progresser, par attrait pour la nouveauté, mais souvent dans un contexte de fuite. Aujourd'hui, ma vie professionnelle est stable également depuis plusieurs années.

Je suis connue pour mes humeurs, sans jamais être foncièrement mauvaise, attachante, imprévisible, pleine d'humour, sociable. Mais parfois froide, cassante, intransigeante, irritable, impulsive, imprévisible. Difficile à suivre, je pense trop et trop vite d'après mon entourage. Je retiens tout, tout de suite, je suis très curieuse mais me lasse vite. Pour certains on ne s'ennuie pas, vivre avec moi apporte son lot du surprise, est enrichissant et pour d'autres je suis une véritable emmerdeuse, fatiguante, incapable de gérer mes émotions, mes ressentis, toujours dans le trop.

Je me suis retrouvée prise dans des liens que je ne voulais pas de manière objective mais qui m'apportaient exaltation, flatterie de l'ego dont je ne pouvais me passer. J'ai connu les montagnes russes émotionnelles et avec le recul j'aurais pu gâcher toute ma vie sur des coups de tête débiles. Désespoir plusieurs semaines, suivi du jour au lendemain d'humeur merveilleuse. Je ne pouvais plus rien faire puis plus rien ne pouvait m'arrêter. Je voulais tout le temps dormir, puis beaucoup moins. Un jour en sortant du travail, durant une période particulièrement stressante j'ai craqué. Crise d'angoisse, incapable de me rappeler ce que je faisais dans cette rue. J'ai consulté mon généraliste. Il s'est interrogé et m'a adressé à un psychiatre. Il a été le 1er à parler de troubles de l'humeur. Il me suivait depuis plusieurs années et en faisant le récapitulatif il s'est interrogé.

J'ai consulté, ma psychiatre actuelle qui me suit depuis fin 2019. Elle m'a posé tout un tas de questions, remontant aussi loin que je me souvienne.

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Elle m'a mise sous lamictal. Mon état s'est amélioré mais j'ai toujours des hauts mais surtout des bas très bas. Actuellement je suis en temps partiel après un arrêt de travail pour des crises d'angoisse et une dépression relativement sévère. Pour pallier à mes gros problèmes d'insomnies (je reste en hypervigilance et je fais des insomnies d'endormissement), mon état anxieux général elle m'a prescrit du norset à faible dose. Je pense au suicide pour que cette souffrance morale et physique cesse, mais je n'ai pas envie de mourir. Dans des moments comme celui actuellement je suis épuisée mais ne tiens pas en place je suis agitée intérieurement. Triste et irritable. Je veux et je dors beaucoup mais mon corps a besoin de bouger. En parallèle j'ai dû diminuer le lamictal parce qu'on le suspectait de me provoquer une allergie.

Cette semaine j'ai craqué je suis rentrée dans une colère terrible, à la limite de la rage, j'aurais pu tout casser autour de moi. Depuis je suis hyperactive. Ce matin tout allait bien. Hier je n'avais plus besoin de traitement ni de mi-temps. Mon travail pour lequel je me sens souvent pas à la hauteur me paraît à nouveau plus facile. J'ai appelé la psy qui m'a dit d'arrêter de suite l'antidépresseur. Même à faible dose, couplé à la baisse du lamictal, ça ne m'a pas réussi.

Mon état n'a toujours été évoqué qu'en terme de trouble de l'humeur, jamais de bipolarité. Je devrais sans doute lui poser la question à elle mais je ne le fais pas. Je me reconnais dans certains symptômes, dans certains vécus. J'ai l'impression que je serais toujours instable quoique je fasse, toujours aux 2 pôles en même temps. En me levant en pleurant et en me couchant en riant. En étant à bout mais pleine d'envie ou en pleine forme mais sans envie.

Merci à ceux qui m'auront lue, j'ai été longue


   
Magneto44 reacted
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Magneto44
(@magneto44)
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bonsoir Choupie

je viens de lire ton témoignage et c'est touchant. je suis bipolaire de type 2 depuis 18ans et je t'avoue que pour moi aussi ce n'est pas évident par moment. j'ai fait une grosse crise y'a 8mois et j'ai mis du temps à m'en remettre; mes arrets de travail répétitif sont mal percu au travail par mes collègues et je ne veux pas qu'ils soient tous au courant non pas parceque j'en ai honte mais tout simplement de peur d'etre catalogué.... je n'ai pas eu le traitement que tu prends(pour ma part 300mg de dépamide le matin et600 mg de dépamide avec 5mg de zyprexa le soir). quand je fais une crise j'ai énormément de choses auxquelles je pense quand je m'apprete à dormir et ca m'est arrivé de ne pas réussir à m'endormir suite à ca. je perds l'envie de beaucoup de choses dont mes activités que j'aime normalement. le probleme quand je fais une grosse crise c'est que je perds mes repères; je les récupères apres avoir augmenté mon traitement pendant 1mois environ. ca demande un effort psychique considérable. j'ai ma libido qui baisse et quelque temps apres elle revient à la normale en ayant des periodes de forte libido. mais ca fait partis de la bipolarité.deuxieme effet indesirable avec mon traitement c'est la prise de poids fulgurante! j'etais a 158kg y a 1année.maintenent je suis à 134kg en ayant vu un spécialiste.

en tout cas il faut que nous les bipolaires gardont le moral en ce remémorant les moments positifs de notre vie! du moin c'est comme ca que je fait et ca marche

Bon courage à toi et garde le cap


   
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Serleena
(@choupie)
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@magneto44

Merci beaucoup pour ta réponse.

J'espère que tu vas finir par te sentir mieux.

Les problèmes de libido sont difficiles à vivre je te confirme. Surtout quand elle est exacerbée et qu'en plus de ça il y a une envie irrépressible de plaire et d'être désirée.

Qu'entends-tu par perte de repères ?

J'ai mis mon supérieur hiérarchique au courant. Lorsque j'ai craqué en 2019 il venait de me nommer responsable d'équipe. J'aurais compris qu'il revienne sur son choix mais il n'a pas voulu. Il m'a toujours épaulé et il a continué. Quelques personnes de mon équipe aussi le savent. Quand ça ne va pas elles prennent le relais sur ce qu'elles peuvent. Pour elles, j'ai une maladie chronique, au même titre que tant d'autres. Parfois ça va parfois pas, parfois j'ai besoin de repos, d'arrêt de travail, comme dans toutes les autres maladies. Ils voient que je me bats au quotidien, ils savent que mon pire ennemi c'est moi. Et malgré tout ils ne font ni dans la pitié ni dans la complaisance. 

Là actuellement ils sont tous bienveillants, même ceux qui ne savent pas. Tout ce qu'ils voient c'est que j'ai un problème de santé qui n'enlève rien à mes compétences.

Je sais que j'ai énormément de chance que cela se passe comme ça. Idem pour ma famille et mes amis.

La psy veut que j'arrête complètement le lamictal d'ici une semaine. Ensuite jusqu'à mon prochain rdv, que je ne prenne que du xanax si besoin, et rien d'autre pour voir comment je suis et ensuite mettre en place un nouveau traitement. Je flippe un peu, notamment à cause de mes problèmes d'endormissement. Comme toi, je pense encore et encore. Je verrai bien, au pire je ferais des siestes.

Je fais pas mal de sport quand ça va bien et l'idée d'en faire m'angoisse quand ça va mal. Mais je me dis qu'au moins sans antidépresseur je ne serai pas ralentie toute la journée.

Tu n'es pas cassé(e) avec les médicaments ? 


   
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Magneto44
(@magneto44)
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Bonjour choupie 

Pour la perte de repère c'est au travail... Je zappe des ustensiles que je vais poser. J'ai des pertes de mémoire au boulot. Des taches que je faisais devienne de temps en temps difficile à réaliser mais je m'accroche. Tout comme toi j'ai des phases où ça va et d'autre non. Des fois j'ai un gros besoin de dormir alors que je me suis bien reposé. Ce n'est pas une pathologie grave mais pour ma part c est pas évident. Mon traitement fait le taf donc ça le fait. Je peux compter sur ma chérie et les enfants c est positif. Bonne journée 😉


   
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Serleena
(@choupie)
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Bonsoir, 

Ça fait 2j que ça ne va pas du tout, j'ai appelé ma psy aujourd'hui, je la vois vendredi.

Je dors de moins en moins, malgré le xanax, je ne tiens pas en place, je suis par moment incapable de rester assise ou couchée, je dois bouger, être en mouvement, j'ai des crises de larmes, je veux que ça s'arrête, je ressens de l'agitation intérieure, j'ai des accès de fureur et puis 2h après, je bosse et vis comme si de rien était, juste en étant vidée. Je suis tellement tendue physiquement que j'ai des courbatures et des palpitations. Je pense à tellement de choses mais je n'arrive pas à les retenir, chaque pensée est remplacée par une autre.

Cette nuit, j'étais tellement à bout que je me suis tapée la tête avec les poings, en pleurant parce que je voulais que ça s'arrête. Je pense souvent au suicide alors que je ne veux pas mourir. Je veux juste que ça s'arrête 


   
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Melo
 Melo
(@malette)
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Ça ressemble à un état mixte. Si ça recommence appelle les urgences psy. Pour ta sécurité.

bon courage à toi!


   
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Serleena
(@choupie)
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Bonjour Melo,

Merci pour ta réponse et ton soutien

Aujourd'hui je suis speed, j'ai du mal à me canaliser, mes pensées vont toujours trop vite, mais mon état d'esprit est positif, limite trop pour les circonstances qui me procurent du contentement ou de la satisfaction, je suis euphorique pour pas grand-chose, je parle beaucoup, mais je suis fatiguée, et j'ai très mal à la tête. 

J'essaye de rester dans les clous, mais j'attends avec impatience mon rdv de vendredi.

Ces dernières semaines j'ai arrêté progressivement le lamictal suite à une réaction allergique cutanée qui est passée pour de la rosacée pendant 1 an et il y a une semaine j'ai dû arrêter en catastrophe la mirtazapine que je prenais depuis 1 mois pour une dépression sévère et des crises d'angoisse (parfois plusieurs par jour) parce que je commençais un virage maniaque. Ça m'aidait beaucoup pour le sommeil et l'anxiété. La psy voulait voir ce que ça pouvait donner durant une fenêtre sans traitement d'ici à notre prochain rdv le 17,  mais quand je l'ai eu hier elle m'a dit qu'elle veut me revoir encore cette semaine pour me remettre sous thymorégulateur.


   
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Melo
 Melo
(@malette)
Membre Moderator
Inscription: Il y a 4 ans
Posts: 3991
 

Bon c’est un bon psy que tu as. J’espère que tu trouveras un traitement qui t’ aidera.


   
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Serleena
(@choupie)
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Oui, elle est toujours disponible et me suit bien. Quand elle m'a mise sous antidépresseur elle a voulu me voir chaque semaine et à chaque fois elle me demande d'évaluer les bénéfices et les effets secondaires. Elle m'a parlé du mi-temps thérapeutique parce qu'elle a trouvé que c'était un compromis entre ma volonté de travailler (je commençais à très mal le vivre au bout de 3 semaines d'arrêt) et ma capacité à le faire. Elle m'a emmené doucement à accepter que j'aurais besoin d'un traitement, et surtout à admettre que c'est une maladie et non un tempérament, que je n'en suis pas responsable, que je fais tout ce que je peux de mon côté mais que le traitement est nécessaire pour la partie qui m'échappe. J'ai longtemps cru que j'étais faible, incapable de me gérer, j'ai donné le change pendant des années. J'ai réussi à me construire malgré mon enfance, les violences que j'ai subies, mais j'ai toujours pensé que j'avais quand même beaucoup échoué et que je restais faible parce qu'il y avait souvent des moments comme ceux que je traverse actuellement. Petit à petit je découvre une estime de moi et à me voir comme mes proches me voient.

J'espère vraiment que le nouveau traitement va m'aider. Parfois je me dis que je devrais abandonner et parfois je ne veux pas. 


   
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Genew
(@genew)
Eminent Member
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Posts: 36
 

Coucou choupie,

Quand je te lis, je me retrouve dans tes écrits. Toutes ces phases de je vais bien tout va bien, je suis une superwoman, je suis super canon ou encore je suis la meilleures dans tous les domaines et des phases je dirais plus graves ou rien ne me faisait plus peur et des conneries j'en ai fait au dépend de perdre la garde de mes enfants pendant plus d'un an et celles ou je dors pas de la nuit mais assume une journée fatigué mais je suis là debout, c'est moment d'angoisses ou je n'osais même plus sortir de chez moi pour aller au magasin du coin mais obligé parce que je devais nourrir mes enfants, je marchais les yeux au sol, mal à l'aise et transpirante. De temps en temps, j'étais pleine d'ambition, j'allais faire ça et j'étais décidée pour au final tout abandonner, j'avais plus envie.

Jusqu'à ce diagnostique en décembre 2019, j'ai été hospitalisée 2 mois et je poursuis un traitement changeant encore assez régulièrement mais toujours les même médicaments (dépakine chrono 300, rivotril, dominal, imovane) les derniers crois-moi qu'avec ça je dors d'ailleurs je dois les prendre que le soir avant d'aller me coucher ou je comate toute la journée. Et du poids, j'en ai pris aussi (plus de 10 kg en moins d'1 an) d'ailleurs là je fais la guerre aux calories 🙂

Je consulte mon psychiatre régulièrement entre 1 mois voir 2 mois max car pas stable encore et je ne travaille plus du tout et ça c'est le plus dur pour moi à présent mais je ressens bien que je ne suis pas prête ... je me focalise pour le moment sur mes 3 enfants que j'ai délaissé pendant pas mal de temps suite à tout cela.

Je ne vais pas mentir, je vie encore des moments de solitude, de pleurs et d'idées noirs, mais je sais d'ou ça vient et je lutte et lutte encore car je sais que ce n'est qu'un passage et pour mes enfants, je dois rester forte.

D'ailleurs, là dernièrement j'ai crée un blog car j'aime beaucoup la lecture et l'écriture et je trouve qu'on ne peut pas parler assez de notre quotidien avec notre entourage, ils disent comprendre mais je ne pense pas, ils savent que ça existe je pense mais voilà quoi donc si tu veux venir faire un tour et éventuellement laisser des traces, des conseils, des ressentis, je t'y invite

https://maviedebipolaire.webador.be

J'ai conçu également une adresse via ce blog pour ceux ou celles qui ne préfèrent pas s'étaler en publique, je me ferai également un plaisir de t'y répondre.

Courages à toi

A très bientôt j'espère

Gene

 

 


   
Serleena reacted
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