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Rupture (le truc habituel ?)

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RenardHiver
(@renardhiver)
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Bonjour à ceux qui auront le temps de me lire et que je remercie d’avance,

J’ai besoin de parler avec des gens qui me comprendront, des gens qui sauront ce qu’est la maladie bipolaire. J’en ai assez des neurotypiques qui me donnent des conseils.

En 2014, je suis en couple pour la première fois de ma vie. C’est la joie, le bonheur et je m’attache rapidement (deux mois) au point de devenir très dépendant. Le problème, c’est qu’une douleur en moi commence à grandir à ce moment là : un vide, une sensation d’être brisé qui ne partira plus jamais. Mon état empire au jour le jour, sans rester constant. Puis, au final la seule chose qui me fait oublier ce vide intérieur, c’est N, ma copine de l’époque.

 

Mais c’est un poids trop dur à porter pour elle. N, de son côté, est anorexique. Elle se rend bien compte que je suis dépendant d’elle et ne peut m’aider et s’aider en même temps. Elle décide de rompre. Le lendemain, je fais ma première tentative.

S’en suis un mois d’hospitalisation où on me diagnostique des troubles bipolaires, cette maladie avec laquelle j’allais devoir vivre. Et vivre, ça allait être compliqué pour les deux années suivantes. Enchaînant les périodes maniaques et dépressives à une vitesse folle, changeant parfois plusieurs fois dans la même journée, j’ai été somnambule. J’avançais sans comprendre mes propres agissements, sans plus y trouver la moindre logique.

 

Puis, début 2016, la tête à nouveau dans le brouillard, l’espoir à nouveau inexistant, j’ai décidé de tout arrêter : mon traitement et mon psy. Bizarrement, c’est là que j’ai réussi à y voir plus clair. A me reconstruire. Et alors que j’allais enfin « mieux », en automne 2016, je l’ai rencontré. Ça a été le coup de foudre immédiat, pour tous les deux. Nous étions dans la même licence et elle faisait le même boulot étudiant que moi. En une semaine, on était ensemble. Au bout de six mois, on emménageait ensemble. Nous nagions dans le bonheur. Je lui ai immédiatement parlé de ma maladie.

 

J’ai décidé de revoir un psy pour nous mettre en sécurité. Elle m’a accepté, avec mes hauts et mes bas. Mais les hauts et les bas sont redevenus un tantinet plus violent. Rien de trop grave, juste suffisamment pour que je cesse de voir mon psy et conserve mon traitement, avec l’espoir d’en trouver un autre qui me correspondrait mieux. On se projetait dans le futur et notre quotidien restait génial.

 

Puis, rentrée 2018. Pendant les deux années précédentes, nous avions un rythme de vie très similaire et nous étions quasiment tout le temps ensemble. Maintenant, elle part en apprentissage avec une alternance. Un « vrai » métier, alors que moi je patauge encore. Et elle commence à sortir à nouveau, avec des amis que nous n’avons pas en commun.

 

Je comprends maintenant son besoin de sortir. J’aurai dû le respecter, mais voir notre relation changer réveillé en moi la peur de la perdre. Et cette peur a été comme un cancer, contaminant tout mon être. Quant elle partait, j’allais mal et elle culpabilisait. Quant elle restait, j’allais mal parce que j’étais persuadé qu’elle se forçait. Alors un soir où elle dormait chez une amie, j’ai atteint le fond du fond. J’ai pensé à mettre fin à mes jours. Je ne pouvais pas le faire, parce que si je le faisais, elle irait très très mal. Alors pour remédier à ça, j’ai écrit une lettre de rupture, où je lui expliqué que j’étais dépendant d’elle, que ce n’était pas sain et que je devais apprendre à vivre pour moi et plus pour elle. Je lui ai envoyé le lendemain, avant qu’elle rentre. Lorsqu’elle est revenue, en larmes, j’avais changé d’avis. Cette lettre… n’avait été due qu’à une saute d’humeur, une de plus...

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Elle est partie trois jours chez sa mère. Quant elle est revenue, elle a annoncé que j’avais raison dans ma lettre. Qu’elle aussi, devait apprendre à vivre seule, à être égoïste, parce qu’elle s’inquiétait tellement pour moi qu’elle ne s’occupait plus d’elle. Je l’ai supplié, expliquant que oui, on ne pouvait pas continuer comme ça mais on pouvait continuer autrement. Elle n’a rien voulu entendre. Après avoir menacé de me jeter par la fenêtre, dans un état second, je suis finalement parti.

Le lendemain matin, elle m’a écrit pour me dire qu’il fallait qu’on se pose une semaine pour se calmer et en parler au calme. Si je n’avais pas reçu ce message, je serai aux urgences psychiatriques ou mort.

Parce que oui : j’ai basé ma vie autour d’elle. Mon objectif dans la vie, ça a toujours été ça : me créer une famille et c’est elle qui résonne avec ce mot. Tout le monde me dit que je dois apprendre à vivre pour moi, mais je ne pourrai pas réussir à me reconstruire à partir de rien. Je n’en ai même pas envie. Alors je vais passer une semaine horrible où je ne vais pas pouvoir penser à autre chose.

Je lui ai toujours dit que ma maladie ne devrait jamais être une excuse pour mon comportement. Et je le pense toujours. Ce qui nous ait arrivé… On peut le modifier. Notre erreur a été de vouloir continuer sur les mêmes bases alors que la situation changeait. D’ailleurs, je vais même revoir un psy… Mais sans elle, je ne peux pas continuer. Je ne sais pas si je dois continuer à m’accrocher à ce maigre espoir ou directement me rendre à l’hôpital. Je passe mon temps à changer d’avis : des fois je me dis que je peux vivre sans elle, des fois je me dis qu’elle a raison et la plupart du temps je veux juste la retrouver…


   
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Laurence
(@flowki)
Eminent Member
Inscription: Il y a 6 ans
Posts: 27
 

Bonjour RenardHiver, il te faut beaucoup de courage et je t'en souhaite, ça n'est pas facile à vivre comme situation...

Si je peux te donner de l'espoir, mon compagnon m'a connue quand j'allais mal, et peu de temps après notre rencontre je suis retournée en HP, dont trois semaines d'isolement. Dès qu'il a pu me rendre visite, il est venu tous les jours.

Aujourd'hui je suis stabilisée, je prends bien mon traitement et je suis suivie.

Avec mon chéri cela fait plus de 5 ans que l'on vit ensemble, et il me soutient au quotidien.

Je te souhaite la même chose avec ton amie. Je t'écris pour te donner un témoignage comme quoi c'est possible, il faut y croire, même quand ça commence difficilement.


   
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RenardHiver
(@renardhiver)
New Member
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Posts: 3
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Merci pour ta réponse.

J'ai peur que ça soit devenu trop à porter pour elle. Elle ne pouvait pas s'empêcher de culpabiliser lors de mes phases basses, comme si elle en était responsable... Je ne sais plus de quoi l'avenir est fait désormais.


   
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Laurence
(@flowki)
Eminent Member
Inscription: Il y a 6 ans
Posts: 27
 

Peut être n'est-il pas trop tard ?

Dis lui que tu vas tout faire pour te soigner, que tu vas travailler sur ta dépendance affective et que tu vas retourner au psy... Bref que tu vas tout faire pour que ça marche et que tu regrettes ce que tu lui as écrit sur un coup de tête.


   
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RenardHiver
(@renardhiver)
New Member
Inscription: Il y a 5 ans
Posts: 3
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J'ai déjà essayé. Elle m'a dit qu'elle n'en pouvait plus. Que chaque fois qu'elle sortait, elle culpabilisait de me laisser seul dans ma souffrance. Qu'elle avait besoin de temps pour elle, pour s'épanouir. J'ai peur que nos besoins ne soient plus compatibles. 


   
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Laurence
(@flowki)
Eminent Member
Inscription: Il y a 6 ans
Posts: 27
 

Aïe... Tu pourrais peut être tenter de la re-séduire quand tu iras mieux ?

Courage quoi qu'il arrive.


   
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Nath
 Nath
(@nath8)
Membre Moderator
Inscription: Il y a 7 ans
Posts: 901
 

Bonjour, 

Moi j'ai appris à ne plus culpabiliser au fur et à mesure que je me documentais sur la maladie. Parce que culpabiliser, c'est souffrir. Souffrir c'est faire culpabiliser son conjoint malade. Cercle vicieux qui finit souvent par une rupture.

Alors peut être qu'il faudrait conseiller à votre amie d'apprendre à apprivoiser votre maladie ? Est-ce qu'elle la connait bien ? On a peur de ce qu'on ne connait pas. Vous devez savoir qu'elle a besoin de moments avec ses amis pour pouvoir se ressourcer et vous revenir avec une joie de vivre qu'elle aurait envie de vous faire partager. Je sais que c'est compliqué de la voir sortir seule, c'est une grosse source de stress. Alors il faut essayer de trouver un juste milieu.

Bon courage à vous.


   
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