Souffrance psychiqu...
 
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Souffrance psychique, sommes-nous condamnés à être mis au ban de la société ?

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Beautifulice
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Début du sujet  

Bonjour,

C’est la première fois que j’ose m’exprimer ouvertement sur internet sur ce sujet délicat qu’est la pathologie psychique. Je porte en moi une souffrance, un poids lourd de plusieurs millions de tonnes et je ne sais pas quoi faire pour m’en séparer, le rendre plus léger, l’accepter... Pour l’instant je reste bloquée à la phase de culpabilité : pourquoi suis-je comme cela ? Qu’ai-je fait pour en arriver là ? Comment justifier mes écarts de conduite? Envers les autres, envers moi-même. Suis-je responsable? Ne le suis-je pas? Et lorsqu’on me reproche d’être défaillante dans mon rôle professionnel? Dois-je renoncer à mon métier ? Pourquoi suis-je comme ça? POURQUOI? est-ce une punition que Dieu m’inflige? Ai-je fait quelque chose de mal? Suis-je née comme cela? Suis-je folle ? A qui dois-je cette souffrance, À QUI ? À quoi ? Je n’aurais probablement jamais la réponse.

Quand la souffrance, le tourment, le désarroi extrêmes me laissent tranquille, la culpabilité elle en revanche ne me quitte jamais. Parfois cette culpabilité j’ai l’impression de me l’imposer exprès pour me faire payer mes erreurs, mes faux pas, le tort que j’ai causé même involontairement, parce que culpabiliser c’est conscientiser, et conscientiser permet de ne pas tomber dans la folie, le déraisonnement.
 
Je suis un peu troublée, c’est la première fois que je m’ouvre de la sorte sur le sujet. 
 
Nous souffrons parfois tellement que nous en perdons le sens du raisonnement logique. C’est vrai. Mais ne pouvons-nous pas être pour autant des gens attachants? Des personnes douées de qualités agréables, des gens intelligents et de bonne compagnie? Nous sommes constamment stigmatisés et taxés de fous.
Pourquoi la maladie psychique est-elle diabolisée à ce point ? Pourquoi est-elle si peu respectée, contrairement aux autres maladies. Pourquoi les gens témoignent-ils toute leur empathie au cancéreux et non à la personne qui souffre psychiquement? Est-ce parce que c’est la seule forme de maladie qui vienne directement se heurter aux mœurs sociales et s’attaquer aux relations humaines ? Est-ce parce qu’il y aurait une cause environnementale et que l’homme pourrait donc en être la cause? Pourquoi sommes-nous tant pointés du doigt? Comme si notre détresse psychologique et notre culpabilité de ce qui arrive n’était pas suffisamment lourde. Il faut en plus qu’on nous couvre de honte, de mésestime, qu’on nous mette au ban de la société. Pouvez-vous imaginer une seule seconde que l’on pointe du doigt une personne porteuse d’un cancer, qu’on la blâme parce qu’elle est malade ? Tout comme la personne cancéreuse je n’ai pas choisi de contracter cette maladie, si seulement j’avais pu.... 
 
Pourtant c’est un fait, souffrir psychiquement c’est (malgré soi) venir perturber les mœurs sociales. Et s’attaquer aux mœurs sociales c’est mal, même involontairement, c’est mal et condamnable.
 
Il y a d’un côté les touchés et de l’autre les épargnés. D’un côté les aidants et de l’autre les aidés. Ceux qui réussissent à gérer et ceux qui n’y arrivent pas. Ceux qu’on qualifie de « sains dans la vie », et ceux que l’on t’axera de fous. C’est comme s’il y avait les gentils d’un coté, les tarés de l’autre. Je suis du mauvais côté de la barrière et j’ai beau me débattre comme une folle, tourner le problème dans tous les sens, culpabiliser, pleurer, prier, renoncer, je reste bloquée du mauvais côté de cette barrière. Pourtant je ne pense pas être une mauvaise personne. Je pense même être quelqu’un de bien, quelqu’un de respectueux et de bienveillant.
 
Je pense que c’est parce que c’est la seule catégorie de maladie qui a trait directement aux relations humaines, que les gens en ont si peur et la condamnent.... et bizarrement il semblerait qu’il n’y ait que les gens destinés à être épargnés de cette souffrance à vie qui semblent s’en amuser . N’est-ce pas ironique ? Les autres savent. Ceux qui l’ont vécu dans leur chair, dans leurs entrailles, et ceux qui ont vu leur proches être démolis par la souffrance psychique et s’effondrer à terre. Il y a ceux qui ont connu les méandres de la souffrance et du désarroi extrême, qui ont été obligés de s’y confronter, et qui par expérience savent que la bataille est perdue d’avance : même si la douleur finit par passer avec le temps ou les médicaments, ce n’est que temporaire. Cette douleur dont je parle, cette atroce souffrance ne disparaît jamais complètement de ma sphère existentielle. Meme quand ça va mieux, même quand le moral est là, elle ne part jamais, elle est là, elle rôde tout autour de ma personne, elle est prête à me sauter à la gorge et à me priver de ma bonne humeur, de mes rêves, de mes rires. Elle me confisque ma joie d’exister et affadie mes petits bonheurs. Elle m’assaille, m secoue violemment et m’ébranle complètement jusqu’à ce que je sois face contre terre et que j’implore le ciel la terre et toutes les forces existantes. Pourtant je suis toujours là, debout, je tente de survivre, mais la ritournelle ne s’arrête jamais. C’est un combat perdu d’avance. Combien encore de phases de désarroi extrême mon Dieu ? Vais-je survivre à la prochaine? Probablement, pourtant chaque fois je me dis s’il vous plait mon Dieu faites que ce soit la dernière fois, car la prochaine me sera fatale, c’est sûr, je n’y arriverai pas, c’est trop dur.
 
Je n’ose pas relire ces quelques lignes que j’écris, aussi je vous prie de m’excuser pour les fautes d’orthographe et les redondances. Pourtant en laissant mes yeux parcourir très rapidement mon texte les choses m’apparaissent parfaitement claires, la souffrance que je décris relève du domaine pathologique psychiatriquement. Je suis malade psychiquement. On veut me faire croire le contraire pour ne pas que je panique, pour ne pas que j’aie peur, pour que je me sente normale, pour me donner l’illusion que je ne suis pas folle... pour que je poursuive ma route le plus normalement possible. 

   
isa38 and yannounnet1973 reacted
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ghano
(@ghano)
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bonjour

 

on dirais  c moi  que as ecris ca je suis aussi bipolaire

 

au plasir


   
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thomas
(@tommy)
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Hello,

pour une raison que j'ignore je n'arrive pas à "quoter" une partie de ton texte, pas grave vais faire autrement, tu dis :

"Pourquoi la maladie psychique est-elle diabolisée à ce point ?"

Avant tout je pense parce qu'elle est très mal comprise, bipolaire, borderline, schizophrène etc. sont des termes - porteurs d'une aura bien souvent négative, effectivement - que pratiquement tout le monde a déjà entendus, sans pour autant avoir la moindre idée de ce qu'ils recouvrent, ni de près ni de loin, d'ailleurs perso - et m'étonnerait que je sois le seul dans ce cas - je n'ai une compréhension claire que de ma propre pathologie, et j'avoue piteusement avoir d'instinct (= de façon reptilienne, primaire) un à priori plutôt négatif vis à vis d'autres troubles psychiques, la peur de l'inconnu ? le rejet de la différence ? mouais...probablement un truc du genre...

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A priori qui ne résiste pas le plus souvent à l'expérience, heureusement, j'ai croisé à l'hp toute sorte de "siphonnés", y a vraiment de tout là dedans, aucune homogénéité et surtout pas de quoi en tirer des généralités, je n'y ai d'ailleurs pas distingué plus de gens "infréquentables" que dans la moyenne de la population générale.

On gagne peut-être à être connus ? 😉 

Tu dis aussi :

"Est-ce parce que c’est la seule forme de maladie qui vienne directement se heurter aux mœurs sociales et s’attaquer aux relations humaines ?"

Oui surement, la folie est opposée à la raison, et la raison est un puissant ciment du lien social, disons que (entre autres) c'est rassurant, le mythe du dingue qui massacre toute sa famille et s'en tire avec 3 mois en psychiatrie a la vie dure, c'est bien entendu totalement faux, et c'est tant mieux ! Un extrait d'un mémoire de droit pénal pioché au hasard du net :

"Mais pour avoir une idée exacte de la criminalité des malades mentaux, il faut replacer ces chiffres parmi ceux de la population générale. Une étude a montré que les malades mentaux sont responsables environ de 0,16 crimes pour 100 000 habitants (étude de Coid, 1983).
Pour résumer, les malades mentaux sont responsables de 0,4 % des crimes et délits commis en France. Plus précisément, ils sont responsables de 0,00016 % des homicides..."

Bien entendu, les médias, le cinéma etc. véhiculent bien souvent une autre image, c'est plus vendeur, faut bien remplir la gamelle...

En fait l'air de rien, à travers ce qui me semble être - comme ça, au feeling - un énorme malaise existentiel*, tu soulèves pas mal de questions de fond, je me permets une cht'ite question : les médocs c'est bien, enfin globalement, mais est-ce que tu vois régulièrement un(e) psychologue, ou du moins as-tu quelqu'un à qui confier tout ça ?

*(En googlant suis tombé sur cette pépite, je parie que ça va te parler :

"Parmi la vacherie qu'est l'angoisse, l'angoisse existentielle remporte la palme! Interroger le sens de soi, le sens de sa vie, le sens des choses et, partant, en être retourné au point d'avoir le sentiment de ne plus rien savoir ni comprendre. Telle est l'angoisse existentielle. Une véritable impression de désespoir.")

 

Bonne soirée malgré tout 🙂 

  

 


   
Melo reacted
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thomas
(@tommy)
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Posté par: @tommy

Hello,

pour une raison que j'ignore je n'arrive pas à "quoter" une partie de ton texte, pas grave vais faire autrement, tu dis :

"Pourquoi la maladie psychique est-elle diabolisée à ce point ?"

Avant tout je pense parce qu'elle est très mal comprise, bipolaire, borderline, schizophrène etc. sont des termes - porteurs d'une aura bien souvent négative, effectivement - que pratiquement tout le monde a déjà entendus, sans pour autant avoir la moindre idée de ce qu'ils recouvrent, ni de près ni de loin, d'ailleurs perso - et m'étonnerait que je sois le seul dans ce cas - je n'ai une compréhension claire que de ma propre pathologie, et j'avoue piteusement avoir d'instinct (= de façon reptilienne, primaire) un à priori plutôt négatif vis à vis d'autres troubles psychiques, la peur de l'inconnu ? le rejet de la différence ? mouais...probablement un truc du genre...

A priori qui ne résiste pas le plus souvent à l'expérience, heureusement, j'ai croisé à l'hp toute sorte de "siphonnés", y a vraiment de tout là dedans, aucune homogénéité et surtout pas de quoi en tirer des généralités, je n'y ai d'ailleurs pas distingué plus de gens "infréquentables" que dans la moyenne de la population générale.

On gagne peut-être à être connus ? 😉 

Tu dis aussi :

"Est-ce parce que c’est la seule forme de maladie qui vienne directement se heurter aux mœurs sociales et s’attaquer aux relations humaines ?"

Oui surement, la folie est opposée à la raison, et la raison est un puissant ciment du lien social, disons que (entre autres) c'est rassurant, le mythe du dingue qui massacre toute sa famille et s'en tire avec 3 mois en psychiatrie a la vie dure, c'est bien entendu totalement faux, et c'est tant mieux ! Un extrait d'un mémoire de droit pénal pioché au hasard du net :

"Mais pour avoir une idée exacte de la criminalité des malades mentaux, il faut replacer ces chiffres parmi ceux de la population générale. Une étude a montré que les malades mentaux sont responsables environ de 0,16 crimes pour 100 000 habitants (étude de Coid, 1983).
Pour résumer, les malades mentaux sont responsables de 0,4 % des crimes et délits commis en France. Plus précisément, ils sont responsables de 0,00016 % des homicides..."

Bien entendu, les médias, le cinéma etc. véhiculent bien souvent une autre image, c'est plus vendeur, faut bien remplir la gamelle...

En fait l'air de rien, à travers ce qui me semble être - comme ça, au feeling - un énorme malaise existentiel*, tu soulèves pas mal de problèmes de fond, je me permets une cht'ite question : les médocs c'est bien, enfin globalement, mais est-ce que tu vois régulièrement un(e) psychologue, ou du moins as-tu quelqu'un à qui confier tout ça ?

*(En googlant suis tombé sur cette pépite, je parie que ça va te parler :

"Parmi la vacherie qu'est l'angoisse, l'angoisse existentielle remporte la palme! Interroger le sens de soi, le sens de sa vie, le sens des choses et, partant, en être retourné au point d'avoir le sentiment de ne plus rien savoir ni comprendre. Telle est l'angoisse existentielle. Une véritable impression de désespoir.")

 

Bonne soirée malgré tout 🙂 

  

 

 


   
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thomas
(@tommy)
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Ps : post doublé en voulant éditer, je touche plus à rien.


   
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yannounnet1973
(@yannounnet1973)
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Posté par: @beautifulice

Bonjour,

C’est la première fois que j’ose m’exprimer ouvertement sur internet sur ce sujet délicat qu’est la pathologie psychique. Je porte en moi une souffrance, un poids lourd de plusieurs millions de tonnes et je ne sais pas quoi faire pour m’en séparer, le rendre plus léger, l’accepter... Pour l’instant je reste bloquée à la phase de culpabilité : pourquoi suis-je comme cela ? Qu’ai-je fait pour en arriver là ? Comment justifier mes écarts de conduite? Envers les autres, envers moi-même. Suis-je responsable? Ne le suis-je pas? Et lorsqu’on me reproche d’être défaillante dans mon rôle professionnel? Dois-je renoncer à mon métier ? Pourquoi suis-je comme ça? POURQUOI? est-ce une punition que Dieu m’inflige? Ai-je fait quelque chose de mal? Suis-je née comme cela? Suis-je folle ? A qui dois-je cette souffrance, À QUI ? À quoi ? Je n’aurais probablement jamais la réponse.

Quand la souffrance, le tourment, le désarroi extrêmes me laissent tranquille, la culpabilité elle en revanche ne me quitte jamais. Parfois cette culpabilité j’ai l’impression de me l’imposer exprès pour me faire payer mes erreurs, mes faux pas, le tort que j’ai causé même involontairement, parce que culpabiliser c’est conscientiser, et conscientiser permet de ne pas tomber dans la folie, le déraisonnement.
 
Je suis un peu troublée, c’est la première fois que je m’ouvre de la sorte sur le sujet. 
 
Nous souffrons parfois tellement que nous en perdons le sens du raisonnement logique. C’est vrai. Mais ne pouvons-nous pas être pour autant des gens attachants? Des personnes douées de qualités agréables, des gens intelligents et de bonne compagnie? Nous sommes constamment stigmatisés et taxés de fous.
Pourquoi la maladie psychique est-elle diabolisée à ce point ? Pourquoi est-elle si peu respectée, contrairement aux autres maladies. Pourquoi les gens témoignent-ils toute leur empathie au cancéreux et non à la personne qui souffre psychiquement? Est-ce parce que c’est la seule forme de maladie qui vienne directement se heurter aux mœurs sociales et s’attaquer aux relations humaines ? Est-ce parce qu’il y aurait une cause environnementale et que l’homme pourrait donc en être la cause? Pourquoi sommes-nous tant pointés du doigt? Comme si notre détresse psychologique et notre culpabilité de ce qui arrive n’était pas suffisamment lourde. Il faut en plus qu’on nous couvre de honte, de mésestime, qu’on nous mette au ban de la société. Pouvez-vous imaginer une seule seconde que l’on pointe du doigt une personne porteuse d’un cancer, qu’on la blâme parce qu’elle est malade ? Tout comme la personne cancéreuse je n’ai pas choisi de contracter cette maladie, si seulement j’avais pu.... 
 
Pourtant c’est un fait, souffrir psychiquement c’est (malgré soi) venir perturber les mœurs sociales. Et s’attaquer aux mœurs sociales c’est mal, même involontairement, c’est mal et condamnable.
 
Il y a d’un côté les touchés et de l’autre les épargnés. D’un côté les aidants et de l’autre les aidés. Ceux qui réussissent à gérer et ceux qui n’y arrivent pas. Ceux qu’on qualifie de « sains dans la vie », et ceux que l’on t’axera de fous. C’est comme s’il y avait les gentils d’un coté, les tarés de l’autre. Je suis du mauvais côté de la barrière et j’ai beau me débattre comme une folle, tourner le problème dans tous les sens, culpabiliser, pleurer, prier, renoncer, je reste bloquée du mauvais côté de cette barrière. Pourtant je ne pense pas être une mauvaise personne. Je pense même être quelqu’un de bien, quelqu’un de respectueux et de bienveillant.
 
Je pense que c’est parce que c’est la seule catégorie de maladie qui a trait directement aux relations humaines, que les gens en ont si peur et la condamnent.... et bizarrement il semblerait qu’il n’y ait que les gens destinés à être épargnés de cette souffrance à vie qui semblent s’en amuser . N’est-ce pas ironique ? Les autres savent. Ceux qui l’ont vécu dans leur chair, dans leurs entrailles, et ceux qui ont vu leur proches être démolis par la souffrance psychique et s’effondrer à terre. Il y a ceux qui ont connu les méandres de la souffrance et du désarroi extrême, qui ont été obligés de s’y confronter, et qui par expérience savent que la bataille est perdue d’avance : même si la douleur finit par passer avec le temps ou les médicaments, ce n’est que temporaire. Cette douleur dont je parle, cette atroce souffrance ne disparaît jamais complètement de ma sphère existentielle. Meme quand ça va mieux, même quand le moral est là, elle ne part jamais, elle est là, elle rôde tout autour de ma personne, elle est prête à me sauter à la gorge et à me priver de ma bonne humeur, de mes rêves, de mes rires. Elle me confisque ma joie d’exister et affadie mes petits bonheurs. Elle m’assaille, m secoue violemment et m’ébranle complètement jusqu’à ce que je sois face contre terre et que j’implore le ciel la terre et toutes les forces existantes. Pourtant je suis toujours là, debout, je tente de survivre, mais la ritournelle ne s’arrête jamais. C’est un combat perdu d’avance. Combien encore de phases de désarroi extrême mon Dieu ? Vais-je survivre à la prochaine? Probablement, pourtant chaque fois je me dis s’il vous plait mon Dieu faites que ce soit la dernière fois, car la prochaine me sera fatale, c’est sûr, je n’y arriverai pas, c’est trop dur.
 
Je n’ose pas relire ces quelques lignes que j’écris, aussi je vous prie de m’excuser pour les fautes d’orthographe et les redondances. Pourtant en laissant mes yeux parcourir très rapidement mon texte les choses m’apparaissent parfaitement claires, la souffrance que je décris relève du domaine pathologique psychiatriquement. Je suis malade psychiquement. On veut me faire croire le contraire pour ne pas que je panique, pour ne pas que j’aie peur, pour que je me sente normale, pour me donner l’illusion que je ne suis pas folle... pour que je poursuive ma route le plus normalementc'est quand même long!!!
 

   
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yannounnet1973
(@yannounnet1973)
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c'est duand mêmel long


   
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yannounnet1973
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c'est quand même long


   
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yannounnet1973
(@yannounnet1973)
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Posté par: @yannounnet1973

c'est quand même long

 


   
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yannounnet1973
(@yannounnet1973)
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Posté par: @beautifulice

Bonjour,

C’est la première fois que j’ose m’exprimer ouvertement sur internet sur ce sujet délicat qu’est la pathologie psychique. Je porte en moi une souffrance, un poids lourd de plusieurs millions de tonnes et je ne sais pas quoi faire pour m’en séparer, le rendre plus léger, l’accepter... Pour l’instant je reste bloquée à la phase de culpabilité : pourquoi suis-je comme cela ? Qu’ai-je fait pour en arriver là ? Comment justifier mes écarts de conduite? Envers les autres, envers moi-même. Suis-je responsable? Ne le suis-je pas? Et lorsqu’on me reproche d’être défaillante dans mon rôle professionnel? Dois-je renoncer à mon métier ? Pourquoi suis-je comme ça? POURQUOI? est-ce une punition que Dieu m’inflige? Ai-je fait quelque chose de mal? Suis-je née comme cela? Suis-je folle ? A qui dois-je cette souffrance, À QUI ? À quoi ? Je n’aurais probablement jamais la réponse.

Quand la souffrance, le tourment, le désarroi extrêmes me laissent tranquille, la culpabilité elle en revanche ne me quitte jamais. Parfois cette culpabilité j’ai l’impression de me l’imposer exprès pour me faire payer mes erreurs, mes faux pas, le tort que j’ai causé même involontairement, parce que culpabiliser c’est conscientiser, et conscientiser permet de ne pas tomber dans la folie, le déraisonnement.
 
Je suis un peu troublée, c’est la première fois que je m’ouvre de la sorte sur le sujet. 
 
Nous souffrons parfois tellement que nous en perdons le sens du raisonnement logique. C’est vrai. Mais ne pouvons-nous pas être pour autant des gens attachants? Des personnes douées de qualités agréables, des gens intelligents et de bonne compagnie? Nous sommes constamment stigmatisés et taxés de fous.
Pourquoi la maladie psychique est-elle diabolisée à ce point ? Pourquoi est-elle si peu respectée, contrairement aux autres maladies. Pourquoi les gens témoignent-ils toute leur empathie au cancéreux et non à la personne qui souffre psychiquement? Est-ce parce que c’est la seule forme de maladie qui vienne directement se heurter aux mœurs sociales et s’attaquer aux relations humaines ? Est-ce parce qu’il y aurait une cause environnementale et que l’homme pourrait donc en être la cause? Pourquoi sommes-nous tant pointés du doigt? Comme si notre détresse psychologique et notre culpabilité de ce qui arrive n’était pas suffisamment lourde. Il faut en plus qu’on nous couvre de honte, de mésestime, qu’on nous mette au ban de la société. Pouvez-vous imaginer une seule seconde que l’on pointe du doigt une personne porteuse d’un cancer, qu’on la blâme parce qu’elle est malade ? Tout comme la personne cancéreuse je n’ai pas choisi de contracter cette maladie, si seulement j’avais pu.... 
 
Pourtant c’est un fait, souffrir psychiquement c’est (malgré soi) venir perturber les mœurs sociales. Et s’attaquer aux mœurs sociales c’est mal, même involontairement, c’est mal et condamnable.
 
Il y a d’un côté les touchés et de l’autre les épargnés. D’un côté les aidants et de l’autre les aidés. Ceux qui réussissent à gérer et ceux qui n’y arrivent pas. Ceux qu’on qualifie de « sains dans la vie », et ceux que l’on t’axera de fous. C’est comme s’il y avait les gentils d’un coté, les tarés de l’autre. Je suis du mauvais côté de la barrière et j’ai beau me débattre comme une folle, tourner le problème dans tous les sens, culpabiliser, pleurer, prier, renoncer, je reste bloquée du mauvais côté de cette barrière. Pourtant je ne pense pas être une mauvaise personne. Je pense même être quelqu’un de bien, quelqu’un de respectueux et de bienveillant.
 
Je pense que c’est parce que c’est la seule catégorie de maladie qui a trait directement aux relations humaines, que les gens en ont si peur et la condamnent.... et bizarrement il semblerait qu’il n’y ait que les gens destinés à être épargnés de cette souffrance à vie qui semblent s’en amuser . N’est-ce pas ironique ? Les autres savent. Ceux qui l’ont vécu dans leur chair, dans leurs entrailles, et ceux qui ont vu leur proches être démolis par la souffrance psychique et s’effondrer à terre. Il y a ceux qui ont connu les méandres de la souffrance et du désarroi extrême, qui ont été obligés de s’y confronter, et qui par expérience savent que la bataille est perdue d’avance : même si la douleur finit par passer avec le temps ou les médicaments, ce n’est que temporaire. Cette douleur dont je parle, cette atroce souffrance ne disparaît jamais complètement de ma sphère existentielle. Meme quand ça va mieux, même quand le moral est là, elle ne part jamais, elle est là, elle rôde tout autour de ma personne, elle est prête à me sauter à la gorge et à me priver de ma bonne humeur, de mes rêves, de mes rires. Elle me confisque ma joie d’exister et affadie mes petits bonheurs. Elle m’assaille, m secoue violemment et m’ébranle complètement jusqu’à ce que je sois face contre terre et que j’implore le ciel la terre et toutes les forces existantes. Pourtant je suis toujours là, debout, je tente de survivre, mais la ritournelle ne s’arrête jamais. C’est un combat perdu d’avance. Combien encore de phases de désarroi extrême mon Dieu ? Vais-je survivre à la prochaine? Probablement, pourtant chaque fois je me dis s’il vous plait mon Dieu faites que ce soit la dernière fois, car la prochaine me sera fatale, c’est sûr, je n’y arriverai pas, c’est trop dur.
 
Je n’ose pas relire ces quelques lignes que j’écris, aussi je vous prie de m’excuser pour les fautes d’orthographe et les redondances. Pourtant en laissant mes yeux parcourir très rapidement mon texte les choses m’apparaissent parfaitement claires, la souffrance que je décris relève du domaine pathologique psychiatriquement. Je suis malade psychiquement. On veut me faire croire le contraire pour ne pas que je panique, pour ne pas que j’aie peur, pour que je me sente normale, pour me donner l’illusion que je ne suis pas folle... pour que je poursuive ma route le plus normalement possible. 

c'est quand même un peu long 

Ce message a été modifié Il y a 3 ans paryannounnet1973

   
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thomas
(@tommy)
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On dirait que suis pas le seul à galérer avec l'édition des posts 😊 

Salut à toi camarade !


   
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ver00
(@ver00)
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Posts: 3016
 

 Beautifulice ; non.

 

Je ne suis pas au ban de la société, je travaille, la société me fait confiance .Bien sur, tout le monde ne sait pas que je suis bipolaire mais je suis sure que certains le savent, tout se sait .  Mais le temps avance, et j'ai confiance . Un jour viendra . Il faut seulement nous faire connaitre, soignés .Et les gens sauront qu'on est comme eux . Avec un petit plus .... lol .


   
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