Bonsoir à tous et veuillez d'avance m'excuser si ce topic a déjà été abordé.
Je suis une adolescente de 16 ans et d'aussi loin que je me souvienne, j'ai toujours eu des sautes d'humeurs plus ou moins fortes. Elles ont réellement commencé vers mes 11 ans et sont de plus en plus fortes depuis mon entrée au lycée. Quand j'en ai parlé à mon entourage, on m'a répondu que c'était le stress de mon nouvel environnement. Pourtant, après avoir passé de longs moments à lire des témoignages de personnes bipolaires, je me reconnais globalement dans chacun des points qu'elles soulèvent. Je peux passer du rire euphorique à la colère furieuse en l'espace de quelques secondes, jusqu'à m'en blesser physiquement ou moralement sans y faire attention. Quand je suis dans une phase "up", je vais me sentir reposée et excitée avec seulement 3 pauvres heures de sommeil, de penser à mille choses et démarrer des centaines de projets. Il peut m'arriver de me sentir au sommet du monde et de penser réussir l'impossible comme gagner la présidentielle à mon âge, ou à contrario, me questionner sur mon utilité ou avoir extrêmement envie de mourir juste après. Dans une phase "down", je n'arrive pas à m'exprimer oralement sans m'énerver ou me perdre dans mes mots alors que je peux dicter très distinctement un texte quelques minutes avant. Même si j'ai un grand nombre d'amis, je me sens par moment terriblement seule jusqu'à en paniquer. Je peux avoir extrêmement confiance en moi et m'encourager à réussir ce que j'entreprends et me haïr et me décourager juste après. Je sais économiser mon argent mais je peux le dépenser d'un coup sans m'en rendre compte. J'ai l'impression d'être spectatrice de mon propre corps, c'est-à-dire que quand je discute avec quelqu'un, je ne sais absolument pas de quelle humeur je vais passer et le ton que je vais employer. J'ai déjà essayé d'en parler à ma famille mais elle me répond toujours que ces sautes d'humeurs sont passagères alors j'essaye d'y croire. Il y a deux ans, j'ai vécu un épisode dépressif particulièrement difficile et j'ai cru en sortir l'année dernière mais je me rends compte que j'essayais moi-même de me rassurer dans mon euphorie. Je ne suis plus aussi apathique qu'auparavant mais les sautes d'humeurs sont plus violentes et beaucoup plus fréquentes, tellement que j'ai du mal à communiquer avec mes nouveaux camarades de classe quand je suis "down". J'aimerai en parler avec un spécialiste mais je veux que nos consultations soient privées et confidentielles, c'est-à-dire que je veux qu'il me donne un diagnostic sans forcément en parler à ma famille. Si vous vivez/avez vécu avec la bipolarité, j'aimerai beaucoup lire vos témoignages et me faire une idée de ce qu'il peut aller dans la tête.
Merci d'avance, et passez une excellente soirée.
Je suis surprise ACDRX de lire comme tu décris les symptômes à ton âge.
As tu essayé de voir pour consulter au CMPP le plus accessible pour toi, les consultations sont gratuites et logiquement elles restent confidentielles, cependant tant que tu es mineure tes parents seront informés, renseigne toi quand même sans trop tarder, peut-être y a t'il une infirmière dans ton lycée avec laquelle tu pourrais en parler?
Bonsoir Virginie et merci beaucoup pour votre réponse. J'ai essayé de décrire le plus fidèlement possible ce que je ressens haha
Effectivement j'y ai longuement réfléchi et une amie compte m'y accompagner mais j'ai un peu peur d'y aller, premièrement à cause des témoignages que j'ai lu où certains bipolaires devaient arrêter leurs études et prendre de lourds traitements médicaux et deuxièmement j'ai peur de simplement m'inquiéter pour rien. Il y a une infirmière dans mon lycée mais elle est peu présente et très souvent occupée par d'autres élèves, je n'ai pu la voir qu'une ou deux fois depuis le début de l'année en accompagnant des amis à l'infirmerie, c'est pour ça que je préfère en parler avec d'autres adultes qui vivent ce que je vis et peuvent me conseiller un peu plus précisement ? Mais merci beaucoup du conseil à propos du CMPP je compte y aller une fois que j'aurais le courage !
Bonjour,
excuse moi, je vais insister mais au vu de tes symptômes, n'attend pas.
C'est bien de lire le témoignage des autres, mais tout le monde ne réagit pas de la même façon, tu as peur c'est normal, ne repousse pas.
Quand je te lis, je me revois ado (j'ai 47 ans), je n'étais pas bien entourée non plus, au final mon généraliste m'a prescrit des AD à 24 ans (plus anxiolytiques), un vrai bordel car aucun ne convenait je repartais en Up mais ne consultais pas. Au final à 39 ans 1ère TS, et là un bon psychiatre (je n'avais consulté que des psychologues et arrêtais les thérapies dès que j'étais up) à pris le temps (une semaine environ) pour me faire parler de ma vie, mes "dépressions" et mes périodes hyperactives,son diagnostic BPII, je ne savais pas ce qu'étaient les TB, le lithium a été effectif assez rapidement mais j'ai eu des rechutes , je me sens quand même mieux, fini les montagnes russes.
Mon conseil qui me vient vraiment du coeur: n'attend pas, c'est long, c'est dur, mais plus tu t'y prends tôt car tu as l'air bien informée, plus tu as de chance de moins galérer, tu es jeune, une belle vie t'attend. Aie confiance.
Merci beaucoup de votre réponse et de vos généreux conseils. J'ai pris un rendez-vous avec des personnes qualifiées pour m'aider au lycée avant que je puisse prendre contact avec un CMPP. Votre message m'a redonné confiance en moi et je vous souhaite un très bon rétablissement. Merci encore! Bonne soirée (:
Bonjour Acdrx,
Juste pour te dire qu'il existe aussi les Maisons des Adolescents (MDA) ou tu peux te confier en toute discrétion et qui pourront te conseiller.
Mais pourquoi ne veux tu pas que tes parents soient au courant ? Tu auras besoin du soutien de ta famille, c'est important.
En tout cas, Virginie a raison : plus vite ton problème sera traité, mieux il sera géré.
Bon courage.
Merci Nath pour cette info 👍 , je ne connaissais pas les MDA
Bonjour Nath,
Merci de l'information je vais me renseigner sur la MDA la plus proche de chez moi.
Je ne veux pas que mes parents soient au courant tout simplement parce que nous ne parlons jamais des maladies mentales à la maison. J'ai déjà essayé d'en parler avec ma sœur mais elle ne voit pas l'utilité d'aller chez un psy parce que je peux lui parler à la place, même si elle est ne comprend pas ce que je ressens et ne cherche pas à me comprendre. Tous les membres de ma famille me répondent que c'est passager, c'est les hormones, l'adolescence mais je ne suis vraiment pas convaincue. C'est pour ça que je veux en parler à un spécialiste qui pourrait me conseiller sans forcément en parler à ma famille.
J'essaierai de faire aussi vite que possible. Merci beaucoup de vos encouragements je vous tiendrai au courant si vous le voulez. Très bonne soirée.
