Nous parlons beaucoup des personnes bipolaires mais jamais assez des aidants, l’entourage, les proches de la personne souffrant de trouble bipolaire . Que ce soit un parent, un ami ou encore un conjoint, tous peuvent souffrir également de cette maladie indirectement . Nous avons pu recueillir, en privé, beaucoup d’informations concernant la vie de ces personnes en relation avec la bipolarité au quotidien . 52 personnes ont répondu à la totalité de nos questions . Qui sont ces personnes ? Comment vivent-ils avec cette pathologie bipolaire à leur côté ? Peuvent-ils être atteints de troubles de l’humeur au bout d’un certain moment ? Sont-ils heureux ? Beaucoup de questions auxquelles nous pouvons établir quelques réponses, et pourquoi pas, arriver à aider les proches de bipolaires qui ne savent plus comment réagir face à cette maladie mentale .

 

Rapport entre le bipolaire et ses proches

Comprendre le quotidien de ces familles dont la vie est souvent chamboulée par de nombreux symptômes que peu de gens connaissent vraiment . Ils ont décidé de tout nous raconter, sans aucun complexe, ni honte, pour le bien de toutes les autres personnes qui n’osent pas en parler … Nous précisons que seuls des proches de bipolaire, avec plus de 3 ans de vie commune minimum, ont répondu à ce sondage . Comme pour notre sondage sur le traitement bipolaire, nous avons décidé de rendre publics les résultats, sous forme de texte cette fois-ci .

 

Qui sont les bipolaires ?

Bien évidemment, pour ce sondage, nous avons demandé aux proches si la personne bipolaire à leur côté était bien diagnostiquée par un psychiatre . La plupart ont confirmé officiellement tandis que d’autres ont juste des suspicions et d’autres ne savent pas, ou plus trop, épuisés certainement ( on le verra plus loin ) … Pourquoi savoir qui sont ces bipolaire ? Certaines informations sociales ou encore économiques peuvent être intéressantes afin de dissocier certains comportements du bipolaire, comme la violence générale . Il peut aussi s’agir de troubles de l’humeur passagers si ce n’est pas de la bipolarité . Beaucoup de symptômes et comportements extrêmes peuvent prêter à confusion, on peut soupçonner une personne d’être bipolaire si par exemple elle dépense énormément au niveau financier, a eût des gros problèmes affectifs durant l’enfance ou encore si elle est simplement bizarre dans ses agissements … Mais les proches nous ont appris que lorsque le diagnostic bipolaire était tombé, ce fut un réel soulagement car avant cette attente, parfois très longue au détriment des 2 parties, il s’installe un sentiment de confusion total et de mal-être entre les 2 personnes . Pour répondre à notre première question, nous leur avons donné des noms de médicaments utilisés en psychiatrie et les avons également interrogés sur leurs antécédents familiaux . Nous rappelons encore une fois que seule la personne proche a répondu à ce questionnaire .

 

Ont-ils un diagnostic bipolaire ? Prennent-ils un traitement ? Existe-t-il des antécédents familiaux compliqués ( bipolarité, dépression, anxiété, abandon, etc etc … ) ?

44 ont répondu par oui . Sur ces 44 personnes, 39 seulement prennent des médicaments pour traiter leur trouble mental, ce qui fait que près de 10% ne prennent aucun traitement malgré un diagnostic bipolaire établi par un professionnel de santé mentale !!
5 personnes ont répondu qu’il n’avait pas de diagnostic officiel mais que 3 personnes prenaient bien des médicaments . Nous avons conclu que les 2 personnes qui ne prenaient pas de traitement avaient, autant que les 3 autres, un comportement instable, et 4 personnes sur 5 avaient des antécédents héréditaires et familiaux sévères .
3 personnes ont répondu qu’ils ne savaient pas s’ils vivaient vraiment avec un bipolaire, aucun des 3 ne prenaient un traitement, ne serait-ce qu’un anxiolytique, mais tous avaient également vécu sans un réel soutien familial . 1 personne est également sujette au suicide, un comble !

Si nous établissons une petite conclusion sur cette première question, on note que 47 malades sont sous traitement psychiatrique et que 7 personnes ayant de graves troubles familiaux ne sont pas diagnostiquées bipolaire .

La seconde question porte sur l’économie et le travail . Nous avons demandé à l’entourage si le bipolaire travaillait ou percevait un quelconque revenu mensuellement . On leur a aussi demandé, si au niveau financier, ils arrivaient à s’en sortir seul, sans leurs proches . On rajoutera que pour ce test, toutes les personnes concernées sont en âge de travailler, non-handicapé physiquement, aucun mineur et aucun retraité . Cette estimation se fait sur toute l’année écoulée .

 

Travaillent-ils ? Perçoivent-ils un revenu mensuel ? Les aidez-vous financièrement ?

17 ont répondu qu’ils ne travaillaient pas, sur ces 17 personnes, 12 toucheraient seulement des aides sociales type RSA . De quoi vivent les 5 ( bipolaires ) sans aucune ressource ? Comment en sont-ils arrivés là ? Nous précisons qu’ils sont tous résidants Français . Ils ont pour la plupart, tous, tout arrêter administrativement, par crise, colère, dégoût, etc etc … Sur ces 17 personnes ne travaillant pas, toutes reçoivent l’aide financière de leur proche .
35 personnes ( bipolaires ) travaillent quotidiennement ou par intermittence, mais elles reçoivent toutes un revenu mensuel, que ce soit salarié ou chômage . Pourtant, malgré un revenu régulier, 20 personnes ont tout de même besoin d’une aide financière supplémentaire de l’entourage pour finir leur mois . 13 s’en sortent et 2 n’ont pas souhaitez répondre …

En conclusion de cette seconde question, nous voyons donc que plus de 65% des malades ont de gros problèmes financiers et n’arrivent certainement pas à bien gérer leur compte bancaire . Addiction ? Nécessité ? Train de vie en adéquation avec les crises ? Profiteur(euse) ? On ne peut malheureusement pas répondre à ces questions concrètement .

Nous avons ensuite posé une série de questions concernant l’hygiène de vie des patients, leur comportement ainsi que leur attitude au quotidien . Comment le ressentent les proches ? Certains comportements des bipolaires sont très irritants aussi pour l’entourage, comme les reproches et plaintes à répétitions ou encore les menaces de suicide … Ce sont des attitudes dérangeantes que les aidants ont parfois honte d’avouer en public, ou alors de peur qu’on ne les croient pas … Certains psys le considère comme de la manipulation affective envers la personne aidante . Voici comment les proches interrogés ressentent et décrivent l’humeur et les symptômes d’un bipolaire . Vous noterez que certains n’ont pas répondu à toutes les questions …

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Est-il parvenu à faire ses tâches quotidiennes ?

21 ont répondu qu’il n’y avait presque pas de laisser-aller, 17 ont répondu que c’était toujours fait, 10 ont avoué qu’ils pouvaient compter les jours où le bipolaire faisait tout ce qu’il avait à faire et 3 ne font jamais rien !!!

 

A-t-il un regard vide ?

24 proches ont répondu que c’était très rare et 8 que ça n’arrivait jamais ! On notera toutefois que 18 personnes ont assez souvent ce type de regard et 2 seulement en continu …

 

Le sentez-vous confus ?

21 ont répondu que c’était très rare, 10 qu’ils ne l’ont jamais remarqués, 10 également que c’était fréquent et 7 quotidiennement .

 

A-t-il des gestes inappropriés ?

20 l’ont rarement aperçu tandis 4 n’arrêtent pas de le voir ! Ils sont 19 à l’avoir vu assez souvent et 5 n’ont jamais vu de tels gestes .

 

Trouvez-vous qu’il est perturbant pour tout son entourage ?

36 personnes ont répondu qu’ils le voyaient ainsi la plupart du temps et 3 toujours . 10 proches ont expliqué qu’ils ne le voyaient pas vraiment perturbant et 1 jamais .

 

Est-il agressif ?

La question porte sur sa forme en générale ( verbalement et physiquement ) . Seulement 2 personnes pensent qu’il est toujours dans l’agressivité tandis que 7 disent le contraire, jamais … 25 ont ainsi répondu qu’il était fréquent que le bipolaire soit agressif et 16 ont avoué que les périodes d’agressivité étaient relativement rares . On rajoutera cependant que la plupart des proches nous ont dit qu’il s’agissait surtout de violences quotidiennes mais douces et verbales ( plus de 70% ) .

 

Se plaint-il de sa vie de « misère » ?

22 ont répondu que c’était quasi quotidien et 19 rarement . 7 ont avoué que c’était leur lot quotidien de l’entendre se plaindre mais 3 ont dit qu’ils ne l’avaient jamais entendu se plaindre de sa vie .

 

Vous pose-t-il souvent les mêmes questions constamment ?

C’est habituel pour un bipolaire de poser fréquemment les mêmes questions plusieurs fois et ça en devient énervant pour l’interlocuteur, c’est ce que révèlent les 29 personnes qui sont d’accord avec cela et les 10 autres personnes qui l’on remarquer presque tout le temps . Ils ont été 11 à trouvé cela très rare et 1 seul proche ne l’a jamais remarqué .

 

Menace-t-il de se suicider ?

Les menaces et le suicide chez le bipolaire ne sont pas si fréquents que cela car seulement 15 personnes l’entendent souvent et 1 seule en continu . 19 personnes l’entendent quelques fois seulement et 17 n’ont jamais subit ce type de menace, chantage . Il faut toutefois noter que si on prend au sens propre du terme les réponses qui incluent au moins une menace de suicide, c’est 35 personnes bi polaires sur 52 qui ont déjà menacé leurs proches de se suicider … Cela reste inquiétant, nous n’avons cependant pas vraiment la cause ni même le but de telles menaces ou chantages, suivant la vision de chacun . N’oublions pas cependant qu’une personne qui souhaite vraiment se suicider, s’exprime rarement sur ce sujet, cela relève plus d’une recherche d’affection, d’attention de la part du malade .

 

A-t-il déjà fait des tentatives de suicide ?

41 personnes ont répondu non, jamais, ouf ! Cela prouve que l’aide d’un proche est tout de même importante et utile pour un bi-polaire . 10 personnes ont tout de même connu au moins 1 tentative de suicide et 1 personne a répondu que c’était fréquent dans sa relation avec la personne bipolaire qui l’accompagne … Il faut rappeler que le suicide est un de symptômes bipolaire les plus forts et général, surtout en phase dépressive . Le risque suicidaire est très élevé chez les maniaco-dépressifs . Même une seule tentative de suicide n’est jamais à prendre à la légère pour l’entourage, parlez-en immédiatement afin que d’autres ne suivent pas ensuite …

A-t-il fait des dépenses financières excessives au point que c’est vous qui avez dû les rembourser ?

Encore un des symptômes récurrents de la maladie des troubles bipolaires, plus lors de la phase maniaque cette fois-ci, cela s’apparente même à une addiction chez certains sujets . Dépensez de l’argent excessivement pour des choses futiles, ça peut être des cadeaux pour son entourage aussi . 20 personnes ont répondu que c’était très souvent qu’ils devaient assurer derrière personnellement et 3 ont répondu toujours . Certains bipolaires sont incapable de s’auto-gérer raisonnablement, surtout lors de crises … 16 ont répondu que c’était tout de même rare et pas si grave que cela tandis que 13 personnes n’ont jamais observé ce type de symptômes bipolaire .

 

Qui sont les proches, l’entourage ?

52 bipolaires, c’est 52 proches, mais qui sont-ils ? Mari, femme, frère, amis ou mère de personnes bipolaires, mais comment gèrent-ils leur vie relationnelle ? Sont-ils en stress ? Travaillent-ils ? Ont-ils honte de cette maladie ? Est-ce que le bipolaire est un fardeau pour l’entourage familial ? Comment acceptent-ils cette violente maladie ? Voici quelques détails socio-économiques sur les proches ayant répondu au sondage sur le syndrome de bipolarité .

 

Le genre et la relation

On retrouve 37 femmes et 15 hommes parmi lesquels les conjoints sont en majorité :
* 16 conjoints dont 13 femmes et 3 hommes
* 14 parents dont 12 mères et 2 pères
* 11 ex-conjoints dont 4 femmes et 7 hommes
* 4 soeurs et seulement 1 frère
* 5 enfants dont 4 filles et 2 fils

 

La tranche d’âge

Nous avons volontairement souhaité avoir un spectre assez large et variable
* 12 personnes ont entre 20 et 30 ans
* 25 personnes ont entre 31 et 45 ans
* 15 personnes ont entre 46 et 62 ans

 

Le travail des proches

La plupart des proches ont un travail salarié : 39 personnes . 12 personnes dont 11 femmes et seulement 1 homme ne travaillent pas . Une chose est à constaté, les femmes qui n’ont pas d’emplois sont bien plus nombreuses que les hommes ! Pourtant, pour ceux qui ont un job rémunéré, on comptabilise plus de 99% des hommes ( 13 ) contre approximativement 70% des femmes ( 28 ) . Cela veut-il dire que les femmes qui font partie de l’entourage d’une personne bipolaire aurait plus de mal à concilier travail et vie avec un malade ? On ne peut en être sûr, on ne vous donnera donc pas de conclusion hâtive, juste une supposition …
Beaucoup d’hommes en couple nous ont également avoués qu’ils étaient obligés de travailler, car il ne pouvait à peine supporter leur conjointe pendant toutes leurs vacances . Cette maladie les pousse à travailler, autant pour se retrouver avec soi-même et pouvoir respirer, que pour assurer les débordements de leur femme . Tandis que les 4 femmes ex-conjointes qui ont un emploi, elles ne pouvaient absolument pas travailler à temps pleins, tellement leur conjoint était envahissant, fatiguant, avec une emprise morale extrême … Beaucoup sont tombés en dépression au moment de la rupture … On retrouve également 3 hommes travaillant à mi-temps et qui souhaitent s’occuper pleinement de leur relation .
Encore une constatation sur les femmes aidantes, elles ont toutes au moins une fois dans leur relation, demander un congé maladie, voire même mentir sur une pseudo-urgence suite à leur conjoint, frère, mère, etc etc … La maladie est très envahissante . Les hommes n’ont presque pas ce problème avec les personnes féminines bipolaires, nous avons recensé seulement 1 mari ayant pris 1 année de congé sabbatique pour s’occuper de sa femme vraiment mal en point . Pour la petite histoire, ce couple bipolaire est en instance de divorce aujourd’hui … Faire du mieux que l’on peut est parfois insuffisant …

 

Les réactions / obligations suite à la relation bipolaire

La co-dépendance, vous connaissez ? C’est ce besoin qu’a une personne proche d’un malade de lui venir en aide, coûte que coûte, peu importe sa propre vie … Elle se sent alors très importante, mais se détruit involontairement … Les proches d’une personne bipolaire connaissent bien ce sentiment, il ne faut pas offenser le bi-polaire car il pourrait s’énerver, s’impatienter, il faut être rapide dans ses ( pseudos ) soins ! Ils deviennent le sauveur, l’infirmier, alors que ce n’est absolument pas leur bonne place . Voici un petit aperçu des actions que peut être amené à faire l’entourage pour un bipo …

 

Annuler / Refuser une invitation d’amis, à la dernière minute bien souvent, à cause de lui !

Toujours pour les 52 personnes proches sondées, on retrouve 26 personnes qui se sont senties très concernées, cela leur arrivait plusieurs fois par mois, voire par semaine !!! 12 personnes ont avoué également que cela leur était déjà arrivé au moins 3 fois dans l’année tandis que 14 aidants n’ont jamais fait cela, ou alors cela venait aussi d’eux-mêmes !

 

Le soutenir …

Plus de 41 personnes ont avoué que le bipolaire avait besoin d’un soutien quasi-quotidien, il a ce besoin de toujours vouloir être soutenu … 7 ont répondu seulement quelque fois et 1 seule personne jamais !

 

Il passe avant vous …

Si vous êtes un proche d’une personne bipolaire, alors vous savez ce que ça veut dire de devoir penser aux autres avant vous !!! La majorité des répondants, 32, ont répondu qu’il fallait qu’ils fassent d’abord les choses que leur demandait leur compagnon de vie, avant leurs propres affaires personnelles, et ce très fréquemment, voire quotidiennement pour 4 personnes parmi ces 32 ! 15 personnes ont observé ces demandes seulement une ou deux fois dans l’année et 2 n’ont jamais vécu ce type de situation .

 

Il n’y a que lui qui a raison !

Avoir toujours raison et le proche doit se taire ! Voilà ce que nous rapporte l’entourage majoritaire avec 28 personnes qui avouent avoir vécu cette liberté de penser interdite quasiment tous les jours … Ils sont 11 à être plus mitigés et 10 à l’avoir remarqué qu’à de rares occasions, plus 2 à pouvoir donner son avis librement .

 

Prendre les rendez-vous et faire les démarches à sa place …

Comme nous l’avons vu plus haut, le bipolaire arrive tout de même à bien gérer ses tâches quotidiennes . Remplir ses papiers administratifs ou prendre des rendez-vous, il le fait très bien, mais pour lui seulement rajouteront plus de 70% des proches interrogés ! Ils sont plus de 30 personnes à expliquer qu’ils géraient tous les jours leurs propres démarches personnelles et/ou professionnelles . Seulement une quinzaine de personnes ont répondu qu’ils avaient besoin d’une aide quelque fois, suivant les phases entre autres …

 

Recevoir des appels d’urgence …

Certaines personnes qui travaillent ont avoué avoir été appelées et devoir quitter leur travail plus tôt que prévu à cause d’un appel à l’aide du malade bipolaire . Ils sont 13 à l’avoir déjà vécu, tout devoir lâcher pour accourir au service du bipolaire … On note tout de même plus de 30 personnes qui nous on dit qu’ils n’avaient jamais fait une chose pareille !

 

Les proches et leur bien-être

Les proches assument en général pendant très longtemps ce rôle de médecin psychologue dans leur relation, car généralement il n’y qu’eux qui arrivent à le supporter à la longue .Toutefois, ces proches aidants reçoivent de l’aide, des conseils de leur propre entourage, indirectement . Ceux qui sont seuls, abandonnent généralement au bout d’un moment, épuisé par le stress permanent, par le manque de lucidité du bipolaire et ses comportements agaçants et incohérents .
On s’aperçoit alors que beaucoup de personnes proches du bipolaire affirment que leur santé mentale et physique sont affectés indirectement par la bipolarité . C’est un réel constat qui nous est prouvé par les réponses suivantes .

 

Prenez-vous des médicaments ?

Dans la partie « Qui sont les bipolaires ? », nous avons vu ceux qui étaient sous traitements médicamenteux, cette fois-ci on pose la questions aux proches . Il s’agit certainement d’un sujet tabou, car il n’y a que 35 personnes sur les 52 qui ont répondu !!! 20 ont répondu par oui et 15 par non … Attention, on ne parle pas de médicament utilisé en psychiatrie mais des anti-stress, somnifères, booster d’énergie, etc etc … Les femmes ont répondu massivement favorablement à la prise de médicaments obligatoire pour tenir le coup .

Avez-vous le sentiment d’être épuisé(e) ?

Ah, on a retrouvé nos 52 répondants avec cette question, et là aussi le constat est simple : 48 personnes ont répondu par oui ! Il n’y a que 4 personnes qui ne se sentent pas fatiguées, du moins pas par cette maladie .

 

Votre estime de vous-même a-t-elle pris un coup ?

L’estime de soi est pourtant un symptôme bipolaire : Ego surdimensionné en phase maniaque et mauvaise estime de soi en période de dépression majeure . Les proches d’une personne bipolaire aussi peuvent le ressentir, disons que cela reste assez mitigé, c’est 31 personnes qui ont répondu non, tandis que 20 personnes ont avoué avoir ressenti le sentiment d’avoir perdu l’estime d’eux-mêmes …

Selon une récente étude, les proches aidants d’une personne atteinte de troubles de l’humeur sont 3 fois plus stressés que ceux n’ayant pas de contraintes avec cette maladie . Les personnes sondées pour cette étude avaient pourtant les mêmes critères socio-économiques .

 

Travail et soutien à distance …

Nous avons aussi demandé à l’entourage comment ils arrivaient à gérer leur vie au travail, et plus précisément, si la maladie pouvait les faire arrêter leur boulot . Nous avons déjà appris qu’une personne avait pris 1 an de congé pour s’occuper de sa femme malade en crise . Il s’agit maintenant d’avoir le ressenti par rapport à l’énergie que les proches peuvent dépenser, même en étant occupé et à distance …
30 personnes avouent avoir déjà raté/gâché une journée de travail, été dérangés fréquemment ou même s’absenter, à cause du bipolaire .
22 personnes ont déjà été en arrêt de travail dont 2 qui ont dû abandonner leur travail définitivement et 2 autres ont perdu leur travail à cause de leurs absences à répétitions et injustifiées . Le bipolaire était toujours en cause, l’épuisement, le sentiment également de déprimer quotidiennement sont aussi une excuse pour l’entourage .
Si on devait établir un classement, les conjoints sont les personnes qui sont les plus affectées au quotidien par cette maladie, ils subissent beaucoup plus les effets néfastes de la bipolarité . Viennent ensuite les parents qui sont sollicités en second cas généralement, puis chose intrigante, les ex-conjoints sont également toujours solidité, voire des fois en premier recours … Test de la dépendance affective pour le bipolaire ? On ne peut concrètement répondre à cette affirmation …

 

Vivre avec la bipolarité : Un fardeau ?

Beaucoup de proches et surtout d’ex-conjoints et de parents, car les conjoints restent très longtemps dans l’insouciance de la gravité de leur situation relationnelle, déclarent porter cette maladie comme un fardeau, une honte ! Ils ne savent généralement pas vraiment l’explique, même s’ils vivent avec la bipolarité au quotidien !!! Honte d’en parler, peur de passer pour un fou, ou du regard des autres, voilà le fardeau qu’accepte de ( sois disant ) vivre l’entourage proche de la personne bipolaire .
Le résultat de ce constat est que 8 personnes ont dit que ce n’était pas leur ressenti, 11 ont répondu que c’était parfois difficile à vivre et 27 ont répondu que c’était très dur à vivre au quotidien et qu’ils avaient effectivement ce sentiment lourd à porter … 5 proches ont dit que c’était une humiliation permanente et une honte envers leur propre entourage et même envers leurs amis, mais qu’ils assumaient la tête haute, avec le sourire, devant tout le monde .
Tous les proches affirment pourtant ressentir que leur aide est utile à la vie du bipolaire et qu’ils leur sont indispensables, ne serait-ce que pour des conseils . Ils sont très attachés, même s’ils se sentent souvent trahis, ils arrivent toujours à relativiser devant les paroles de « leur pseudo-patient » .
Certains nous disent également qu’ils sont suivis psychologiquement afin de tenir le coup et ne pas sombrer, mais aussi pour comprendre et savoir comment réagir face à cette maladie . Les suivis de couples bipolaires ont l’air d’êtres bénéfiques, comme de tenir communément un tableau des troubles de l’humeur de suivi du bipolaire, afin d’en parler au psychiatre et de mieux comprendre les crises de bipolarité .

 

La violence sous toutes ses formes …

Contrairement aux violences conjugales / familiales où les femmes sont généralement les victimes, dans une relation avec un bipolaire, il peut également s’agir d’une femme qui commet des violences, verbales et même physique lors de crise de colère extrême . Quand on parle de maladie mentale, même les hommes peuvent être victimes de la violence, par leur mère comme par leur conjointe …
Nous avons donc demandé aux proches s’ils subissaient des violences verbales, physiques modérés et physiques graves à répétition . Le résultat est plus qu’alarmant : 52 personnes, soit tous les participants, ont répondu par oui concernant les violences verbales reçues quotidiennement … Pour les violences physiques modérées, ils sont 26 à en avoir subi de temps en temps et 13 à avouer être victimes de violences physiques graves à répétition !!! Cela reste tout de même grave, non ? Plus de 70% des proches sont donc victimes de la violence physique due aux crises du malade souffrant de troubles bipolaires …
Les plaintes sont pourtant rares, on trouve pas mal d’hommes subissant les violences de leur partenaire bipolaire dans ce résultat, 20% des hommes au total, est-ce la honte ou la compréhension de la maladie qui fat que le proche sait que le patient est en crise et regrettera certainement son geste plus tard ? …

 

Conclusion finale de cette description de la vie des proches de bipolaire

Vivre dans un environnement incertain est stressant pour n’importe quelle personne . La bipolarité est une maladie mentale, pas contagieuse ! Mais si vous restez avec une personne qui déprime, alors vous serez sensible à sa détresse et pourrez, à votre tour, broyer du noir, pas pour vous, mais pour cette personne, c’est comme la dépendance affective . Quand on aime une personne, généralement c’est le cas si on vit avec, on peut souffrir pour elle, différemment, mais souffre quand même, moralement dans un premier temps, puis psychiquement . Les proches d’une personne ayant des troubles bipolaire sont stressés au quotidien, les ex-conjoints sont souvent en dépression et les conjoints peuvent souffrir d’une mauvaise estime de soi, suite aux agissements de leur partenaire . Pour les parents, cela reste différent car la distance relationnelle est un peu plus espacée, il y a beaucoup de recul dans l’appréhension du comportement du bipolaire à ce moment-là . Nous préconisons toujours à l’entourage de suivre des thérapies seuls mais aussi avec la personne bipolaire, afin de mieux réussir à vivre ensemble et partager une vie commune plus sereinement, paisiblement . Ne surtout pas tout arrêter pour s’occuper du patient, continuer d’avoir des activités en dehors de l’aide apportée au bipolaire . Avoir une vie sociale, voire même supérieure à la moyenne afin de se vider la tête . Une personne qui voit toute la journée une autre personne qui a un moral poussé à l’extrême ( déprimant ou hyperactif ) peut jouer sur son moral à la longue . Il faut arriver à trouver du soutien social venu de l’extérieur comparé à cette relation interne . Les comportements d’un bipolaire peuvent être usants à force et aller jusqu’à détruire des sentiments s’ils ne sont pas bien compris et appréhender . Ça peut être un travail effectué en psychoéducation par exemple . Il faut également que le proche, l’aidant, ne survienne pas à toutes les crises du malade, il n’est pas docteur ( sauf si c’est son vrai métier ! ), ce ne doit pas être le sauveur, juste l’accompagnant, un soutien de poids mais pas un infirmier, au risque de se perdre dans sa relation et ainsi perdre les pédales . La solidité mentale est importante pour l’entourage, il ne faut donc pas entrer en sur-régime d’aides pour finir épuisé au bout d’un moment et ne plus pouvoir assurer ce que le bipolaire veut .

 

Vous êtes un proche d’une personne bipolaire et le soutenez coûte que coûte, ou alors c’est plutôt le contraire, vous n’arrivez plus à tout gérer, cette maladie vous use psychologiquement, n’hésitez pas à en parler sur notre forum de bipolaires et en commentaires .

 

Les proches d'une personne bipolaire
L’entourage proche des bipolaires
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  • Je suis bipolaire et j ai une de mes filles qui en a tout les symptôme j ai peur pour elle car en plus de mes symptômes elle est agressive avec son copain que dois je faire est ce que je m imagine pas des choses par peur?

    • Bonjour,
      La violence est une des caractéristiques principales, mais c’est pas vraiment de la méchanceté, c’est plus de la peur, de l’épuisement, car le bipolaire ne sait pas comment s’exprimer des fois … Il faut que votre fille prenne rendez-vous avec un psy, la bipolarité a des symptômes héréditaires .
      Un petit rappel : Bipolaire = alternance entre période de joie intense et période de dépression profonde .
      Bonne journée,

    • Je suis aussi bipolaire et diagnostiquée depuis 2004 – mon fils à l’âge de l’adolescence me semblait présenter certains symptômes et j’étais aussi très inquiète …mais en fait, il se cherchait et avait peur aussi de devenir comme moi – il s’est beaucoup renseigné sur la Bipolarité, a rencontré mon Psychiâtre de l’époque qui l’a rassuré et avec le temps, les choses se sont calmées et pour lui et pour moi – il a trouvé son équilibre, du travail, une copine .. et nous avons dû « couper le cordon » il y a bientôt deux ans !!!!!!! très dur pour moi qui n’ai plus de compagnon – mais je suis suivie Psy en continu et toujours sous traitement régulateur d’humeur, indispensable pour réguler les phases montantes ou descendantes (je suis plutôt dans la 2ème phase) … mais je vais mieux même s’il y a des passages genre « YoYo » …. Bien à vous en espérant que j’aurai pu vous rassurer – Gabryelle **

  • Bonsoir, je vis avec une femme qui est bipolaire. C’est très difficile surtout les injures et la violence. Elle sait qu’elle est malade psychiquement mais pour elle ce n’est pas de la bipolarité. Je suis et ai eu plusieurs arrêt de travail de longue durée pour dépression suite à ses crises. Il y a des moments où je n’en peux plus car pour elle c’est moi qui suis malade.

      • j’ai vécu 7 ans avec un homme bipolaire et alcoolique, au départ je ne le pensais que alcoolique, donc pris en charge de ma part nous ne vivions pas ensemble, medecin baclofene , puis après une visite chez le medecin et après l’avoir informé que je n’e n pouvait plus il m’annonce qu’il est bipo donc depakote seroplex… etc moi toujours là mais de plus en plus mal refuse le psy perd son permis alcool arrete de boire durant 6mois recupere son permis nous étions en relation constante par téléphone ou sms je lui laisse une chance sur sa demande j’accepte on se revoit il est plein de projets pour ns deux suis méfiante nous continuons à nous voir chaque week_end puis n’en pouvant plus je stop mes week-end en juillet 2017 soutien de ma part par tel puis en decembre 2017 ME LAISSE UN MESSAGE AU TEL D AIDE MENACE DE SUICIDE je le rap pas de réponse j’appelle les pompiers qui se rendent chez lui sans réponse ils
        cassent les portes avec les gendarmes la mr se reveille agresse les forces de l’ordreet se retrouve internet en milieu fermé en hp depuis m’en veut me reproche son internement et a installé chez lui depuis une patiente internet avec lui en hp parrait qu’il va bien? Par contre moi c la kata suis obligé de me faire suivre par un psy et sous anxiolitiques de lui silence radio Voilà mon éprouvante relation avec cette homme destructive pour nous les « normaux »

  • Je viens de lire l’étude que « lebipolaire.com » a publié sur les proches des bipolaires, étude faite à partir de 50 personnes, et 50 personnes parmi lesquelles certaines ne sont même pas sûres de vivre avec un(e) bipolaire !
    Comment peut-on se permettre de publier une étude à partir de 50 personnes ? Est-ce bien sérieux ? De qui se moque-t-on ?

    Je lis dans cette « étude » que certains bipolaires sont violents mais que cette « violence est douce et verbale ». Une violence douce, quel oxymore !
    Du grand n’importe quoi !

    Il y a autant de comportements bipolaires que de bipolaires. Cette maladie se soigne, se régule. Le plus important est de garder confiance, être patient et se faire suivre. Une vie normale est tout à fait envisageable, bien heureusement.

    De l’amour (du vrai), de la patience, pas de stress ou de pression, du dialogue, de l’écoute, savoir se mettre un peu de côté et un bon thérapeute : voilà la recette pour épauler un proche bipolaire !
    Parfois, il y a des ratés, et alors ? Personne n’est parfait et tant qu’il y a un amour vrai et bien construit, tout finit par s’arranger. Ça n’est pas plus compliqué qu’avec n’importe quelle autre personne. Dans quelle famille y a-t-il une relation fluide entre tous les membres ? Aucune !

  • Et si la personne avec qui l’on vit et qui est bipolaire m’interdit d’avoir une vie sociale, comment on peut gérer ça? Je n’ai aucune ami ni personne de ma famille pour me soutenir, ma compagne devient agressive si j’ai envie de voir qu’un simple collègue de boulot pour aller boire un verre par exemple, elle me reproche de préférer mes collègues à elle et ne supporte pas que je vois qq1 d’autre qu’elle. Pour elle ce n’est pas normal d’avoir des amis, pour elle je dois être QUE avec elle, ne faire que des choses pour elle et avec elle, et je n’ai le droit de rien faire d’autre et je le vis très mal, ça devient insupportable et je ne sais pas vers qui me tourner. Je commence à sombrer à cause des ses crises, je suis super malheureuse et me sens épuisée.Je l’aime mais même ça elle me reproche que je l’aime pas, que je fais rien pour elle, alors que je fais TOUT pour elle, que je n’ai aucune vie pour être avec elle, et je me sens inutile face à ses angoisses, je suis perdue! Qui dois je aller voir pour m’aider? je n’ai pas non plus envie de prendre des comprimés.

  • bonjour,ma mère est bipolaire et depuis le décès de son compagnon il y a deux ans je suis la seule à m’occuper d’elle (courses,ménage,jardin…)elle passe son temps assise dans son canapé à gémir
    je ne la supporte plus je suis à la limite de la violence mais personne ne veut m’aider !!!!! je précise que j’élève seule deux ado ,je travaille et j’ai une sclérose en plaque .
    je ne sais plus comment faire pour garder mon calme en face d’elle malgré les anxiolytiques que je prend depuis quelques mois

    • Bonjour,
      Je comprends votre lassitude et votre envie de fuir, d’ autant plus que vous êtes souffrante. Prenez- soin de vous et de vos enfants. Ma mère est bipolaire, elle a fait une grave rechute et nous fait vivre un enfer depuis 3 mois.Il faut que nous arrivions à prendre de la distance car cette maladie détruit l’ entourage.

  • mon mari est bipolaire, il est en grave dépression, il est suivi par un psychiatre qui a réajusté son traitement, je suis inquiète car j’avais prévu un voyage avec mon fils, j’ai proposé à mon mari que sa soeur vienne passer quelques jours avec lui pendant mon absence mais il ne veut personne, je ne vais pas partir tranquille. Je ne sais plus quoi faire, j’ai vraiment besoin de souffler, merci pour votre aide.

  • moiaussi jenai ras le bol je vis avecmonmari quia ds symptomes de bipolaire ilrefuse aller courier de voir ds amis daller restaurant de faire les courses avecmoi daller manger chez des ami cest exclu je me sens exclu . AIDER MOI IL VEUT PAS DE TRAIREMENT NI DE PSYCHIATRE

  • Je pense personnellement que toute personne proche d’un malade, qu’il soit psychiquement malade, ou atteint d’une dépendance, se trouve presque automatiquement en situation de co- dépendance. Le problème du proche devient peu à peu Le problème au centre de sa vie, les aléas de la maladie deviennent les hauts et les bas émotionnels. C’est très difficile de s’en détacher suffisamment pour ne pas trop en souffrir, ou infantiliser le proche. Le proche a besoin d’aide, il la trouvera ici, dans les groupes de paroles ou auprès d’un psy.

  • J’ai 72 ans, en bonne forme mentale et physique- avant de l’avoir rencontrée . Se multiples insultes, crises de colère et rabaissements , qu’on pourrait assimiler à du mépris m’ont fait douter de moi et de la relation.
    Effectivement, il faut faire l’aide-soignant, oublier ses affaires personnelles,ne plus voir ses amis , la liberté de penser étant interdite . Le plus usant étant cette agressivité surgie de nulle part ,à propos de n’importe quoi.
    On se connait depuis trois ans. Ce n’est qu’il a six mois qu’elle m’a dit être bipolaire.Elle cumule les ennuis de santé (opération du dos, de la moelle épinière cet été , d’un genou l’année dernière ,grattage du col de l’utérus il y a deux ans, qu’elle va devoir refaire car de nouvelles anomalies sont apparues mycoses aux pieds et j’en passe..) Après un énième colère de sa part,j’ai retiré mes billes et ai regagné mes pénates. L »amour de mon côté , de toute manière ,avait disparu depuis longtemps. Il restait une amitié compassionnelle. Mais trop c’est trop et il arrive un âge ou on a envie d’être peinard .S’il fallait resigner, je ne resignerai pas.
    Je crois que je ferai très attention à l’avenir à ne pas rencontrer ce genre de personnes. Pour le moment, j’essaie de retrouver mon énergie et ma joie de vivre . Ouf !

  • Je suis fatiguée de chercher des réponses . Ça détruit ma vie petit à petit. Et quand je vois certain commentaire de conjoint je me demande pourquoi continuer. Quand j ai lu  » La seule solution avec les bipolaires est de les fuir le plus vite possible. » Ou « ce sont des malades mentaux incurables qui détruisent la vie des gens qui les aiment » c est comme si nos vies ne valent rien . On fait juste du mal aux autres et on souffre c est ça . Ben désolée ça sera sans moi