Un monde bipolaire, un temps bipolaire, une personne bipolaire … Cela veut dire 2 phases contraires sur le sens propre du mot « bi-polaire » . Un monde maniaco-dépressif, un temps maniaco-dépressif, une personne maniaco-dépressive … On retrouve-là beaucoup moins de cohérences sur ces assemblages de mots !! Mais alors, pourquoi a-t-on choisi de changer le terme maniaco-dépressif à bipolaire en ce qui concerne la maladie ?
*Note : Cet article n’est pas informatif, mais plus une pensée, une réflexion, un avis personnel .

 

C’était quoi la maniaco-dépression ?

La psychose maniaco-dépressive ( PMD ), voilà comment était appelé autrefois le syndrome de bipolarité . Avant la maniaco-dépression, ce type de trouble de l’humeur se prénommait « folie circulaire » . Le terme très largement employé dorénavant est « bipolaire » ( TB pour troubles bipolaires ); Joli coup marketing pour certains et raccourci pour d’autres . Tout ça pour quoi en fait ? Pas grand chose, peut-être rajouter des classifications supplémentaires à ce trouble psychiatrique : Bipolaire de type 1 à 5, y ajouter en complémentarité le trouble borderline, la cyclothymie, et dans les maladies supérieures, la schizophrénie et la fibromyalgie . Auparavant, on ne parlait que du « maniaco-dépressif » et du schizophrène dans le thème des troubles mentaux . C’est d’ailleurs bien pour cela que le préfixe de la maladie indique « psychose », ce qui permettait d’envelopper tout en un, et qu’aujourd’hui on détaille tout cela dans un « syndrome » de bipolarité ( les psys parlent aussi du spectre bipolaire ), ce qui fait déjà moins peur à entendre … Auparavant, être diagnostiqué maniaco-dépressif était jugé comme être limite « fou », aujourd’hui, avec ce joli terme bipolaire, cela se résume à avoir des troubles de l’humeur et comportements très variables, instables, que l’on veut à tout prix stabiliser avec divers traitements et thérapies … Maintenant que l’on parle de bipolarité, beaucoup de personnes se plaignent d’un épidémie créée de A à Z par l’industrie pharmaceutique . Le but ? Élargir le nombre de personnes ayant des variations d’humeur, même minimes, les « enfermer » dans un type de bipolarité pour leur vendre un traitement en leur disant qu’ils sont bipolaires ( Ils n’auraient certainement pas été diagnostiqués maniaco-dépressifs auparavant … ) ! Car oui, la maniaco-dépression c’est une variation de l’humeur qui va influer sur le comportement de la personne . Mais ces sautes d’humeur sont généralement dans l’extrême, c’est pour cela que l’on parle souvent de montagnes russes, ça en devient usant, fatiguant pour le patient qui en souffre, car ce n’est pas que pendant 1 mois ou 2, c’est à vie …

 

C’est vraiment une maladie la bipolarité ?

Aujourd’hui, être bipolaire n’est, à la limite, plus vraiment attitré à une maladie tellement le mot même est revisité à toutes les sauces : il est simple, rapide à dire, marrant ( pour certains ), etc etc …

« Je suis bipolaire car je change de musique toutes les 5 minutes … »
« Elle est bipolaire car hier elle était triste et aujourd’hui elle rigole … »

Mais la bipolarité ce n’est pas aussi rapide que cela, non, le trouble bipolaire c’est l’extrême de 2 émotions contraires pendant de longues semaines …

Je suis bipolaire car je suis resté seul pendant 1 mois complet à me demander pourquoi je vivais avec un cutter dans les mains, et aujourd’hui, j’ai le projet de devenir chanteur, d’ailleurs pas besoin de cours, je suis le meilleur, je le sais …

On pourrait dire qu’un bipolaire ne pense jamais comme quelqu’un d’autre, il a l’impression de ne jamais être compris; La sensation de parler et comprendre une autre langue fait partie du ressenti de certains maniaco-dépressifs … Le bipolaire est un grand angoissé, un nerveux, un stressé, d’ailleurs ces termes sortent souvent de la bouche de certaines personnes qui sont dans le déni de bipolarité … Être bipolaire, c’est aussi ressentir un manque affectif, avoir une peur de l’abandon ( 2 bipos sur 3 souffrent de troubles affectifs ) . Le désordre, le trouble, la confusion dans le cerveau ( d’où le terme U.S « Bipolar Disorder » ) est quotidien, croyez-le, vous ne voudriez en aucun cas avoir le cerveau d’une personne bipolaire …
En réalité, il existe tellement de descriptions du trouble bipolaire qu’il en est quasiment impossible de définir ce que peuvent ressentir précisément tous les bipolaires .

 

Bipolaire ou maniaco-dépressif : Est-ce vraiment important de choisir ?

C’est certain que si le mot bipolaire n’existait pas, on ne ferait aujourd’hui pas face à une mode de cette maladie, une démocratisation, une généralisation, etc etc … Mais ce terme existait déjà avant de l’associer à cette pathologie des troubles mentaux ( en politique par exemple ), le fait que le maniaco-dépressif passe d’une humeur positive à négative a donc favorisé tout cela …
Imaginons maintenant que ce terme bipolaire n’est jamais été associé à ce trouble, on parlerait alors que de maniaco-dépression, mais la maladie ne serait-elle pas moins connue ? Oui ! Beaucoup de personnes resteraient certainement dans l’inconscience de leurs symptômes … Le véritable problème de ce changement de mot réside dans le fait que son sens est détourné à usage « humoristique » . Rumeurs et préjugés sont nombreux en ce qui concerne ce syndrome .
En conclusion, on reste sans réelle réponse définitive, seul la bonne utilisation et le bon contexte sont en fait important quand on parle de bipolarité .

 

Et vous qu’en pensez-vous ? Préférez-vous le terme maniaco-dépressif ou bipolaire ? ( À moins que tout cela ne vous soit égal … )

 

La bipolarité et la maniaco-dépression
Bipolaire ou maniaco-dépressif ?
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  • En des temps anciens ce fut la bile noire ou la mélancolie et la mélancolie circulaire, ça avait tout de même un peu plus d’allure que ces termes barbares.
    DomiLune

  • Je pense qu’entre ces 2 termes est intervenu celui de borderline. Un fourre tout…
    Je pense que, comme le décrit l’article, les conditions sociales et familiales sont très importantes dans le diagnostic de l’un, deux ou troisième termes.