Bonjour,
J'ai 50ans, je suis soigné depuis seulement 7 ans pour trouble bipolaire. J'ai eu un parcours assez difficile depuis l'enfance puisque j'ai eu un père qui prenait des crises de violence. J'ai vu bcp de scènes trop dures qui s'arrêtaient avec l'arrivée de la police et de l'ambulance. Ça allait jusqu'au tentative de meurtre. J'étais un enfant hypersensible, très doux et j'ai supporté tout ça jusqu'à la fin de mon adolescence où là, n'en pouvant plus, j'ai fais une première tentative de suicide assez violente puis placé dans une famille d'accueil, une seconde avec une semaine de coma. Je mesurais 1,86 et ne pesais plus que 55kg. Puis étant dans une logique d'autodestruction, je m'injectai des mélanges de cachets de mon traitement, dans des dosages délirant, pour "m'exploser la tête" jusqu'à ce que je devance l'appel à 18ans pour faire mon service militaire en Afrique, je ne pensais plus qu'à fuir très loin... L 'armée n'étant pas l'endroit idéal pour se reconstruire, j'y suis arrivé quand même. Ayant été en échec scolaire total, j'ai commencé à travailler à l'usine à 20 ans en horaires décalés et je n'ai pas arrêté depuis. Des weekends, des Noël au boulot, des nuits qui n'en finissent plus.... cela fait Trente ans et j'ai élevé quatre enfants de deux mariages dans ces horaires difficiles.. et pendant ce temps là, je souffrais de mes troubles bipolaires non diagnostiqués et sûrement amplifiés par ces horaires déséquilibrant l'horloge biologique. Soigné par des antidépresseurs qui me faisaient monter en flèche dans des extrémités dangereuses... Énormément de journée à souffrir moralement pour rien.. alternant des phases dépressives à des phases normales ou hautes (périodes sans traitement). J'avais constaté rapidement qu'il y avait des cycles, qui se répétait sans prendre conscience de l'importance.
J'ai ensuite consulté un psychiatre qui me soigne depuis 7 ans. Après une période de depakote, qui me déréglait mes analyses de sang, j'ai pris ensuite de la quétiapine. Je viens de refaire une phase dépressive. L'antidépresseur m'a remis sur pied et là, depuis 5 jours, je replonge avec tout les symptômes. J'ai envie de comprendre cette maladie et je me sens très seul face à ces souffrances. J'ai envie d'en parler avec des personnes qui vivent cela, partager, communiquer.
Je terminerai par un petit poème fait à 25ans et sûrement dans une phase très noire.
Bonne journée à tous
Quitte la vallée de la peine,
Ne cherche plus ta reine.
Jette dans l'abîme de l'oubli,
La carcasse dévorante de l'ennui.
Fais fi de tes soucis, de ta folie,
Si tu ne veux pas mourir dans la nuit.
Arrache les yeux de l'horreur,
Pour détruire l'image du malheur.
Marche en aveugle dans l'honneur,
Dans l'espoir de trouver ton cœur,
Parmi ce peuple à l'agonie,
Dont je ne perçois que les cris.
La terre se fera entendre,
Quand le silence pourra s'étendre...
Nous aurons seul visage à contempler,
Celui qu'ici nous aurons façonner....
Salut Régis. Bienvenue. Tu as 50 ans! Félicitation! Avec ton histoire, ton anniversaire a des allures de petit miracle. J'ai 38 ans, stabilisée depuis presque un an maintenant. Pas d'anti-dépresseurs, que des anti-psychotiques thymorégulateurs, plus anxiolytiques, plus somnifères, plus tout le reste...... merci "effets secondaires"! J'élève seule 1 garçon de 11 ans et une fille de 9. Voilà pour les présentations. Ah, j'oubliais: "infinitives voiles" d'Hubert-Félix Thiéfaine; je pleurais à tous les coups! Je te cite: " Je viens de refaire une phase dépressive. L'antidépresseur m'a remis sur pied et là, depuis 5 jours, je replonge avec tout les symptômes." Tu serais d'accord pour détailler les symptômes?
Bonjour Regis,
tu as du courage d avoir élevé quatre enfants tout en travaillant dur malgré ta bipolarite. Tu parles d énormément de journées à souffrir pour rien, comme je comprends. Quand je parviens à prendre du recul sur ma vie, ma maladie, je me dis’ que si je’ devais mourir demain c est peut être à l.absurdite de toute cette douleur pour rien, pour aucune raison en vérité. On se bouffe la vie avec des bêtises que l.on monte en épingles jusqu à en faire des angoisses invivables là‘ où une personne non malade n’en verrait pas même un motif de s inquieter....
Merci pour ta réponse ; oui c'est vrai que je m'en suis bien sorti !! 😰 C'était plutôt mal parti!!😌😃
Il faut du courage et de l'amour pour élever seule 2 enfants, je te félicite vraiment car j'imagine très bien la charge de travail seule.
Très belle chanson d'Hubert felix, je suis allé lire les paroles, c'est plus facile pour essayer de comprendre ses textes la première fois, moi je te mets aussi un lien
c'est Anthony and the johnsons : hope there's someone au cas où le lien ne marche pas.
Mes symptômes ? Bien sûr ! Tristesse, angoisse, boule dans la poitrine, ruminations fixe sur problème quelconque, augmentation d'alcool et de cannabis et je sais que le thc n'arrange rien au problème !! Il faut absolument que j'arrête mais c'est dur !! Sommeil plus court, vision noire, et manque de confiance, j'en oublie sûrement .
Quand on réalise comment on pourrait se sentir tout le temps comme certains, avec les résultats d'un antidépresseur, ça fait rêver...
Je te souhaite une bonne fin d'après midi
Régis
Bonjour Marie,
Comme tu résumes bien le problème : la rumination d'idées fixes sur des problèmes quelconques vu de l'extérieur alors que de l'intérieur , ça prend des proportions pas possible. Surtout quand cela dure une journée complète, c'est épuisant à outrance... L'agitation du mental est alors incontrôlable mais j'arrive à cacher à peu près, à mon entourage que je suis très mal. Juste pas très bavard ou souriant.. j'ai un peu appris à dompter l'animal mais cela n'empêche pas la souffrance... Courage et il en faut devant l'incompréhension des autres !! Régis
Excuse moi bonjour Gwenaëlle
Allez un autre lien juste pour le plaisir
Bonjour Régis
Élevé 2 enfants tout seul,je dire bravo!!!
Bonjour David, non c'est Gwenaëlle qui élève ses 2 enfants toute seule. Seul l'amour inconditionnel permet de toujours s'accrocher, malgré la maladie, pour nos enfants...
Ah oui désolé j'ai mal compris
En même temps David tu dors pas en ce moment alors soit indulgent envers toi-même s'il-te-plait 🙂
Régis, je suis en train d'écouter Xavier Rudd pendant que je t'écris. J'ai un petit sourire car je t'imagine en train de planer avec ton joint! C'est vrai que c'est sympa! Même sans shit 🙂
C'est drôle parc'que tu trouves dur d'arrêter le thc et moi je trouve dur d'en prendre tellement ça me fait délirer et me fatigue. Dans ma vingtième année je jouais du didjeridoo (je ne sais même plus comment ça s'écrit) et du djembé; je fumais, portais des sarouels, couchais avec tout le monde, et écoutais Tryo. J'ai bien changé: réglée comme une horloge par des journées de mère célibataire (depuis 8 ans!!!! Merde 🙂 ), qui travaille, bien remplie.
Et toi, tu joues de la musique? Tu portes des sarouels? Je plaisante alors que tu souffres.... pardonne-moi, c'est pour te changer les idées. J'ai bien aimé ton passage sur l'amour inconditionnelle pour les enfants. C'est clair que c'est "à cause grâce" à eux que nous sommes en train de discuter. Je ne me serais pas donnée autant de mal sinon pour la vie. En même temps j'ai voulu être maman........ faut bien que j'assume maintenant........ bon, c'est juste que j'aurais aimé ne pas être la seule à vouloir assumer dans l'histoire! (on était deux au départ! Si si j'te jure 🙂 )
C'est vraiment sympa ta musique
Eh oui Gwenaelle, on change avec la maternité. J'étais toute fofolle étant ado, insouciante et espiègle. Devenue maman, je suis devenue plus responsable moins extravertie. Avec la maladie, mon hypomanie a disparu et j'aimerais tellement la retrouver ma bonne humeur d’antan.
C'est clair! Adieu insouciance
Bonjour les emmerdes, je rigole mais pas que !
MDRRRR! Ca fait du bien tient!!
Armelle, je ne sais plus comment on fait pour créer un nouveau post.
Bon, il faut que j'bouge, j'ai du taff! Bisous
