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Olivia66
(@olivia66)
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Inscription: Il y a 4 ans
Posts: 4
Début du sujet  

Bonjour à toutes et à tous,

je suis nouvelle sur le forum. Cela faisait longtemps que j’envisageais de faire partie d’un groupe d’entraide entre bipolaires mais je n’avais pas "osé" franchir le cap. Je vous raconte rapidement mon parcours pour que vous puissiez me connaître. J’ai 39 ans, diagnostiquée bipolaire depuis l’âge de 20 ans. Malgré ce diagnostique posé très tôt (j’ai eu de la chance), j’ai traversé beaucoup d’années d’errance, que ce soit professionnellement, affectivement, socialement. J’ai eu énormément de mal toutes ces années à trouver une stabilité malgré les (nombreux) traitements. J’ai perdu aussi beaucoup d’amis  car dans mes périodes de dépression (qui sont en général très basses), je me coupe complètement du monde et dur dur ensuite d’expliquer le pourquoi du comment.
Depuis 4 ans cependant, il y a eu réellement du mieux dans ma vie. J’ai changé de région pour m’installer dans la région de Perpignan. Son climat ensoleillé m’a fait entre autre beaucoup de bien. Je me plais beaucoup ici, j’ai l’impression d’avoir trouvé l’endroit qui me correspond.

Ces derniers quatre ans ont été les plus stables de ma vie (pas d’hospitalisation alors que j’en ai eu 6 en clinique depuis le "début" de la maladie). Chose très positive aussi, j’ai retrouvé le chemin de l’emploi dans un domaine qui me plaît énormément. Je suis auxiliaire de vie scolaire depuis deux ans. Moi qui n’avait pas travaillé de manière régulière depuis des années je le vivait comme une petite victoire sur la maladie. Ce travail me convient bien car c’est un mi-temps et pour le moment je ne suis pas encore en capacité de travailler davantage. Je m’investis énormément dans mon travail, j’en fais souvent trop, bien plus que les autres ce qui fait que parfois je m’épuise, je suis vidée à la fin de la journée. Je suis, comme beaucoup de bipolaire,  hypersensible mais je pense que c’est ce qui fait que dans mon travail d’accompagnement d’enfants avec un handicap j’ai cette empathie, cette sensibilité (je parlerai même de connexion) que d’autres non pas. Je pense être très compétente dans mon travail actuel, j’ai de bonnes appréciations. Je m’entends très bien avec les collègues que ce soit autres Avs, professeurs, assistants d’éducation etc...

Là où je veux en venir c’est que le contrat que j’ai signé arrive bientôt à échéance (contrat aidé de deux ans). J’avais la possibilité d’être reconduite pour 3 ans en contrat public cette fois ci.  Malheureusement même si je vous ai dit être plutôt  stable depuis quatre ans, début novembre j’ai fait une rechute dépressive  due à plusieurs facteurs combinés: accumulation de fatigue,  mauvaise gestion du stress, problèmes importants familiaux. Je précise que quand j’ai des downs ceux ci peuvent survenir très rapidement. J’ai très très mal géré cette rechute au niveau du travail. J’ai mal communiqué avec ma hiérarchie (qui n’avait  pas connaissance de mon trouble bipolaire), j’ai tardé en fait à prévenir de mon absence, tardé à envoyer les arrêts de travail, en gros j’ai fait vraiment n’importe quoi. Forcément  ça a eu des conséquences pour la gestion de mon poste. Je suis restée 7 semaines en arrêt. La semaine dernière, j’ai été convoqué par mon supérieur de l’inspection académique, qui voulait des explications sur mon absence, et sur "ma faute" professionnelle. L’entretien avait pour but très important pour moi de savoir s’il allait me reconduire dans mon poste en cdd. Là aussi, j’ai fait n’importe quoi. Stressée par l’enjeu et l’obligation de m’expliquer, j’ai joué la carte de la franchise et évoqué ma maladie. Bien mal m’en a pris. Je pense que ça lui a fait peur. Il m’a d’ailleurs dit que malgré des compétences professionnelles indéniables, il ne pouvait se permettre de reprendre le risque d’une telle situation. Trop compliqué à gérer etc. En conséquence, il ne m’a pas proposé de renouveler le contrat, alors que normalement c’est une formalité. J’étais effondrée, même si je peux comprendre sa position. 
Je passe par toutes les émotions: immense déception, sentiment d’échec, culpabilité, colère envers moi même et tout de même envers ma hiérarchie qui n’a pas été compréhensive. J’ai maintenant très peur de l’avenir. Ce travail me faisait beaucoup de bien,  structurait mes journées. Et surtout je l’adorais. J’ai le sentiment d’y avoir trouvé une vocation. Pour préciser j’avais déjà travaillé dans le milieu du handicap et de la pédagogie. 
Je me sens également bien naïve d’avoir pu croire que l’honnêteté jouerait  en ma faveur Aurais-je dû dissimuler les vrais raisons  de ma défaillance? 
Bientôt retour pour moi à la case départ, même si mes proches me disent qu’il faut positiver et voir à quel point ces deux ans ont été riches d’enseignements et constructifs. Ils ont raison mais cela ne me console pas pour autant. Depuis la nouvelle je pleure tout les jours, et je me dis que je suis passée à côté d’une belle opportunité professionnelle. 
Même si j’ai accepté ma maladie, dans ces moments là les vieux démons refont surface et je ne peux m’empêcher de trouver injuste d’avoir eu ma vie gâchée "à cause d’elle".

Voilà mon témoignage. J’avais je crois, surtout besoin de vider mon sac mais bien sûr je suis aussi en demande de conseils, d’expériences...

Merci pour votre lecture, désolée pour le pavé ;), j’ai tendance à être longue et peut-être aussi à m’éparpiller mais je compte sur votre bienveillance.

Bonne journée.


   
Citation
Nath
 Nath
(@modocool)
Noble Member Admin
Inscription: Il y a 5 ans
Posts: 2279
 

Bonjour et bienvenue 😁

Moi je serais plus d'avis de ne pas parler de sa maladie en milieu professionnel.

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Pas parce qu il faut en avoir honte, mais parce que le monde du travail est sans pitié et que la plupart du temps, malheureusement ,ça se retourne contre soi.

Maintenant, il faut essayer de tirer quelque chose de positif de cette épreuve.

Déjà d en tirer une leçon : ne plus parler de sa maladie a ses patrons .

Ensuite, prévoir une personne de confiance qui puisse gérer le côté administratif, quand la dépression prend le dessus.

Et ne pas se laisser abattre par cet échec, parce qu'on va leur prouver a tous qu on est une battante et qu'on va se retrouver un poste ou ou sera bien.

Courage !


   
Fantomette reacted
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Olivia66
(@olivia66)
New Member
Inscription: Il y a 4 ans
Posts: 4
Début du sujet  

@modocool

Merci pour l’accueil chaleureux et les conseils. Oui clairement j’ai manqué de clairvoyance et me suis tirée une balle dans le pied en parlant de ma maladie. J’en tirerai à l’avenir les enseignements.  Et c’est vrai que c’est important d’avoir quelqu’un sur qui compter pour pouvoir relayer quand la dépression est trop forte et paralysante. 
J’espère bien vite retrouver un emploi dans lequel je puisse m’épanouir, j’ai beau être bipolaire je suis une battante qui me suis toujours relevée après des épreuves vraiment difficiles. Comme beaucoup d’entre nous je pense.

Merci encore et belle fin d’après-midi. 


   
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Nath
 Nath
(@modocool)
Noble Member Admin
Inscription: Il y a 5 ans
Posts: 2279
 

Oui, voilà, super ! 😀 

 


   
Olivia66 reacted
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ver00
(@ver00)
Famed Member
Inscription: Il y a 6 ans
Posts: 3016
 

@Olivia66,

 

Tu es très courageuse et c'est tout à ton honneur d'avoir voulu être franche avec ton patron . Vraiment, tu es quelqu'un de bien . Ne l'oublie pas ; C'est seulement le monde qui n'est pas prêt , les gens ont peur, ils ne comprennent pas .

En tout cas, vu ton implication dans le travail, tu ne peux que retrouver . Bonne chance, et garde confiance en toi !


   
Fantomette reacted
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Fantomette
(@fantomette)
Noble Member
Inscription: Il y a 5 ans
Posts: 2103
 
Posté par: @modocool

Bonjour et bienvenue 😁

Moi je serais plus d'avis de ne pas parler de sa maladie en milieu professionnel.

Pas parce qu il faut en avoir honte, mais parce que le monde du travail est sans pitié et que la plupart du temps, malheureusement ,ça se retourne contre soi.

Maintenant, il faut essayer de tirer quelque chose de positif de cette épreuve.

Déjà d en tirer une leçon : ne plus parler de sa maladie a ses patrons .

Ensuite, prévoir une personne de confiance qui puisse gérer le côté administratif, quand la dépression prend le dessus.

Et ne pas se laisser abattre par cet échec, parce qu'on va leur prouver a tous qu on est une battante et qu'on va se retrouver un poste ou ou sera bien.

Courage !

Assez d accord et aussi du fait qu il ne s agit pas de se mettre une étiquette, la société s en charge assez bien...

Tu es Toi avant toute chose, et s accepter sans se cacher, ni se mettre à grand jour en disant moi je suis "bipolaire" ou "autiste" (par ex), tu n es pas obligée de tout dévoiler à tout le monde, après niveau hiérarchie sans entrer dans les détails tu peux simplement expliquer un peu avec sourire.

Ce n est que mon point de vue, mais sincèrement.


   
Olivia66 reacted
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Olivia66
(@olivia66)
New Member
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Posts: 4
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@ver00

Merci pour le soutien et le réconfort de ce message. J’essaye de reprendre le dessus, de rester positive et de me dire qu’en toute chose malheur est bon 😉 Je me suis faite tatouée l’année dernière une citation (du poète Khalil Gibran pour ceux qui connaissent peut être) qui compte beaucoup  pour moi. "Nul ne peut atteindre l’aube sans passer par le chemin de la nuit" Pour toujours me rappeler que chaque épreuve, période de désespoir, ou même moment de désespoir nous sert paradoxalement (mais logiquement aussi) à apprécier les jolis moments de notre vie. 
Toujours garder l’espoir et l’étincelle même quand tout paraît perdu d’avance car la vie est pleine de surprises et nous bipolaires sont plein de ressources et plus fort que nous le croyons souvent nous mêmes!

Belle soirée 


   
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ver00
(@ver00)
Famed Member
Inscription: Il y a 6 ans
Posts: 3016
 
Posté par: @olivia66

@ver00

Merci pour le soutien et le réconfort de ce message. J’essaye de reprendre le dessus, de rester positive et de me dire qu’en toute chose malheur est bon 😉 Je me suis faite tatouée l’année dernière une citation (du poète Khalil Gibran pour ceux qui connaissent peut être) qui compte beaucoup  pour moi. "Nul ne peut atteindre l’aube sans passer par le chemin de la nuit" Pour toujours me rappeler que chaque épreuve, période de désespoir, ou même moment de désespoir nous sert paradoxalement (mais logiquement aussi) à apprécier les jolis moments de notre vie. 
Toujours garder l’espoir et l’étincelle même quand tout paraît perdu d’avance car la vie est pleine de surprises et nous bipolaires sont plein de ressources et plus fort que nous le croyons souvent nous mêmes!

Belle soirée 

Oui, et même je dirais que la vie est un long escalier , et qu'entre chaque marche il y a le risque de tomber et un mal être, mais quand on arrive sur l'une d'elles , on est dans le bien être . On gravit les échelons et plus on monte, plus le risque de tomber est grand .  Le bonheur n'existerait pas sans le malheur, ce sont des binômes existentiels .


   
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Olivia66
(@olivia66)
New Member
Inscription: Il y a 4 ans
Posts: 4
Début du sujet  

@fantomette

Merci pour le conseil. Bien sûr que nous ne sommes pas "que bipolaires" nous sommes avant tout nous même, avec nos qualités, nos défauts, en somme nous avons notre propre personnalité. Il faut accepter sa maladie, arriver à une forme de résilience sans pour autant occulter qu’elle est là mais ne nous définit pas. C’est le travail que je dois sans doute encore accomplir. Et travailler ma confiance en moi. C’est elle qui permet d’être armé face à ce genre de situation et de ne pas inutilement se saborder (c’est une récurrence chez moi :/) et que l’autre nous mette une étiquette. 

Bonne soirée 


   
Fantomette reacted
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