Bonjour,
C'est mon premier message. Je suis enceinte de 6 mois et mon mari m'a quittée, presque du jour au lendemain, pour aller vivre chez son nouvel amour, celle qui l'a reboostée, celle qui l'a sortie de ses dépressions. Mon mari a eu de très forts épisodes dépressifs, avec envie suicidaire (dernière presque TS en nov), difficultés de sommeil, manque d'entrain et systématiquement, tous les 3-4 mois, grosse crise où il me faisait des reproches extrêmement durs, des projets professionnels dans tous les sens, mais qui n'aboutissaient pas. Il fumait énormément (cannabis, environ 25 par jour), était toujours fatigué. Et du jour au lendemain, il a arrêté de fumer, a changer ses habitudes alimentaires, à changer ses habitudes de sommeil (se réveille super tôt tous les jours), s'est mis à rencontrer plein de gens, à avoir de nouveaux projets professionnels, à me dire qu'il était heureux comme jamais, qu'il ne comprenait pas ce qu'il se passait mais que c'était plus fort que tout, comme si il était sous drogue, alors qu'il n'en prenait plus. Me disant qu'il ne méritait pas tout ce qui lui arrivait, que les gens l'adoraient, lui souriaient dans la rue, que ce qu'il vivait était plus fort que tout, même que nous...Puis il m'a dit qu'il avait rencontré une fille, qui n'était pas du tout son style physiquement, mais qu'à chaque fois qu'il parlait avec elle, il se sentait mieux et qu'elle l'avait embrassé. Bien que je sois enceinte et que nous ayons déjà un enfant, il est parti vivre chez elle deux jours après et refuse de nous donner une chance car avec elle c'est trop fort, il ne peut pas se tromper... Bien sur, en parallèle, il me fait tous les reproches du monde, et remonte même au tout début de notre relation...me dit qu'il ne m'a jamais aimé, qu'il s'est forcé à y croire, mais qu'on est trop différent, que je ne lui ai pas assez démontré mon amour, que les solutions que je lui proposais lors de ses dépressions n'étaient pas adaptées... que personne n'aurait réagit comme ça, que je suis trop froide, trop distante, que je range pas mon sac au bon endroit... des trucs compréhensibles, mais qui à mon sens ne justifient pas de mettre une famille à terre. Il veut continuer les discussions encore et encore, veut être mon ami, être là pour moi, mais à chaque fois, il ne me fait que des reproches et il me dit qu'il a la conscience tranquille, qu'il est heureux et que je ne devrais pas pleurer, pas souffrir car il m'a bien démontré que lui et moi c'était illusoire... une semaine qu'il m'a quitté et il me dit que je devrais déjà être remise.
Son frère est bipolaire, son neveu est malade (diagnostic non posé) et mon entourage, y compris médecins et psychologues, me disent qu'il est également bipolaire. Je pense que vous allez confirmer ?
Après sa dernière TS il a été voir une infirmière au CMP de notre ville, mais entre le moment ou j'ai pris rdv et le premier rdv, il était déjà dans sa nouvelle phase donc il a juste raconter sa vie, dit que tout allait bien, sauf avec moi. L'infirmière l'a vue 2 fois puis lui a dit qu'il n'avait pas besoin de revenir, elle lui a juste donné un dépliant pour le cas ou il n'arrivait pas à s'attacher à notre fille qui est encore dans mon ventre. A la base il a accepté le rdv pour burn out parental car depuis qu'il est père il ne va pas bien, il crie tout le temps, ne supporte pas les pleurs de notre fils, me dit qu'il n'était pas fait pour être père, et est parfois violent. Et je sais pourtant qu'il aime son fils, plus que tout...depuis qu'il est parti, il se comporte mieux avec notre fils, qu'il ne voit que 2 ou 3 heures tous les 2 ou 3 jours.
Aujourd’hui, je suis seule avec notre fils, je vis un drame, je vais me battre pour moi, pour mes enfants. Je ne sais pas quoi faire, je vais demander le divorce, même si je l'aime plus que tout. Je lui ai dit, mais il s'énerve à chaque fois...Si il est malade, j'aimerai tellement qu'il se soigne... mais comment lui en faire prendre conscience ? Mon premier souhait est qu'il ne se suicide pas, même si il ne revient pas, je ne veux pas à avoir à dire à mes enfants que leur père s'est suicidé...Je me demande aussi combien de temps va durer cette phase, si c'est bien une phase maniaque ?
Merci de vos réponses et désolée de ce pavé, ca me fait du bien d'écrire, j'ai besoin de soutien.
Bonjour, bienvenue et malgré le drame que vous vivez, je vous souhaite une bonne année. Celle qui vous apportera, sans nulle doute, une merveilleuse petite fille.
Personne ici n'est en mesure de vous dire que votre mari est effectivement atteint de troubles bipolaires. Par contre, il est évident que votre mari ne semble pas avoir une conduite habituelle, selon vos dires.
Vous ne devriez pas prendre de décisions à la va vite. Rien ne presse pour votre divorce. Si vraiment votre mari connait une phase de surexcitation anormale, il va finir par en redescendre, et probablement traverser une grave phase de dépression. Peut-être qu'il vous reviendra à ce moment-là et que vous pourrez le pousser à consulter de nouveau.
En attendant, vous ne devez penser qu'à vous, à votre fils et à votre bébé qui ressent tout ce que vous ressentez. Partagez de bons moments avec votre fils, reposez vous, profitez de vos amis, de votre famille. Ne laissez pas votre mari vous entrainer dans la tristesse. Il croit dur comme fer que tout va bien pour lui, et personne ne pourra lui faire changer d'avis, tant qu'il est dans cet état. Vous ne pouvez qu'attendre.
Alors prenez bien soin de vous.
Merci pour votre message. Le plus dur c'est bien sur de faire face à la situation et d'envisager mon avenir sans lui et mes enfants qui n'auront pas leur papa et leur maman auprès d'eux. Mais c'est vrai que je réfléchis beaucoup à une éventuelle bipolarité de son côté, même si je suis bien consciente que seul un médecin pourrait faire un réel diagnostic... savoir s'il est ou non bipolaire m'aiderait certainement à mieux comprendre et accepter cette rupture, et à adapter par la suite mon comportement, si besoin.
Bonjour,
Votre situation ressemble beaucoup à la mienne, donc je compatis... Ma femme est bien diagnostiquée bipolaire, elle a refait une crise fin septembre qui a nécessité une hospitalisation, et depuis elle me fait sensiblement les mêmes reproches que votre mari : elle croyait m'aimer, j'ai tout fait pour l'enfoncer, me reproche d'avoir été violent la veille de son hospitalisation, et me parle de divorce depuis. Elle a rencontré un homme à l'hôpital, me l'a caché au départ, mais maintenant j'ai reçu une demande de divorce, et elle vient d'emménager avec lui, emmène nos enfants là-bas (on fait une garde alternée), le tout en moins de 2 mois. Elle ne voit aucun problème à tout ça, alors qu'il y a 3,5 mois tout allait bien entre nous. Si quelqu'un a le malheur de remettre en case son comportement, c'est qu'on la juge et qu'on ne respecte pas ses choix. Après difficile de savoir si c'est lié à sa bipolarité, bien sûr que ça a un impact, mais au jour d'aujourd'hui elle semble revenue dans un état "stable" (même si elle ne prend pas son traitement correctement) dans le sens où ça ne part pas non plus dans tous les sens. Il faut juste aller comme elle dit et vite : hier elle m'a pris le lit de ma fille et j'ai 3 jours pour en trouver un autre, mais ça aussi c'est normal pas de pb pour elle 😉
Désolé du coup je n'ai pas de solution à vous apporter, moi je me dis qu'à part accepter je n'ai pas bien le choix, mais pour mon cas ça traîne depuis bientôt 4 mois donc un peu différent, mais ces changements subits de personnalité c'est vrai que c'est ultra violent pour nous ... Courage en tout cas.
Poser un diagnostic ne se fait pas du jour au lendemain. Et tant que votre mari ne consulte pas, ce n'est pas prêt de se faire. Mais est-ce vraiment utile de mettre un nom sur ce qui le tourmente ? Ce que vous racontez ressemble fort à un trouble, quel qu'il soit. Donc oui, il a un problème, qu'il ne veut pas reconnaitre, et ce problème vous gâche la vie. A vous de voir ce que vous voulez faire de cet état de fait. Mais ce n'est pas votre priorité aujourd'hui. Et de toute façon, vous ne pouvez rien faire tant que votre mari restera sur son nuage. Ne pensez qu'à vous, à vos enfants, votre bébé qui a besoin de sérénité. Et oui, je sais que c'est facile à dire. Mais je suis passée par ce que vous vivez actuellement, il y a très longtemps, dans d'autres circonstances, alors je peux comprendre. Essayez de vous trouver un nuage, vous aussi. Ne laissez pas trop de pensées négatives vous envahir et gâcher votre fin de grossesse.
Bon courage.
