Bonsoir à tous,
Je me présente, Léa 26 ans fille d'un papa bipolaire diagnostiqué depuis quasiment 10 ans, âgé de 62 ans.
Je viens de m'inscrire ici car je me retrouve assez démunie. Je n'ai jamais eu une très bonne relation avec mon père, dans le sens ou nous n'avons jamais été réellement proche.
Pour raconter rapidement mon histoire, mon père a commencé a faire des depressions en 2008 suite à la crise financière ayant eu un impact sur son boulot. Il n'avait plus gout en rien, restait des journées entières dans sa chambre, ne se lavait pas... J'étais assez jeune à cette époque donc mes souvenirs sont assea vagues. Il ne me semble pas qu'il faisait des épisodes de manie à cette époque, c'était vraiment depression + anti depresseurs.
J'étais très proche de ma mère à cette époque et je prenais mon père pour "le méchant qui ne veut jamais rien faire" je n'avais pas conscience à l'époque qu'il était malade et ma mère ne nous expliquait pas et le faisait plutôt passer pour le "méchant" celui qui nous abandonnait... Elle a fini par le tromper et le quitter quasiment du jour au lendemain il y a 7/8 ans. Il a commencé a avoir des phases de manie à partir de là et se faire diagnostiquer bipolaire dans la foulée.
S'en sont suivis des années compliquées, je suis restée seule avec mon frère et lui ma mère nous ayant laissé pour refaire sa vie. J'ai quitté le domicile depuis 3 ans maintenant et il se retrouve donc seul dans une grande maison...
Porté sur la boisson depuis de nombreuses années, il alterne depuis cette période les phases de manie à dépenser beaucoup d'argent, à ne plus dormir, à vouloir faire 6 boulots en même temps et les phases depressives ou nous n'avons pas de nouvelles de lui, ou il se met en arrêt maladie, ou il n'ouvre pas ses volets, ne sort pas, ne mange pas, ne se lave pas etc... Il est suivi par un psychiatre (quand il va aux rdv...)
J'ai longtemps culpabilisé de n'avoir rien fait, de ne pas avoir pris conscience plus tôt qu'il était malade et qu'il avait besoin d'aide. Je me fais moi même suivre par une psychologue pour me soulager et déculpabiliser.
Je rejoins ce forum ce jour car j'ai reçu un appel hier de mon ancienne voisine (une 3ème grand mère pour moi) qui s'inquiétait de ne pas voir de signe de vie de sa part depuis plusieurs jours, rien dans ses poubelles, de ne pas voir les fenêtres s'ouvrir etc. Elle a été sonné à sa porte, il est tout de même venu ouvrir et l'a vu très amaigri. J'avais eu des nouvelles il y a quelques jours car je lui ai souhaité la fête des pères par sms, il ne répond pas au téléphone... Ma crainte est de retourner le voir un jour et de le trouver sans vie car il se serait laissé mourir...
J'aimerais l'aider mais je ne sais pas comment. Je m'en veux de ne pas l'avoir fait avant mais j'essaye de déculpabiliser (notamment grâce aux paroles de ma psy) j'étais jeune et influencée négativement par ma mère... J'étais également persuadé qu'il s'agissait d'un manque de volonté de sa part, comme beaucoup de personnes qui ne cherchent pas à comprendre. Je suis très renseignée depuis 2/3 ans et j'essaye parfois d'avoir des paroles encourageantes envers lui même si notre relation est assez étrange, nous ne sommes pas doués en communication ni en démonstration de sentiments.
Je vais aller le voir demain, et essayer de discuter un peu avec lui. J'aimerais appeler son psychiatre avec lui et prendre rdv, voire même y aller avec lui. Je compte lui demander comment je peux l'aider, lui demander s'il serait ok pour que j'appelle une femme de ménage ou quelqu'un pour venir lui apporter à manger.
J'espère recueillir ici des témoignages de personnes bipolaires qui pourraient me dire ce qu'elles ressentent dans ces périodes dépréssives, si des proches les ont aidé, comment ont elle fait ? Qu'est ce qui fait du bien lorsque vous êtes au plus bas ?
De même pour les proches de personnes bipolaires, que mettez vous en oeuvre pour soutenir et aider ?
Je vous remercie par avance pour votre aide et vos témoignages et vous souhaite d'ors et déjà une bonne soirée.
Léa
Bonjour Léa. Tout d'abord ta psy a vraiment raison quand elle te dit de ne pas culpabiliser. C'est une maladie complexe à comprendre quand on la vie alors quand on est témoin j'imagine que c'est encore plus difficile. On ne voit les choses que de l'extérieur. Et puis en tan qu'enfant ce n'est pas le rôle de prendre soin de l'adulte normalement.
Pour ce qui est des phases basses pour la part, c'est comme ci toutes les couleurs devenaient grises et comme si tout avait un goût de cendre. Avec une douleur sourde dans le ventre qui prend toute la place. Mon cerveau cesse de fonctionner correctement, tout est ralenti et fade. Impossible de voir la beauté de la vie qui n'existe plus dans ces moments là. Tout cela devient insoutenable et des idées suicidaires s'imposent à moi.
Ce n'est que mon vécu. Chaque personne est unique et vie les choses à sa façon.
Ce qui m'aide dans ces moments là, c'est quand mon conjoint se montre compréhensif et bienveillant. Il m'aide en m'encouragent à effectuer les tâches quotidiennes (ex me brosser les dents, me lever...) et ne me culpabilise pas lorsque je reste en pyjama sans avoir la force de me laver. C'est très important pour moi de ne pas me culpabiliser. Je le fais déjà toute seule et ça a grave les idées morbides ("je ne sert à rien, ils seront mieux sans moi...)
Ça m'aide aussi beaucoup quand il prend rdvs chez le psychiatre pour moi quand je n'ai pas la force dans ces périodes basses.
Voili coilou, encore une fois ce n'est que mon vécu et mon point de vue 😊
Belle soirée à toi, prends soin de toi surtout, c'est important de penser à soi
Bonjour Léa. Tout d'abord ta psy a vraiment raison quand elle te dit de ne pas culpabiliser. C'est une maladie complexe à comprendre quand on la vie alors quand on est témoin j'imagine que c'est encore plus difficile. On ne voit les choses que de l'extérieur. Et puis en tan qu'enfant ce n'est pas le rôle de prendre soin de l'adulte normalement.
Je suis entièrement d'accord avec @mily
Bonsoir Mily et Choupie,
un grand merci pour vos retours.
En effet je travaille beaucoup sur moi aussi pour ne pas m’en vouloir, l’important étant qu’aujourd’hui je ne pense plus comme ça et que j’essaye de faire de mon mieux pour l’aider.
@Mily un grand Merci de m’avoir partagé ton ressenti, ça m’aide pour tenter de comprendre ce que vous pouvez ressentir.
je crois comprendre qu’il faut tout faire pour être dans la compréhension et surtout éviter tout jugement même si certains comportements peuvent nous irriter…
je vais lui demander s’il serait ok pour que je prenne rdv avec son psychiatre, s’il veut prendre une douche ou manger un morceau, sans le forcer. Je pense qu’il sera touché de voir que je prends du temps pour lui ce que je n’ai pas forcément fait jusqu’à présent.
@lea92 vas y progressivement surtout si vous n'avez pas l'habitude de ce genre de relation, il pourrait se sentir diminuer. Ce n'est pas la même relation conjoint /conjointe que père /fille.
Le plus important de mon point de vue serait le rendez-vous avec le psychiatre d'après les informations que tu donnes.
Encore une fois, ce n'est que mon point de vue à moi. Fais comme tu le sens toi.
