Une situation d'éch...
 
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Une situation d'échec m'a amenée à vivre 20 ans avec une bipo

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 Anonyme
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Début du sujet  

Bonjour. 

J'ai vécu près de 20 ans avec une bipolaire borderline non diagnostiquée. 20 années d'une vie de couple décousue où chacun nourrissait et entretenait la pathologie de l'autre - je souffrais d'une névrose d'échec - ; 20 années d'une cohabitation faite d'habitudes, de replis sur soi, de frustrations et, pour résumer, d'autodestruction partagée.  

J'ai rencontré mon ex il y a près de 22 ans ; c'était ma première vraie petite amie et j'étais, pour ainsi dire, sa première vraie liaison. Elle était déconcertante : froide et distante, versatile et capricieuse. Je ne pensais pas forcément faire ma vie avec elle - je suivais alors une psychothérapie que j'ai malheureusement abandonné losque nous nous sommes mis ensemble - et puis, franchement, pour moi c'était la reine des chi*uses. Mais je doutais de moi, de ce que je voyais et ressentais. La névrose d'échec est une belle garce ; elle implique une très mauvaise estime de soit et conduit à enchaîner les périodes de dépression. 

Notre couple a commencé à imploser lorsqu'elle est tombée enceinte- elle ne voulait pas d'enfant - et son état s'est, dès lors, gravement détérioré. Dépression,  envies suicidaires, rejet de sa grossesse et du bébé avec violences (elle se donnait des coups de poings dans le ventre quand le bébé bougeait). Jusqu'à la survenue d'une phase maniaque de légende durant laquelle elle m'a quitté en amenant notre fils de deux ans, avant d'exploser en plein vol lors de la phase dawn qui suit toujours.

Dès lors elle a traversé un véritable enfer, avec des alternances de phases maniaques et dépressives dans la même journée et, même, dans l'heure et l'impossibilité de supporter qui que ce soit, dont notre bébé. J'ai du élever ce dernier seul, pendant des mois. 

Heureusement pour notre fils et pour elle, elle a été prise en charge - psychiatrique - très tôt, après son accouchement et assez bien accompagnée. Mais on n'envisageait pas encore un trouble bipolaire. 

J'ai entamé une thérapie par instinct de survie, parce que je pensais être responsable de tout et que je pensais pouvoir tout réparer et la reconquérir.

Au bout d'une année elle a été diagnostiquée bipo et a fini, après moultes essais, à plus ou moins se stabiliser. 

Nous sommes séparés depuis plus de deux ans et nous avons la garde alternée de notre fils. Je me reconstruit doucement et j'apprend à m’aimer. Elle, je ne sais pas ; on se voit peu et on se parle peu car on s'insupporte mutuellement. Mais, pour tout dire, elle n'est plus que l'ombre d'elle même. Je pense que notre fils est toutefois un moteur qui l'aide à avancer. C'est un garçon très épanoui et joyeux ; il est suivi de près depuis sa naissance.

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Si je dois être honnête avec moi-même, je dirais que le fait qu'elle m'ait quitté est la meilleure chose qui me soit arrivée ; après la naissance de mon fils. 

J'ai changé et je ne suis plus compatible avec ce genre vie, ni avec ce type de problématique. En ce sens, je pense que tout le monde n'est pas fait pour vivre avec un bipo et je me demande, avec de plus en plus de force, si nombre de ceux qui le font ne le font pas pour des raisons qui sont propres à leur propre pathos (enfance, traumatismes, névroses, etc). 

La question est posée...

Ce message a été modifié Il y a 5 ans par

   
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Hect
 Hect
(@deus-ex-machina)
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Posté par: @corvo

Bonjour. 

J'ai vécu près de 20 ans avec une bipolaire borderline non diagnostiquée. 20 années d'une vie de couple décousue où chacun nourrissait et entretenait la pathologie de l'autre - je souffrais d'une névrose d'échec - ; 20 années d'une cohabitation faite d'habitudes, de replis sur soi, de frustrations et, pour résumer, d'autodestruction partagée.  

J'ai rencontré mon ex il y a près de 22 ans ; c'était ma première vraie petite amie et j'étais, pour ainsi dire, sa première vraie liaison. Elle était déconcertante : froide et distante, versatile et capricieuse. Je ne pensais pas forcément faire ma vie avec elle - je suivais alors une psychothérapie que j'ai malheureusement abandonné losque nous nous sommes mis ensemble - et puis, franchement, pour moi c'était la reine des chi*uses. Mais je doutais de moi, de ce que je voyais et ressentais. La névrose d'échec est une belle garce ; elle implique une très mauvaise estime de soit et conduit à enchaîner les périodes de dépression. 

Notre couple a commencé à imploser lorsqu'elle est tombée enceinte- elle ne voulait pas d'enfant - et son état s'est, dès lors, gravement détérioré. Dépression,  envies suicidaires, rejet de sa grossesse et du bébé avec violences (elle se donnait des coups de poings dans le ventre quand le bébé bougeait). Jusqu'à la survenue d'une phase maniaque de légende durant laquelle elle m'a quitté en amenant notre fils de deux ans, avant d'exploser en plein vol lors de la phase dawn qui suit toujours.

Dès lors elle a traversé un véritable enfer, avec des alternances de phases maniaques et dépressives dans la même journée et, même, dans l'heure et l'impossibilité de supporter qui que ce soit, dont notre bébé. J'ai du élever ce dernier seul, pendant des mois. 

Heureusement pour notre fils et pour elle, elle a été prise en charge - psychiatrique - très tôt, après son accouchement et assez bien accompagnée. Mais on n'envisageait pas encore un trouble bipolaire. 

J'ai entamé une thérapie par instinct de survie, parce que je pensais être responsable de tout et que je pensais pouvoir tout réparer et la reconquérir.

Au bout d'une année elle a été diagnostiquée bipo et a fini, après moultes essais, à plus ou moins se stabiliser. 

Nous sommes séparés depuis plus de deux ans et nous avons la garde alternée de notre fils. Je me reconstruit doucement et j'apprend à m’aimer. Elle, je ne sais pas ; on se voit peu et on se parle peu car on s'insupporte mutuellement. Mais, pour tout dire, elle n'est plus que l'ombre d'elle même. Je pense que notre fils est toutefois un moteur qui l'aide à avancer. C'est un garçon très épanoui et joyeux ; il est suivi de près depuis sa naissance.

Si je dois être honnête avec moi-même, je dirais que le fait qu'elle m'ait quitté est la meilleure chose qui me soit arrivée ; après la naissance de mon fils. 

J'ai changé et je ne suis plus compatible avec ce genre vie, ni avec ce type de problématique. En ce sens, je pense que tout le monde n'est pas fait pour vivre avec un bipo et je me demande, avec de plus en plus de force, si nombre de ceux qui le font ne le font pas pour des raisons qui sont propres à leur propre pathos (enfance, traumatismes, névroses, etc). 

La question est posée...

Bonjour

 

j’ai lu tout ton pavé parce que j’ai la Foi mais c’est périssant d’ennui..

névrose d'échec ?? Ça existe encore ce truc ?! Vive la psychanalyse 😳 

en 1900 je peux comprendre mais en 2019 😱 

no comment..

Courage pour la suite..  


   
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olivier
(@pistolstar)
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Posts: 368
 

Bonjour, la bipolarité n'est pas la première caractéristique d'une personne. En tout cas pas de tous. Personne n'est fait pour vivre avec tout le monde.

Ça c'est passé comme ça avec votre ex-compagne (prise en charge tardive, vos deux personnalités) mais généraliser à tout les bipolaire en disant qu'on est des infréquentable c'est un peu sévère pour le moins. 

Beaucoup de bipolaires ont une vie épanouis et ont de belles relations, et inversement des gens "normaux" sans problème psy ont des vie amoureuse et des relations affectives très compliqués.

Alors certes c'est parfois pas une sinécure de vivre avec un bipolaire qui n'est pas stabilisé, mais a mon sens pas plus qu'avec n'importe quel personne qui ne se contrôle et connais pas. 

Par rapport a ce que vous avez vécu j'espère que votre ex femme va quand même trouver un équilibre et comprendre qu'elle est dans le même bateau qu'environ toute l'humanité, et que votre petit gars se porte le mieux du monde.
Si aujourd'hui vous sentez un soulagement à la fin de votre relation tant mieux.

Mais je suis sûr qu'il n'y avait pas que du mauvais chez cette femme sinon vous n'auriez pas passé tant de temps avec elle.

Mais c'est sûr tout le monde n'est pas prêt a supporter certain état psy. J'ai moi-même une amie borderline et les premières années j'ai beaucoup pris sur moi comprenant que cette femme avait besoin de relation stable plutôt que d'essayer de se prouver que le monde entier allait l'abandonner. Aujourd'hui ça va mieux et elle évolue.

Alors peut être que c'est a vous en en ayant conscience de faire un pas vers votre ex compagne, sans pour autant vous mettre a mal émotionnellement mais en tout ca pour lui apporter un soutient.

 

   
Hect reacted
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 Anonyme
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Début du sujet  
"j’ai lu tout ton pavé parce que j’ai la Foi mais c’est périssant d’ennui.."

Oui, périssant d'ennui, mais si réel, pourtant.  

"névrose d'échec ?? Ça existe encore ce truc ?! Vive la psychanalyse 😳 

en 1900 je peux comprendre mais en 2019 😱 

no comment.."

Le terme psy usuel c'est situation d'échec et c'est un mot que l'on met sur un maux. Ça existe, oui. 

la bipolarité n'est pas la première caractéristique d'une personne. En tout cas pas de tous. Personne n'est fait pour vivre avec tout le monde.

Ça c'est passé comme ça avec votre ex-compagne (prise en charge tardive, vos deux personnalités) mais généraliser à tout les bipolaire en disant qu'on est des infréquentable c'est un peu sévère pour le moins. 

Sévère oui et ce n'est absolument pas ce que j'ai insinué. Je parle d'une expérience personnelle et de sentiments qui me sont propres. 

Beaucoup de bipolaires ont une vie épanouis et ont de belles relations, et inversement des gens "normaux" sans problème psy ont des vie amoureuse et des relations affectives très compliqués.

Alors certes c'est parfois pas une sinécure de vivre avec un bipolaire qui n'est pas stabilisé, mais a mon sens pas plus qu'avec n'importe quel personne qui ne se contrôle et connais pas. 

 Je suis entièrement d'accord avec vous. 
Si aujourd'hui vous sentez un soulagement à la fin de votre relation tant mieux.

Mais je suis sûr qu'il n'y avait pas que du mauvais chez cette femme sinon vous n'auriez pas passé tant de temps avec elle.

Je ne suis pas vraiment soulagé puisque nous avons gardé le contact et que je continu à lui rendre des services, notamment en ce qui concerne la garde de notre fils et que, parfois, son état et ses "lubies" me causent du souci. Je ne suis pas indifférent à sa souffrance, non plus ;  toutefois, la rupture m'a permis de me remettre en question et de changer, pour mon plus grand bien, celui de mon fils et la gestion, à distance, des rapports avec mon ex (garder son calme, désamorcer les conflits, etc). 

Non, il n'y a pas que du mauvais chez elle et je n'ai pas insinué le contraire, mais nous avons été ensemble, l'un comme l'autre, à mon sens, pour de très mauvaises raisons (entretenir notre pathos et ne surtout pas changer).

Alors peut être que c'est a vous en en ayant conscience de faire un pas vers votre ex compagne, sans pour autant vous mettre a mal émotionnellement mais en tout ca pour lui apporter un soutient.

 

Je l'ai ramassé à a petite cuillère après son départ et sa chute en plein vol, alors que sa famille - excepté sa sœur - et ses amis n'étaient pas présents. J'ai été la voir et la soutenir lors de ses passages en HP. J'ai l'ai accueilli quand elle a voulu revenir et sans trop y croire. Et tout ceci malgré ses lubies, ses agressions verbales, sa non reconnaissance, etc. 

Elle reste la mère de mon fils et je lui suis reconnaissant de l'avoir protégé de tout ça et d'avoir tant évolué. Je serais toujours là s'il y a besoin, mais avec une distance et sans rien attendre d'elle. On est comme chien et chat et je doute que cela change. 

Sinon, merci à vous Olivier, vos paroles sont pleines de bon sens et c'est constructif d'échanger avec vous. 

Ce message a été modifié Il y a 5 ans 3 fois par

   
olivier reacted
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kust
 kust
(@kust)
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Posté par: @neviim
Posté par: @corvo

Bonjour. 

J'ai vécu près de 20 ans avec une bipolaire borderline non diagnostiquée. 20 années d'une vie de couple décousue où chacun nourrissait et entretenait la pathologie de l'autre - je souffrais d'une névrose d'échec - ; 20 années d'une cohabitation faite d'habitudes, de replis sur soi, de frustrations et, pour résumer, d'autodestruction partagée.  

J'ai rencontré mon ex il y a près de 22 ans ; c'était ma première vraie petite amie et j'étais, pour ainsi dire, sa première vraie liaison. Elle était déconcertante : froide et distante, versatile et capricieuse. Je ne pensais pas forcément faire ma vie avec elle - je suivais alors une psychothérapie que j'ai malheureusement abandonné losque nous nous sommes mis ensemble - et puis, franchement, pour moi c'était la reine des chi*uses. Mais je doutais de moi, de ce que je voyais et ressentais. La névrose d'échec est une belle garce ; elle implique une très mauvaise estime de soit et conduit à enchaîner les périodes de dépression. 

Notre couple a commencé à imploser lorsqu'elle est tombée enceinte- elle ne voulait pas d'enfant - et son état s'est, dès lors, gravement détérioré. Dépression,  envies suicidaires, rejet de sa grossesse et du bébé avec violences (elle se donnait des coups de poings dans le ventre quand le bébé bougeait). Jusqu'à la survenue d'une phase maniaque de légende durant laquelle elle m'a quitté en amenant notre fils de deux ans, avant d'exploser en plein vol lors de la phase dawn qui suit toujours.

Dès lors elle a traversé un véritable enfer, avec des alternances de phases maniaques et dépressives dans la même journée et, même, dans l'heure et l'impossibilité de supporter qui que ce soit, dont notre bébé. J'ai du élever ce dernier seul, pendant des mois. 

Heureusement pour notre fils et pour elle, elle a été prise en charge - psychiatrique - très tôt, après son accouchement et assez bien accompagnée. Mais on n'envisageait pas encore un trouble bipolaire. 

J'ai entamé une thérapie par instinct de survie, parce que je pensais être responsable de tout et que je pensais pouvoir tout réparer et la reconquérir.

Au bout d'une année elle a été diagnostiquée bipo et a fini, après moultes essais, à plus ou moins se stabiliser. 

Nous sommes séparés depuis plus de deux ans et nous avons la garde alternée de notre fils. Je me reconstruit doucement et j'apprend à m’aimer. Elle, je ne sais pas ; on se voit peu et on se parle peu car on s'insupporte mutuellement. Mais, pour tout dire, elle n'est plus que l'ombre d'elle même. Je pense que notre fils est toutefois un moteur qui l'aide à avancer. C'est un garçon très épanoui et joyeux ; il est suivi de près depuis sa naissance.

Si je dois être honnête avec moi-même, je dirais que le fait qu'elle m'ait quitté est la meilleure chose qui me soit arrivée ; après la naissance de mon fils. 

J'ai changé et je ne suis plus compatible avec ce genre vie, ni avec ce type de problématique. En ce sens, je pense que tout le monde n'est pas fait pour vivre avec un bipo et je me demande, avec de plus en plus de force, si nombre de ceux qui le font ne le font pas pour des raisons qui sont propres à leur propre pathos (enfance, traumatismes, névroses, etc). 

La question est posée...

Bonjour

 

j’ai lu tout ton pavé parce que j’ai la Foi mais c’est périssant d’ennui..

névrose d'échec ?? Ça existe encore ce truc ?! Vive la psychanalyse 😳 

en 1900 je peux comprendre mais en 2019 😱 

no comment..

Courage pour la suite..  

😅😅😅


   
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olivier
(@pistolstar)
Reputable Member
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Ca fait toujours du bien de discuter. Ce ne sont pas des situations faciles a vivre.  Mais je trouve qu'il se dégage beaucoup de positif de votre experience.

Vous avez une vision lucide et paré pour la suite 🙂

 


   
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Nath
 Nath
(@modocool)
Noble Member Admin
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@corvo

Bonjour,

Pas grand chose à rajouter a ce qu a déjà dit Olivier 😉

Je ne sais pas si tout le monde est fait pour vivre avec une personne malade, mais ce qui est sûr, c est que l Amour permet de repousser nos limites. Et malgré les moments difficiles qu on a traversés, mon chéri et moi, si c était a refaire, je le referai. Car c est ma plus belle histoire d amour.

Quand une histoire nous rend plus malheureux qu heureux, il faut savoir se remettre en question ou se résoudre a se quitter pour aller mieux chacun de son côté. Je ne connais pas votre maladie, mais j espère que vous trouverez un jour la sérénité.  Et j espère aussi que vous pourrez prendre assez de recul pour pouvoir apporter du soutien a votre ex femme qui doit traverser des moments très difficiles. Mais ça, vous devez le savoir, car en 20 ans, vous avez du bien vous documenter sur sa maladie.

Bon courage a vous deux.


   
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Hect
 Hect
(@deus-ex-machina)
Noble Member
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Posté par: @modocool

ce qui est sûr, c est que l Amour permet de repousser nos limites. 

💚  👌

 

 

💚


   
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