Il s’agit de @lisa98, membre de notre communauté, qui nous a envoyé son témoignage par e-mail . En le lisant, ce témoignage peut avoir un côté descriptif ( d’une personne bipolaire ), mais on peut également apercevoir le côté effrayant d’une jeune femme en détresse face à une maladie qui lui fait perdre pied, et dont elle ne sait plus comment faire pour vivre avec sans passer par la case hospitalisation … Tel un petit SOS d’une bipolaire en détresse, découvrez son histoire …
Ma bipolarité, ma bataille … Témoignage
Je me présente, Lisa, 19 ans, suivant l’actualité de ce site depuis peu. J’ai enfin franchi le cap de m’inscrire, simplement parce qu’aujourd’hui, je me rends compte que je tourne en rond.
J’aimerai donc faire part de mon expérience personnelle, voir si certains où certaines ressentent ou vivent des choses similaires.
Pour commencer, j’ai été diagnostiquée bipolaire de type 1 très tôt, il y a un an de cela, suite à une quatrième hospitalisation d’urgence en centre psychiatrique. Pour résumer le nombre et la durée de mes hospitalisations : Vous pouvez diviser un an d’une vie en quatre fois !
Je ressors d’une situation familiale compliquée : Violences, dégradations, mensonges, manipulations… Et d’échecs cuisants tout au long de ma scolarité, traduisant une oppression face au harcèlement que je subissais.
Je dois ajouter que vers mes douze ans, un test de Q.I. m’a été fait, révélant 134. Ce que mes parents ne comprenaient pas face à mon échec scolaire, ce qu’ils ne voyaient pas, c’était mon esprit artistique très développé.
Pour parler de mes symptômes, tout a commencé par des dépressions, que les médecins qualifiaient de « durs passages de l’adolescence » : Tentatives de suicides multiples, mutilations graves, phobies scolaires et sociales. Puis un autre facteur se déclencha : Des hallucinations auditives qui me renfermait dans ce que j’appelais « une autre réalité ». Suite à deux hospitalisations d’urgences, les médecins posèrent l’hypothèse d’une schizophrénie de type paranoïde. Mais avant que leurs doutes soient confirmés, ils virent que j’étais devenue complètement à l’inverse de ce qui se présentait auparavant : Euphorique, hyperactive, dépensière compulsive, faisant des projets fous et multiples sans se poser plus de questions que cela… Je mettais ma vie en danger par des actes répondants à un manque d’adrénaline, qui comblerait ce vide constant en dépression.
Ce n’est qu’à ma dernière hospitalisation que mon nouveau praticien posa son diagnostic, il observa chez moi deux phases changeantes sur le long terme. De l’anxiété constante, des insomnies sans ressentir de fatigue physique, de l’hyper conscience, de l’hyper sensibilité, tout cela il me le citait, au fur et à mesure qu’il m’analysait.
J’ai eu une période où je prenais ma dépression pour une autre moi.
Les hallucinations s’arrêtèrent, et le traitement bipolaire s’instaura : Thymorégulateur, antidépresseur, anxiolytique.
Seulement, même après tout cela, je n’en vois pas le bout. Je suis incapable de tenir des études ou un travail, mes relations amoureuses sont désastreuses : Le ou la conjointe ne supportant pas mes changements difficilement supportables; et moi-même n’arrivant pas à m’attacher, aimant obsessivement puis détestant. Je ne peux même pas rester statique dans une ville, je déménage très régulièrement.
Je suis jeune, me direz-vous, et ce n’est que le début, seulement, je ne suis pas comprise autour de moi, vous connaissez cette sensation de vide, de solitude, je la ressens, tous les jours. Elle me donne parfois la nausée, parfois la migraine, et je ne sais plus quoi faire pour y remédier. Les médecins pensent à me faire à nouveau hospitalisée, chose qui m’effraie.
Si je vous écris aujourd’hui, c’est que j’ai besoin de me libérer, peut être de trouver conseil auprès de vous, bipotes, de sortir la tête de l’eau, car je crains toujours ma maladie en ce jour, alors que l’on me dit souvent de m’en faire une alliée…
Merci de votre attention.

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