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A la découverte de la bipolarité..

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Donang
(@dd44)
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Bonjour à tous,
je suis nouvelle sur ce forum, et dans la connaissance de la bipolarité que je découvre depuis quelques jours...
J'ai rencontré mon amoureux, il y a presque 2 ans. Cela fait un an que je vis avec lui, chez lui. Je n'ai pas tout de suite saisi sa bipolarité. En fait, il me l'avait dit, en minimisant un peu. Pour ma part, je connaissais le terme, mais je pensais que c'était comme une sorte de dépression, passagère et sans gravité. J'avais entendu parler de variations d'humeur mais rien de plus. Voilà ce que je savais de la maladie.
Sauf qu'il y a 3 semaines, un soir, sur une broutille c'est parti en feu de brousse.. C'est vraiment l'image que j'en ai. Une étincelle et tout s'est embrasé... Ne sachant pas encore à qui (ou plutot quoi) j'avais à faire, j'ai tenu tête. Ce qui a fait qu'à 4h du matin, je me suis rhabillée, quand, odieux, il m'a dit "casse-toi" "tu seras mieux avec ton ex-mari" (divorcée depuis 10 ans donc vraiment incongru) ... Et je suis partie marcher. Bref beaucoup de larmes, de questions aussi sur un éventuel déménagement. Je reviens à la maison 30mins plus tard, lance 2/3 piques, et là, il se relève du lit, casse un peu tout sur son passage, dans la cuisine du verre par terre, il est pied nu, et là, je tente de le prendre dans mes bras pour éviter qu'il ne se blesse. Grave erreur, il se retourne contre moi et essaye de me saisir, puis de me pousser puisque je lui échappe. Je tombe mollement par terre et il tente de m'attraper les chevilles en hurlant "il parait que je suis violent!". J'ai de sacrés ongles que je lui enfonce immédiatement dans les poignets et il me lâche. La crise de violence passée, nous rangeons en silence et nettoyons, il devait être 5h du matin..
Le lendemain, un peu paniquée quand même, je réfléchis à ma fuite, contacte mon meilleur ami, qui me parle de bipolarité, et me met en garde. C'est ce jour-là que j'ai découvert l'ampleur de cette maladie.
Depuis ce jour, il a accepté d'en discuter. Il avait été diagnostiqué lors d'une crise avec son ex-femme il y a 13 ans qui avait donné lieu à une hospitalisation. A l'époque il prenait de la dépamide, mais il n'a suivi son traitement que 2 ans, puisque ses nouveaux projets professionnels le galvanisaient suffisamment pour générer du bien-être, il a décidé d'arrêter tout seul. Depuis plus rien. Ni thérapie, ni traitement médicamenteux.
Suite à cette crise nocturne, il a de lui-même trouvé un psychiatre, et ce dernier n'a pas voulu lui prescrire de régulateur. Sauf qu'une autre crise est survenue la semaine dernière. Cette fois pas de violence physique, mais verbale: 2/3 insultes qui m'étaient destinées, mais surtout il s'est fait du mal, en 20 mins il a du boire 2l de bière ( il ne boit quasiment jamais et si quelque fois un pétard trone dans le cendrier, c'est vraiment rare). Puisque je m'étais renseignée sur la maladie, j'ai adopté, je pense, une attitude plutot zen, en posant des questions, en ne lui imposant pas ma présence, je lui ai demandé si je pouvais l'approcher, mais non... Bref je ne l'ai pas contrarié et suis restée très calme .. Au bout de 2h à mon insu, il a pris la voiture et est parti seul au bord de mer (nous habitons à 5mins de la plage). Je sais qu'un ami de confiance l'a rejoint. Tant mieux, c'était une sécurité pour moi.
Mais je m'interroge beaucoup sur son type de bipolarité. Je ne le reconnais que très peu dans ce que je lis des témoignages. Par exemple, en 2 ans, il n'y a eu que 4 ou 5 crises verbales agressives chacune n'a duré que quelques heures . Lors de certaines phases, pas de sexualité débridées, ni dépenses excessives, peut-être une manie du rangement, il aime ranger, chez nous c'est nickel. Mais pas à outrance tout de même. Je ne l'ai vu qu'une fois "dérailler" et bloquer comme un disque rayé sur le même sujet sur internet à propos d'un problème. Il est resté collé à son ordi pendant 2 semaines du matin au soir. Sinon, il s'oblige naturellement à bouger, marcher etc..
Pour que vous cerniez mieux le personnage, il est artisan et travaille de ses mains, il est doué et reconnu dans sa profession, plutot doux, discipliné et sportif à 45 ans. Il est très conscient de sa maladie, et m'a toujours dit que lorsque "ça" partait, c'était difficile de l'arrêter (effectivement!). La plupart du temps, quand il hurle des choses, c'est une punition qu'il s'inflige. Sa crise violente nocturne, a fait ressortir un probleme dont je n'étais pas responsable. Pour la dernière, celle de la plage, il s'est mué en un espèce de "connard" c'est ce qu'il voulait être ce soir là. Donc je l'ai laissé faire, je l'ai écouté en lui disant doucement que ce n'en était pas un, et que ce n'était pas lui.
Tout ce que j'observe chez lui, c'est un homme rattrapé par les démons de ses parents (maman suicidaire, papa hélas suicidé, frère ainé violent avec lui). Moi je vois quelqu'un de doux qui rejoue un drame familial. C'est d'ailleurs sur ce point que le psychiatre veut travailler, sur ce problème de deuil, mais il refuse de lui donner des régulateurs d'humeur. Moi, j'ai un peu peur, car chaque situation de stress est un terrain favorable aux crises, qui sont imprévisibles. Je dois rester "entière" pour mes enfants d'abord (qui ne vivent pas avec nous) et puis pour lui. D'après son psy, sa thérapie le fragilisera encore plus. D'où, à mon avis, ses 2 crises en un mois.
Notre amour commun ne fait aucun doute, dans chacune de ses phases, il est amoureux, le dit ou le fait savoir. C'est toujours à lui -même qu'il s'inflige tout ça. Je l'accompagne, je l'entoure d'amour, nous parlons de plus en plus de tout ça. Je lui dis que je serai là et que je n'abandonnerai pas (même si parfois, c'est usant pour moi). Cet après midi il est allé à son RV hebdomadaire, et cette fois, j'ai demandé qu'il suive un traitement pour réguler son humeur. Mais son psy a refusé. Evidemment quand il me l'a dit, j'ai été déçue, mais j'ai éviter de l'accabler, et puis que je crois aussi qu'il a le deuil de sa famille à faire. J'appréhende de mieux en mieux, même si je sais que ce sera très dur pour moi. J'ai demandé à ce que mes enfants ne viennent plus un we sur 2, c'est moi qui me déplace. Par chance, ils sont ados et comprennent très bien, et puis avec les moyens de communication actuels, nous nous parlons quasi quotidiennement. Lorsque son fils vient, je prends le relai sur beaucoup de choses pour éviter qu'il subisse aussi. Pour ma part, j'ai 42 ans, je traverse des petites phases dépressives mais j'ai fait un énorme travail sur moi il y a quelques années, donc je n'ai jamais eu recours aux médicaments, et je suis positive en toute occasion, et plutôt bien dans mes baskets. En revanche je n'hésiterai pas une seule seconde à le quitter si cela m'atteignait trop (mes enfants seront toujours prioritaires et il le sait, je me préserve pour eux).
J'ai bien lu que certains divorcés conseillent de fuir, mais il est aimant, en toute saison, fait de son mieux, il n'y a jamais de gros débordement, on a une vie sociale à la hauteur de nos ambitions ( je dis ça car nous sommes 2 pantouflards), il fait du sport, et en plus il a bien conscience de ce que je subis. Et j'arrive de mieux en mieux à verbaliser sans le culpabiliser, j'essaye de lui faire entrer dans le crâne qu'il est aux antipodes de ce qu'il essaye d'être pdt ses crises.
Que pensez-vous de tout ceci? Médicaments ou pas? A quel bipolaire ai-je à faire ? Je remercie ceux qui m'auront lue, et ceux qui voudront bien apporter leur pierre à mon édifice.
A très bientôt, car j'ai l'impression que pour moi, c'est le début d'une aventure et un soutien sera le bienvenu.


   
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Marieceline
(@marieceline)
Active Member
Inscription: Il y a 6 ans
Posts: 5
 

Je trouve que vous avez une très bonne analyse de votre situation avec votre compagnon. J aimerais que ce ce soit de même pour moi. Continuez dans l amour

 


   
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Marieceline
(@marieceline)
Active Member
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Je trouve que vous avez une très bonne analyse de votre situation avec votre compagnon. J aimerais que ce ce soit de même pour moi. Continuez dans l amour

 


   
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Marieceline
(@marieceline)
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Je trouve que vous avez une très bonne analyse de votre situation avec votre compagnon. J aimerais que ce ce soit de même pour moi. Continuez dans l amour

 


   
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 Anonyme
Inscription: Il y a 54 ans
Posts: 0
 

Bravo à vous, ce n'est pas simple de vivre avec la bipolarité, pour le malade mais également pour les proches. Alors courage.


   
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Estelle
(@beaumontleroger2)
Eminent Member
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Posts: 49
 

Bonsoir, ma vision est guère optimiste car ma bipolarité a entrainé l'éclatement de ma cellule familiale. Par contre mon ex-conjoint est très proche de moi et nos relations se sont améliorées car elles étaient impossibles pendant mes phases maniaques. Il y a encore de l'attachement mais cela  a pris une forme différente. Mon ex-conjoint y a laissé des plumes. Il dit qu'il se serait perdu s'il était resté en couple ...mais chaque histoire est différente et particulière. Vous avez l'air soudés. Bravo et bon courage !


   
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Donang
(@dd44)
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Posts: 16
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Bonsoir à tous,

merci pour votre soutien. C'est vrai que je suis optimiste de nature. C'est vrai aussi que je ne le connais que depuis 2 ans, dont une seule année de vie commune. C'est nouveau pour moi. Avec le recul, je comprends mieux certaines de ses réactions. Je comprends aussi que chaque personnalité est différente, et que la maladie se manifeste sous diverses formes. Je comprends ce que tu dis Estelle, et c'est bien souvent ce type de témoignage que j'ai lu. Mais je ne reconnais pas mon bipo. Peut-être est ce dû au fait qu'il "gère" ses phases seul depuis longtemps, ce qui comprends son quotidien, son univers social, son alimentation etc. Pour ma part, je déteste le conflit et ai toujours favorisé la compréhension et le dialogue, par chance il est ouvert au dialogue, même si parfois j'ai dû creuser un peu. Mais naturellement, je ne l'ai jamais forcé. Je fuis le stress et gère celui qui arrive. Nous sommes tous les deux en phase sur bien des points et je pense que c'est ce qui fait que cela fonctionne. Mais je ne suis pas naïve, sa nouvelle thérapie, le rend fragile et remue beaucoup de choses. Ca progresse, et je suis là, en retrait parfois, mais jamais très loin pour lui éviter de cogiter aux choses négatives. Je n'ai pas de recul sur des années. Pour le moment, je découvre cette maladie et ses ravages parfois.


   
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Donang
(@dd44)
Active Member
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Posts: 16
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Merci MarieCeline, j'analyse comme je peux avec les maigres données que je possède. Je pense que l'amour et la compréhension sont essentielles pour rassurer et déculpabiliser. De toute façon, je ne suis pas psy, donc à part tout mon amour et ma patience, je ne vois pas ce que je pourrai lui apporter d'autre... Bon courage à toi également.

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Donang
(@dd44)
Active Member
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Posts: 16
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Posté par: Armelle

Bravo à vous, ce n'est pas simple de vivre avec la bipolarité, pour le malade mais également pour les proches. Alors courage.

Oui, je sens que du courage je vais en avoir besoin. En fait, je crois, pour ma part que 50% du "travail" consistera à me préserver afin de mieux gérer tout cela avec lui.


   
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 Anonyme
Inscription: Il y a 54 ans
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Oui te préserver et être présente même en cas de phase up ou down.


   
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Lolli
(@lolli)
Eminent Member
Inscription: Il y a 6 ans
Posts: 33
 

Bonjour Donang, 

Bravo pour ton analyse de ta situation et le recul que tu peux prendre 🙂

J'ai retrouvé certaines situations dans ton témoignage que je connais bien. Mon compagnon est bipolaire lui aussi (diagnostiqué en 2013).
Des disputes qui partent d'une étincelle qui deviennent un feu de forêt généralisé sans que tu comprennes ce qui se passe …  le côté odieux et très blessant qui s'y ajoute… parfois, l'agressivité aussi alors que c'est qqn de plutôt calme… l'alcool aussi en brusques consommations répétées… des relations très compliquées avec sa famille, un passé difficile… 
Et comme tu l'as dit aussi, qqn qui est aux antipodes de ce qu'il dit être qd il est en crise. Cette impression qu'il fait vraiment sa "tête de con". 

Je le retrouve également qd tu dis que qd ton compagnon hurle, c'est une punition qu'il s'inflige. Dans mon cas, quand tout va vraiment bien, mon compagnon fait généralement en sorte que ça se termine mal. Et c'est très difficile à vivre. C'est pour lui sa manière d'exprimer la colère qu'il porte en lui.

Je pense que face aux crises de ton compagnon, tu adoptes la bonne attitude : ne pas s'imposer, ne pas forcer, ne pas brusquer, éviter de l'accabler.
Par contre, comme tu l'as dit aussi, il faut penser à toi également, à te préserver, pour toi même bien sûr mais aussi pour vous 2. Sinon ce sera difficile de tenir sur la longueur car le "combat" est quotidien… Il y a des périodes plus calmes et d'autres beaucoup plus difficiles… mais c'est vrai qu'à terme, ça use...

Pour ce qui est des traitements, mon compagnon en a eu 3 différents jusqu'à présent (dépamide, xeroquel et lithium actuellement). Le premier n'était pas adapté, le second l'assommait trop. Le lithium, quant à lui, je dirai "à voir" car mon compagnon sort d'une période d'hypomanie, ce qui ne lui était pas arrivé sous dépamide et xeroquel… A suivre…

A l'époque, le psychiatre s'était décidé à mettre mon compagnon sous traitement grâce à une analyse que j'avais faite par écrit de tous ses comportements que je trouvais "anormaux" par rapport à ce que je connaissais de mon compagnon (analyse qui en fait lui était destinée mais qu'il a fait lire au psychiatre).

Je pense qu'au delà du médicament, il y a surtout le travail sur soi même qui est très important. ça vous aidera beaucoup au quotidien : apprendre à reconnaître les signes d'une phase dépressive et maniaque ou hypomaniaque. Essayer de trouver des comportements qui pourraient limiter l'intensité de ces phases ou du moins, ne pas les aggraver. Mais tu l'as dit, chaque situation de stress peut potentiellement générer une crise.
Depuis quelques jours, nous avons entamé ce travail avec mon compagnon qui semble revenu dans un état suffisamment calme pour travailler sur lui et accepter d'en parler. A terme, l'idéal serait qu'il accepte de travailler sur la colère qu'il porte en lui et qui est liée à son passé mais jusqu'à présent, c'est encore trop difficile pour lui.

En tous cas, bon courage à vous 2 🙂


   
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olivier
(@pistolstar)
Reputable Member
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Posts: 368
 

Bonjour, Donang,

Il a de la chance de vous avoir, j'espère qu'il le sais, mais je n'en doute pas en fait.

Ce que vous dites me fait penser que moi aussi je dois faire attention a mon humeur car je suis dans le même cas que lui point de vue traitement même si je suis en contact avec le CMP et mon psy depuis le début.

Ce qui me trouble ce sont ces crise qui apparaissent et disparaissent en 2 heures, ça fait plus penser à un manque de communication et a une soupape qui lâche tout qu'a une crise maniaque ou hypomaniaque. Ça ressemble vraiment plus a un manque de communication et à une trop grande introversion qu'a une bipolarité. Il est parfois obnubilé par quelque chose mais il ne s'éparpille pas, il n'est pas hors de son contrôle. Il a besoin de parler ce monsieur.

Je comprend que sont psy ne lui donne par de thermorégulateur et préfère explorer la voie de la psychothérapie. Comme quoi les psy qui ne règlent pas tout à coup de médicaments ça existe 🙂


   
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Donang
(@dd44)
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Posté par: Régine

Bonjour

 

bon courage en tout cas 🙂 Je ne peux pas t'aider, je viens de tomber voilà 2 jours dans la case 'entourage de bipolaire'.

Ce qui me titille dans cette histoire, c'est le fait que le psychiatre ne veuille pas lui administré de régulateurs d'humeur. Quel est son argumentaire?

Cordialement,

Bonjour Régine,

pour notre cas, son psy n'a pas voulu interférer avec l'analyse en la faussant avec des régulateurs. Je n'étais pas très chaude au départ, mais je suis forcée de constater qu'avec ces séances psy, il y a moins de colère, même s'il y en a encore...

Bon courage à vous en tout cas


   
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Donang
(@dd44)
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Bonjour Lolli,

ton bipo ressemble au mien effectivement... Mais comme je l'expliquais à Régine, concernant un éventuel traitement, son psy n'a pas voulu fausser l'analyse. Après avoir été réticente, finalement je serai presque contre. Pour le moment je suis moi-même en train d'essayer d'analyser ses phases. Je vais également créer un calendrier de ses humeurs pour qu'il puisse le voir, et en prendre conscience différemment et peut-être l'accompagner chez le psy pour parler avec lui, de mon point de vue extérieur. Mais je vais attendre encore un peu je pense, au moins le temps d'analyser mieux ses phases.

Quand il est en colère, effectivement il devient odieux, mais quand tout va bien, cela demeure, il ne s'arrange pas pour que ça finisse mal. Je crois qu'il déteste les conflits, et moi c'est la même chose. De plus, il sait très bien qu'il ne peut pas jouer à ça avec moi, car je partirai, c'est à mon avis le seul rempart à ses envies de débordement si elles arrivent. J'ai remarqué la dernière fois,  qu'il ne me disait plus de partir, il a dû enregistrer ce que j'avais dit la fois précédente. A savoir, que je le prendrais au mot la prochaine fois qu'il me dirait "casse-toi!".. Mais je sais pertinemment que cela peut encore changer la prochaine fois.

Je crois que ce qui m'angoisse, c'est de ne pas encore bien savoir quand il sera en période de stress, parce que je ne peux encore prévoir suffisamment et éviter de déclencher une crise. Si, quand j'y repense, il y a eu un début l'autre jour, à ma grande surprise, en 1h, le feu était éteint. Le pitch, c'était qu'il m'avait contrariée, et que je l'avais planté sur la terrasse, ne souhaitant plus aborder ce sujet. Il était devenu à son tour très contrarié, et comme toujours, il est finalement, contrarié de m'avoir contrarié. C'était quelque chose de cet ordre qui avait déclenché sa derière colère qui avait débuté à 17h pour finir à minuit complètement ivre et désolé ( !!)

Là, cette fois, je me suis tue, après avoir argumenté en lui expliquant que je me sentais lésée, et qu'en plus je subissais sa "punition". Je n'ai pas bataillé, parce que chez moi la contrariété dure environ 2/3 mins, j'oublie vite sinon on ne s'en sort pas! Mais là, il m'a bluffée, parce que c'est lui qui est venu à moi, en à peine 1h.

En ce moment, je le sens tout feu tout flamme, donc je l'observe virevolter dans la maison entre ses diverses activités, parce que par chance c'est un actif discipliné en temps normal. Je sens cependant qu'il se contient, car sinon, le moindre débat peut vite partir en cacahouète, comme avant-hier où nous avons évoqué sa mère (qui est responsable de 80% de ses problèmes psy) mais nous étions au resto, donc il s'est calmé et surtout, par chance, je ne suis pas sa mère lol !

Merci en tout cas pour ce témoignage, cela me rassure... Depuis combien de temps vis-tu avec ton bipo ? Moi c'est assez récent, j'ai emménagé chez lui au bout d'un an, cela fera un an.

A bientôt


   
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Donang
(@dd44)
Active Member
Inscription: Il y a 6 ans
Posts: 16
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Bonjour Olivier,

je suis bien d'accord avec vous, il a de la chance de m'avoir celui-là ahahah... Il n'est pas avare de compliment et exprime sa fierté avec moi lorsqu'il la ressent. Quant à moi, je le félicite souvent pour tout un tas de choses. Nous sommes bien entendu très amoureux, ce qui aide, associé à mon côté "Saint-Bernard", ça fait que je ne laisse pas galérer quand il est en difficulté.

Comme vous dites, à juste titre, c'est un manque de communication. Ce n'est pas un grand bavard, et jusqu'à moi il n'exprimait pas grand chose, sauf que moi, j'ai tendance à creuser, donc il a bien fallu pour notre (mon) equilibre qu'il s'ouvre un peu. Parfois, lors de ses confidences, je pleure pour lui, ce qu'il a vécu/subi me fait horreur. Il a encore du mal à saisir l'utilité d'aller "deblatérer" sa vie chez le psy, mais il y va. Ce dernier lui a d'ailleurs expliqué qu'il allait de découvrir vraiment, au-delà de ce qu'il s'est imposé pour "survivre". Je suis assez d'accord, il ne fait pas encore la différence entre son mécanisme de protection et ce qu'il est au fond.

Cela doit faire 6 semaines qu'il a commencé sa thérapie, et déjà je sens du mieux, nous en parlons toujours après, ce qui lui donne d'autres sujets de réflexion, et d'autres points à aborder la fois suivante.

Pour le traitement, j'espère que nous n'en arriverons jamais là, mais je ne nous pense pas à l'abris d'une rechute sévère. Et cela même si nous arrivons un jour à faire que tout ce qu'il garde en lui sorte et soit exprimé.

Je te remercie pour ton témoignage, c'est important pour moi.

A bientôt


   
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Alexandre
(@begtse)
Eminent Member
Inscription: Il y a 6 ans
Posts: 20
 

Bonjour,

les premières victimes des bipolaires sont... les bipolaires ^^

Notre vie est souvent traversée par des crises effrayantes, et malheureusement, le fait d'être conscient du fait que l'on a souffert dans sa jeunesse n'est pas un gage de mieux vivre.

Parfois, des personnes sont tellement abîmées par la vie, que c'est même mieux pour elles de ne pas forcément être " trop conscient " de leur situation d'handicap.

En effet, l'onde de choc émotionnelle générée par une prise de conscience sur une douleur très forte ( dont personne n'a idée, pas même les meilleurs psy de la galaxie ^^) peut avoir un effet dévastateur et sans retour...

 

pour ma part, je vous suggère de vous séparer de votre conjoint malade. Et oui, la violence s'installe, physique, verbale... le ver est dans la pomme. Je suis désolé pour vous deux, vous n'êtes pas un saint bernard et vous n'aurez aucun mérite à sacrifier votre vie en croyant aider une personne. Votre vie consiste à être heureuse, désolé si je suis dur... vous n'êtes pas sur terre pour sauver le monde, la société ou un homme dont la pulsion la plus forte est l'autodestruction.

Voilà ! j'espère ne pas vous avoir fait peur ! et si vous voulez continuer à voir votre chéri, je vous conseil de mettre des distances car, comme je vous l'ai dit, la violence s'est installée dans votre couple.


   
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Donang
(@dd44)
Active Member
Inscription: Il y a 6 ans
Posts: 16
Début du sujet  

Bonjour Alexandre,

merci pour ton intervention, si noire soit-elle... Effectivement, je ne suis pas un Saint-Bernard, à vrai dire j'ai beaucoup moins de poils et je n'oblige personne à boire de l'eau-de-vie pour sa survie... Blague à part, quand je dis ça, c'est pour exprimer une part de ma personnalité qui fait que je ne recule pas comme ça devant une telle chose. Mais comme vous avez du certainement le lire, je le quitterai sans état d'âme si cela devait me mettre réellement en péril.

Pour la violence verbale, oui, elle y est parfois, c'est assez rare, la violence physique pas vraiment, il y a eu 2/3 trucs qui volaient mais rien dans ma direction.

Pour ce qui est des angoisses, c'est sûr que je ne saurai jamais ce qui le taraude, mais je sais que lorsqu'il se réveille seul au milieu de la nuit (aprce que je m'endors sur le canapé par ex) il a un terrible sentiment d'abandon, que je peux comprendre, étant donné que je vis avec ce même sentiment au quotidien depuis longtemps. Et je ne vous parle pas de lorsqu'il se heurte à certaines administrations (au hasard l'URSSAF) qui ne sont guère web- ergonomiques. Là je prends le relai, mais je comprends que ça le mine sur des jours..

Quant à le quitter, je n'en suis pas encore là, il me parait moins dur que vous et vos propos. Mais encore une fois, je ne suis pas la mignonne petite chose que vous avez l'air d'imaginer. Je serai plutôt la force positive, et je fais même pas de yoga ! Je n'ai clairement pas décidé de sauver la terre entière, ni même lui, parce que c'est pas mon job. J'essaye simplement de l'aider à mieux vivre, pour que Nous, puissions mieux vivre ensemble. Je n'ignore pas ses angoisses dont il me fait part, je ne les minore pas non plus, mais je suis là, pour l'aider à porter une partie de ce fardeau, qu'il a lui-même si bien porté jusqu'à présent. Je ne cherche pas le mérite non plus, un juste équilibre me suffira. Même si j'étais parfaite, je ne me permettrais jamais de me glorifier d'avoir tenu bon. Je ne suis pas parfaite, et je fais comme je peux pour l'homme que j'aime, et qui me le rend bien, même quand c'est tendu.

En tout cas, n'hésitez pas à me faire part de votre avis, parce que ça m'aide d'autant plus à connaître la maladie, même si je ne serai jamais dans votre tête avec vos douleurs..

 

A bientôt


   
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Alexandre
(@begtse)
Eminent Member
Inscription: Il y a 6 ans
Posts: 20
 

Mon intervention n'est pas noire, c'est votre opinion. penser que votre perception de la vie est collégiale est une grave erreur. C'est sans doute en partie à cause de cette incompréhension que vous vous êtes mise dans ce genre de situation malgré vous.

Cordialement, Alexandre


   
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Alexandre
(@begtse)
Eminent Member
Inscription: Il y a 6 ans
Posts: 20
 

Si vous voulez comprendre cette maladie, je pense qu'il vous faudra vous armer de patience. ne pas juger votre conjoint, ne pas le stigmatiser mais n'hésitez pas à poser de vraies limites fermes.

 

En effet, un bipolaire peut penser quelque chose comme étant bonne, et la minute d'après comme étant mauvaise. Une confusion créer une tension qui , si elle n'est pas maîtrisée, peut devenir réellement douloureuse au sens propre du terme.

Il faut absolument prendre un traitement quand on est bipolaire, c'est vraiment la base d'une bonne vie.

Quand j'entend certaines personnes critiquer les médicaments en mettant en avant leur effet nocif sur l'organisme, ça me met très en colère.

Quand vous voyez une personne que vous aimez en plein délire et que, grâce à un médicament, vous voyez cette personne réagir de façon normale... c'est juste magique.

Voilà, excusez moi si je vous ai paru noir, violent ou que sais-je encore. mon but n' était pas de vous provoquer ou vous faire peur.

oh, une dernière chose ^^; c'est très important pour un bipolaire d'être reconnu comme tel. Il n'y a rien de plus destabilisant que l'entourage qui pense vous aider à base de " tu n'es pas vraiment malade, c'est à cause de ceci ou cela " " allez, un peu d'effort et du courage, faut pas lâcher " et, le pire: " ta maladie elle a bon dos ". je crois que cette dernière est particulièrement redoutable...


   
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Donang
(@dd44)
Active Member
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Posts: 16
Début du sujet  

Merci Alexandre... J'ai pensé que votre intervention était noire, tout simplement lorsque j'ai lu "quittez-le, le ver est dans la pomme"... Cela voudrait-il dire que les bipolaires sont destinés ou devraient vivre seuls?

Pour ma part, ma perception de la vie est telle parce que je ne fais pas partie des gens "simples et équilibrés, qui n'ont aucun tracas".. Sauf que mon cerveau ne me joue pas de mauvais tours, enfin il a cessé, et qu'à un moment, j'ai fait ce choix de vivre positivement, pas dans un cocon, mais en relativisant sans cesse.

Pour ce qui est de la découverte de la maladie, je commence à mieux comprendre, et oui, le côté lunaire en fait partie. Je le considère comme bipolaire, mais j'ai l'impression qu'il en a honte. J'ai cru qu'il niait à un moment, mais étant donné qu'il a été diagnostiqué il y a 13 ans, il n'a jamais lutté contre un soutien psy. Il a cru à un moment pouvoir s'en passer, mais faut pas rêver, je crois qu'exulter est quand même un sacré soutien, même si lui n'y voit pas l'intérêt. Et pour être honnête, je crois qu'il le fait pour moi. Pour les médicaments, d'après son psy, pas besoin pour le moment, et à vrai dire, je ne l'ai jamais vu "en plein délire", je sais qu'il y a eu une grosse crise qui a conduit à une hospitalisation, puis au diagnostique, mais depuis que nous sommes ensemble, nous vivons sereinement, hors du stress. Nous avons la chance d'avoir 2 professions indépendantes qui font que nous travaillons de la maison. Donc quand on en a marre, on peut se permettre de se mettre off pour se détendre.

Pour ma part, je fais bien le distingo entre la maladie et le reste. Quand on va quelque part ou quand on regarde quelque chose, parfois, tout lui parait bof, moyen, sans intérêt. Dans ces cas là, oui c'est pénible pour moi, mais je lui dis simplement que j'y retournerai seule ou irai seule.

Je ne sais pas tout, et comme l'écrit l'intitulé de mon premier post, je suis à la découverte de la bipolarité. Encore une fois, une vision "de l'intérieur" m'aide à mieux cerner ce trouble, alors mille merci Alexandre.

A bientôt.


   
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olivier
(@pistolstar)
Reputable Member
Inscription: Il y a 7 ans
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Ce n'est pas noir mais extrêmement fataliste !

Je ne suis pas vraiment d'accord avec le fait que plutôt que de guérir et comprendre il vaut mieux recouvrir et anesthésier.

Notre vie est souvent traversée par des crises effrayantes, et malheureusement, le fait d'être conscient du fait que l'on a souffert dans sa jeunesse n'est pas un gage de mieux vivre.

C'est juste la base de la psychanalyse...

Parfois, des personnes sont tellement abîmées par la vie, que c'est même mieux pour elles de ne pas forcément être " trop conscient " de leur situation d'handicap.

Je pense pour ma part que si les médicament et les traitements de fond sont effectivement nécessaire à certains, d'autres justement on la possibilité de faire autrement et de se construire en s'acceptant, pas en se fuyant. Il faut au moins essayer si on s'en sent capable.

Parce qu'a quoi peut mener la construction ou le maintient en stase de quelqu'un qui se fuit ?

Et le fait d'avoir  un soutient si proche qu'une femme aimante c'est mais tellement positif !


   
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